Soutenance mémoire
Les effets du « tavy » sur le sol
Hydrographie
Le bassin versant est hiérarchisé par plusieurs réseaux hydrographiques (à savoir trois ruisseaux). Les petits cours d’eau venant de la montagne de Mahatsinjo se rassemblent en aval et forment des ruisseaux. Les noms de ces cours d’eau servent à la toponymie. Mahatsinjo est formé de trois sources dont l’un d’entre eux assure l’approvisionnement en eau potable du village de Manapatrana, les deux autres traversent une zone des bas fonds en aval. Akaramanja est caractérisée par deux sources ; ces deux sources se rencontrent et jouent un rôle important dans l’irrigation des rizières au niveau des talwegs et des bas fonds. Les deux ruisseaux venant d’Akaramanja et Mahatsinjo se joignent et prennent un nouveau nom Hazomena , celui-ci draine la rivière de FARAONY. Andrebosa, qui est plus grand par rapport aux autres, formé par trois sources en amont a le même rôle que les précédents.
Géologie et Géomorphologie
Manapatrana est bâtie sur un socle cristallin. D’après BESAIRIE (1949), les formations géologiques du bassin versant sont caractérisées par des roches métamorphiques appartenant au système du graphite. Il est constitué par des migmatites schisteuses à biotites intercalées par des gneiss amphiboliques (qui affleurent à la surface). Du point de vue géo-morphologique, selon BOURGEAT (1972), le bassin versant correspond également à l’aplanissement finitertiaire (niveau III). La surface inférieure (SIII) à l’Est de la falaise est surmontée par des reliefs dérivés de la surface intermédiaire (SII). Ce niveau est limité aux affleurements des roches facilement altérables (schistes, gneiss, et migmatites). Sur ce niveau, les zones d’altération sont profondes car les roches sont facilement altérables. Les reliefs dominants ont des zones d’altération peu profondes.
Flore et végétation
Dans le bassin versant de Manapatrana, le couvert végétal n’arrive plus à assurer une protection suffisante contre les divers facteurs de l’érosion, les sols sont plus ou moins dénudés. La disparition actuelle de la forêt naturelle est essentiellement due aux défrichements pour cultures sur brûlis ou « Tavy », des feux de brousse, du surpâturage et d’exploitations abusives des bois. La forêt naturelle est remplacée normalement par une formation secondaire (savane, savoka) qui mène très lentement à la réinstallation de la forêt. Mais les méfaits répétés de la déforestation entraînent une succession régressive des formations secondaires (pseudosteppes) de moins en moins protectrices du sol et de plus en plus pauvre en espèces fourragères. On peut classer la formation végétale du bassin versant en trois catégories : Les vestiges des forêts naturelles en amont plus précisément sur le sommet de relief résiduel (montagne de Mahatsinjo où il y a affleurement rocheux) suivies par les formations secondaires « savoka » ou savane et les pseudosteppes sur les sommets et versants des collines.
Sur le versant Est de Madagascar, à l’état initial, les unités sol végétation non dégradées possèdent des bonnes conditions de fertilité chimique et physique. D’une part, le sol présente des bonnes propriétés physiques (humidité des sols, porosité, perméabilité) grâce aux teneurs assez élevées en matières organiques. D’autre part, la végétation joue un rôle important dans le contrôle de la dégradation des sols évitant les pertes de terre par érosion. Ces dernières sont limitées à 0,1 à 0,4 t/ha dans la forêt (BRAND et WILFRED, 1997). Sous l’effet du « tavy » très fréquente dans la région, le sol est dégradé. A ce propos, pendant deux à trois cycles de brûlis, la minéralisation de la végétation pourrait augmenter la concentration en nutriments (Ca, Mg, K, N, P,…). Malgré tout, l’utilisation fréquente des versants et le passage périodique du feu détériorent ces sols vers un état critique tant en qualité physico-chimique qu’en matière de résistance à l’érosion. Concernant les propriétés physiques (humidité des sols, porosité, perméabilité) qui sont initialement excellentes, elles se dégradent constamment dès les premiers brûlis sous l’actuelle utilisation de ces sols. En effet, les pertes de terres varient de 0,37 à 0,62 t/ha pour les savoka et de 0,5 à 0,87 t/ha dans les savanes, alors que sur les parcelles de cultures, l’érosion atteint jusqu’à 14,6 t/ha pour le riz pluvial (BRAND et WILFRED, 1997).
A propos des effets sur les propriétés chimiques, les avantages à court terme de cette pratique culturale sont réels à savoir la libération rapide et efficace des nutriments au bénéfice des cultures et la lutte contre les rongeurs. Pourtant, à long terme, cette méthode culturale basée sur l’utilisation du feu augmente les pertes en nutriments du sol. Les pertes annuelles en éléments minéraux des sols sous végétations (forêt, savoka, savane) sont estimées à 0,1% seulement de stock dans l’horizon A. Cependant elles s’élèvent à 10% pour la culture du riz pluvial (BRAND et WILFRED, 1997). Sous l’effet du feu, la capacité d’échange cationique (CEC) baisse et la destruction d’une partie de la matière organique fait que la plus grande partie des nutriments minéralisés est rapidement lessivée. Effectivement, les sols deviennent de plus en plus pauvres chimiquement notamment en P, K, Ca, Mg, tandis que la toxicité aluminique s’élève et l’acidité est plus ou moins prononcée (RAKOTONARIVO, 2000).
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Table des matières
INTRODUCTION
CHAPITRE I PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
I-1 MILIEU PHYSIQUE
1-1-1 Situation géographique du bassin versant
1-1-2 Climat
1-1-2-a Pluviométrie
1-1-2-b Température
1-1-2-c Courbe ombrothermique de GAUSSEN
1-1-3 Hydrographie
1-1-4 Géologie et Géomorphologie
1-1-5 Pédologie
II-2 MILIEU BIOLOGIQUE
1-2-1 Flore et végétation
1-2-2 Faune
I-3 MILIEU HUMAIN
1-3-1 Population
1-3-1-a Historique
1-3-1-b Taille de la population
1-3-2 Distribution de la population par classe d’âge
CHAPITRE II LA METHODOLOGIE
II-1 APPROCHES METHODOLOGIQUES
2-1-1 Contexte et Problématique
2-1-1-a La culture sur brûlis ou « tavy »
2-1-1-b Les effets du « tavy » sur le sol
2-1-2 Objectifs de l’étude :
2-1-3 Hypothèses
II-2 METHODOLOGIE
2-2-1 Etude bibliographique
2-2-2 Approche sociale : enquête socio-économique
2-2-2-a Lieu et modes d’enquêtes
2-2-2-b Cadre de l’enquête effectuée
2-2-3 Approche technique
2-2-3-a Etude morphopédologique
2-2-3-b Confrontation des documents issus de la bibliographie avec toutes les données recueillis pour la mise en valeur du sol ou l’aménagement du bassin versant de Manapatrana
2-2-3-c Elaboration des cartes
2-3-3-d Les différentes cartes élaborées
II-3 SCHEMA RECAPITULATIF DE LA METHODOLOGIE D’ETUDE
II-4 DISCUSSIONS METHODOLOGIQUES
3-4-1 Les atouts de notre étude
3-4-2 Les limites de l’étude et problèmes rencontrés
3-4-2-a Sur la Cartographie
3-4-2-b Sur la réticence des paysans
CHAPITRE III RESULTATS ET INTERPRETATIONS
III-1 RESULTATS DES ETUDES MORPHOPEDOLOGIQUES
3-1-1 Caractérisation des sols du bassin versant
3-1-1-a Les unités pédomorphologiques rencontrées
3-1-1-b Les propriétés physiques des sols
3-1-2-c Les propriétés chimiques des sols
3-1-1-d Description des unités pédomorphologiques rencontrés
– Association des sols ferrallitiques pénévolués et sols peu évolués sur reliefs résiduels (Code1)
– Association des sols ferrallitiques typiques à structure polyédrique, sols pénévolués sur reliefs de dissection (Code2)
– Les sols ferrallitiques pénévolués dominants des collines disséquées (Code3)
– Association des sols typiques à structure polyédrique, des sols ferrallitiques rajeunis, et des sols ferrallitiques pénévolués sur collines convexes (Code4)
– Les sols ferrallitiques rouges, sols remaniés sur terrasse ancienne (Code5
– Les sols ferrallitiques humifères sur colluvions de bas de pente (code6)
– Les sols hydromorphes des bas fonds (Code7)
3-1-2 Caractérisation de l’érosion
III-2 ACTIVITES SOCIO-ECONOMIQUES
III-2-1 Agriculture :
3-2-1-a Classification et vocation des sols selon les paysans
3-2-1-b Les itinéraires techniques des cultures
3-2-1-c Pratiques culturales
3-2-1-d Problèmes majeurs d’agriculture
3-2-1-e Les différentes occupations des sols selon les types des sols, les toposéquences, et l’unité pédomorphologique
III-2-2 Elevage
3-2-2-a Bovins
3-2-2-b Volailles
3-2-2-c Porcins
3-2-2-d Pisciculture
3-2-2-e Apiculture
III-2-3 Tenure foncière
III-2-4 Organisation sociale
3-2-4-a Institutions administratives
3-2-4-b Mpanjaka
3-2-4-c Organisations
III-2-5 Activités de reboisement
3-2-5-a Pépinière
3-2-5-b Reboisement
CHAPITRE IV ORIENTATIONS POUR L’AMENAGEMENT ET PROTECTION DU BASSIN VERSANT DE MANAPATRANA
IV-1 PROPOSITIONS POUR L’AMELIORATION DU SOL
4-1-1 Fertilisation par le NPK
4-1-2 Emploi du fumier de Parc
4-1-3 Utilisation du Compost
4-1-4 Dolomie (ou chaulage)
4-1-5 Jachère améliorée
4-1-6 Association des cultures
4-1-7 Rotation culturale
4-1-8 Semis direct
4-1-9 Gestion et conservation de l’eau sur la parcelle
4-1-10 Engrais vert
4-1-11 Azolliculture
4-1-12 Paillage
4-1-13 L’agroforesterie
IV-2 SCHEMA D’AMENAGEMENT ET DE PROTECTION DU BASSIN VERSANT DE MANAPATRANA
4-2-1 Code 1 : Forêt naturelle peu dégradée + MED + AMGT
4 2-2 Code2 : Forêts dégradées : enrichissement + MED
4-2-3 Code3 : Reboisement déjà installé + AMGT
4-2-4 Code 4 : Jachère + MED + afforestation
4-2-5 Code 5 : Terrain de culture + Agroforesterie (arbre + culture + arboriculture) + MAE
4-2-6 Code 6 : Terrains de cultures vivrières + MAE avec des légumineuses
4-2-7 Code7 : Colluvions de bas de pente : Vocation agricole + MAE
4-2-8 Code8: « Harenana » ou replat : Vocation agricole (a), reboisement (b)
4-2-9 Code 9 : SRA et SRI des rizières des bas fonds
4-2-10 Code 10 : SRI et SRA des rizières en étages
IV-3 LES MESURES D’ACCOMPAGNEMENT
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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