LES DISCONTINUITÉS DES ACTIVITES DES SITES DE P.F. A FIANARANTSOA

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Caractéristiques d’une politique démographique

Une politique démographique se caractérise avant tout par le fait qu’elle vise à influencer spécifiquement l’évolution de processus démographiques jugés non satisfaisants (croissance de la population, mortalité, fécondité et mobilité géographique), et cela la différencie des autres politiques économiques et sociales.
Bien qu’il n’y ait pas de consensus sur une définition universelle d’une politique de population, on note cependant que la majorité des auteurs admettent que celle-ci ne doit pas se limiter aux interventions sur une grande variable (la fécondation par exemple), mais comprendre des interventions sur toutes les variables démographiques : morbidité, mortalité, reproduction et formation des familles, répartition de la population, migration et structures démographiques.

Moyens d’intervention

Le tableau n° 01 regroupe les différents moyens d’intervention en sept catégories. Ces catégories d’intervention sont classées dans leur ordre d’apparition historique : c’est en effet par le biais de mesures légales que les gouvernements ont commencé à intervenir dans le domaine démographique, mais ce n’est que plus tard qu’ils ont eu recours à des modifications sur l’environnement socio-économique des variables démographiques pour atteindre certains objectifs démographiques. Les mesures légales les plus anciennes peuvent avoir un effet restrictif : limiter, par exemple, très étroitement les cas où le recours à l’avortement est possible. Mais elles peuvent aussi avoir un effet libératoire, par exemple, une loi peut stipuler que les avortements seront pratiqués à la demande. En matière de politique de population, le caractère coercitif au sens étroit du terme des mesures légales (sous forme d’obligation de se conformer à un comportement particulier) n’a été observé que dans les domaines de l’âge minimal au mariage, de certaines dispositions sanitaires, ou de certaines obligations de résidence.

Planification familiale

Définition 

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé ou OMS, la planification familiale est définie comme l’ensemble des mesures permettant de favoriser les naissances, d’agir sur l’intervalle entre les naissances, d’éviter les naissances non désirées et de donner à chaque couple les moyens de déterminer le nombre d’enfants qu’il désire.
La définition englobe la lutte contre la stérilité et l’infécondité, la mise en œuvre des moyens de contraception, l’éducation sexuelle et familiale.

Les méthodes de planification familiale 

L’ajournement du mariage

Le concept de mariage est pris ici au sens large du terme afin de comprendre les unions consensuelles. Le fait de reporter la date du mariage joue en faveur d’un abaissement du niveau de la fécondité, car la probabilité d’avoir des relations sexuelles régulières au sein de la population féminin diminue.

L’avortement

L’avortement provoqué (volontairement), avant le troisième mois, par curetage ou mieux par aspiration (méthode de Karman), est largement utilisé en Europe. Cette méthode nécessite du matériel adéquat et un personnel qualifié. Elle n’est pas admise dans beaucoup de pays y compris Madagascar.

Les méthodes contraceptives

La contraception recouvre toute action permettant d’éviter la conception, ce qui exclut l’avortement. Dans la société traditionnelle, l’aménorrhée et l’abstinence post-partum jointes à l’allaitement maternel prolongé permettent un espacement des naissances moins de trois ans environ.

Les moyens anticonceptionnels

•Méthode de la température
Elle se base sur une prise quotidienne de la température de la femme.
L’élévation périodique de la température indique la période de continence sexuelle.
•Méthode du calendrier ou d’Ogino-Knaus
La méthode du calendrier repose sur l’identification de la période d’ovulation en préconisant une marge de sécurité adéquate pour la continence sexuelle périodique.
Dans ces deux méthodes précitées, les rapports sexuels sont limités à moins de la moitié de chaque cycle menstruel. La première est inapplicable en cas de règles très irrégulières. Pour la deuxième méthode, il est difficile d’apprendre à bien calculer les jours sans risque.
•Les contraceptifs chimiques
Les contraceptifs chimiques se présentent sous des formes multiples :
-mousses,
-crèmes,
-gelées,
-ovules gynécologiques,
-comprimés effervescents,
-éponges vaginales imbibées d’hormones.
Ce sont des méthodes moyennement efficaces. Elles exigent l’interruption des préliminaires sexuels, l’insertion ne pouvant se faire plus d’une heure à l’avance.
•Coït interrompu
La méthode exige l’interruption des rapports sexuels (retrait de la verge du vagin). Elle est contre-indiquée si l’homme ne peut maîtriser l’éjaculation.
•Contraceptif oral « la pilule »
C’est l’une des méthodes les plus utilisées actuellement. L’utilisation de « la pilule » nécessite une surveillance périodique pour les complications et les effets secondaires éventuels.
Le contraceptif oral comporte des contre-indications : -hypertension artérielle,
-diabète,
-hyperlipidémie,
-tumeur du sein ou de l’utérus,
-antécédents thrombo-emboliques.
Les effets secondaires sont généralement à type de :
-nausées,
-céphalées,
-sensibilité mammaire,
-règles irrégulières,
-prise de poids,
-toxicité hépatique constatée dans certains pays, -élévation de la tension artérielle, -maladie thrombo-emboliques.
•Contraceptif injectable
Le contraceptif injectable est également très utilisé. Son utilisation nécessite aussi des contrôles et des visites répétées pour la surveillance des complications et des effets secondaires.
Les contre-indications sont pratiquement les mêmes que pour le contraceptif oral.
Les effets secondaires sont à type de :
-augmentation du poids,
-perturbation du cycle : règles irrégulières pouvant aboutir à l’aménorrhée,
-hémorragie utérine abondante possible,
-à l’arrêt de la méthode, retard de la reprise de l’ovulation.
•L’implant
-l’utilisation de l’implant se fait de plus en plus fréquemment,
-l’avantage de la méthode réside dans le fait qu’une fois installé, l’implant assure à la femme 5 années de contraception sous réserve des contrôles et surveillances périodiques habituelles.
· Dispositif intra-utérin ou DIU
Le DIU est moins utilisé que les contraceptifs oraux et injectables. Son insertion nécessite un personnel compétent et des visites médicales sont nécessaires pour la surveillance des complications.
Il peut entraîner des effets secondaires à type de :
-règles irrégulières,
-métrorragies discrètes,
-contractions ou malaises.
•Préservatifs
Les plus utilisés sont les préservatifs masculins ou condoms. La méthode exige l’interruption des préliminaires et de la stimulation sexuelle pour son installation. Mais utilisés correctement, ils sont très efficaces. L’absence d’effets secondaires constitue un avantage énorme. Les préservatifs permettent également de se protéger contre les infections sexuellement transmissibles et le SIDA.

•Méthodes chirurgicales
Des méthodes contraceptives chirurgicales sont possibles grâce à la vasectomie chez l’homme et à la ligature ou section tubaire chez la femme. Il faut toutefois noter que ces méthodes ne sont pas réversibles.

Les programmes de planification familiale 

La maîtrise démographique constitue l’une des conditions nécessaires au développement harmonieux d’un pays. Ce sont surtout les pays en développement qui mettent en œuvre des programmes démographiques au cours de ces dernières années avec l’aide des bailleurs de fonds et celle des pays riches.
Depuis 1960, cette politique démographique s’exprime essentiellement par l’adoption de programmes de planning familial. Ces programmes fournissent aux couples qui veulent maîtriser la fécondité des renseignements et une assistance concernant les méthodes modernes de contraception.

Les objectifs

Les programmes de planning familial visent généralement à freiner l’accroissement démographique afin de permettre à l’économie de mieux se développer. Certains pays font de la réduction de la natalité l’un des éléments officiels de leur politique ; d’autres soutiennent le planning familial pour des raisons sanitaires ou humanitaires ; certains enfin y sont contraints pour des mobiles de financement, l’aide des pays développés apparaissent parfois liée à l’adoption du contrôle ou d’une tentative de contrôle démographique.

Acceptabilité et pratique de contraception

L’attitude des pays vis-à-vis des programmes de planification familiale est variable. Sur les trois continents du Tiers Monde, la population est plus résolue en Asie, ambiguë en Amérique latine et réservée en Afrique (figure n° 01).
Dans les pays qui s’efforcent de planifier les naissances, il y a souvent une grande différence entre les plans de développement et les programmes réalisés. Ceci est souvent dû aux problèmes de moyens qui sont limités par rapport aux besoins.

Résultats

On peut avoir une idée des résultats obtenus par l’utilisation des programmes sur l’exemple de quelques pays.
•La population de l’Inde dépassait en 1985, 760 millions de personnes et avoisinait le milliard en l’an 2000. La politique de planification familiale suivie depuis 1952 n’a pas empêché le taux d’accroissement naturel d’augmenter : il est de 2,5 p. 100 par an.
•Le Bangladesh comptait 86,5 millions d’habitants en 1981, son rythme de croissance annuelle est de l’ordre de 3 p.100. Même si ce taux devait diminuer sensiblement, il y aurait actuellement quelques 150 millions de Bengalis, une masse humaine jeune, dense, sans emploi et pauvre.
Compte tenu de ces résultats, quelque peu médiocres par rapport aux objectifs visés, les activités de suivi et d’évaluation des programmes doivent désormais bénéficier d’une priorité particulière afin d’assurer l’obtention de meilleurs résultats.

Evaluation 

Décision

Le point de départ de toute étude ou de réalisation de programme est la décision. Le succès d’un programme est lié directement à un engagement politique franc et sincère. La décision doit être prise en haut lieu du gouvernement d’un pays pour offrir tous les moyens possibles au programme.

Analyse de conception

L’analyse de conception à l’initiative de l’unité de décision est chargée de : •étudier l’opportunité de mettre en place de nouveaux programmes ;•fournir des éléments de choix entre différentes solutions auxproblèmes identifiés.
Pour aboutir à un cahier des charges, point de départ de l’analyse fonctionnelle, l’analyse de conception passe par différentes phases intermédiaires :
•étude d’opportunité,
•analyse de l’existant,
•critique de la situation actuelle,
•étude des besoins nouveaux,
•étude comparative de différentes solutions.
L’analyse de conception définit les phases principales du fonctionnement et de l’organisation.

Analyse fonctionnelle

L’analyse fonctionnelle développe la concrétisation des programmes. Elle se concentre essentiellement sur les procédures, la pertinence et l’efficacité des actions. Tout doit alors être déterminé : l’organisation, le temps, et les moyens.

L’évaluation

L’objet de l’évaluation peut être divers. Mais dans le cas de l’évaluation de programme, il est nécessaire de se baser sur une définition précise. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé par exemple, « un programme est un ensemble organisé d’activités mettant en œuvre des moyens identifiés et mesurables en vue d’arriver à un ou des résultats définis et mesurables pour une population déterminée ».
Tout programme doit donc avoir une définition d’objectif, un calendrier, une mise en œuvre de moyens appropriés.
L’évaluation des effets du programme peut porter, soit sur les résultats soit sur les conséquences ou l’impact (figure n° 02).

COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS

De la méthodologie

L’étude de la discontinuité dans la planification familiale mise en œuvre au CSB2 d’Ankofafa à Fianarantsoa, sur les données enregistrées en 2004, a été réalisée en comparant les groupes d’utilisatrices du programme de planning familial selon les méthodes contraceptives adoptées d’une part, et selon certaines caractéristiques des utilisatrices notamment, l’âge, la profession, le domicile, le niveau d’instruction et l’existence ou non d’effets secondaires déclarés d’autre part.
La technique d’étude repose sur celle de l’épidémiologie descriptive (20).

Les résultats de l’étude

Nombre d’adhérentes et couverture contraceptive

En 2004, 733 adhérentes au programme de planification familiale ont été enregistrées au CSB2 d’Ankofafa à Fianarantsoa. Compte tenu de ce chiffre, le taux de couverture contraceptive est estimé à 11,6%. Ce taux n’a pas tenu compte des discontinuités d’utilisation du programme par les femmes utilisatrices, toutefois, il donne quand même une idée sur les efforts accomplis et ceux qui restent à faire dans le développement de la planification familiale dans le secteur sanitaire considéré.

Les groupes d’utilisatrices et développement du programme

Quatre méthodes contraceptives sont disponibles au CSB2 d’Ankofafa :
•la contraception orale ou CO,
•la contraception par voie injectable ou CI,
•l’utilisation des spermicides,
•l’utilisation des préservatifs masculins ou condoms.
Selon l’ordre de préférence des femmes utilisatrices, la méthode la plus utilisée est la contraception injectable avec 550 utilisatrices, sur un effectif total de 733 adhérentes au programme, soit 75%. Viennent ensuite respectivement, la contraception orale (20,6%), l’utilisation des spermicides (2,9%) et l’utilisation des préservatifs (1,5%).
Compte tenu de l’absence d’infrastructure adéquate à sa réalisation, l’utilisation des implants et des dispositifs intra-utérins par exemple, ne fait pas partie des services offerts au CSB2 d’Ankofafa. Quant au développement du programme de planification familiale, sur la base des adhérentes inscrites au 31 Décembre 2003 :
•le nombre des utilisatrices de la contraception orale a augmenté de 48%,•celui de la contraception injectable a augmenté de 44%,
•celui des utilisatrices de spermicides affiche une hausse de 50%,
•et celui des utilisatrices de préservatifs a augmenté de 57,1% (figure n° 14).

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : CONSIDERATIONS GENERALES SUR LA PLANIFICATION FAMILIALE
1. Politiques démographiques et planification familiale
1.1. Politiques démographiques
1.1.1. Caractéristiques d’une politique démographique
1.1.2. Moyens d’intervention
1.2. Planification familiale
1.2.1. Définition
1.2.2. Les méthodes de planification familiale
1.2.2.1. L’ajournement du mariage
1.2.2.2. L’avortement
1.2.2.3. Les méthodes contraceptives
1.3. Les programmes de planification familiale
1.3.1. Les objectifs
1.3.2. Acceptabilité et pratique de contraception
1.3.3. Résultats
1.3.4. Evaluation
DEUXIEME PARTIE : LES DISCONTINUITÉS DES ACTIVITES DES SITES DE P.F. A FIANARANTSOA
1. Méthodologie
1.1. Lieu de l’étude
1.1.1. Fianarantsoa et sa population
1.1.2. Fianarantsoa et ses formations sanitaires
1.1.3. Le secteur sanitaire du CSB2 d’Ankofafa
1.2. Méthode d’étude
1.2.1. Objectif méthodologique
1.2.2. Technique
1.2.3. Paramètres d’étude
2. Résultats
2.1. Nombre d’utilisateurs
2.2. Couverture contraceptive
2.3. Les groupes d’utilisateurs
2.4. Développement du programme
2.5. Comportement des utilisateurs vis-à-vis du programme
2.6. Caractéristiques des utilisateurs
TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRES, DISCUSSIONS ET SUGGESTIONS
1. Commentaires et discussions
1.1. De la méthodologie
1.2. Les résultats de l’étude
1.2.1. Nombre d’adhérentes et couverture contraceptive
1.2.2. Les groupes d’utilisatrices et développement du programme..
1.2.3. Discontinuité de l’utilisation
1.2.4. Facteurs pouvant influencer la discontinuité
2. Suggestions
2.1. Une meilleure information de la population
2.2. Développement du réseau de distribution des préservatifs
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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