LES EFFETS DE LA VARIATION DE LA MASSE MONETAIRE SUR L’EMPLOI

La monnaie, réserve des valeurs

                 Dès que la monnaie est un moyen d’échange, il est possible de la conserver pour réaliser un achat à une période ultérieure. La monnaie donne ainsi la possibilité de transférer du pouvoir d’achat d’une période à l’autre. Elle sert donc de réserve de pouvoir d’achat. On peut alors introduire la nécessité de détenir une encaisse monétaire et donc une véritable demande de monnaie, ce qui implique que les agents économiques ont un comportement spécifique par rapport à la monnaie qui pourtant n’a aucune utilité et n’est donc pas l’objet d’un besoin. Les encaisses monétaires sont constituées par les agents pour diverses raisons :
– Pour faire face au décalage qui existe entre le moment où les agents effectuent leurs dépenses et le moment où ils perçoivent leurs revenus.
– Pour constituer une réserve de monnaie pour des dépenses imprévues ou pour saisir toute opportunité (placements financiers, acquisition de biens….).
Cette fonction de réserves de valeur évolue en fonction de l’inflation, c’est à dire de l’augmentation du niveau général des prix. En période de hausse des prix, le pouvoir d’achat de la monnaie diminue, ce qui dégrade sa capacité à être une unité de réserve de valeur. En cas d’hyperinflation, la monnaie n’assure plus la fonction de réserve de valeur car les agents économiques préfèrent s’en débarrasser et réaliser leurs transactions en monnaie étrangère (ou en troc). En revanche, lorsque les prix baissent, c’est l’inverse qui se produit, le pouvoir d’achat de l’agent économique augmente. La monnaie est recherchée et conservée par les agents économiques. A travers la fonction de réserve de valeur, la monnaie est considérée comme un actif de patrimoine et devient une forme que peut prendre la richesse. Les agents économiques peuvent en effet détenir leur patrimoine sous forme d’actifs réels comme lesbiens de production (usines, immeubles, terrains…or), d’actifs financiers comme les obligations et actions dont le rendement est constitué de recettes en monnaie (l’intérêt pour les obligations, les dividendes et plus-values pour les actions), d’actifs liquides comme la monnaie (billets et dépôts à vue) et quasi-monnaie (dépôts à terme, bons du Trésor). La monnaie constitue en effet, par rapport à tous les autres biens, un actif parfaitement liquide permettant d’acquérir tout bien à n’importe quel moment. Cette propriété de liquidité fait qu’elle est immédiatement disponible pour acquérir des biens (le bon du trésor et les obligations sont moins liquides que la monnaie, car ils doivent être préalablement vendus sur un marché contre de la monnaie afin d’être utilisés comme moyens de paiement).

Principes de la création monétaire

                La masse monétaire est une entité variable créée par le système bancaire en fonction de la demande. Actuellement, la création monétaire se fait à travers le crédit dont les principes sont les suivants :
1ère étape : Existence d’un agent ayant un besoin qu’il doit satisfaire à travers l’achat d’un bien. Toutefois cet agent ne dispose pas de revenu suffisant pour l’acquisition de ce bien.
2ème étape : Pour accroître son pouvoir d’achat, il va se procurer une quantité de monnaie supplémentaire auprès d’une banque.
3ème étape : La banque lui accorde ce supplément de monnaie moyennant crédit. Le crédit est l’instrument de la création monétaire
4ème étape : Pour la banque la somme accordée est une créance qui apparait dans l’actif de son bilan, mais pour l’agent économique bénéficiaire, c’est une dette qui apparait au crédit de son compte sous-forme d’un dépôt, on dit que « les crédits font des dépôts ». La création monétaire est la monétisation des actifs, c’est-à-dire qu’à partir du moment où il y a eu un accord entre l’agent bénéficiaire et la banque, de la nouvelle monnaie est créée. La banque, ayant accordé un crédit, rémunère ce service en faisant payer à l’emprunteur un intérêt proportionnel au montant emprunté. Le remboursement de ce crédit entraine la destruction de la monnaie ainsi créée.

Le Trésor Public

               Le Trésor Public est défini comme la personnification financière de l’Etat. En ce sens, il gère les fonds de l’Etat et notamment la collecte des impôts. Le trésor joue un rôle de banquier à l’égard des services de l’Etat, des collectivités territoriales et de nombreux établissements publics, soit en utilisant la masse des fonds déposés par ses correspondants, soit en émettant des emprunts auprès du public, soit enfin en recourant à la création monétaire. Le Trésor Public finance le déficit budgétaire en faisant appel à l’épargne public à travers l’émission de bons de Trésor. Il peut également emprunter aux banques et aux intermédiaires financiers non bancaires à travers la vente de ces bons. Cet organisme crée la monnaie lorsqu’il transforme une créance, sur lui-même, en instruments de paiements utilisables sur le marché des biens et des services.

Les instruments indirects de la politique monétaire

                 Tout d’abord, l’intervention de la banque centrale s’effectue par le biais d’autres instruments de politique monétaire. Les autorités monétaires agissent avec un contrôle plus ou moins limité sur l’évolution des prix et des chocs externes sur l’économie. On distingue : Le taux d’intérêt, le taux de réescompte, le taux de réserve obligatoire, le coefficient d’emploi, la politique d’Open Market, la manipulation du taux de change.
i. Le taux d’intérêt : Le taux directeur est fixé par la banque centrale. Si elle augmente ce taux, cela veut dire que les banques doivent payer cher pour se procurer de la monnaie centrale donc c’est seulement après que les banques primaires fixent elle-même le taux d’intérêt approprié. Il consiste à manipuler les taux de l’escompte. Il permet à la Banque Centrale d’agir directement sur les couts des crédits supportés par les banques et leurs clients. En faisant varier le taux d’intérêt, la banque centrale exerce une influence sur l’activité économique.
ii. Le taux de réescompte : Ce taux de réescompte est le taux auquel les banques peuvent prêter ou vendre de la monnaie centrale en excédent, aux particuliers ou à d’autres institutions financières sur le marché interbancaire. Pour ce faire elle utilise le taux de réescompte qui est « le taux d’intérêt appliqué par la Banque Centrale aux opérations de réescomptes ». Le taux directeur de la Banque Centrale peut influencer la structure des taux d’intérêt bancaire. En effet toute variation du taux de réescompte se répercute sur l’ensemble des taux d’intérêt et exerce un effet sur les prix des actifs et sur la monnaie et du crédit.
iii. Le taux de réserve obligatoire : Le système de réserve obligatoire consiste à obliger les banques à détenir sur leurs comptes à la banque centrale une partie des sommes dont elles disposent. Le montant est déterminé selon certains critères. Mais en général, ce coefficient de réserve obligatoire représente un pourcentage des dépôts bancaires qui va être immobilisés par la banque centrale.
iv. L’opération d’Open Market : Cette opération se manifeste sur le marché monétaire. La banque centrale effectue des achats ou de vente de titres ou de devises afin d’agir sur le volume de la masse monétaire en circulation. Elle achète des liquidités lorsqu’elles veulent résorber les excès de monnaie pouvant engendrer des tensions inflationnistes sur l’économie. Dans le sens contraire, la banque centrale achètent des titres ou des devises aux banques lorsqu’elle désire accroitre le volume de liquidité dans l’économie.
v. La manipulation du taux de change : Les autorités monétaires sont les responsables de cette manipulation du taux de change selon le régime de change adoptée par le pays considéré. Dans un régime de change fixe, le taux de change reste fixe, c’est donc les réserves de devises au niveau de la banque centrale qui varient selon la situation économique du pays en termes de liquidité monétaire et des ressources en devises. Dans un régime de change flottant, c’est le taux de change qui varie selon la tendance du marché. On parle d’appréciation et de dépréciation du taux de change. Après avoir étalé les instruments de la politique monétaires, parlons maintenant de ses objectifs.

La relation entre inflation et chômage

                  La relation mise en évidence par Phillips est rapidement réinterprétée, dès 1960, par Robert Lipsey comme une relation entre inflation et chômage. La même année deux des principaux représentants de la “synthèse néoclassique”, Paul Samuelson et Robert Solow développent une analyse semblable. Le taux d’inflation peut facilement être substitué au taux de variation du taux de salaire nominal, parce que la liaison entre les deux grandeurs est forte. D’une part, la hausse des salaires nominaux entretient des tensions sur la demande des produits donc sur les prix (inflation par la demande)
• d’autre part, elle se traduit par une pression sur les marges qui ne peut être levée que par la hausse des prix (inflation par les coûts) si les entreprises fixent leurs prix en conservant des marges constantes (comportement de “mark up”).
• Plus indexation des salaires sur l’inflation pour la préservation du pouvoir d’achat. Le taux de chômage U* est celui qui correspond à une inflation nulle, le NAIRU (non accelerating inflation rate of unemployment). Dans le modèle original de Phillips, le taux de chômage correspondant à l’intersection de la courbe avec l’axe des abscisses est le taux de chômage non accélérateur des salaires nominaux, le NAWRU (non accelerating wages rate of unemployment). La courbe de Phillips réinterprétée montre qu’il y a une relation inverse entre le chômage et l’inflation. Une politique qui permettrait de réduire l’inflation va entrainer un chômage accru, et vice versa. L’Etat doit donc faire un arbitrage entre l’inflation et le chômage avant d’appliquer une politique monétaire. Cette courbe constitue donc une limite à la théorie keynésienne sur la politique monétaire ; il peut y avoir d’inflation même en situation de sous-emploi des facteurs si on veut augmenter le niveau de l’emploi.

La relation entre la masse monétaire et les déterminants de l’investissement

                Les déterminants de l’investissement privé peuvent être définis comme étant les facteurs qui sont à l’origine de la décision des agents économiques d’investir. Généralement, on a toujours considéré deux catégories de déterminants de l’investissement privée : les facteurs réels et les facteurs financiers.
– les facteurs réels (effet accélérateur de la croissance) : Ils concernent les avantages réels des agents qui décident d’investir. On peut citer entre autres les facteurs de débouchés et le stock de capital existant. La masse monétaire a peu d’influence sur ces facteurs puisqu’ils dépendent surtout de la performance de l’entreprise.
– les facteurs financiers (effets traditionnel du taux d’intérêt, rationnement du crédit…) : ces facteurs, par contre, s’inscrivent dans les concepts traditionnels de l’investissement à travers les théories économique. Le taux d’intérêt du marché de crédit étant la variable la plus importante pour décrire ces facteurs financiers : I = I(r)33. Ces facteurs sont liés au cout d’opportunité des décisions d’investissements. La masse monétaire a beaucoup d’influence sur ces facteurs parce qu’elle peut déterminer le taux d’intérêt sur le marché. Une diminution de la masse monétaire se traduisant par l’augmentation du taux d’intérêt va pénaliser la demande, et inversement, une évolution positive de la masse monétaire permettra d’inciter l’investissement.
– Autres facteurs : Instabilité et facteur de risque macroéconomique… En plus de ces deux déterminants, des récentes recherches mettent en évidence l’existence d’autres facteurs, surtout en ce qui concerne les pays en développement. Il est démontré que la stabilité macroéconomique et les risque liés aux rendements des investissements occupent de plus en plus de place importante dans l’explication des investissements. On a pu extraire un tableau suivant qui met en comparaison les contraintes influant les décisions d’investissement de quelques pays dont Madagascar.

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I: LES THEORIES RELATIVES A LA MONNAIE
Chap. 1: LA FORMATION DE LA MASSE MONETAIRE ET LE MECANISME DE CREATION MONETAIRE
Section 1 : FONCTIONS ET MESURES DE LA MONNAIE
I) Les fonctions de la monnaie
1) La monnaie, intermédiaire des échanges
2) La monnaie, réserve des valeurs
3) La monnaie, unité de mesure des valeurs (unité de compte)
II) Les mesures de la monnaie
1) La définition des agrégats monétaires
2) L’utilisation des agrégats monétaires
Section 2 : LE MECANISME DE LA CREATION MONETAIRE ET SES CONTRES PARTIES
I) Mécanismes de la création monétaire
1) Principes de la création monétaire
2) Les acteurs de la création monétaire
a) Les banques de second rang ou les banques commerciales
b) Les banques centrales
a) Le Trésor Public
3) La destruction monétaire
4) Les contreparties de la masse monétaire
a) Les créances sur l’économie
b) Les créances sur l’extérieur
c) Les créances sur l’Etat
Chap. 2 : LA POLITIQUE MONETAIRE
Section 1 : LES INSTRUMENTS DE LA POLITIQUE MONETAIRE
I) Essence d’une politique économique
1) Evolution de l’intervention de l’Etat
2) La politique économique
3) Comparatifs des politiques économiques
II) Les instruments de la politique monétaires
1) Les instruments directs de la politique monétaire
2) Les instruments indirects de la politique monétaire
Section 2 : LES OBJECTIFS DE LA POLTIQUE MONETAIRE
I) Objectifs du carré magique.
II) Objectifs intermédiaires
1) Présentation du modèle IS-LM
a) D’une part Sur le marché des Biens et des services
b) D’autre part sur le marché monétaire et financier
c) Représentation graphique du modèle IS-LM
2) Les effets de la politique monétaire sur le Modèle IS-LM
a) Cas d’une politique monétaire restrictive
b) Cas d’une politique monétaire expansive
Chap. 3 CRITIQUES ET LIMITES DE LA POLITIQUE MONETAIRE
Section 1 : LA COURBE DE PHILLIPS
I) La relation salaire – chômage
I) La relation entre inflation et chômage
Section 2 : LA NOUVELLE ECONOMIE CLASSIQUE
I) De la critique de la courbe de Phillips à la naissance de la NEC
II) L’anticipation rationnelle
III) L’inefficacité radicale des politiques conjoncturelles
1) Retour sur l’arbitrage inflation/chômage
2) La politique conjoncturelle, prise en défaut de crédibilité
PARTIE II : LES EFFETS DE LA VARIATION DE LA MASSE MONETAIRE SUR LES DETERMINANTS DE L’EMPLOI : CAS MADAGASCAR
Chap. 4 : MONNAIE, PRIX ET MARCHE DE BIENS ET SERVICES
Section 1 : LIEN ENTRE MASSE MONETAIRE ET L’INFLATION
I) Théorie quantitative de la monnaie
1) L’équation quantitative de la monnaie
2) Equation quantitative de la monnaie modifiée
3) La reformulation de la demande de monnaie
II) Test de causalité entre l’inflation et la monnaie dans le cas de Madagascar
1) Présentation du test de Granger
2) Application du test de Granger sur la masse monétaire et l’IPC à Madagascar
3) INTERPRETATION DES RESULTATS
Section 2 : RELATION ENTRE MASSE MONETAIRE ET LE NIVEAU DE TRANSACTION
I) Niveau du prix et de la production
1) Loi de l’offre et de la demande
2) La croissance du PIB et le niveau du prix à Madagascar
3) Les facteurs influençant de la production d’une entreprise
Part (%) des entreprises ayant déclaré
II) La relation entre la masse monétaire et le PIB
Chap. 5 : MONNAIE, TAUX D’INTERET ET INVESTISSEMENT
Section 1 : POLITIQUE MONETAIRE DE LA BANQUE CENTRALE DE MADAGASCAR : TAUX DIRECTEUR
I) Définition du taux directeur
II) Manipulation de la BCM du taux directeur
III) Evolution du taux directeur de la BCM
Section 2 : MASSE MONETAIRE ET LE NIVEAU D’INVESTISSEMENT
I) Le taux d’intérêt
II) L’investissement et la monnaie
1) Définitions et typologie
2) Le niveau d’investissement à Madagascar
3) La relation entre la masse monétaire et les déterminants de l’investissement
Chap. 6 : LA MASSE MONETAIRE ET LE NIVEAU DE L’EMPLOI A MADAGACSAR
Section 1 : L’EMPLOI A MADAGASCAR
I) Le chômage à Madagascar
II) Structure de l’emploi et le marché de travail à Madagascar
1) Structure de l’emploi à Madagascar
2) Situation du marché de travail à Madagascar
Section 2 : LA MASSE MONETAIRE ET L’EMPLOI
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE et WEBOGRAPHIE
ANNEXES

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