LES EFFETS D’UN ACCROISSEMENT DE LA TAILLE DE L’ETAT SUR LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE

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Politique économique et phénomène d’anticipation

Les Monétaristes prétextent que l’Etat interrompe la bonne fonction du système économique par les règles imposées au marché et par le non-respect de la discipline monétaire. L’intervention du pouvoir publique accentue la perturbation économique à travers l’effet d’éviction plutôt que de l’atténuer. Pour Friedman, l’intervention de l’Etat est improductive pour deux raisons :
Premièrement, il y a des informations que l’Etat doit collecter pour faire des révisions économiques afin d’améliorer ou de réorienter la politique en cours. Or, l’acquisition de ces informations semble longue et qu’il pourra y avoir une divergence entres informations recueillies. De ce fait, l’observation des problèmes est en retard et la politique économique est confrontée à des incertitudes. De même, la politique de relance est observée efficace à la fin du ralentissement tandis que cela pourrait causer des tensions inflationnistes au moment de la récession économique. Ainsi, les retards deviennent une problématique puisque les experts de l’Etat ne peuvent pas apporter des prévisions précises. Et les décideurs courent à mener une mauvaise politique face à une situation conjoncturelle donnée. Deuxièmement, à l’approche des élections, l’Etat cherche à rendre l’économie en bonne santé en augmentant les dépenses publiques afin de stimuler leurs activités. L’économie sera alors en situation de surchauffe pendant les périodes électorales. Donc, le résultat de cette politique pourrait être un gain en termes d’embauche mais elle pourrait être également une cause d’inflation postélectorale. Dès lors, l’inflation provient des pouvoirs politiques. Friedman admet donc que les agents sont victimes d’illusion monétaire car la politique économique peut être efficace à court terme mais inefficace à long terme. De l’autre coté, la nouvelle macroéconomie classique (NMC) rejette cette hypothèse de Friedman. Il montre que les agents ne sont nullement victimes de cette illusion monétaire. Il n’y a pas de laps de temps pendant lequel la politique de relance réduirait le chômage. Selon ce courant, dès que les autorités publiques effectuent la politique de relance de la demande, les agents vont offrir leur forces de travail seulement lorsque les salaires nominaux augmentent afin qu’ils puissent améliorer leur pouvoir d’achat pour faire face à l’inflation. Mais pendant cette situation inflationniste, le coût de travail reste inchangé, donc le chômage reste toujours dans son niveau naturel. En effet, les monétaristes supposent que les politiques économiques sont inefficaces comme elles le sont à court terme. Toutefois, la NMC considère qu’il n’existe aucun temps déterminé que la politique publique est efficace.

L’Etat régulateur économique et social

Smith aborde la place de l’Etat à travers certaines fonctions. Il prétend que certaines fonctions essentielles à bonne organisation risquent de ne pas être garanties et qu’il faut ainsi une intervention de l’Etat. La principale fonction de l’Etat doit être située au fonctionnement harmonieux de la société : c’est la fonction régulatrice de l’Etat. Il ne faut pas que l’intérêt individuel se détériore par l’intérêt du particulier d’une catégorie sociale, qui est ambitieux à s’offrir des avantages. Il considère donc l’Etat comme régulateur économique et social qui résiste aux intérêts particuliers et cherche à favoriser d’intérêt individuel. On peut en citer, comme exemple, la dépense de sécurité pour une protection aussi efficace que possible. En sus, l’Etat doit aussi réaliser et entretenir des infrastructures que les entreprises privées ne souhaitent pas produire car il se peut que ces entreprises privées pensent que produire des biens collectifs est encore très lourds pour eux, alors que le marché est déjà défaillant. Seul l’Etat pourrait accepter de fournir ces biens même à perte en espérant pouvoir la compenser par des prélèvements fiscaux. De même, Walras (1874) affirme qu’il est impossible de bien faire fonctionner l’économie sans l’intervention des autorités publiques, qui elles seules peuvent assurer la protection sociale, l’entretien du territoire. Pigou (1921) préconise l’intervention de l’Etat en cas de guerre pour les dépenses militaires, de nourriture mais aussi pour le développement de l’industrie, et l’encouragement des cultivateurs en les subventionnant. Par ailleurs, il recommande l’intervention de l’Etat dans le domaine environnemental afin d’amoindrir les différences entre les coûts privés et sociaux.

POINT DE VUE KEYNESIENNE SUR LE ROLE DE L’ETAT

Les hétérodoxes ou encore les keynésiens ont mis en question l’idée d’un Etat minimal de la main invisible évoqué par les orthodoxes. Ils pensent que l’Etat doit intervenir dans l’amélioration de l’économie pour combler les lacunes sur le marché que les entreprises privées ne peuvent pas soutenir. En outre, l’intervention de l’Etat est indispensable en cas d’insuffisance de la demande globale qui est le facteur de hausse du niveau de chômage, c’est-à-dire il est possible qu’il y aurait une surproduction, d’où le rejet de la loi de Say « l’offre crée sa propre demande ». Dans cette section, on va entamer la pensée des keynésiens sur l’effet positif de l’action publique par le biais des différentes fonctions de l’Etat et ses domaines d’intervention.

Les effets de la dépense publique sur l’emploi

Le thème central de la théorie budgétaire a été bouleversé par l’analyse des effets budgétaires sur l’emploi, qui a été introduit dans la littérature de finance publique au milieu des années 1930 grâce à la théorie générale de Keynes de 1936. Cette analyse s’est focalisée sur la variation des ressources utilisées à leur effet sur le niveau global de l’activité. Keynes a mis en évidence la place de l’Etat dans l’économie, que lui seul a le pouvoir de mobiliser les ressources en effectuant des dépenses publiques. Or, on constate que l’emploi dépend de la demande agrégée et de cette politique budgétaire. C’est ainsi que la dépense publique devient cruciale sur la détermination du niveau d’emploi.
Dès février 1930, Keynes a proposé sept (07) remèdes au comité Macmillan pour sortir de la crise de 1929. L’investissement public financé par emprunt fait partie de celles-ci.
L’investissement public brisera le cercle vicieux et que si on arrive à appliquer cette politique
— la politique de relance de l’investissement public — on peut estimer de restaurer les profils des entreprises à niveau normal, et l’entreprise privée se relancera. De plus, Keynes rejette l’idée du trésor public sur l’effet d’éviction. Il préconise que la nouvelle dépense de court terme (investissement) pourrait créer de l’activité. Ainsi, le chômage va diminuer et l’entreprise aura une marge de profit augmentée. La somme générée permettra de rembourser l’emprunt. Toutefois, il est constaté que même si parfois les dépenses publiques financées par emprunt semblent inutiles – i.e., n’ont aucun impacte directe sur l’accroissement de la richesse – elles peuvent toujours enrichir la communauté. En effet, Keynes préfèrent financer leur dépense par des emprunts inutiles ou avec des dépenses partielles inutiles. Il a également évoqué dans ses notes destinées au trésor, qu’il préfère une politique de relance de la consommation par les actions gouvernementales en faisant des dépenses d’investissement, mais cela en faut une diminution de l’impôt sur le revenu afin de dégager une propension marginale à consommer la plus forte. En outre, Keynes pense que le programme de socialisation doit tourner autour de 7,5 à 20% du PNB et que le plus important, c’est de combler d’abord les missions des investissements privés ou encore les incapacités à assurer seul le plein emploi. L’économiste Kalecki affirme également que l’accroissement des dépenses peut accroître directement ou indirectement le niveau de l’emploi. Comme illustration, l’Etat fait des investissements en faisant des infrastructures comme les écoles, les hôpitaux, etc. La demande des forces de travail sur ces domaines va augmenter, ainsi le niveau d’emploi augmentera également. De plus, l’Etat peut aussi subventionner la consommation de masse (allocations familiales, réduction des taxes indirectes) et augmenter les dépenses publiques lorsqu’elles sont financées par des emprunts non par des taxations, qui pourraient affecter encore la consommation et l’investissement privé.

L’importance de l’Etat à travers la monnaie

Pour les classiques, la monnaie est neutre c’est-à-dire ne joue aucun rôle dans la sphère réelle de l’économie. Tandis que Keynes, il a dit que la monnaie n’est pas neutre puisqu’elle est créée en cas d’acquisition d’un bien (lors de la production) et puis elle est détruit au moment de la consommation. De plus, pour Keynes la monnaie est utilisée pour des trois motifs : motif de précaution pour assurer les imprévus dans l’avenir, motif de spéculation pour en bénéficier les opportunités suite à une fluctuation de prix, et motif de transaction pour faire les échanges. Il trouve également que la monnaie fait partie de la politique de relance de l’économie si elle est utilisée dans la consommation ou l’investissement. Autrement dit, si on consomme beaucoup, la production va augmenter pour couvrir cette hausse de demande. Ainsi, on peut dégager des valeurs ajoutées élevées, de même si on fait des investissements. En effet, si la monnaie est utilisée en spéculation, cela risque de freiner l’économie puisque dans certains moments il y aura une crise économique, puisque l’épargne est alors faible et l’investissement sera par conséquent faible. C’est la raison pour laquelle la politique monétaire a pour but de diminuer le taux d’intérêt afin d’éviter la spéculation et d’encourager l’investissement.
A la suite de Keynes, Kaldor a également évoqué l’intérêt de la monnaie à travers le rôle des autorités monétaires. Kaldor pense que l’Etat par les autorités monétaires peut ajuster l’activité en considérant la croissance et la stabilité économique. Si l’autorité publique a pour but de maintenir l’activité économique à un niveau satisfaisant, les autorités monétaires doivent ainsi garder un niveau faible du taux d’intérêts à court terme tout en permettant un investissement substantiel à long terme.

L’importance de l’Etat via l’impôt

Lors de la deuxième guerre mondiale, Keynes prônait que l’augmentation de la fiscalité sur l’impôt du revenu n’a pas entrainé une inflation, une hausse de fiscalité qui a pour but de financer la guerre. A la suite, il préconise également que cet impôt sur le revenu doit être remplacé par des cotisations à une caisse de sécurité sociale autonome et mettre en place un impôt sur la fortune. Hansen (1949) se focalise sur l’impôt sur l’activité via le mode de financement. Il distingue qu’il y a plusieurs façons d’ajouter une unité au revenu national. Celui-ci peut augmenter en variant les prélèvements, les dépenses, le déficit ou encore la structure de dépenses et/ou de revenus. Il a insisté sur le fait de ne pas mélanger la politique budgétaire et le financement du déficit puisqu’ils n’ont absolument pas la même signification. Si on augmente la dépense publique, elle tend à accroître aussi le flux du revenu national quel que soit le mode de financement utilisé dont l’effet dépend. Si elle a été faite par des transactions bancaires, la quantité de la monnaie va alors augmenter, mais si elle est faite auprès des citoyens, c’est-à-dire que ce sont les épargnes déjà existant qui vont être dépensées. Dans le cas où elle est financée par l’impôt progressif (contribution plus importante des riches), alors l’épargne sur la richesse baissera et n’atteint pas jusqu’à la consommation. De même, si le financement est réalisé via une contribution semblable que ce soit par les riches ou par les pauvres, cas du TVA par exemple, il se peut toujours que la production pourrait augmenter mais de manière exorbitante. Il partage le même avis que Keynes : l’augmentation des dépenses publiques financées par un impôt progressif augmentera la production et l’emploi, et celles qui sont financées par une taxation régressive ou par prêt peuvent être expansionnistes.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
Chapitre I : Revue de littérature
SECTION I-1 : REVUE THEORIQUE
I-1.1: POINT DE VUE CLASSIQUE SUR LE ROLE DE L’ETAT
I-1.2 : POINT DE VUE KEYNESIENNE SUR LE ROLE DE L’ETAT
I-1.3 : POINT DE VUE DES NOUVELLES PENSEES : L’ETAT ET LE MARCHE
SECTION I-2 : REVUE EMPIRIQUE
I-2.1 – LES EFFETS D’UN ACCROISSEMENT DE LA TAILLE DE L’ETAT SUR LA CROISSANCE
ÉCONOMIQUE
I-2.2 LES LIENS ENTRE LE PIB ET LA DÉPENSE PUBLIQUE
I-2.3 LES RELATIONS CAUSALES ENTRE INVESTISSEMENTS PIBLIC ET LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE
Chapitre II- Mécanisme de la dépense publique sur la croissance économique
SECTION II-1: GENERALITE SUR LA DEPENSE PUBLIQUE ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE
II-1.1 LA NOTION DE DÉPENSE PUBLIQUE
II-1.2 LA NOTION DE CROISSANCE ÉCONOMIQUE
SECTION II-2 : L’APPORT DE L’INVESTISSEMENT PUBLIC SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE
II-2.1 Cas de la Chine
II-2.2 Cas du Mali
Chapitre III- Impact de l’investissement public sur la croissance économique : Cas de Madagascar
SECTION III.1 : METHODOLOGIE
III-1.1 Description des données du modèle
III-1.2 Détermination du nombre de retards du VAR en niveau
III-1.3 Test de la normalité des séries
III-1.4 Etude de la stationnarité des séries
III-1.4 Test de Cointégration au sens de Johansen
III-1.5 Etude de causalité au sens de Granger
III-1.6 Le choc d’une innovation d’une variable sur des autres variables
SECTION III.2 : DEBAT THEORIQUE ET RECOMMANDATIONS
III-2.1 : Débats théoriques
III-2.2 : Recommandations
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIES
ANNEXES

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