Les differents significations de l’exil

Que veut dire le mot  » exil  » ? D’origine latine, exilium, il signifie littéralement :  » hors d’ici « ,  » hors de ce lieu « . Il implique donc l’idée d’un lieu privilégié parmi tous, d’un lieu idéal et sans pareil ” écrit Vera Lihartová . Sous le vocable “ exil ” peuvent se recouper des réalités multiformes, tels que l’arrachement massif de plusieurs millions d’hommes à leur terre maternelle, l’émigration, l’exil volontaire. Ainsi, le terme court le risque de n’être qu’une “ étiquette commode que l’on attribue, de manière superficielle et sans distinction à tout un ensemble de situations et de comportements divers ”. Néanmoins, si l’exil subi et l’exil volontaire génèrent deux appréhensions différentes du lieu de départ et du lieu d’arrivée, tous deux sont porteurs d’une réalité commune : “ pour qu’il y ait exil, il faut qu’il y ait déplacement, transfert dans un autre groupe social, et par conséquent, échange, confrontation mettre l’accent sur ces notions de “ déplacement ” et de “ confrontation ”.

Ce sens qui correspond au grec « hallestai » se retrouve dans plusieurs langues. Les mots qui désignent l’exil en langue arabe « hijra » ou « taghrib » soulignent bien ce saut dans l’inconnu. Ils désignent à la fois l’épreuve de l’expatriation et l’étrangeté. Or, nous savons que toute manifestation de l’étranger, tout saut dans l’inconnu ne s’effectue pas sans une certaine violence. L’exil désigne communément une réalité physique ou géographique : celle de « quitter le lieu où l’on est accoutumé de vivre » selon le LITTRÉ. Mais, paradoxalement, ce sont les lieux les plus familiers qui exposent à l’inquiétante étrangeté. La notion d’exil est complexe. Elle a souvent été utilisée de manière métaphorique dans la littérature et d’autres domaines de l’art pour exprimer des pertes, des déplacements, des ruptures, des sentiments d’exclusion et/ou de distanciation par rapport à la société dominante.

Le thème De Exilio raconte l’histoire d’un exilé de Sardes nommé Mnémachos qui demandait des conseils politiques de la part de Plutarque. Il voulait faire une carrière politique dans sa patrie, avait demandé à Plutarque des directives en ce domaine. Or, on sait que par ailleurs la de Sardes était livrée aux luttes politiques. Mais Plutarque ne nous précise pas les conditions particulières de l’exil imposé à son ami. Ménémachos ne s’est pas vu assigner un lieu déterminé, il pouvait voyager librement pourvu qu’il ne retourne pas dans sa patrie.

Le « De exilio » est sujet que mon encadreur m’a proposé en Master 1 lors de la rédaction du rapport. Et c’est ainsi que nous l’avons trouvé pertinent parce que c’est un sujet d’ordre général, littéraire qui relate de l’actualité. Il évidemment adressé à un exil de Sardes, probablement au moment à Athènes, qui a été identifié de manière plausible la Menemachus. Plutarque a pris ici l’expression d’un auteur antérieur.

LES SIGNIFICATIONS DE L’EXIL

Du point de vue étymologique, le mot exil vient de «esilio» qui veut dire «sauter dehors». Son opposé serait le mot «resilio» (résilience) que signifie «sauter en arrière, revenir en sautant». Exil signifie ainsi être projeté hors de son territoire habituel de vie, alors que résilience serait la capacité de retrouver sa place dans le monde. Pour André Strauss, l’exil est un départ d’un ou de plusieurs individus de leur pays d’origine par contrainte politique, raciale ou professionnelle. » L’exil est de prime abord un départ donc un déplacement physique individuel ou collectif d’un pays d’origine donc d’un point géographique bien déterminé, par contrainte et non un choix et pour des raisons diverses: régime politique, bannissement , conflit racial et ethnique ou quête d’un travail et là, la raison serait purement économique.

Mais l’exil n’est pas que géographique et physique, alors la question de Jacques Mounier prend toute sa pertinence : «Si l’exil est communément physique, c’est à dire spatial, géographique, n’existe-il pas également un exil culturel, un exil dans la culture, dans la langue ou les langages et donc non seulement un rejet, un bannissement et un châtiment, mais aussi une incompréhension, une aliénation, une perte d’identité ?  » Cette interrogation suggère que la notion d’exil renferme d’autres dimensions plus subtiles, plus intérieures qu’extérieures. Elle relativise son acception géographique qui devient alors une préoccupation moindre face à d’autres considérations qui ont trait à la culture, à la langue, bref, à l’identité.

Comme il en est pour bon nombre d’auteurs, nous ignorons beaucoup de choses sur la vie du personnage de Plutarque. Mais ce que nous pouvons retenir c’est qu’il naquit sous le règne de l’empereur Claude, vers de l’année 46 de notre ère à Chéronée, en Béotie, aux alentours. Il appartient à une famille honorable, aisée, dont plusieurs membres sont connus par leur nom, l’arrière-grand-père Nicarque, le grand-père Lamprias ; le père de Plutarque s’appelait probablement Autobule. Notre auteur mentionne aussi l’existence de deux frères, Lamprias et Timon. Plutarque a fait de solides études. A Athènes, il suit les leçons du philosophe platonicien Ammonios qui deviendra son ami et qui apparaît souvent dans les Œuvres morales; il s’adonne aussi aux mathématiques, avec passion, selon ses propres dires.

Dans sa jeunesse, Plutarque a également séjourné à Alexandrie où il s’est peut-être intéressé à la médecine, et sûrement à la religion égyptienne. Puis il est rentré à Chéronée où, malgré sa jeunesse, il est chargé d’une mission importante. Vers la fin du règne de Vespasien, Plutarque séjourne à Rome où il donne des cours de philosophie. Il a aussi des occupations d’ordres politiques qui, ajoutées à ses leçons publiques, l’empêchent de consacrer un temps suffisant à l’apprentissage du latin. Plutarque est aussi resté citoyen de Chéronée ; il s’y est marié avec Timoxéna et aura une nombreuse descendance : on connaît les noms de quatre fils et l’on sait que plusieurs enfants sont morts en bas âge. Il voyage en Grèce, notamment à Sparte, mais fréquenta surtout le sanctuaire de Delphes en tant que prêtre d’Apollon.

Et il compose une œuvre énorme, les Vies parallèles et les Œuvres morales. Plutarque meurt sous le règne d’Hadrien, vers l’an 126. Il mourut à Chéronée où il avait passé la fin de sa vie.Auteur très fécond de plusieurs traités de morale, de philosophie, de théologie, de politique, érudit doué d’une connaissance encyclopédique, il étudie dans ses biographies la vertu à travers ses personnages de héros et adopte une position qui n’est pas celle de l’historien. Plutarque adhère aux faits qu’il présente, il imprègne son récit. C’est un moraliste et un observateur platonicien, à la fois l’ennemi des stoïciens et des épicuriens.

En outre, l’objectif de Plutarque est à chaque fois de dégager le portrait moral plutôt que de rapporter les événements politiques de l’époque : il se considère lui-même plus comme un biographe ou un moraliste qu’un historien. D’où le traitement détaillé qu’il consacre à son personnage. Même si Plutarque déforme la vérité, il est en général aussi fiable que ses sources, et parfois d’une grande valeur. Il ne montre aucun parti pris dans son traitement des grecs et des romains, aucune flatterie pour le pouvoir de Rome, alors dominant, ni de vanité pour la gloire passée de sa propre nation. Il croyait en la coexistence du gouvernant romain et de l’éducateur grec.Plutarque est un auteur très prolifique. Toutes ces biographies péripatéticiennes, consacrées à des hommes de lettres, des philosophes, des chefs politiques, ont malheureusement disparu.

Il n’est donc pas facile de voir en quoi Plutarque se distingue ou se rapproche de ses prédécesseurs, si ce n’est que ses Vies sont « parallèles », qu’elles sont conçues pour la comparaison, d’un Grec et d’un Romain. Les autres textes de Plutarque constituent ce qu’on appelle traditionnellement les Œuvres morales, environ quatre-vingt traités, de longueur variable et touchant les sujets les plus variés : philosophie, pédagogie, politique, théologie, littérature, sciences naturelles. Le pays d’accueil peut être un pays appliquant le pluralisme politique, mais il peut aussi être un autre pays autoritaire, mais hostile au pays d’origine. Tous les opposants politiques n’ont pas pour objectif le pluralisme politique. Souvent les opposants politiques organisent dans leur pays d’accueil la lutte pour du changement dans leur pays via des organisations de résistance ou de gouvernement en exil.

Certains pays limitent le droit des réfugiés politiques à exercer un travail de déstabilisation des gouvernements étrangers, cela est très dépendant des relations diplomatiques entre le pays d’accueil et le pays de départ. Le droit d’asile est reconnu dans la plupart des démocraties. Des accords d’extradition sont parfois signés entre des démocraties et des dictatures, les exilés n’ont souvent qu’un faible nombre de pays d’accueil possible. Le programme vise à repenser l’exil. Il vise à mener une réflexion philosophique imaginative, critique sur l’exil. Elle se veut inter expérience, interdisciplinaire, internationale, intergénérationnelle en replaçant la notion dans la tradition (mythes, philosophie, poèmes, etc.) et le monde contemporain. Impossible de réduire l’exil à la figure de l’étranger, à une fatalité du destin, ou encore à une domination sans pouvoir d’insurrection.

Quand le cadre politique ou les droits sont en recul, l’exil (extérieur, intérieur) devient condition d’existence. Serions-nous tous des exilés aujourd’hui? Dans l’exil, comment articuler souffrance, arrachement à des modes d’appartenances (terre, langue, religions, famille, amitiés, travail, santé, etc.), et mouvement de la liberté, émancipation, création de la citoyenneté aujourd’hui qui ne se résume pas au droit de vote ? Cette privation d’un lieu propre pour un individu ou un peuple, se révèle comme perte de l’origine qui détermine a priori négative n’atteint pas seulement le corps, mais aussi la conscience dont est dévoilée alors la structure ontologique fondamentale. La conscience se manifeste en effet comme faculté de se projeter au-delà de son lieu propre.

Pour vivre, elle doit s’exiler. Mais puisque le concept d’exil inclut celui du retour, il apprête que l’exil de la conscience annonce également l’avenir de retrouvailles avec l’origine, c’est-à-dire Dieu. Exil d’un pays, d’une langue ou d’une culture. Exil forcé ou exil dit volontaire lorsqu’il est porté par l’élan vers l’ailleurs, nourri par un idéal voire une idéologie qui pousse à franchir les bornes du quotidien. Exil dit « extérieur » lorsqu’il porte la marque infamante du bannissement qui va parfois jusqu’à réduire une personne à l’état de bête sauvage, la privant de toute intériorité, de tout dedans.

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Table des matières

INTRODUCTION
I – LES DIFFERENTS SIGNIFICATIONS DE L’EXIL
II – LES FORME DE L’EXIL
A. L’EXIL IMPOSE
1. OSTRACISME
2. LA RELEGATION OU LA DEPORTATION
3. LE BANNISSEMENT
B. L’EXIL VOLONTAIRE
C. L’EXIL METAPHORIQUE
III – LA PATRIE DE L’HOMME C’EST LE MONDE
1. L’EXIL DANS LES TEXTES SACRES ET OEUVRES PROFANES
2. L’EXIL DANS LA MYTHOLOGIE GRECQUE
3. L’EXIL DANS LA TRADITION ROMAINE
4. L’EXPEIENCE ET L’EXPRESSION CONTEMPORAINE DE L’EXIL
5. L’EXPERIENCE AFRICAINE
IV – LES AVENTAGES DE L’EXIL
V – LES INCONVENIENTS
VI – LES CRITIQUES DE L’EXIL
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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