Les Empyemes interhémisphèriques

Historique

Connues depuis l’antiquité, les suppurations collectées crânioencéphaliques ont vu leur traitement et leur pronostic changer avec l’avènement des antibiotiques. Leur diagnostic qui était le plus souvent post-mortem a été facilité par la découverte du scanner. Ainsi trois périodes semblent essentielles dans l’évolution des suppurations collectées crânio-encéphaliques en général. La période avant la découverte des antibiotiques, l’ère des antibiotiques et la période moderne, correspondant à l’avènement du scanner.

La période pré-antibiotique 

La connaissance des suppurations collectées crânio-encéphaliques date de l’antiquité avec Hippocrate qui avait observé l’association suppuration de l’oreille et abcès du cerveau. Cependant il faudra attendre la fin du XVII siècle pour que le premier cas d’empyème sous-dural soit décrit par Delapeyronie. Après que Ceci et Onetti en firent la première description clinique en 1886, plusieurs termes tel que : Abcès cortical, Méningite circonscrite, Phlegmon méningitique furent consacrés à cette pathologie avant le terme définitif d’empyème sous-dural en comparaison avec l’hématome sous-dural.

La maladie fut décrite en détail en 1943 par Kubik et Adams qui signalèrent ainsi sa gravité avec 86% de mortalité à l’époque.

La période antibiotique
La découverte des sulfamides en 1935 marqua une première étape importante. En 1942 avec l’avènement de la pénicilline, un grand pas venait d’être franchi dans le traitement des suppurations collectées cranio-encéphaliques. En 1948, Schiller, Cairus et Russels l’utilisaient pour la première fois, abaissant d’une façon conséquente le taux de mortalité qui passe de 80% à 30%. Cette étude signa définitivement le caractère indispensable de l’antibiothérapie dans le traitement des suppurations en question. Il faut cependant noter que c’est à cette période que l’artériographie, bien que découverte en 1927 par Egaz Moniz, connaît une utilisation plus large.

La période moderne

C’est l’ère du scanner; il s’agit d’une méthode d’investigation mise au point par Hounsfield en 1972, qui facilitera plus tard le diagnostic des suppurations collectées crânio-encéphaliques de même que leur approche thérapeutique. C’est aussi l’époque d’une meilleure connaissance de la bactériologie.

Ainsi, le scanner en plus d’un diagnostic fiable et précoce permettra une meilleure prise en charge thérapeutique par une précision topographique pouvant permettre une ponction guidée et par une surveillance non invasive.

Rappels anatomiques

Le névraxe est constitué par l’encéphale et la moelle épinière. Tous les deux sont entourés par les méninges et une structure osseuse : le crâne pour l’encéphale et la colonne vertébrale pour la moelle épinière.

Le crâne

Le crâne est une boîte osseuse ovoïde à grosse extrémité postérieure renfermant l’encéphale. Il présente deux parties :
– Une partie supérieure : la voûte du crâne ou calvaria résistante qui a un rôle protecteur.
– Une partie inférieure : la base du crâne percée d’orifices qui laissent passer les vaisseaux de l’encéphale, la moelle et les nerfs crâniens.

Les os du crâne sont des os plats qui présentent deux faces :
– Une face interne ou endocrânienne limitée par une corticale d’os compact appelée lame interne recouverte à l’intérieur par un périoste endocrânien :
✧ l’endocrâne qui donne insertion aux enveloppes du cerveau que sont les méninges.
– Une face externe ou exocrânienne limitée par une corticale d’os compact appelée lame externe recouverte à l’extérieur
– par un périoste exocrânien : le péricrâne qui donne insertion au cuir chevelu.

Les os du crâne sont au nombre de huit :
– Des éléments pairs et latéraux : les deux os temporaux.
– Des éléments pairs et médians : les deux os pariétaux.
– Des éléments impairs :
Os frontal.
Os sphénoïde.
Os ethmoïde.
Os occipital.

Tous ces os participent à la constitution de la voûte et de la base du crâne sauf les pariétaux qui n’occupent que la voûte et l’ethmoïde qui n’apparaît qu’à la base du crâne.

Les méninges 
Les méninges forment les enveloppes conjonctives du névraxe et se distinguent :
– En pachyméninge ou dure-mère
– En leptoméninge représentée par l’arachnoïde et la pie-mère.

La dure-mère

Feuillet conjonctif le plus superficiel, elle est épaisse de deux millimètres environ et est très résistante. Elle double la face profonde de la cavité crânienne et du canal rachidien et adhère plus au moins à l’os selon les régions formant ainsi une enveloppe fibreuse complète. Dans le canal rachidien, la dure-mère descend au-delà de la moelle épinière qui s’arrête à la hauteur de la deuxième vertèbre lombaire pour se terminer par un cul de sac au niveau de la deuxième vertèbre sacrée et se prolonge par le ligament coccygien. Au niveau du crâne, la dure-mère adhérant à l’os envoie à l’intérieur de la boîte crânienne deux prolongements :
– La faux du cerveau : c’est un prolongement dure-méridien vertical, médian et antéro-postérieur, placé dans la scissure interhémisphérique. Elle est triangulaire et incurvée en forme de faux; de là son nom. Les faces de la faux du cerveau répondent à la face interne des deux hémisphères cérébraux. La base postérieure, inclinée en bas et en arrière, se continue sur la lignemédiane avec la tente du cervelet. Le sinus droit est creusé le long de la ligne d’union de la faux du cerveau à la tente du cervelet. Le sommet s’attache à l’apophyse cristagalli et se prolonge en avant de cette apophyse, dans le trou borgne. Le bord supérieur, convexe, longe la ligne médiane depuis le trou borgne jusqu’à la protubérance occipitale interne. Le long de ce bord la dure-mère est creusée par le sinus longitudinal supérieur. Le bord inférieur, concave et mince, en contact en arrière avec le corps calleux est libre à la partie moyenne et délimité par un orifice sous lequel les deux hémisphères sont unis l’un à l’autre.
– La tente du cervelet presque horizontale sépare l’étage hémisphérique de la fosse postérieure. Orifice sous lequel les deux hémisphères sont unis l’un à l’autre.

La leptoméninge
D’aspect réticulé, plus fine que la dure-mère, elle s’épaissit au contact du névraxe auquel elle forme une lame porte vaisseaux : la pie-mère. Plus en dehors elle prend un aspect extrêmement lâche, formé de simples tractus fibreux : l’arachnoïde.

Les espaces péri-cérébraux
Les espaces péri-cérébraux se divisent en :
– Espace sous arachnoïdien.
– Espace sous-dural.
– Espace extra-dural.

Espace sous arachnoïdien
Situé entre la pie-mère au contact du cortex et l’arachnoïde qui passe en pont au-dessus des sillons, cet espace est normalement peu dilaté, presque virtuel, sauf au niveau des citernes. Le liquide céphalo-rachidien occupe l’espace sous-arachnoïdien. Des veines corticales le traversent pour aller se jeter au niveau du sinus longitudinal supérieur. Les artères corticales y cheminent également sans traverser le feuillet arachnoïdien.

L’espace sous-dural
Il est compris entre l’arachnoïde et la dure-mère. C’est normalement un espace virtuel : l’accumulation de liquide à ce niveau correspond à un clivage entre la dure-mère et la face externe de l’arachnoïde.

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Table des matières

I)INTRODUCTION
II) GENERALITES
III) METHODOLOGIE
IV) RESULTATS
V) COMMENTAIRES ET DISCUSSION
VI) CONCLUSION  
VII) REFERENCES
ANNEXES
RESUME

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