Les économistes institutionnalistes avaient chacun leurs propres définitions en ce qui concerne les institutions. Cependant, ils étaient tous d’accord sur le fait que les institutions doivent faire l’objet du sujet de réflexion de l’économie institutionnelle.
DEFINITION ET HISTORIQUE DE L’ECONOMIE INSTITUTIONNELLE
Définition de l’économie institutionnelle
L’économie institutionnelle peut être définie comme une branche de l’économie qui reconnait les rôles des lois et des règles ou plus précisément des institutions dans les études économiques. On peut également la définir comme une famille de théories qui prône qu’il est légitime d’inclure les institutions dans les études économiques, elles doivent même constituer son objet d’étude. Cependant, l’économie institutionnelle ne prend pas en compte celles qui concernent la science politique et la sociologie.
Définitions et caractéristiques des institutions
Définition
L’institution désigne « l’ensemble des lois régissant une cité dont les pouvoirs publics et privés s’y trouvent repartis assurant la transmission et la répétition régulière des bonnes manières ».
Caractéristiques des institutions
Les institutions ont quatre caractères essentiels dont : la contrainte, la respectabilité, la légitimité et l’autonomie .
– La contrainte : l’institution est dite contraignante parce qu’on est ténu de la respecter, sous peine de se faire sanctionner. Le non respect de l’institution expose le réfractaire à la réprobation sociale, à l’isolement et à la marginalisation. l’institution possède donc des forces morales et physiques
– La respectabilité : l’institution est respectable parce qu’on doit l’observer, chacun doit prendre au sérieux les obligations que les institutions lui impose individuellement
– La légitimité : la légitimité de l’institution est marquée par l’appréciation sociale et collective de l’institution. En effet, l’institution est acceptée, consentie par tous et tout l’ensemble ou la majorité de la population y adhère.
– L’autonomie : c’est l’autonomie des individus sur lesquels les institutions s’exercent. L’autonomie est donc appréciée du côté de l’individu qui vénère l’institution en question.
Il faut également noter que les institutions sont aussi caractérisées par leur plasticité et par leur constance. La plasticité signifie que les institutions sont adaptables aux circonstances vécues et la constance signifie que la société doit être institutionnalisée. Le degré de soumission aux institutions peut varier d’une époque à une autre.
Historique de l’économie institutionnelle
Pour comprendre l’historique de l’économie institutionnelle, il faut suivre l’évolution des institutions économiques au fil du temps. Pendant les périodes de la royauté, la seule préoccupation économique était de savoir comment enrichir un pays. A cette époque, les pensées mercantilistes étaient le courant de pensée dominant stipulant que la richesse du pays dépendait de la possession de pierres précieuses. Ainsi pour s’enrichir, un Etat doit faire en sorte qu’il y ait le maximum d’entrée d’or, il fallait donc adopter un politique démographique expansionniste pour enfler la main d’œuvre, une politique interventionniste, pour limiter la sortie d’or, ou protectionnisme et finalement, former une armée puissante. Ce qui signifie que les seules institutions reconnues à l’époque étaient l’Etat et la monnaie puisque l’Etat puissant est celui qui possède beaucoup de monnaie et la monnaie est la richesse.
Plus tard avec la venue des physiocrates avec comme tête de liste Turke et François Quesney, les théories mercantilistes ont été remises en question. Selon les physiocrates le politique mercantiliste n’est pas viable car elle entraine l’inflation et le blocage des activités commerciales en mettant en péril les activités agricoles, ce qui va au final entrainer la famine. pour les physiocrates les richesses ne viennent pas des métaux précieux mais de la terre car elle est selon eux la seule qui soit capable de fournir ce qu’ on appelle « le produit net » qui signifie que le terre a une capacité multiplicatrice de richesse par conséquent il faut supprimer les barrières tarifaires pour promouvoir la production agricole et l’intervention de l’Etat doit se porter seulement sur le prix, la nouvelle institution reconnue est donc le marche uniquement car l intervention de l Etat n’est pas agréable car elle conduit a la baisse du prix agricole. A partir de François Quesney l’économie libérale va dominer et ouvrit la porte aux classiques aux marxistes et aux néoclassiques. Les théories classiques mettent davantage en place le libéralisme économique, ce qui signifie que le marché est la seule institution valide, mais c’est la notion de richesse qui va changer et la nouvelle préoccupation était de savoir comment créer de la richesse. Pour eux ce ne sont plus les propriétaires terriens qui sont à l’origine de la richesse mais c’est le capital qui est considéré comme le facteur mobilisateur de la production. le capital est donc celui qui valorise les terres. Par contre l’analyse marxiste se repose seulement sur l’antagonisme entre le capital et le travail qui entraine le capitalisme à son effondrent L’année 1940 date d’arrivée des néoclassiques va marquer un grand tournant dans l’histoire de l’économie politique. L’économie va devenir une science autonome avec l’apparition des théories marginalistes. Le mathématique va prendre une grande place et l’économie devient une science économique, par conséquent, certains hypothèses vont être adoptées comme l’hypothèse des concurrences pures et parfaite, la thèse du marché autorégulateur, l hypothèse de rationalité des agents économiques. La seule institution encore retenu ici est donc le marché et les questions institutionnelles, les caractères historiques de l’économie ont alors été complètement écarté de l’analyse économique. Mais à partir des années 1980, marquées par l’émergence des différentes crises économiques, les différentes transformations sociales, les différenciations en termes de développement ont conduit les économistes à reconsidérer leurs théories et à prendre conscience que les institutions ont de grandes influences sur la vie économique de l’homme. L’économie institutionnelle a donc pris de l’essor et la thèse du marché autorégulateur, de l’équilibre générale n’étaient plus acceptables. Les classiques eux même ont fini par intégrer dans leurs études les institutions même si c’était de manière superficielle. Pour conclure, on peut dire que les institutions ont toujours été présent dans l’histoire de l’économie : dans le temps et dans l’espace, mais les économistes ne s’en est pas rendu compte que récemment. Elles ont toujours influencé les activités économiques de l’homme. Des écoles de pensée se sont alors formées pour analyser les rôles des institutions sur la vie économique de l’homme dans la société. Ce qui fera justement l’objet du chapitre suivant qui se portera sur les théories des différents économistes institutionnalistes mais également sur les traits communs de ces théories.
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I : LES ECONOMISTES INSTITUTIONNALISTES ET LEURS PRINCIPES DE BASE
Chapitre 1 : définition et historique de l’économie institutionnelle
Section 1:Définition de l’économie institutionnelle
Section 2 : définitions et caractéristiques des institutions
Section 3 : historique de l’économie institutionnelle
Chapitre 2 : LES DIFFERENTES THEORIRES ET THESES DES ECONOMISTES INSTITUTIONNELLES
Section1 : l’école historique Allemande et l’institutionnalisme américaine
Section 2 : l’école autrichienne et l’ordo libéralisme
Section3 : La nouvelle économie institutionnelle
Section 4 : les courants Européens contemporains (1970)
CHAPITRE 3 : LES TRAITS COMMUNS DES THEORIES DES DIFFERENTS ECONOMISTES INSTITUTIONNALISTES
Section 1 : institutions, facteurs endogènes dans les études économiques
Section 2 : réfutation des théories traditionnelles néoclassiques
SECTION3 : le changement dans l’étude économique
SECTION 4 : la notion d’émergence
SECTION 5 : liaison entre forme institutionnelle et croissance économique
PARTIE II : ANALYSE DES PRATIQUES ECONOMIQUES DE MADAGASCAR PAR RAPPORT L’ECONOMIE INSTITUTIONNELLE
Chapitre 1 : histoire des institutions économiques malagasy
Section1 : institutions économiques Malagasy avant la colonisation
Section2 : institutions économiques Malagasy pendant la colonisation
Section 3 : les institutions économiques Malgaches après la colonisation
Section 4: Constat ou analyse critiques sur les différents modes de gouvernance qui se sont succédé en référence avec les théories des économistes institutionnelles
CHAPITRE 2 : CONSTAT DES INSTITUTIONS ECONOMIQUE ACTUELLES DE MADAGASCAR
Section1 : les qualités structurelles des institutions malgaches (pour accéder à l’OAO)
Section2 : les défaillances des institutions économiques Malgaches
Chapitre 3 : ANALYSE DU LIEN ENTRE SITUATIONS ECONOMIQUE DE MADAGASCAR ET INSTITUTIONS
SECTION 1 : institution et commerce internationale
Section 2 : Institutions et industrialisation
CONCLUSION