Suite à la concentration sur les cultures de plantation depuis longtemps dans les pays africains, ils se retrouvent tributaires de l’importation des céréales et de l’aide alimentaire. De plus , le taux d’accroissement de la population est supérieur à celui de l’expansion de la production agricole. Cette situation a été constatée depuis les années 70. Notons que l’économie de bon nombre de pays africains repose sur l’agriculture et que la plupart de ces pays se trouvent en Afrique au sud du Sahara.
En outre, l’insécurité alimentaire, la malnutrition, et la pauvreté caractérisent ces pays africains au sud du Sahara. Cela se manifeste par la présence des Organisations Internationales des Nations Unies, en vue de lutter contre la faim et d’aider à la modernisation de l’agriculture dans les pays en développement, comme le FAO et le PAM. En comparaison avec d’autres pays, tels que la Chine et l’Inde, qui ont succès dans leur agriculture, celle des pays africains reste à la traîne. Ce succès est le résultat de la maîtrise des technologies de la révolution verte, et de la mise en œuvre des politiques agricoles qui ne se limitent pas aux pays en développement mais peuvent s’étendre dans les pays pauvres. Grâce à l’utilisation des variétés à haut rendement (blé, riz), à l’utilisation des engrais et des produits phytosanitaires, leurs activités agricoles se sont rapidement progressées.
LOCALISATION DE LA ZONE D’ETUDE
Localisation administrative et géographique de la zone d’étude
Fisakana ou Fandriana-Fisakana est un des Districts de la région Amoron’i Mania qui se situe à 20° 14’ 04’’de latitude Sud et 47° 22’ 11’’ de longitude Est avec une altitude moyenne de 1300 mètre. Elle se trouve à 42 km au Nord-Est d’Ambositra. Pour le joindre, à partir de la capitale, il faut passer par l’axe principal de la RN 7 en prenant la bifurcation de la RN 41, quelques kilomètres avant l’entrée de la ville d’Ambositra au niveau d’Ikelikampona. Autrement dit, elle est la région située dans la marge orientale du pays Betsileo nord et constitue une frontière entre la région d’Amoron’i Mania et la façade côtière orientale. Par conséquent, Fandriana, le centre urbain qui représente le pôle d’attraction et de desserte locale se trouve approximativement à 300 km de la capitale avec une route en mauvais état en empruntant la RN 41.
Pour ce qui est de la zone d’étude, il s’agit de trois communes rurales : Milamaina, Sahamadio, et Fiadanana situant dans le Sud-Est de la commune urbaine de Fandriana. Elle est d’accès facile puisque les deux communes rurales : Milamaina et Sahamadio sont traversées par la RN41. Même si elle se termine à Sahamadio, il est également facile de joindre Fiadananaavec une route secondaire praticable. En outre, elle est entourée de trois communes rurales : à l’Ouest Sandrandahy, au Sud Mahazoarivo, et à l’Est se trouve Ankarinoro. Fandriana qui porte l’image du territoire de Fisakana est réputée pour la prédominance des activités agricoles fondées sur la riziculture irriguée avec l’enracinement de pratique traditionnelle de polyculture vivrière et dupolyélevage d’appoint. Ce secteur se caractérise également par une densité rurale très forte avec une moyenne de 90 hab/km². En plus, ce sousespace de la marge orientale de l’Amoron’i Mania s’identifie également par le produit du terroir issu de la fabrication du rhum artisanal « d’Ambodivoara » et de la pratique enracinée « de Famadihana » ou retournement des morts annuellement pendant la saison sèche.
Historique du sous-espace de Fisakana
La formation toponymique de « Fisakana » trouve son origine selon la tradition orale du fleuve Fisakana qui draine le pays dans sa partie méridionale. Il traverse plus précisément la commune rurale de Sahamadio qui était la capitale de Fisakana pendant la colonisation française à Madagascar. Actuellement, ce n’est plus Sahamadiola capitale mais Fandriana, qui est devenue commune urbaine de deuxième catégorie en 2011. Il y a un dicton célèbre et qui fait la renommée de Fisakana : « Nyterakyfisakanatsahanim-boay », signifiant littéralement « Les natifs de Fisakana ne sont pas des proies pour les caïmans ». En outre, dès que l’on entre dans la ville de Fandriana, on s’apercevra de ce symbole sous forme de caïman avec deux stylos fermant son museau, qui signifie également que les originaires de Fisakana s’attèlent beaucoup à l’instruction de leurs progénitures. En effet, au temps de royaume, les activités de sa population locale avaient lieu autour du fleuve Fisakana et ont été florissantes, particulièrement la pêche des écrevisses et l’orpaillage. Pour protéger son peuple contre les caïmans, le roi avait fait venir un marabout qui les rendait inoffensifs. On dit depuis que le caïman ne les mange plus.
Les activités économiques de Fisakana
Une activité économique basée sur le secteur primaire
Le secteur primaire domine désormais l’économie de l’ensemble deFisakana. Même si sa capitale, Fandriana, est devenue commune urbaine en 2011, son économie demeure une économie ruralisée. Les principales activités économiques y sont l’élevage de vache laitière, l’aviculture, et l’agriculture. A part cela, des activités peu développées comme l’artisanat et le tourisme ysont pratiquées.
L’élevage de vaches laitières
En 2008, on a constaté que l’élevage de vaches laitières est frappé par la diminution des animaux et par la mauvaise qualité des races. C’était la pie Rouge Norvégienne qui a été introduite pour l’amélioration de la production de lait. Ces races arrivent à produire 5 à 10 litres par jour. Les produits sont destinés à fabriquer de l’yaourt et à vendre de lait frais sur place. Malheureusement, la pie Rouge Norvégienne a disparu actuellement puisque l’opération de métissage de cette dernière n’existe plus.
Par conséquent, le litre de laits obtenus par jour ont diminué de 2 à 3 litres. Il ne reste plus que les races locales aujourd’hui qui constituent un handicap à la filière lait. Cette tendance devient de plus en plus grave. Et s’il n’y aura pas de nouvelle mesure prise, par exemple :la création d’une association ou d’une coopérative pour l’amélioration de l’élevage de vaches laitières et la réintroduction de nouvelles races, la filière lait risque de disparaitre à jamais.
L’aviculture
Presque tous les ménages pratiquent l’aviculture, une activité économique prospère, et que les habitants de Fisakanaen tirent profits. Il existe désormais un marché de volailles où des collecteurs en achètent par centaine de têtes (poules, coqs, canards, dindons etc.) et dont le prix varie de 3000 à 10 000Ar. Ils utilisent de grands paniers aérés dans lesquels les poules, les coqs, les canards, les dindons ont été entassés. Ils ont été transportés de la ville de Fandriana vers Antananarivo pour alimenter le marché de volailles.
En outre, les poules pondeuses sont très rentables, grâce à l’existence de nouvelles races qui peuvent pondre des œufs par jour. A la différence des races locales, ces dernières sont fragiles puisqu’elles requièrent beaucoup de techniques. On les nourrit avec des provendes, leurs poulaillers ont besoin d’être confortables et leurs traitements doivent être réguliers. Sinon, elles risquent de disparaitre. Plusieurs éleveurs ont essayé de pratiquer l’élevage de poules pondeuses mais ils ont toujours échoué alors que les races locales, capables de vivre dans des conditions précaires n’arrivent pas à répondre à leurs besoins. Par conséquent, même si l’aviculture est une activité très répandue dans le Fisakana, elle reste médiocre.
Les activités agricoles de Fisakana
Comme la plupart des régions de Madagascar, Fisakana est également une région à vocation agricole. Les terres cultivables s’étendent sur les bas-fonds marécageux transformés en rizière, et sur le tanety où les cultures pluviales sont pratiquées. Du point de vue géographique, l’agriculture est considérée comme le secteur à promouvoir pour déclencher l’essor économique de Fisakana. Cependant, Fisakana ne pratique pas à la fois les cultures industrielles (la canne à sucre, le coton et le tabac) et les cultures d’exportations (vanille, café, girofle), les principales cultures que l’on y trouve sont les cultures vivrières.
La riziculture figure parmi les principales cultures vivrières à Fisakana, on y retrouve également la culture de maniocs, de patates douces, des fruits et légumes. Soulignons que l’agriculture de Fisakana est une agriculture d’autosubsistance. En effet, en période de soudure, les habitants ne disposent pas de quantités suffisantes de riz, ils doivent donc recourir aux produits de substitution (manioc, patate douce…). Cela signifie qu’elle n’assure pas suffisamment l’autosuffisance alimentaire de la population de Fisakana.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
Partie I : « LES CONTEXTES ET LA METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE : CADRAGE ET MISE EN CONTEXTE DE LA ZONE D’ETUDE ET DE L’INTERET DU SUJET »
CHAPITRE I : CONCEPTS DU MILIEU
CHAPITRE II : CONCEPTS DU SUJET
Conclusion de la Première Partie
Partie II : « ANALYSE ET INTERPRETATION SPATIALE DE CIRCUITS ET DISPOSITIFS DE DISTRIBUTION ET DE VULGARISATION DES ENGRAIS GUANOMAD DANS LA ZONE D’ETUDE »
Chapitre III : LE SOUS-ESPACE DE FISAKANA ET L’ENTREPRISE GUANOMAD
Chapitre IV : EMPREINTES SPATIALES DE CIRCUITS DE COMMERCIALISATION ET DE DIFFUSION DES ENGRAIS GUANOMADS DANS LE FISAKANA
Conclusion de la Deuxième Partie
Partie III : « CAPITALISATION DE TOUS LES PARAMETRES QUI POURRAIENT DEFINIR LE DEVENIR DES ENGRAIS GUANOMAD DANS LE SOUS-ESPACE DE FISAKANA »
Chapitre V : « VULGARISATION ET APPROPRIATION PAYSANNE A L’ECHELLE NATIONALE »
Chapitre VI : PROBLEMES ET PERSPECTIVES
Conclusion de la Troisième Partie
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
WEBOGRAPHIE
ANNEXES