Les effets néfastes du tabagisme en périnatalité

Le nombre de fumeur est en augmentation croissante au cours de ces dernières années. Cette augmentation se constate également durant une grossesse ; le nombre de femmes enceintes fumeuses a lui aussi augmenté. Le tabac pendant la grossesse est donc un problème de santé publique majeur qui touche une partie non négligeable de la population des femmes enceintes.

Actuellement des études fiables en médecine ont mis en évidence l’existence des effets néfastes du tabac sur le bon déroulement de la grossesse et sur le bien-être fœtal mais aussi les bénéfices à l’arrêt de celui-ci. Ces données acquises de la science sont diffusées à l’ensemble des professionnels de santé jouant un rôle durant la grossesse (sages-femmes, gynécologues, médecins traitants…) grâce aux formations professionnelles et aux congrès. Ils peuvent alors délivrer une information la plus exacte possible aux futures mères.

Informer les femmes enceintes sur le tabagisme durant la grossesse fait partie intégrante du suivi prénatal. Ce dernier ne peut pas être purement obstétrical et doit se soucier de ce problème majeur de santé publique.

GENERALITES

Définitions 

Le mot « tabac » désigne aussi bien la plante (feuilles séchées de Nicotiana tabacum) que le produit manufacturé. Le tabagisme est l’intoxication chronique ou aiguë par le tabac [1]. C’est aussi un comportement social d’imitation renforcé par une dépendance physique, pharmacologique provoquée par la nicotine [2].

On distingue deux formes de tabagisme :
– d’une part le tabagisme actif où l’intoxication est constatée chez les fumeurs,
– d’autre part le tabagisme passif, où l’intoxication est observée chez les sujets non-fumeurs vivants dans une atmosphère enfumée par le tabac des autres. Ce dernier est donc le fait d’inhaler, de manière involontaire, la fumée dégagée par un ou plusieurs fumeurs [3]. On sait actuellement, que les effets du tabagisme passif sont tout autant délétères que ceux du tabagisme actif. En effet, la fumée du tabac est très nocive pour le fumeur mais aussi pour le non-fumeur car elle contient plus de 4000 substances toxiques. Les tabagismes passif et actif ont des effets néfastes sur le bon déroulement de la grossesse et sur le bien-être fœtal.

Quelques chiffres 

En France, la différence de la proportion de fumeurs entre les sexes s’est fortement atténuée au cours des années : chez les hommes le pourcentage de fumeurs a diminué (45% en 1960 à 35% actuellement) tandis que chez les femmes le nombre de fumeuses s’est accru (de 10% à 25%) [4]. Le nombre de fumeuses chez les femmes en âge de procréer a augmenté passant de 17% en 1972 à 48% en 2000.

Cette nette multiplication par trois du tabagisme chez les femmes avant la grossesse explique l’augmentation du pourcentage de fumeuses pendant la grossesse qui passe de 10% en 1972 à 28% en 2000. Actuellement, on estime à 48 % la proportion de fumeuses avant la grossesse et à 28 % pendant la grossesse.

Législation

En France la législation anti-tabac a débuté il y a 30 ans. Le premier texte est la loi Veil du 9 juillet 1976. Celle-ci impose l’inscription de la mention « Abus dangereux » sur les paquets de cigarette, interdit de fumer dans certains lieux à usage collectif et réglemente la publicité en faveur du tabac. La loi Evin du 10 janvier 1991 renforce le dispositif législatif. Cette loi interdit de fumer dans les locaux à usage collectif et interdit également toute publicité directe ou indirecte en faveur du tabac. Elle autorise, sous certaines conditions, les associations impliquées dans la prévention du tabagisme à se constituer partie civile devant les tribunaux. L’arrêté du 25 avril 2002 limite la teneur maximale en goudron à 10 mg par cigarette et renforce les messages à caractère sanitaire sur les paquets de cigarettes. Enfin la dernière législation en date est le décret du 15 novembre 2006 qui est entré en vigueur à partir du 1er février 2007. Toutefois certains établissements ont bénéficié d’un délai supplémentaire jusqu’au 1er janvier 2008. Ce dernier décret interdit de fumer dans tous les lieux fermés et couverts accueillant du public ou qui constituent des lieux de travail, dans les établissements de santé et dans l’ensemble des transports en commun. Cette interdiction s’applique aussi dans toute l’enceinte (y compris les endroits ouverts) des écoles, collèges et lycées publics et privés ainsi que dans les établissements destinés à l’accueil, à la formation ou à l’hébergement des mineurs. Les lieux cités ci-dessus doivent avoir une signalisation apparente pour indiquer l’interdiction de fumer. Ces textes ont été élaborés dans le but de protéger tout individu du tabagisme passif.

En ce qui concerne la lutte contre le tabagisme pendant la grossesse des mesures supplémentaires sont mises en œuvre. Dans un premier temps, le Plan Cancer de mars 2003 a inscrit la lutte contre le tabagisme des femmes enceintes dans sa mesure 10 (voir annexe 1). Cette mesure met l’accent sur l’information dans les maternités, sur la sensibilisation du personnel soignant et sur l’accès aux consultations de sevrage. Dans un second temps, les maternités ont elles-mêmes adhéré au Réseau Maternité sans tabac. Les missions de ce réseau sont regroupées dans la Charte Maternité sans tabac (voir annexe 2). L’objectif est la prise en charge globale du tabagisme au sein des maternités, sur le plan de l’aide au sevrage tabagique proprement dit des patientes mais aussi en pratiquant des actions de prévention et de formation des professionnels de santé.

De quoi est faite une cigarette ? 

La composition d’une cigarette a évolué au cours des années. En effet, autrefois elle était uniquement constituée de tabac et de papier mais depuis les années 60 les cigarettes contiennent de plus en plus d’ajouts divers et variés. En plus de la nicotine on y retrouve maintenant des insecticides, du goudron (substance toxique et collante qui tâche les dents, les doigts et se dépose sur les tissus pulmonaires) de l’arsenic, etc. Au total, plus de 4000 substances chimiques sont inhalées avec la fumée de cigarette dont plus de 50 classées cancérigènes par le Comité International de Recherche sur le Cancer. Parmi ces substances, les principales sont le monoxyde de carbone (CO), des métaux lourds tels que le nickel et le cadmium et les N-nitrosamines.

La nicotine est responsable de la dépendance. Celle-ci est définie selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) par « un état psychique et parfois physique, résultant de l’interaction entre un organisme vivant et un produit, caractérisé par des réponses comportementales ou autres qui comportent toujours une compulsion à prendre le produit de façon régulière ou périodique pour ressentir ses effets psychiques et parfois éviter l’inconfort de son absence (sevrage) ».

Il existe d’une part, la dépendance physique lorsque l’organisme exige, pour conserver son nouvel équilibre, un apport régulier et souvent croissant de la substance en cause et d’autre part la dépendance psychique qui se subdivise en deux sous groupes : la dépendance psychologique et la dépendance comportementale. La première étant un désir insistant et persistant de consommer qui peut parfois se traduire par des manifestations psychosomatiques, et est bien plus liée aux caractéristiques des individus qu’au produit lui-même. La dépendance comportementale correspond à des stimulations générées par des habitudes ou l’environnement. On peut donc dire que la dépendance psychique est la recherche du plaisir que procure le produit utilisé.

La dépendance se met en place par les processus de renforcement positif et négatif. Le renforcement positif est la satisfaction immédiate provoquée par le shoot de nicotine (à savoir que celle-ci parvient au cerveau en 7 à 10 secondes après la bouffée de cigarette), ceci incitant la personne à fumer. L’accoutumance diminuant la sensation de plaisir oblige le fumeur à davantage fumer pour obtenir un niveau de satisfaction identique. Le renforcement négatif est dû à l’absence de nicotine (syndrome de manque) qui entraîne chez la personne un besoin irrépressible de fumer.

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Table des matières

Introduction
Partie 1
1. Généralités
1.1. Définitions
1.2. Quelques chiffres
1.3. Législation
1.4. De quoi est faite une cigarette ?
2. Les effets néfastes du tabagisme en périnatalité
2.1. Troubles de la fécondité
2.2. Troubles pendant la grossesse
2.3. Conséquences sur l’enfant à naître
3. Aide au sevrage tabagique en consultation tabacologique
3.1. Bilan initial
3.2. Le sevrage tabagique
3.2.1. La prise en charge psychologique et/ou comportementale
3.2.2. La prise en charge pharmacologique
4. Bénéfices de l’arrêt du tabac lors d’une grossesse
Partie 2
1. Présentation de l’étude
1.1. Objectifs
1.2. Hypothèses
1.3. Stratégie de recherche
2. Résultats de l’étude
2.1. Renseignements généraux
2.2. Renseignements obstétricaux
2.3. Statut tabagique
2.4. Connaissance des informations
2.5. Informations délivrées
Partie 3
1. Pratiques actuelles
1.1. L’information délivrée aux femmes enceintes
1.2. Le moment opportun pour informer
1.3. Comment trouver l’information
2. Comment améliorer
Conclusion
Bibliographie

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