Les différents propos sur l’éducation

Les nouvelles théories de la croissance ont montré que l’éducation est une condition nécessaire et préalable à la croissance économique, si bien que ce secteur c’est-à-dire l’éducation est donc promu voire aux premiers rangs des politiques des pays aussi bien riches que pauvres. En effet, des investissements importants ont été faits par ces pays dans ce secteur, pour le cas de Madagascar par exemple entre 1995 et 2000, les affectations pour l’éducation ont augmenté pour passer de 8,7% à 16% des dépenses budgétaires totales (d’après PNUD : Développement économique récent, doc n°4,Mai 2002).L’Etat a donc fait beaucoup de dépenses dans le secteur éducation.

LES DIFFERENTS PROPOS SUR L’EDUCATION

LES REFLEXION DES DIFFERENTS AUTEURS

Il semble que dès le début, l’éducation nationale a joué un rôle important dans la pensée économique.

DAVID RICARDO, MALTHUS, MILL

Ricardo s’est efforcé de montrer que l’augmentation du bien être économique des masses pourraient venir d’une diminution de la population ou d’une augmentation du capital. Ainsi que Malthus, il favorisait l’éducation comme un moyen de contracter des habitudes qui devaient conduire à limiter la famille. Ces vus étaient plus réalistes et moins artificiels que celle de bons nombre d’économistes sur le sujet. Malthus replaça résolument l’éducation dans son propre contexte : « des causes qui tendent à engendrer des habitudes de prudence, la plus essentielle est la liberté civile ; et pour le maintien de la liberté civile, la liberté politique est généralement nécessaire. L’éducation peut être forte sous un régime despotique, et insuffisant sous une constitution libre ; mais sous un mauvais gouvernement elle ne pourra faire que peut, alors que sous un bon gouvernement elle pourra faire beaucoup »(Malthus :Principles of Economy,p.229). Ricardo estimait que ce n’était pas son affaire de suggérer des méthodes de rétribution pour l’éducation ; quant à Malthus, il fut un partisan enthousiaste du plan de Smith sur les écoles communales.

Chez Mill, cette façon de considérer l’éducation comme moyen de dévoiler des habitudes de prudence, d’économie et de progrès personnel fait un pas de plus. « Pour arriver, donc, à changer les habitudes des travailleurs… une éducation nationale efficace des enfants de la classe laborieuse est la première chose nécessaire. On peut affirmer sans hésitation que le but de toutes formations intellectuelles pour la masse des gens devrait être de cultiver le bon sens ; de les rendre apte à formuler un changement sain et pratique des circonstances qui les entourent. Tout ce que l’on peut surajouter à cela, dans le domaine intellectuel, est surtout décoratif … une éducation orientée sur le développement du bon sens,avec une connaissance telle qu’elle rendrait chacun apte à juger ses tendances et ses actions, serait certaine même sans inculquer directement quoi que ce soit de faire naître une opinion publique qui considérerait comme honteuse toute intempérance ou toute imprévoyance»(John Stuart Mill :The principles of Political Economy, p.263). Ainsi donc l’éducation devait accroître le niveau social et diminuer la population.

MILL était disposé à plaider en faveur de l’éducation publique. Il démontre que c’est dans l’intérêt public que tout le monde devrait recevoir un enseignement primaire et que quelque esprits supérieurs devraient recevoir un enseignement plus poussé que les parents ne veulent et ne peuvent pas couvrir ses dépenses. Et que l’éducation par conséquent, peut être fournie par le gouvernement ou des œuvres privés. Ceci devient la doctrine libérale orthodoxe. Mais l’éducation comme premier mobile de la croissance économique apparaissait toujours à l’arrière plan, n’étant pas étroitement lié à cette croissance économique, comme c’était le cas dans l’économie spécifiquement politique de Smith.

ALFRED MARSHALL 

Alfred Marshall a restauré la tradition de Smith en la présentant sous une autre forme plus rigoureuse. Dans les principes de l’Economie, il a fait allusion à l’éducation comme Investissement national et écrit : « il y a peu de problème pratique intéressant plus directement de l’économiste que ceux relatifs aux principes sur lesquels on devrait baser la répartition des dépenses de l’éducation des enfants entre l’Etat et les parents. Mais nous devons considérer les conditions qui ont déterminé chez les parents la possibilité et la volonté de porter leur part de dépense quelle qu’elle puisse être ». Pour lui aussi, l’éducation était liée au besoin des travailleurs car les aptitudes données par une éducation générale sous la meilleure forme prennent une importance toujours croissante ». Les qualifications acquises dans un métier donné et qui ne peut être transféré d’un travail à un autre perd de son importance. Marshall était aussi un partisan de l’éducation technique, à la fois pour les classes ouvrières qui manquaient d’enseignement générale et pour les classes moyennes qui comptaient sur le champ restreint de vieille éducation des lycées. Il adopta ainsi, la psychologie régnante basé principalement sur les méthodes actives favorables à la forme pratique d’éducation lié à l’industrie. A noter qu’à cette époque, les hommes avaient besoins d’une éducation générale même si elle est d’application peu directe ; elle le rend plus intelligent, plus apte, plus digne de confiance dans son travail ordinaire ; elle fait monter le diapason de sa vie pendant ses heures de travails et en dehors. C’est ainsi que l’éducation est un moyen important destiné à assurer la production des richesses matérielles. L’éducation public faisait ainsi jaillir des réserves de talent.

KARL MARX

Karl Marx a participé aussi à cette tradition et développe ainsi les arguments de Smith sur l’éducation, comme contre poids au résultat inhumain de la division de travail. Pour lui, l’éducation est une partie très importante de l’édifice sociale qui est déchirée par la contradiction inhérente au système capitaliste. Comme le capitalisme progresse, la loi générale absolue d’accumulation capitaliste garantie qu’on produit de plus en plus avec de moins en moins de monde. C’est-à-dire que l’habilité de la main d’œuvre se développe avec la machine qu’elle utilise, mais cette habilité va déprécier le travail considéré comme étant une partie intégrante du processus d’accumulation du capital. Et dans une société socialiste, la fonction d’éducation sera :
❥ de surmonter l’aliénation du travailleurs à partir des moyens de production en développant ses aptitudes techniques ;
❥ de rendre sa dignité d’homme tout en lui conservant sa qualité de producteur .

Marx fait constater que l’éducation générale ne peut se développer dans une société capitaliste. En outre, il s’appliquait à traiter la question de l’intellectuel sans travail et de l’ouvrier qualifié. Suite à cela, des remarques furent apportés par Harry G. Jonson qui affirme que  » l’application de la méthode générale d’analyse de Marx au système de production industrielle existant suggère non la déviation et, éventuellement, la défaillance de la société capitaliste qu’il présidait, mais le raffermissement d’une société hiérarchique extrêmement différencié dans laquelle le statut social est déterminé en dernier lieu par ce que l’on acquiert dans l’éducation» . Ainsi, le travailleur est lui-même produit et moyen de production, un élément de l’équipement de base.

LES ETUDES CONTEMPORAINES

L’approche économique contemporaine de l’éducation s’est développée à partir de la fin des années 1950 avec les travaux de Theodore Schultz (1963), Gary Becker (1964) et Jacob Mincer (1958, 1974) qui ont fondé la théorie du capital humain. Selon cette théorie, les compétences acquises dans le système d’enseignement (école, collège, lycée, université, etc.) augmentent la productivité des individus et, partant, accroissent les revenus qu’ils tirent de leur travail puis l’économie de leur pays. En d’autres termes, elles constituent une forme de capital dont la particularité est d’être « incorporée » dans les personnes qui la détiennent, d’où son nom de capital humain.

La théorie du capital humain

La théorie du capital humain, approche profondément novatrice à l’époque où elle est apparue, a depuis lors influencé l’évolution des systèmes d’enseignement. Les préoccupations des fondateurs des systèmes d’enseignement modernes en Europe aux XVIIIe et XIXe siècles n’étaient pas principalement économiques, mais plutôt religieuses, militaires ou politiques. En France, les fondateurs de l’école républicaine donnaient à celle-ci pour mission de former esprits et citoyens, et elle continue d’avoir des objectifs comparables dans tous les pays. L’éducation est alors représentée comme un investissement en capital humain : les individus décident de la durée et du contenu de leurs études en fonction de leurs coûts ainsi que des bénéfices qu’ils espèrent en retirer. De ces décisions résulte la demande d’éducation ; le système d’enseignement est l’offre qui vient répondre à cette demande. L’enseignement est conçu comme un processus de production de capital humain dont on peut analyser l’efficacité, c’est-à-dire la façon dont les dépenses d’éducation sont traduites en résultats scolaires.

Cependant, la prise en compte de la dimension économique de l’éducation s’est imposée. Les liens entre l’éducation, les salaires, le chômage, la croissance économique et les inégalités sociales sont au cœur du débat public, comme en témoigne l’inscription par les Nations unies de l’universalisation de l’enseignement primaire parmi les « Objectifs du millénaire » à atteindre en 2015 pour réduire la pauvreté. De plus, l’économie de l’éducation exerce une influence sur l’évolution des systèmes d’enseignement qui n’est pas négligeable, comme en témoignent notamment les politiques de décentralisation de la gestion des écoles mises en œuvre dans certains pays en développement.

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Table des matières

Introduction
Partie I : Vue d’ensemble sur l’éducation
Chapitre 1 : Les différents propos sur l’éducation
A-Les réflexions des différents auteurs
1-David Ricardo, Malthus Mill
2-Alfred Marshall
3-Karl Marx
B-Les études contemporaines
1-Théorie du capital humain
2-La demande d’éducation
a-Analyse théorique de l’investissement en capital humain
b-Etudes empiriques des déterminants des niveaux d’éducation
3-L’offre d’éducation
a-La relation entre dépenses d’éducation et résultat scolaire
b-L’évaluation d’expérience de politique éducative
c-La gestion des écoles
4-Les effets de l’éducation
a-Les effets de l’accumulation de capital humain sur le revenu du travail
et la croissance
b-L’extension de l’analyse économique à d’autres effets de l’éducation
C-Revenu et éducation (d’après l’étude de Denis Cogneau)
Chapitre 2 : Concepts sur l’éducation
A-Concepts sur l’éducation
1-L’éducation dans tous ses sens
a-étymologie de l’éducation
b-Education formelle
c-Education sur le tas
d-Education informelle
e-Education non formelle
Partie II : La relation entre revenu et demande d’éducation
Chapitre 3 : Les dépenses en éducation
A-Dépenses des ménages
B-Dépenses publiques et ses lacunes
1-Dépenses publiques
2-Niveau d’instruction de la population
a-Alphabétisation
b-La population scolaire actuelle
3-Les lacunes
Chapitre 4 : Le revenu réel et ses emplois
A-La réalité de l’emploi
1-Sa structure
2-Revenus salariaux
B-Du revenu à la consommation
1-Les composantes de la consommation
a-Consommation au niveau spatial
2-Répartition de la consommation
3-Part de l’alimentation dans la consommation totale
4-Structure selon les sources de consommation
5-Structure de la consommation par grand poste
C-Récapitulation de la relation entre revenu et la demande d’éducation
CONCLUSION

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