Les différents types de maigreur
Cependant on observe fréquemment chez les femmes constitutionnellement maigres, une satiété rapide après le début du repas. Cela a été expliqué par une augmentation d’une hormone anorexigène (le PYY) sécrétée par l’iléon. Ainsi ces femmes ont tendance à manger plus régulièrement mais en quantité identique aux personnes de poids normal.
Il est aussi important de s’intéresser à la corpulence des parents et de la fratrie puisqu’une part génétique semble exister.De plus, on ne trouve aucune anomalie biologique et les cycles des hormones sexuelles ne sont pas perturbés.Ces femmes sont en bonne santé, mais sont souvent affectées par le regard blessant des autres personnes qui les pensent malades. Cependant même avec un apport calorique augmenté on se retrouve avec des patientes qui ont une résistance à une prise de poids. Il existe donc une réelle difficulté de prise en charge.
La maigreur pathologique
La différence entre une maigreur constitutionnelle et une maigreur pathologique est l’observation d’un amaigrissement c’est-à-dire d’une perte de poids chez la patiente. Cette perte de poids n’est pas nécessairement liée à une diminution des apports nutritionnels
Amaigrissement et apport calorique conservé
Devant ce tableau clinique il est important d’évoquer des pathologies telles que
– Les troubles endocriniens notamment l’hyperthyroïdie et le diabète responsables respectivement d’une perte de poids par hypercatabolisme et pertes urinaires
– Le tabagisme et le caféinisme
– Les pathologies digestives associées à une malabsorption telles que la maladie de Crohn , la pancréatite chronique ou la maladie coeliaque.
Amaigrissement et apport calorique diminué
Devant ces signes cliniques on parle d’anorexie. Elle est caractérisée par une perte du besoin et du plaisir de s’alimenter qui est liée à une diminution de la faim et de l’appétit. Sa conséquence étant la perte pondérale.On retrouve ces symptômes chez les personnes atteintes d’affections aigues ou chroniques telles que les cancers, les infections (VIH), ou dont la prise médicamenteuses est sujette à des effets secondaires importants rendant une prise alimentaire difficile.De plus cette aversion de l’alimentation est aussi favorisée par des facteurs psychologiques (états dépressifs…) ou des troubles psychiatriques tels que l’anorexie mentale que nous allons approfondir par la suite.Il est aussi important de différencier l’amaigrissement de la dénutrition. La dénutrition peut être la conséquence d’un amaigrissement prolongé.
La dénutrition
La dénutrition est un terme d’origine latine signifiant « désassimilation » qui est le phénomène de passage à l’état de résidus des principaux constituants des organes vivants. En pratique courante on parle de dénutrition lorsque l’amaigrissement prolongé a conduit à une atteinte et à une altération d’une ou plusieurs fonctions internes de l’organisme ou de la vie relationnelle.C’est actuellement un véritable problème de santé publique puisqu’elle touche près de 100 millions d’enfants dans le monde principalement dans les pays en voie de développement.On distingue fréquemment deux types de dénutrition l’une par déficit énergétique l’autre où la carence protéique prédomine.
Les principaux signes cliniques retrouvés sont
– La triade « A » anorexie, amaigrissement et asthénie
– Tachycardie, hypotension
– Cheveux secs et cassants puis leurs pertes
– Visage terne et amaigris
– Ongles déformés et cassants
– Œdèmes (importants dans la dénutrition par carence protéique)
– Signes digestifs nausées, vomissements, dysphagies, diarrhées
La dénutrition est responsable d’une fonte musculaire (cardiaques, respiratoires, squelettiques).
L’atteinte osseuse est importante et peut entraîner une ostéopénie voire dans les cas extrêmes une ostéoporose sévère.
Au niveau immunitaire, elle affecte la production des anticorps. Ainsi cet état d’immunodépression favorise la survenue d’infections.
La qualité de vie est altérée, on observe un désintérêt social, une diminution des capacités de concentration, des troubles de l’humeur et de la sexualité.
L’appareil reproducteur est aussi touché avec une augmentation des aménorrhées.
Le traitement est adapté à la gravité de la dénutrition et repose sur la renutrition. Ainsi plusieurs thérapeutiques sont possibles la supplémentation orale associée à des conseils diététiques puis les assistances nutritives par voie entérale ou parentérale
L’anorexie mentale
Elle concerne quasi essentiellement les adolescentes et les jeunes femmes. Cette pathologie psychiatrique est estimée à environ 0,5% des jeunes filles et de 0,9 à 2,2 % des femmes dans la population générale.Elle est définie par le DSM-IV (American Psychiatric association) par ces différents critères
– Refus de maintenir un poids égal ou supérieur au poids minimum compte tenu de la taille et de l’âge
– Peur intense de prendre du poids ou de devenir gros, même avec un poids anormalement bas
– La forme et le poids du corps sont perçus de façon anormale, le jugement porté sur soi-même est indûment influencé par la forme et le poids du corps, ou il existe un déni des conséquences du bas poids corporel
– Chez les femmes pubères, aménorrhées pendant au moins 3 cycles consécutifs
Cependant les cas d’anorexie répondant à tous ces critères sont plutôt rares. Si un des critères diagnostic n’est pas présent on parlera de forme subsyndromique.
On peut différencier deux types d’anorexie
– Anorexie restrictive caractérisée par un régime restrictif ayant pour but de perdre du poids
– Anorexie associée à des conduites boulimiques associant des phases d’hyperphagie à des vomissements provoqués ou à des prises de laxatifs pour compenser la prise alimentaire
Il n’est pas rare de trouver chez ces patientes des préoccupations nouvelles portant sur l’alimentation et la diététique tri des aliments, refus de participer aux repas familiaux, fractionnement des portions.
Cette pathologie grave présente un risque de mortalité élevée. En effet, on estime ce risque à environ 5%.
Comme pour la dénutrition nous retrouvons des conséquences cardiovasculaires, digestives, cutanées, osseuses, endocriniennes, musculaires et psychologiques.
Une prise en charge pluridisciplinaire est nécessaire.
Facteurs favorisants la maigreur
On retrouve dans ces facteurs tout d’abord le sexe. En effet, 86% des personnes en sous poids sont des femmes.Ensuite, les troubles de l’alimentation et l’anorexie mentale concernent en grande majorité les adolescents et les jeunes adultes.
La maigreur a une prévalence très différente en fonction des pays et des continents selon les habitudes alimentaires ou la malnutrition qui y règnent. Ainsi d’après les données les plus récentes de la World Health Organization (WHO), on retrouve un taux d’IMC inférieur à 18,5kg/m² chez les femmes de
– 2,8% en Australie
– 10,4% au Japon et 8,5% en Chine
– 3,3% aux Etats-Unis et 4,1% au Canada
– 5,9% en Grande Bretagne et 3,0% en Espagne
– 29,7% au Bangladesh et 13,0% en Mauritanie
Aussi l’influence des médias et d’internet, auxquels les adolescents sont très sensibles, véhiculent l’idée que pour plaire il faut être maigre. Quel magazine féminin n’a pas sa rubrique concernant le meilleur moyen de perdre du poids ou le dernier régime à la mode ?
Maigreur et grossesse
La prise de poids influencée par l’IMC pré-gravidique
Selon les recommandations de l’Institute of Medecine (IOM), la prise de poids durant la grossesse dépend de l’IMC.Au cours du 1er trimestre une prise de 1 à 3kg est conseillée. Puis, pour les deux trimestres suivants, une prise de poids d’environ 500g par semaine est recommandée pour les patientes maigres, ce qui est plus important que pour les autres femmes.
Quelques données de la littérature
Nous allons vous exposer de façon exhaustive les principaux risques de la maigreur durant la grossesse retrouvés dans la littérature.Tout d’abord peu de pathologies gravidiques seraient susceptibles d’être liées à une insuffisance pondérale, cependant la prévalence des menaces d’accouchements prématurés (MAP) semblerait majorée. De ce fait, la proportion des accouchements avant 37 semaines d’aménorrhées (SA) pourrait être imputée.Concernant le bien-être fœtal et néonatal, il semblerait y avoir une augmentation des retards de croissance intra-utérin (RCIU), des petits poids pour l’âge gestationnel (PAG).Peu d’études françaises ont été réalisées sur ce sujet et étant donné que la maigreur représente plus de 8% des femmes en début de grossesse, il nous paraissait intéressant de réaliser une étude pour déterminer les risques de la maigreur pré-conceptionnelle sur la grossesse ainsi que les éventuelles répercussions sur le nouveau-né.
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Table des matières
Abréviations
Introduction
Généralités
Définitions
La prévalence de la maigreur en France
Les différents types de maigreur
La maigreur constitutionnelle
La maigreur pathologique
Facteurs favorisants la maigreur
Maigreur et grossesse
La prise de poids influencée par l’IMC pré-gravidique
Quelques données de la littérature
Matériels & Méthodes
Matériels
Les critères d’inclusion et d’exclusion
Méthode
Recueil de données
Flow-chart
Les données relevées
Définitions
L’analyse statistique
Résultats
Caractéristiques maternelles
Déroulement de la grossesse
Travail et accouchement
Caractéristiques néonatales
Les suites de couches
Influence de la prise pondérale durant la grossesse
Discussion
Biais et limites de l’étude
Comparaison de nos résultats à la littérature
Caractéristiques maternelles
Déroulement de la grossesse
L’accouchement
Caractéristiques néonatales
Les suites de couches
Propositions
Conclusion
Table des tableaux
Bibliographie
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