Les difficultés de l’intervention interculturelle

Contexte de l’intervention

Dans ce chapitre, je vais parler de certains aspects à prendre en compte dans l’intervention des travailleurs sociaux en contexte interculturel.
Tout d’abord, la démarche interculturelle traite « des processus dynamiques dans lesquels usagers et professionnels sont engagés dès lors que ces relations mettent en présence des individus à enracinements culturels différents » (Guélamine, 2006, p.96). Cette démarche s’inscrit dans tous les contextes interculturels du travail social et proposent des outils de compréhension et d’analyse afin de favoriser la communication. De cette manière, des conditions favorables aux dialogues peuvent être instaurées. Guélamine (2006) considère la culture au sens large comme un processus dynamique, c’est-à-dire comme plurielle et non figée. A mon sens, cette définition est en lien avec les cinq orientations théoriques et méthodologiques de Mokonkolo (2006, in : Guélamine) (voir ci-dessous).
Selon Mokonkolo (2006, in : Guélamine), la démarche interculturelle comprend cinq orientations théoriques et méthodologiques :
 La culture, en constante évolution, est le résultat d’une construction collective dans un contexte donné.
 Chaque individu d’une même culture se conduit différemment car il ne l’appréhende pas de la même manière.
 L’intériorisation des schémas culturels par les sujets est en partie inconsciente.
 Il faut savoir connaitre les valeurs que le système culturel véhicule.
 Il appartient à chacun de favoriser la transmission, la socialisation, l’enculturation des traits culturels. D’autre part, il faut également veiller au bon développement de ces processus.
En gardant à l’esprit ces orientations, cela permet aux travailleurs sociaux de prendre du recul face à leurs valeurs et représentations pour pouvoir considérer d’autres cadres culturels. Ces réflexions sont une porte ouverte aux négociations, afin d’éviter les comportements de rejets. De plus, pour que la démarche interculturelle apporte des résultats, l’auteur conseille aux travailleurs sociaux de manifester, le cas échéant, leur incompréhension.

Les modèles d’intervention

Je présuppose que tous les modèles inscrits dans une démarche interculturelle sont régies par les cinq orientations théoriques et méthodologiques de Mokonkolo (2006, in : Guélamine) (voir plus en haut dans le texte).

Présentation

Selon Claudio Bolzman (2009) les travailleurs sociaux en Suisse se basent sur cinq modèles élaborés depuis 1960 en lien avec les populations migrantes qui se différencient par le degré de prise en compte des variables culturelles dans les interventions et par le positionnement du travailleur social dans le système d’intervention.
 Le modèle réparateur assimilationniste
Les migrants sont considérés comme ayant des manques et des besoins, et l’intervention a pour but de les combler. C’est donc dans une perspective réparatrice que les travailleurs sociaux interviennent. S’agissant de familles prises dans le système social (aide contrainte ou non), cette perspective est accentuée et elles doivent rattraper le « train du progrès » en s’adaptant et en acceptant ce que les professionnels pensent être le mieux pour elles.
Par conséquent, les travailleurs sociaux incarnent les normes du pays d’accueil pour les bénéficiaires concernés et ne remet donc pas en question le système appliqué. La responsabilité pour une bonne intégration repose principalement sur les personnes migrantes.
L’aspect positif du modèle réparateur assimilationniste est qu’il permet la promotion sociale des enfants issus de l’immigration. Il est plus facile d’enseigner les normes sociales et la langue à des jeunes individus car ils sont davantage réceptifs. L’intégration des plus jeunes est alors réalisée et ils deviennent ainsi des acteurs de la société. Cependant, l’éloignement entre les générations est creusé et cela peut créer des conflits de loyauté pour les plus jeunes. Selon Bolzman (2009), cela crée des troubles identitaires non négligeables.

Le modèle ethnoculturel

Le modèle ethnoculturel prend en compte le passé culturel des personnes ainsi que leurs expériences de vie. Cette prise en compte s’effectue grâce à deux types d’acteurs : d’une part, les travailleurs sociaux qui utilisent la culture d’origine comme ressource dans leurs interventions et d’autre part, les médiateurs interculturels. Ainsi, le travailleur social se positionne comme passerelle entre la culture d’origine et la culture du pays d’accueil.
Le risque de ce modèle est d’expliquer les problèmes et conflits exclusivement d’un point de vue culturel et d’oublier des causes qui ne relèveraient pas du domaine culturel.

Le modèle communautaire

Le modèle communautaire mise sur les points communs des migrants, les ressemblances par rapport à leur parcours de vie, plutôt que sur les différences.
Partant de là, le travailleur social se donne pour mission de créer un espace communautaire pour permettre aux migrants de retisser des liens et de faire circuler les informations entre eux. Ce modèle estime que l’on ne peut éviter une phase collective pour ensuite s’intégrer à la société d’accueil.
Le point positif de ce modèle est qu’il facilite la communication entre les personnes ayant vécu des expériences similaires. Le lien maintenu avec la culture d’origine permet une élaboration et réélaboration identitaire pour ensuite s’ouvrir vers une autre culture. En revanche, l’aspect négatif du modèle communautaire est que chaque migrant ne ressent pas forcément le besoin de communiquer avec des personnes lui « ressemblant ». C’est-à-dire que malgré leur parcours en commun, ils peuvent être totalement différents, sans aucune affinité ou intérêt l’un pour l’autre.
Le travailleur social se positionne comme médiateur entre les migrants ainsi qu’entre les migrants et la société d’accueil.

Le modèle interculturel

Le modèle interculturel considère que nous sommes tous différents mais également tous pareils. Nous avons tous des buts, des rêves ainsi que des points communs avec notre voisin, quel que soit son origine. Cela implique le respect des valeurs d’autrui et de présupposer que chaque point de vue est légitime et défendable. Par ailleurs, il constate que nous vivons dans un monde pluriculturel et complexe ou chacun doit trouver sa place, comme le souligne Bolzman (2009).
En outre, le moyen privilégié pour résoudre le problème est la négociation. Dans cette optique, le travailleur social se positionne en tant que médiateur interculturel pour rapprocher les points de vue et rappeler les points communs si nécessaire. Or, pour ceci le professionnel doit se décentrer par rapport à sa culture et ses préjugés, ce qui demande un effort considérable.
L’intérêt du modèle interculturel est qu’il considère la société comme dynamique, où les migrants ont leur rôle dans la recherche de solution aux problèmes sociétaux. Cependant, il faut être attentif au fait que le migrant et l’autochtone ne sont pas dans une relation égalitaire. Les rapports de pouvoir sont présents et peuvent créer de la méfiance et entraver la relation. Par ailleurs, si l’on se base sur une définition trop restreinte de la culture et de l’interculturel, on risque d’expliquer tous les problèmes sociaux par la culture.

Le modèle antidiscriminatoire

Le modèle antidiscriminatoire nous rend attentif aux situations de discrimination que les migrants peuvent subir, par exemple, de par leur statut juridique. De plus, outre le statut, les personnes migrantes seraient victimes d’injustice et de traitement différent. L’aspect principal de ce modèle est donc de supprimer les discriminations légales et institutionnelles en agissant également sur le contexte, les professionnels etc. de manière à promouvoir la participation active des personnes migrantes dans la société d’accueil.
Le travailleur social devrait, dans cette optique, agir au niveau collectif et individuel car ils sont inséparables en vue d’une amélioration.
Le point positif de ce modèle est qu’il identifie les obstacles et les injustices présentes dans la société d’accueil. Par conséquent, les professionnels sont sensibilisés à leurs comportements. Cependant, il est important de ne pas généraliser tous les problèmes des migrants comme provenant d’une injustice.

Exemples pragmatique de deux démarches interculturelles

A mon sens, le positionnement de Verbunt (2011) peut illustrer le modèle ethnoculturel de Claudio Bolzman (2009) par rapport au positionnement du travailleur social qui considère la culture d’origine comme une ressource dans les interventions. Verbunt (2011) se positionne en expliquant que dans un dialogue interculturel entre un professionnel et un usager, le fait de recevoir l’usager issu de la migration dans sa langue maternelle créera de la reconnaissance. Cela permet d’instaurer un climat accueillant. Cependant, si la personne fait de gros efforts pour parler français, il faut les respecter en l’accueillant en français.
Toujours selon Verbunt (2011), à travers les connaissances culturelles du pays d’origine de l’usager, le travailleur social montre de la reconnaissance et de l’intérêt. Cela permet de créer un climat de confiance. De plus, cela montre du respect envers sa culture d’origine. La personne issue de la migration est alors en capacité de comprendre que s’adapter à certaines coutumes ne signifie pas que nous jugeons notre culture supérieure mais que cela répond tout simplement à des besoins pratiques.
A l’inverse, l’article d’Angela Macciocchi (2005) nous donne un autre exemple d’approche avec les familles migrantes du point de vue de la culture. De par l’appréhension de la culture de façon dynamique de Macciocchi (2005), il y a un lien avec le modèle interculturel de Bolzman (2009) qui est, d’après moi, le plus proche. L’espace interculturel dont parle l’auteure rejoint la position du travailleur social dans le modèle interculturel qui rapproche les points de vue pour favoriser les échanges.
Concrètement, elle essaye de mettre en place un « espace interculturel » entre la famille et elle, qui permet de bâtir la relation en favorisant les échanges. Elle s’informe très peu sur la culture d’origine de la famille qu’elle reçoit, elle préfère se baser sur ce que la famille lui apprend de leur culture.
Cette démarche est donc empirique et non intellectuelle au départ, et par la suite la thérapeute s’interroge sur ce qui est bénéfique à la relation, en sollicitant des retours de la famille. De plus, la connaissance intellectuelle n’aurait pas nécessairement un impact sur la relation. C’est-à-dire, que le risque de connaitre la culture d’origine de la famille est d’attribuer des idées figées qui n’ont pas forcément de sens pour la personne. Angela Macciocchi (2005) précise également que parfois elle ressent que ses connaissances sur la culture d’origine sont vécues comme intrusives.
Pour conclure, elle soulève que ce qui lui semble utile est de vérifier auprès des familles la manière dont sont perçues les interventions et la compréhension des problèmes. Ainsi, il lui semble que « la culture ne reste pas confinée à une dimension statique mais elle s’humanise de façon dynamique » (Macciocchi, 2005)

La synthèse des similitudes et des particularités

Suite à la description des différents modèles, j’ai dégagé leurs similitudes et particularités à partir du positionnement du professionnel, la perception des personnes issues de la migration ainsi que le degré de prise en compte des variables culturelles dans les interventions.
Similitudes :
– Le modèle ethnoculturel et le modèle interculturel ont en commun le risque de culturalisme dans le positionnement du travailleur social.
– Le modèle ethnoculturel et le modèle communautaire ont en commun deux points. Le premier, concernant la perception de la personne migrante, est la prise en compte de la trajectoire de vie et du passé culturel. Le second, concernant le positionnement du travailleur social, est de faire le lien entre la société d’accueil et les migrants.
– L’incarnation des normes du pays d’accueil est valable pour tous les modèles avec des variations importantes. Pour le modèle réparateur assimilationniste, le travailleur social incarne les normes du pays car il doit les transmettre aux migrants. Par contre, dans le modèle interculturel, le professionnel se décentre de sa culture en s’éloignant des normes.
– Les modèles ethnoculturel, communautaire et interculturel ont en commun la notion de médiation. Elle est cependant mise en pratique de manière différente.
Particularités :
– Dans le modèle réparateur assimilationniste, les migrants sont considérés comme ayants des manques que le travailleur social doit combler. En outre, le travailleur social met l’accent sur les jeunes car leur intégration est plus facile. Ces considérations sont spécifiques à ce modèle.
– Le modèle ethnoculturel utilise la culture d’origine de la personne comme une ressource, ce qui n’est pas explicite dans les autres modèles. De plus, les travailleurs sociaux peuvent faire appel à des médiateurs interculturels contrairement aux modèles communautaire et interculturel. Dans ces derniers, c’est le travailleur social qui incarne le rôle de médiateur.
– L’espace communautaire du modèle communautaire ainsi que l’accent mis sur les ressemblances des expériences de vie des migrants sont des particularités dans la perception des migrants et dans le positionnement du travailleur social. Une autre différence, est la médiation entre les migrants eux-mêmes.
– Le fait de penser que nous sommes tous pareils et tous différents est spécifique au modèle interculturel. De plus, les travailleurs sociaux utilisent la négociation pour désamorcer les conflits, ce qui n’est pas clairement dit dans les autres modèles. Par exemple, le modèle communautaire semble résoudre les problèmes par la communication entre les migrants. Tandis que l’ethnoculturel parle de passerelle qui n’implique pas une négociation. Une autre particularité est la décentration par rapport à sa propre culture que les professionnels doivent effectuer.
– Le modèle anti-discriminatoire semble très différent des autres modèles. Le fait de poursuivre une action collective et individuelle l’éloigne considérablement des autres positionnements du travailleur social.
A partir de cette synthèse des similitudes et des particularités des modèles d’intervention, j’ai dégagé des indicateurs qui se retrouvent dans la partie méthodologique.

Les difficultés de l’intervention interculturelle

Le cas spécifique de l’intégration

Contradictions de l’intégration dans l’intervention sociale

Dans le travail social en contexte interculturel, selon Guélamine (2006), il existe un paradoxe qui crée des tensions permanentes dans l’intervention sociale. D’une part, l’usager doit correspondre aux critères d’une catégorie pour pouvoir bénéficier des prestations sociales, des mesures éducatives, des droits etc. D’autre part, le travailleur social doit prendre en compte la singularité de chaque individu dans son accompagnement, quel que soit cette singularité. La question est : « Comment concilier ces deux approches contradictoires ? ». De plus, le travailleur social « est partagé dans sa fonction de normalisation et sa contribution au changement social » (Guélamine, 2006, p. 64).
Sur le même sujet, Bouquet et Jaeger (2011) parle de contradiction au sein du travail social. En effet, le travail social doit considérer « la commande publique, la mise en oeuvre d’une éthique professionnelle et la nécessaire prise en compte de la réalité quotidienne des migrants » (Bouquet et Jaeger, 2011, p.11). C’est-à-dire que l’intervention est une mission d’ordre public, devant prendre en compte l’actualité nationale et internationale de l’immigration, qui s’inscrit dans une éthique professionnelle. La contradiction réside dans le fait que les personnes issues de la migration sont catégorisées pour bénéficier des prestations sociales, ces catégories sont elles-mêmes déterminées par l’actualité nationale et internationale. Cependant l’éthique professionnelle demande de considérer la réalité singulière de chaque personne.

Les effets du culturalisme

Les travailleurs sociaux sont exposés à des risques spécifiques au culturalisme dans l’intervention en contexte interculturel.
En effet, si les travailleurs sociaux interprètent les comportements des bénéficiaires d’un point de vue culturel, cela à une influence sur la prise en charge. Les interprétations culturelles créent des catégories de pensées qui isolent les bénéficiaires dans des modes de représentation particulière. Selon Guélamine, cela rejoint « la logique raciste de la distinction » (Guélamine, 2006), c’est-à-dire, d’après moi, que la distinction crée des catégories qui mène à une hiérarchisation. Suite à celle-ci, la discrimination est introduite et par voie de conséquence le racisme. Il est difficile pour les professionnels de s’en rendre compte et d’en mesurer l’importance.
Par conséquent, les professionnels peuvent avoir tendance à enfermer les personnes issues de la migration dans leur origine. A cause de la notion de « distance culturelle » (qui montre les différences entre les personnes d’origine étrangère et celles d’origine suisse), les professionnels catégorisent les personnes issues de la migration par le biais d’une représentation figée de la culture. En effet, selon Guélamine, « les moeurs familiales, les codes culturels distincts (pratiques alimentaires, vestimentaires, modèles éducatifs et matrimoniaux, coutumes, etc.), les croyances attribuées aux différents groupes ethniques ou nationaux sont perçus comme autant d’obstacles empêchant d’être ou de devenir français. » (Guélamine, 2006, p.66). Ici, on parle de la France qui se situe dans un modèle assimilationniste (cf chapitre « Assimilation »).
Toujours selon Guélamine (2006), le travail social fait une lecture spécifique des situations des personnes issues de la migration. Ce qui implique la nécessité d’un accompagnement particulier pour ce public. Ceci est expliqué par cette citation : « L’on suppose d’emblée des problèmes identitaires : le jeune est perçu comme la victime d’un processus qui lui échappe, marqué par sa condition de sujet « entre deux cultures », la première étant incarnée par les valeurs dominantes de la société française, la seconde par celles des parents et donc, par extension, par les valeurs traditionnelles des pays d’origine. » (Guélamine, 2006, p.60).
De la même manière, nous allons parler de la psychologie et du psychologisme dans ce domaine d’intervention. En effet, l’auteur explique que la psychologie constitue une référence importante dans le domaine du travail social. Quand on observe les conduites humaines uniquement par le biais de la psychologie, en attribuant des pathologies comme seul explication à des comportements à ceux dont on ne sait quoi faire, Christophe Dejours (2006, in : Guélamine) parle alors de psychologisme. Selon Guélamine (2006), le recours à la psychologie dans le travail social explique la volonté de considérer la personne en tant que sujet ayant ses souffrances, ses caractéristiques, ses compétences etc… . Cependant, les interprétations psychologisantes limitent l’analyse des situations des usagers à des aspects psychiques sans prendre en compte l’influence de l’environnement et du contexte social, ce qui favorise la formation de catégories ethnicisantes. Dans le cas de personnes issues de la migration, il est souvent approprié de relier différents aspects de la vie du bénéficiaire, tel que les dynamiques familiales et le parcours migratoire et de reconnaitre les souffrances psychologiques. Cependant, « c’est bien l’association entre identité culturelle spécifique aux migrants et souffrance psychologique qui pose problème dans les interprétations psychologisantes puisqu’elle alimente le développement différencié des publics immigrés en caractérisant ipso facto les conduites individuelles ou collectives des migrants et de leurs enfants. » (Guélamine, 2006, p.75)

Le cas spécifique des travailleurs sociaux étrangers (autres risques)

Du fait d’une prise en charge spécifique aux personnes issues de la migration, selon certains auteurs, nous assistons à un changement sur l’importance des compétences dites ethniques.
L’article de Boucher et Belqasmi (2011) nous explique que dans le cas des quartiers difficiles français, nous assistons à la création de nouveaux emplois dans le travail social qui crée des situations d’inégalité. C’est-à-dire que les intervenants sont mobilisés pour leurs compétences ethniques au détriment de celles professionnelles. Souvent, quand un travailleur social d’origine étrangère est embauché dans les secteurs périphériques, les qualifications professionnelles ne sont pas déterminantes, contrairement à l’attribution de compétences liée à leur parcours de vie. Cela pourrait ressembler à une évolution positive dans la reconnaissance de la diversité culturelle, mais l’embauche de ces professionnels se fait dans le cadre où les usagers sont eux-mêmes majoritairement d’origine étrangère. Les employeurs sembleraient penser que les travailleurs sociaux d’origine étrangère auraient plus de facilité à intervenir auprès de leurs semblables (supposés ou réels). Ce ne sont donc pas les compétences professionnelles, associés aux diplômes, qui priment mais bien les compétences liées à un parcours d’intégration. Le problème est que, indirectement, cela contribue aux processus d’ethnicisation et aux traitements discriminants.
Il existe également le cas des adultes relais, qui ne sont pas des travailleurs sociaux, qui jouent le rôle de traducteur entre immigrés et institutions. D’après Guélamine, « ce rôle d’intermédiaire repose sur le postulat de l’incapacité des travailleurs sociaux à comprendre les spécificités culturelles des migrants qui détermineraient, au moins en partie, des comportements ou attitudes qu’il faut pouvoir appréhender. » (Guélamine, 2006, p. 102).

Présupposés culturel

L’entretien individuel étant une tâche importante du quotidien des travailleurs sociaux, je me suis penché sur les éléments qui le composent. Dans l’article de Scarpa (2009), il identifie quatre éléments de l’entretien en les analysants sous l’angle du parcours migratoire. L’objectif de cet article est de montrer que les techniques d’entretien utilisées en Suisse ne sont pas forcément adaptées à des cultures différentes. Je suis consciente que les explications par le culturel pourraient trouver d’autres explications non culturelles. Il s’agit ici de mettre en question les éléments d’un entretien d’un point de vue culturel. Les éléments sont : l’individualisme, le progrès, la non-directivité et la hiérarchie de Maslow.
L’auteur parle d’assistants sociaux mais je considère que ces éléments sont applicables à tout travailleur social effectuant un entretien.

Individualisme

Scarpa (2009) définit l’individualisme comme étant le fait de mettre l’individu au centre de tout et se base sur la liberté individuelle et l’autonomie. Ce concept correspond à notre société mais qu’en est ’il pour d’autre culture ?
Dans les cultures communautaires, la personne ne se considère pas comme un individu indépendant mais comme faisant partie d’un groupe qui la protège en échange de sa loyauté. Le centre, qui chez nous est l’individu, ce déplace alors sur le groupe en entier. Concrètement, ces personnes peuvent avoir des difficultés à exprimer leurs besoins et émotions face à un travailleur social.

Progrès

La notion du progrès considère que le changement est positif et que le futur est plus important que le présent et le passé. Comme le soulève l’auteur, les assistants sociaux proposent souvent aux bénéficiaires de construire un projet de vie.
Cependant, certaines cultures ne recherchent pas forcément le changement qui n’est pas synonyme de progrès, mais préfère vivre au rythme de la nature, par exemple. Ainsi, ce qui est appelé en Occident « résistance au changement » est dans d’autres cultures le « respect des traditions ». Durant l’entretien, insister sur l’émergence d’un projet pourrait heurter les valeurs traditionnelles des bénéficiaires.

Non-directivité

La non-directivité consiste à responsabiliser l’individu en l’encourageant à prendre sa vie en main et devenir acteur plutôt que spectateur.
Néanmoins, l’usager peut avoir une vision du travailleur social qui va à l’encontre de cette notion. Il percevra le professionnel comme étant le moyen d’entrer dans la société d’accueil, donc en position de pouvoir. Cette vision différente peut interférer avec la construction de la relation « travailleur social-usager ».

La hiérarchie de Maslow

Le travailleur social, durant l’entretien, se base sur le contexte idéologique des besoins de l’individu qu’il accompagne. Dans la hiérarchie des besoins de Maslow, certains besoins sont perçus comme primordiaux, vitaux et d’autres comme secondaires. L’auteur souligne que Maslow ne s’est basé que sur une population occidentale et instruite pour hiérarchiser les besoins.
De plus, la logique du modèle implique qu’un besoin qui se placerait en haut de la pyramide ne peut être satisfait que si les besoins inférieurs sont satisfaits. Pour certains individus, il sera essentiel de réaliser un besoin spirituel même si les besoins inférieurs (comme avoir un emploi) ne sont pas satisfaits.
Dans un entretien, cet écart peut créer de l’incompréhension entre le travailleur social et l’usager. Le professionnel risque d’orienter l’usager vers des choix qui heurtent ses valeurs.

Quelle position adopter ?

Face à ces difficultés et cet écart entre les attentes des travailleurs sociaux, de la société et les valeurs des usagers quelle position peut adopter le professionnel ?
D’une part, l’auteur propose l’adaptation. C’est-à-dire que le professionnel devrait adapter ses méthodes de travail et ses objectifs à la population immigrée. Par exemple, travailler avec des groupes, travailler sur le présent ou encore résoudre lui-même les problèmes. Un argument qui défend cette position est l’acceptation d’un mode de vie différent, de la diversité culturel et ceci même à l’intérieur des frontières nationales. Cependant, la condition pour la réalisation de cet « ajustement » serait, selon Scarpa (2009), de choisir des professionnels immigrés ou de les former à la diversité culturelle. Cette position est débattue par Boucher et Belqasmi (2011) (voir « Le cas spécifique des travailleurs sociaux étrangers)
D’autre part, il y a la position selon laquelle le travailleur social est intransigeant concernant les valeurs universelles. Celles-ci seraient l’égalité homme-femme, la liberté individuelle, la laïcité dans l’espace public etc. Un argument en faveur de ce positionnement est que « tolérer ou prôner des lois différentes entre communautés sur un même territoire, c’est accroitre les inégalités et les discriminations » (Scarpa, 2009).
Pour conclure, nous remarquons que nous sommes devant un dilemme. Faut ’il s’adapter et accueillir la diversité culturelle des usagers ou être intransigeant en ce qui concerne les valeurs suisses ? Selon Scarpa (2009), la réalité du terrain consiste à passer de l’un à l’autre.

Méthodologie

Dans ce chapitre, je vais décrire mon terrain de recherche en le gardant anonyme pour pouvoir, par la suite, préciser le contexte de mes entretiens. Je vais également parler de ma technique de récoltes des données en précisant les avantages et les inconvénients de celle-ci.

Public cible

Tout d’abord, je précise que mon public cible est composé des éducateurs sociaux diplômés au niveau HES travaillant dans des foyers pour adolescents. Les foyers en question ne doivent pas être des lieux d’accueil spécifiques aux migrants, mais des institutions qui accueillent des adolescents en difficulté pour diverses raisons. La raison de ce choix est lié au fait que les adolescents issus de la migration se retrouvent parfois dans différents foyers nullement spécialisés dans l’intervention interculturel. Je trouvais donc intéressant de se pencher sur la façon dont les travailleurs sociaux appréhendent leurs interventions.

Echantillon

Pour commencer, j’ai repris la définition de l’échantillon présenté par Lièvre dans l’ouvrage « Manuel d’initiation à la recherche en travail social » :
« Groupe d’individus extrait d’une population donnée, sous certaines conditions, choisi de manière que les conclusions de l’étude qu’il subit puissent être généralisables à l’ensemble de la population mère : en particulier, il faut veiller à ce que toutes les situations possibles, dans lesquelles peuvent se trouver les unités de la population mère, soient présentes dans l’échantillon. » (Lièvre, 2006)
Pour déterminer un échantillon, il faut donc être clair sur la population visée, de manière à ce que les techniques permettent de généraliser au public cible. Dans le cadre de ma recherche, l’échantillon doit représenter les travailleurs sociaux travaillant dans un foyer pour adolescents. Ces professionnels ayant des différences de genre, d’âge etc. je veillerais à ce que toutes les situations possibles soient au maximum représentées. Particulièrement, j’ai veillé à ce que plusieurs exemples concernant l’origine des éducateurs soit présents, malgré que je n’ai pas pu tous les prendre en compte. D’autre part, je choisirais, si possible, des éducateurs référents de jeunes migrants, car leur positionnement est plus clair et impliqué.

Terrains

L’institution se situe en Suisse romande, pleinement intégrée dans la vie sociale locale. De plus, j’ai remarqué que vu de l’extérieur l’institut n’en semble pas un, mais ressemble davantage à une école primaire. La fondation, étant en ville, bénéficie de la proximité des commerces, des services (train, poste…) et des écoles. Ceci permet d’améliorer la capacité d’autonomie et le sentiment d’être entouré et accepté.
L’institution est constituée de trois bâtiments : le bâtiment principal et deux villas. Les services administratifs se trouvent au rez-de-chaussée du bâtiment principal, la cuisine est au sous-sol et 36 enfants de 6 à 15 ans sont repartis dans les étages. Les villas sont dédiées à 18 adolescents de 15 à 18 ans qui nécessitent une intervention différente ; plus axée sur l’indépendance. Chaque villa et étage est gérée par une équipe de cinq éducateurs, qui travaillent en binôme.
L’institution offre également à certains jeunes arrivant à la majorité une prise en charge extérieure pour amortir le choc du changement de vie.
La fondation travaille autour de trois concepts d’accompagnement basés sur le respect et la reconnaissance de tous. Le premier est la « pédagogie du quotidien », qui consiste en un projet basé sur les actes du quotidien, comme le respect des horaires, pour valoriser et structurer les adolescents. Le deuxième concept est la « pédagogie par objectif » qui permet une co-construction nécessaire entre l’éducateur, le représentant légal et le jeune, pour que ce dernier se sente réellement impliqué dans le choix de son futur professionnel. Enfin, le dernier concept est le concept systémique qui oriente l’intervention vers une considération globale de la situation. Le jeune est donc sollicité en compagnie de son réseau proche (parents, professeurs et intervenants significatifs).
Je pense que travailler exclusivement avec les enfants et les adolescents n’est pas suffisant pour changer durablement les situations familiales ou scolaires, mais qu’une approche plus globale à de meilleures chances d’améliorer celles-ci. En effet, lors de mes expériences professionnelles, j’ai compris que le but de l’accompagnement est de permettre aux enfants/adolescents de retourner dans leur contexte familial. Pour cette raison, les problématiques travaillées exclusivement avec le patient désigné peuvent ressurgir lors d’un retour.

Technique de récolte des données

Dans cette partie, j’approfondis la technique de récolte des données utilisé, c’est-à-dire l’entretien, et par la suite je présente mes indicateurs.

L’entretien

J’ai choisi d’utiliser l’entretien comme méthode de récolte de données pour différentes raisons. D’une part, l’entretien permet de faire émerger des réflexions riches et de récolter des informations si le chercheur oriente ses interventions. D’autre part, il y a un contact direct entre le chercheur et son interlocuteur, permettant un échange dynamique et des approfondissements si nécessaire.
L’entretien convient à ma recherche car il permet « l’analyse du sens que les acteurs donnent à leurs pratiques et aux évènements auxquels ils sont confrontés » (Van Campenhoudt et Quivy, 2011). Je recherche justement la compréhension des interventions des éducateurs dans un contexte interculturel. Cette technique m’ouvrira aux valeurs des interlocuteurs ainsi qu’à leur lecture des évènements.
Il existe différentes variantes de l’entretien: semi-directif, centré, compréhensif. L’entretien semi-directif est celui qui correspond le mieux à ma recherche car il n’est ni trop dirigé, ni trop ouvert. D’ailleurs, ce style est le plus utilisé en recherche sociale selon Van Campenhoudt et Quivy (2011). Dans cette variante, il s’agit de poser des questions-guides où il est nécessaire d’avoir des réponses pour pouvoir orienter la discussion. Par ailleurs, l’interlocuteur a une certaine liberté d’expression dans laquelle il est libre d’utiliser les mots qu’il veut. De cette manière, je peux utiliser les entretiens avec les différents échantillons.

Analyse

L’objectif général de cette analyse est de dégager les positionnements des travailleurs sociaux ainsi que les enjeux de leur action en contexte interculturel afin de pouvoir confirmer ou infirmer mes hypothèses. Le contenu de l’analyse est composé d’entretiens semi-directifs, comme présenté précédemment. J’ai introduit les entretiens par la question de recherche, les conditions d’anonymat et les aspects pratiques (la durée estimée, l’enregistrement, …).
Afin de réaliser cette analyse de contenu thématique (Bardin, 1977), j’ai tout d’abord retranscrit les entretiens selon la convention de transcription « Convention de transcription en vue d’un alignement texte-son avec Transcriber » (Non publié), de manière à avoir toutes les données par écrit. Après avoir lu attentivement chaque retranscription, j’ai effectué un codage : « Le codage correspond à une transformation – effectuée selon des règles précises – des données brutes du texte » (Bardin, 1977, p.134). J’ai donc construit une grille de récolte des données en découpant des parties d’entretien et, dans une colonne parallèle figurent des « résumés » de leurs propos. L’unité d’enregistrement utilisé pour cette analyse de contenu est le thème. Bardin (1977) précise que le thème est l’unité d’enregistrement la plus utilisé en analyse thématique. J’ai élaboré mes thèmes selon les questions de ma grille d’entretien. Après avoir réalisé les quatre grilles, j’ai regroupé les « résumés » en les classant par thème et par personne interviewée dans un énième tableau. Grace à ce dernier tableau, j’ai facilement pu comparer les discours des différents travailleurs sociaux. Pour une question de clarté, j’ai attribué des couleurs différentes aux discours communs, aux discours opposés ainsi qu’à ceux simplement différents.
De manière à réaliser une analyse sensée, j’ai dégagé un fil rouge à partir des thématiques que je vous présenterai par la suite. Chaque thématique va être mise en relation avec la littérature du cadre théorique afin d’articuler les données théoriques et empiriques dans la partie « Vérification des hypothèses ». En effet, selon Bardin « L’objectif est d’établir une correspondance entre le niveau empirique et le niveau théorie pour s’assurer – et c’est le but de toute investigation – que le corps d’hypothèses est vérifié par les données du texte. » (Bardin, 1977, p. 68).

Analyse de la récolte de données des discours

Dans cette partie, je vais reprendre chaque thématique afin de transmettre le discours des travailleurs sociaux interrogés en suivant cette logique : tout d’abord, j’ai regroupé les acteurs principaux de chaque thématique, c’est-à-dire les travailleurs sociaux, les adolescents issus de la migration et le pays d’accueil. Comme la catégorie des travailleurs sociaux était encore trop générale, j’ai créé des subdivisions prenant en compte l’accompagnement et le positionnement.
Au sein de chaque thématique je relève, tout d’abord, les points communs et ensuite les divergences entre les discours des professionnels.
Pour faciliter la lecture de l’analyse, j’ai attribué à chaque éducateur interviewé un numéro selon l’ordre présenté dans la partie « Méthodologie ».

Les travailleurs sociaux et l’accompagnement éducatif

Un des principaux aspects du travail social consiste en l’accompagnement des bénéficiaires. Il me semblait incontournable de questionner les éducateurs sur leurs actions et leurs manières de faire avec des adolescents issus de la migration.

Les travailleurs sociaux véhiculent les normes du pays d’accueil

Dans cette partie de l’entretien, trois éducateurs sur quatre se sont accordés à dire qu’ils véhiculent effectivement les normes du pays d’accueil dans leurs interventions. Cette majorité pense que, de par sa façon d’être au quotidien, elle amène les adolescents placés à respecter les normes communes de la culture suisse. Ces normes peuvent notamment inclure : dire bonjour, manger avec des couverts, respecter les horaires etc…. L’éducatrice 1 nous fait part d’un exemple de norme qui diffère entre son pays d’origine (Albanie) et la Suisse : « dans ma culture albanaise, la norme c’est quand t’as fini de manger, tu te lèves et tu fais tes trucs. […] Ici on prend le temps de manger. » En effet, il est courant dans les foyers de demander aux usagers de rester à table jusqu’à ce que tous aient finis.
De plus, chaque jeune qui arrive dans le foyer prend tout d’abord connaissance des règles institutionnelles et ne dit pas forcément ce qui est différent par rapport à chez lui. Il s’agit donc pour l’éducateur d’observer. Durant l’observation, les éducateurs continuent de transmettre certaines normes au quotidien. Donc, les travailleurs sociaux véhiculent les normes du pays d’accueil avant même d’avoir connaissance des différences culturelles concernant les adolescents.
L’éducateur 3 explique que le fait de véhiculer des normes se complique quand il y a un fort éloignement culturel. Par exemple, en ce qui concerne les horaires, l’éducateur précise que dans certaines cultures arriver une demi-heure après l’heure du rendez-vous n’est pas considérer comme un retard. Il précise néanmoins que certains adolescents suisses ne respectent pas les horaires non plus.
Contrairement aux autres interviewés, l’éducatrice 4 pense que les travailleurs sociaux véhiculent plus ou moins les normes du pays d’accueil en fonction de leur propre origine. Elle considère que la transmission des règles de vie se fait de manière inconsciente. Par contre, les normes institutionnelles sont véhiculées de manière consciente, et représentent la base commune pour tous. Les usagers, ainsi que les professionnels faisant partie d’une institution doivent respecter le règlement, ce qui replace chacun sur un pied d’égalité.
La notion de nationalité et de culture émerge souvent à travers la culture familiale, qui est plus révélatrice aux yeux des éducateurs. En effet, l’éducatrice 4 l’explique de cette façon : « Parce qu’on a beaucoup à faire avec les familles et nous aussi ce qui nous intéresse plus c’est le contexte familial, un petit peu leurs histoires aussi et c’est là que les choses apparaissent, que les confrontations, les différences ou alliances se font, suite au fait d’avoir baigné dans un système familial, plus cet aspect-là que l’aspect nationalité. ».
Pour conclure, les travailleurs sociaux considèrent qu’ils véhiculent les normes suisses à l’ensemble des adolescents du foyer, issus de la migration ou non. Cependant, plusieurs variables viennent moduler cette constante, tel que l’origine culturelle de l’éducateur et le fort éloignement culturel de l’adolescent.

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Table des matières

1. INTRODUCTION DE LA RECHERCHE 
1.1 MOTIVATIONS PERSONNELLES
1.2 LIEN AVEC LE TRAVAIL SOCIAL
2 QUESTION DE RECHERCHE ET HYPOTHESES 
2.1 QUESTION DE RECHERCHE
2.2 HYPOTHESES
2.3 OBJECTIFS
3 CADRE THEORIQUE 
3.1 CONTEXTE POLITIQUE DE L’IMMIGRATION
3.1.1 LA REMISE EN QUESTION DES ANNEES 1990
3.1.2 LA MISE EN PLACE D’UN NOUVEAU MODELE : LE MODELE DES TROIS CERCLES
3.1.3 PARADOXE ET ENJEUX DE L’ACCUEIL
3.2 MODELE D’ACCUEIL DES IMMIGRES
3.2.1 INTEGRATION
3.2.2 ASSIMILATION
3.2.3 ACCULTURATION
3.2.4 INSERTION
3.3 TRAVAILLEURS SOCIAUX ET IMMIGRATION
3.3.1 INTERCULTURALITE
3.3.2 CONTEXTE DE L’INTERVENTION
3.3.3 LES MODELES D’INTERVENTION
3.3.4 LES DIFFICULTES DE L’INTERVENTION INTERCULTURELLE
4 METHODOLOGIE 
4.1 PUBLIC CIBLE
4.2 ECHANTILLON
4.3 TERRAINS
4.4 TECHNIQUE DE RECOLTE DES DONNEES
4.4.1 L’ENTRETIEN
4.4.2 INDICATEURS
5 ANALYSE 
5.1 ANALYSE DE LA RECOLTE DE DONNEES DES DISCOURS
5.1.1 LES TRAVAILLEURS SOCIAUX ET L’ACCOMPAGNEMENT EDUCATIF
5.1.2 LES TRAVAILLEURS SOCIAUX ET LEUR POSITIONNEMENT
5.1.3 LES ADOLESCENTS ISSUS DE LA MIGRATION
5.1.4 LE PAYS D’ACCUEIL
6 SYNTHESE DE L’ANALYSE 
6.1 VERIFICATION DES HYPOTHESES
6.1.1 HYPOTHESE 1
6.1.2 HYPOTHESE 2
6.1.3 HYPOTHESE 3
6.2 REPONSE A LA QUESTION DE RECHERCHE
7 LES BILANS 
7.1.1 BILAN PERSONNEL
7.1.2 BILAN PROFESSIONNEL
7.1.3 BILAN METHODOLOGIQUE
8 PISTES D’ACTION PROFESSIONNELLES 
9 CONCLUSION 
10 BIBLIOGRAPHIE 
10.1 ARTICLE, LIVRES ET DICTIONNAIRES SCIENTIFIQUES
10.2 LIVRES NON SCIENTIFIQUES
10.3 SITES INTERNET
11 TABLE D’ILLUSTRATIONS 
12 TABLE DES FIGURES 
13 ANNEXE

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