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Les problรจmes au sein du secteur informel (en aval)
A part lโexistence des barriรจres ร lโentrรฉe, il existe encore divers autres problรจmes au sein du secteur informel, des problรจmes qui constituent en fait les limites du secteur informel. On peut citer principalement le problรจme de dรฉbouchรฉs et dโรฉcoulement de produits, ainsi que la grandeur du risque dโactivitรฉ.
Le problรจme de dรฉbouchรฉs et dโรฉcoulement des produits:
Ce problรจme concerne la plupart des branches dโactivitรฉs informelles. Etant donnรฉ, quโil nโy a pas dโรฉtude de marchรฉ rรฉgulier dans le secteur informel, les producteurs ne connaissent pas la demande et la prรฉfรฉrence des consommateurs. Par consรฉquent, les marchรฉs les plus profitables sont mal dรฉtectรฉs et la quantitรฉ produite est loin de lโoptimale. Ce qui fait que lโoffre satisfait rarement la demande. De plus, dans le mรฉcanisme de formation des prix, ces derniers sont parfois fixรฉs dโune maniรจre hasardeuse dans certaines branches du secteur informel (ร lโexemple du commerce de fruits et lรฉgumes) et parfois une vente ร perte quand il y a non รฉcoulement. Dโautre part, le problรจme dโasymรฉtrie dโinformation entre le vendeur informel et lโacheteur fait que ce dernier est parfois rรฉticent ร consommer des produits du secteur informel. On rencontre souvent ce problรจme (de sรฉlection adverse) dans le cas du marchรฉ informel des appareils et matรฉriaux dโoccasions. En effet, les informations possรฉdรฉes par le vendeur et lโacheteur ne sont pas รฉgales. Le vendeur possรจde plus dโinformation sur son produit, connait ses dรฉfauts et ses avantages ; lโacheteur ne connaรฎt en gรฉnรฉral que le prix du produit, or la simple connaissance du prix nโest pas suffisante pour que lโacheteur dรฉcide de consommer le produit.
La grandeur du risque dโactivitรฉ :
La grandeur du risque peut รชtre expliquรฉe par diverses raisons telles que la dรฉfaillance des clients ayant passรฉ des commandes, la hausse du prix des intrants et des outils qui rend lโamortissement alรฉatoire. Les prix ne sont pas fixรฉs en pleine connaissance des coรปts de production dโoรน il arrive que mรชme quand le coรปt des intrants augmente, les acteurs nโaugmentent pas leurs prix pour ne pas perdre leurs clients (et parfois vendent ร perte inconsciemment) ; lโexistence du complexe ยซ unitรฉ domestique-unitรฉ de production ยป qui fait quโen cas dโaugmentation du coรปt de la vie, le fonds de roulement de lโunitรฉ de production est rรฉduit car les dรฉpenses du mรฉnage est prioritaire et incompressible en deรงร du seuil de survie.
Cela entraรฎne une baisse du chiffre dโaffaires puis une rรฉduction ร nouveau du fonds de roulement รฉtant donnรฉ le non accรจs au crรฉdit bancaire de lโunitรฉ de production. De plus, la non-tenue dโune comptabilitรฉ, accompagnรฉe du mรฉlange des emplois dโexploitation et des emplois domestiques mettent plusieurs micro-entreprises informelles en faillite ร long terme. Tous ces facteurs font que le ยซ taux de mortalitรฉ des entreprises ยป est trรจs fort dans le secteur informel.
Par ailleurs, quand on fait une vue dโensemble du secteur informel, on constate que le taux de sous emploi y est encore trรจs รฉlevรฉ7 (Cf. Tableau2). La fluctuation des revenus est beaucoup plus forte dans le secteur, entrainant une fluctuation du niveau du bien รชtre de lโactif (son niveau de vie peut passer brusquement dโun niveau aisรฉ ร un niveau humble). La plupart du temps, le succรจs est donc le fruit du hasard dans le secteur. Enfin lโemploi dans le secteur informel est gรฉnรฉralement instable et ร risque รฉlevรฉ dรป ร lโinexistence de contrat de travail, au non accรจs aux prestations et aux protections sociales, la difficultรฉ de rรฉgler les conflits et les litiges entre entitรฉs informelles. Tous ces faits argumentent les dรฉsavantages du travail dans le secteur informel.
Les problรจmes dรฉrivรฉs du secteur informel
La nuisance aux autres secteurs dโactivitรฉs :
Le secteur informel peut รฉgalement causer des externalitรฉs nรฉgatives dans la mesure oรน elle nuit au dรฉveloppement des autres secteurs de lโรฉconomie.
Cette nuisance peut se manifester sous plusieurs formes. Dโabord le transfert de main dโลuvre et de capital du secteur formel vers le secteur informel (diminution de la production du secteur formel et diminution du nombre de contribuable) accompagnรฉ dโune faible crรฉation dโunitรฉs de production formelles engendre ร long ou ร moyen terme une diminution de la recette fiscale de lโEtat รฉtant donnรฉ que le secteur informel ne paie pas dโimpรดts. Le problรจme cโest que parfois dans les pays du tiers monde, cโest devenue une stratรฉgie adoptรฉe par les micros entrepreneurs pour fuir la fiscalitรฉ. Pourtant, les impรดts que lโEtat prรฉlรจve auprรจs du secteur privรฉ financent la plus grande partie des ressources de lโEtat8Dโoรน, quand les ressources financiรจres de lโEtat diminuent, soit il va recourir ร un emprunt interne ร travers les bons de trรฉsor, ou ร un emprunt externe (crรฉdit auprรจs du reste du monde), soit il va augmenter tout simplement les impรดts directs (impรดts sur les bรฉnรฉfices des sociรฉtรฉs (IBS), impรดts sur le salaire…) Or, si lโEtat choisit cette derniรจre option, cela pourrait susciter par la suite des tensions sociales ou bien de lโinflation dans la mesure oรน les producteurs rรฉpercutent lโaugmentation de leurs charges fiscales sur les consommateurs.
En outre, la prolifรฉration des activitรฉs informelles entraรฎne dans certains cas, un stimulant de la corruption, de la criminalitรฉ, du banditisme et de lโillicitรฉ. En effet, le manque de capital ou de fonds de roulement est toujours un obstacle ร surmonter dans le secteur informel. De ce fait, certains jeunes se livrent aux actes de vols et braquages d’รฉtablissements pour sโapprovisionner dโintrants. Pour Madagascar, ce phรฉnomรจne est vรฉrifiable dans la vie quotidienne (vols de tรฉlรฉphones, braquage dโรฉpicerie, ou de banque…).
En outre, des activitรฉs comme le trafic illรฉgal des ressources naturelles (cas du bois de rose) sont devenues populaires dans le pays. De plus ce genre dโactivitรฉ est toujours accompagnรฉ dโun phรฉnomรจne de corruption (corruption des gardes forestiรจres, corruption au niveau de la douane pour les importations illรฉgales), et le non respect des rรจgles du jeu. La constatation de cette rรฉalitรฉ va pourtant dรฉcourager les investisseurs sรฉrieux.
Par ailleurs, lโinexistence de droits de propriรฉtรฉ intellectuels bien dรฉfinis favorise la piraterie dans les pays sous dรฉveloppรฉs. Dans le cas de Madagascar, ce flรฉau รฉchappe encore ร lโOMDA (Office Malgache des Droits dโAuteurs) et pourtant peut mettre en pรฉril le ยซ marchรฉ du cinรฉma ยป ou le ยซ marchรฉ de la musique ยป. Enfin, lโexpansion du commerce de biens importรฉs dont des produits alimentaires, fournitures de bureau, les PPN (produits de premiรจre nรฉcessitรฉ) ร travers les activitรฉs commerciales informelles mettra, ร long terme, en pรฉril les activitรฉs des entreprises locales produisant ces types de produits et de plus lโaccroissement en volume de lโimportation directe ou indirecte de ces produits dรฉtรฉrioreront le solde de la balance commerciale.
La vision keynรฉsienne et monรฉtariste du secteur informel :
Les keynรฉsiens et les monรฉtaristes ont une vision nรฉgative du secteur informel. Toutefois ils ne semblent pas avoir รฉnoncรฉ dโanalyse particuliรจre du phรฉnomรจne. Mais une chose est sรปr, cโest quโils le considรจrent comme des sables dans lesquels se perdent les impacts des politiques รฉconomiques et les effets des multiplicateurs (multiplicateur monรฉtaire et multiplicateur budgรฉtaire). Il nโรฉmousse pas lโefficacitรฉ des mesures interventionnistes, mais est la cause dโune mauvaise apprรฉciation du niveau requis des interventions de lโEtat. Ces catรฉgories dโรฉconomistes nโont donc pas ignorรฉ le secteur informel sauf que pour eux, il est un รฉlรฉment ร neutraliser car empรชche lโEtat de rรฉussir dans ses planifications et dโhonorer son rรดle de stabilisateur macroรฉconomique9. Certes, le secteur informel est peut รชtre facilement neutralisable dans les pays dรฉveloppรฉs, alors que ce nโest pas le cas chez les pays pauvres, oรน les ยซ sables ยป sont devenus trop important et trop nรฉcessaire ร la sociรฉtรฉ pour pouvoir รชtre balayรฉs si facilement.
LES APPORTS POSITIFS SUR LโECONOMIE
Dans ce cas, il est chargรฉ dโune vertu positive, il est considรฉrรฉ comme moteur de dรฉveloppement, lโobjectif serait de montrer que le secteur informel contribue รฉnormรฉment au dรฉveloppement des pays pauvres, cโest le fait quโil y a aussi des avantages tirรฉs par la prรฉsence de ce secteur notamment la crรฉation de lโemploi et allรฉgement de lโindustrie pour certains types de produit, de plus une contribution importante du PIB, ce secteur a un rรดle dโamortissement des chocs en pรฉriode de crise, cโest une pourvoyeuse dโemploi, dโargent et de revenu, une soupape de sรฉcuritรฉ contre le chรดmage, on peut y avoir des coรปts faible, une commercialisation plus facile et ne nรฉcessite pas des qualifications, il est une question de survie de ces populations refusรฉes par le secteur formel, ce secteur se dรฉveloppe car les gens nโont plus de confiance au systรจme de lโEtat ou quโil manque de moyen pour mettre en place des activitรฉs modernes comme le manque de crรฉdit ou la manque de la formation :
Secteur informel : comme stratรฉgie de dรฉveloppement รฉconomique : une contribution importante au PIB
Le secteur informel a un grand poids รฉconomique dans sa contribution ร la production nationale sauf que cette contribution nโest pas toujours visible, donc nโest pas incorporรฉe dans les chiffres fournis par la comptabilitรฉ nationale รฉtant donnรฉ quโune enquรชte auprรจs des acteurs du secteur informel dans le but de connaรฎtre leurs chiffres dโaffaires engagerait encore des coรปts importants pour les institutions de la statistique. Mais mรชme en se rรฉsumant ร ceux qui sont ร la portรฉe de ces derniรจres, il est possible dโapprรฉcier ce poids รฉconomique du secteur informel ร travers sa contribution au PIB. Dโaprรจs les รฉtudes menรฉes par lโINSTAT ร travers lโenquรชte 1-2-3 du projet MADIO, le chiffre dโaffaires du secteur informel non agricole a atteint les 4 703 milliards de Fmg dans lโagglomรฉration dโAntananarivo au cours de lโexercice 2000/2001 (Cf. Tableau 3). Prรจs de 63% de ce montant proviennent par ailleurs, des activitรฉs commerciales, 21% du secteur ยซ services ยป et le reste du secteur industriel.
Sinon, le secteur informel de la capitale a crรฉรฉ 1 550 milliards de Fmg de valeur ajoutรฉe ร cette รฉpoque (ร rappeler que le PIB est aussi la somme des valeurs ajoutรฉes). Au niveau national, la valeur ajoutรฉe crรฉรฉe par le secteur informel รฉtait รฉvaluรฉe ร 4 925 milliards de Fmg en ces annรฉes, soit 17,4% du PIB officiel et 25,5% du PIB marchand non agricole. Ces rรฉsultats montrent lโimportance que joue le secteur informel dans la production nationale et donc, dans la croissance รฉconomique. Mais pour des cas limites, tels que le trafic de drogue (considรฉrรฉ comme activitรฉ informelle) qui, ร une รฉpoque, รฉtait la premiรจre activitรฉ exportatrice de la Colombie et de la Birmanie, les ressources quโil procure sont largement rรฉinvesties dans lโachat de terres agricoles, dans lโimmobilier, dans lโindustrie et les microentreprises par de petits trafiquants prenant leur retraite. De mรชme, certains pays comme lโOuganda des annรฉes 80, nโont vu leur รฉconomie survivre que grรขce ร la contrebande (le magendo en Swahili) et le rรดle des mafias russe et polonaise au dรฉbut des annรฉes 90 semble รชtre un des facteurs du non-effondrement de ces รฉconomies10.
Rรดle dโamortisseur de choc en temps de crise
Face ร la dรฉconfiture et ร la dรฉsertion des pouvoirs publics, le secteur informel est venu en quelque sorte ร la rescousse du modรจle lรฉgal (formel). Le secteur informel, en Afrique, a pris une importance telle que la Banque Mondiale et le F.M.I. ont pris la rรฉsolution de l’encourager et dorรฉnavant d’insรฉrer ses activitรฉs dans les stratรฉgies de dรฉveloppement du continent. Le but est de ramener les activitรฉs du secteur informel dans le formel. Lโemploi est le principal vecteur de rรฉduction de la pauvretรฉ par la croissance รฉconomique. En rรจgle gรฉnรฉrale, lorsque les possibilitรฉs dโemploi sโamรฉliorent ร la faveur de lโessor รฉconomique, les retombรฉes de la croissance profitent ร une large part de la population. Les rรฉsultats remarquables obtenus en Asie et dans le Pacifique en matiรจre de croissance de lโemploi ont contribuรฉ ร un net recul de la pauvretรฉ. Nombre de pays ont รฉlaborรฉ des stratรฉgies durables pour atteindre leurs objectifs de dรฉveloppement, tels quโils sont exposรฉs dans leurs plans-cadres des Nations Unies pour lโaide au dรฉveloppement et dans leurs documents de stratรฉgie pour la rรฉduction de la pauvretรฉ, on fait de la promotion de lโemploi lโune de leurs premiรจres prioritรฉs politiques. Car si on veut rรฉduire la pauvretรฉ, il faut tout dโabord pensรฉe ร lโemploi qui va introduire au dรฉveloppement. Toutefois, lโaccรจs ร lโemploi ne suffit pas; la qualitรฉ de lโemploi importe รฉgalement. Face ร la crise รฉconomique, financiรจre et politique, parfois les chรดmeurs augmentent et se refugient dans les secteurs informels. Derniรจrement aprรจs la crise financiรจre qui a frappรฉ le monde mais surtout les pays dรฉveloppรฉs, le nombre des sans emplois a fortement augmentรฉ ร cause des fermetures des entreprises aprรจs faillite. Dans quelques pays, cette crise a รฉtรฉ sauvรฉe grรขce ร lโintervention de lโEtat sur les diffรฉrentes subventions pour รฉviter la diminution des PIB et lโaugmentation des chรดmeurs.
Une des principaux avantages du secteur informel est sa simplicitรฉ. Car si lโindividu se trouve en inactivitรฉ ; le moyen le plus simple et plus rapide cโest lโactivitรฉ informelle. Le cout dโopportunitรฉ nโest pas couteux. Le temps de faire lโenregistrement est encore long. Il est plus bรฉnรฉfique si on commence dรฉjร lโexploitation. Les charges administratives, la complexitรฉ des procรฉdures dans la formalisation constitueraient des obstacles dans leur intรฉgration dans le formel.
Secteur informel comme stratรฉgie de dรฉveloppementรฉconomique
Lโidentification, dรฉjร , pause problรจme pour apprรฉcier son importance au niveau รฉconomique. Parce que pour apprรฉcier les effets quโapporte le secteur informel sur le dรฉveloppement il faut dโabord savoir leur nombre. A Antananarivo, 80% des unitรฉs de production informel sont totalement inconnue des services publics.
La statistique dans le cas des activitรฉs ร petite รฉchelle
Les statisticiens du secteur informel doivent prendre au sรฉrieux leur travaille. Car les fonctionnaires du plan et le gouvernement demandent des instruments efficaces et clairs pour agir sur le court et long terme. Mais cela nโempรชche pas pour autant lโimportance des recherches des autres chercheurs dโautres disciplines. Dans ce domaine, quand on fait de statistique, souvent on utilise comme outils : le recensement, la classification socio professionnelle ou des catรฉgories institutionnelles (comme la notion de secteur organisรฉ, distinction entre les รฉtablissements productifs).
Ces outils statistiques sont souvent utilisรฉs par les รฉconomistes pour leur รฉtude. Ce qui ร une certaine dรฉfaillance car ce qui est dรฉclarรฉ ne montre pas toujours la rรฉalitรฉ.
Prenons lโexemple de Simla (en Inde) il y ร des formulaires qui concernent la main dโลuvre que les entreprises doivent remettre une fois par deux ans au bureau de travail. Mais la plupart des chefs dโรฉtablissement (un quart) qui reรงoivent les formulaires ne les remplissent pas, et la majoritรฉ les remplit de maniรจre imparfaite. Ce qui rend les statistiques non fiables.
Pour combler ces lacunes, il y a pourtant une classification plus spรฉcifique des entreprises qui englobe lโensemble des รฉtablissements productif et permet de mieux cerner les activitรฉs ร petite รฉchelle : tel la loi, le mode dโorganisation, la taille du capital, le fait oรน elle se livre ou non ร la sous-traitance et le lieu dโexercice de lโactivitรฉ. Ce sont des critรจres tout ร fait pertinents. Dans le domaine du secteur informel, quand on parle de statistique, on sโintรฉresse particuliรจrement ร la main dโลuvre. Et au niveau international, on le classe suivant quatre catรฉgories : salariรฉs, travailleurs indรฉpendants, apprentis et aides familiaux. Mais on peut aussi le classer en employeurs et employรฉs ou encore en travail principal et travail marginal.
Dans lโanalyse du secteur informel, on veut faire apparaรฎtre lโincidence dโun ou de plusieurs mรฉcanisme socio รฉconomique essentiel. Ici, lโintention nโest pas de rester ร lโanalyse de main dโลuvre et aussi dโรฉtudier la sociรฉtรฉ et lโรฉconomie en gรฉnรฉrale. Il faut quโil permette au moins de se situer par rapport ร la grande rรฉalitรฉ qui environne les travailleurs.
Lโemploi informel
ยซ Rien nโest plus significatif des difficultรฉs prรฉsente du dรฉveloppement que lโomniprรฉsence et de caractรจre massif du chรดmage dans un pays ยป11
Comme les entreprises informelles sont gรฉnรฉralement familiales, la logique de leur fonctionnement serait de crรฉer des emplois pour les membres de la famille. Elles crรฉent des emplois et des revenus mรชme trรจs faibles et non fiscalisรฉs. En plus il participe ร la production.
Caractรฉristique de lโemploi informel
Au sein dโune mรชme entreprise, une partie de la rรฉmunรฉration dโun employer peut รชtre dรฉclarรฉe et lโautre partie non. Cโest le cas dans la mesure oรน lโemployรฉ en question est au service personnel du patron de temps en temps et ce service peut รชtre illicite ou non. Lโemployรฉ aussi peut voir sa responsabilitรฉ dans lโentreprise augmentรฉe mais qui n’est pas ร plein temps donc pas nรฉcessaire d’รชtre dรฉclarรฉ.
Le fait quโil travaille dans un secteur informel ne signifie pas forcement quโil n โa aucun droit.
Il ร droit selon son employeur, soit ร des congรฉs payรฉs, soit ร des cotisations dโassurance maladie ou retraite, soit ร dโautre prestation mais bien sรปre jamais tous cela en mรชme temps.
Lโemploi dans le secteur informel est temporaire et occasionnel parce que lโentreprise est instable, subit des fluctuations saisonniรจres et parfois errรฉguliรฉs. Le patron partage donc les risques avec les employรฉs.
La main dโลuvre du secteur informel ne bรฉnรฉficie pratiquement dโaucune prestation. Pour le cas de Madagascar en 1995, le tableau ci aprรจs montre lโexistence des prestations ร titre individuel des employรฉs dans le secteur informel parce que bien sure, ils ne sont pas affiliรฉs ร la couverture sociale institutionnelle tel que le CNaPS.
La derniรจre colonne correspond au pourcentage de la main dโลuvre qui n’est pas apparentรฉe au chef dโunitรฉ de production informelle. Le tableau montre que les apprentis, quโils soient rรฉmunรฉrรฉs ou non, ne participent pas aux bรฉnรฉfices, ne signent pas des contrats รฉcrits et nโont pas droit aux congรฉs payรฉs.
Les individus employรฉs sont relativement jeunes. Et lโรขge moyen des non salariรฉs et des salariรฉs est respectivement de 20 ans et 26 ans donc qui nโont aucune formation et parfois aucune instruction. 70% des entrepreneurs dans le secteur service informel nโont pas eu dโรฉducation scolaire. A Bangui, prรจs de 60% de la main dโลuvre dans le secteur informel nโatteint au maximum que le stade de lโalphabรฉtisation ou de lโรฉducation primaire, un cinquiรจme ne possรจde ni instruction ni apprentissage. 30% de la main dโลuvre possรจde un niveau dโรฉtude scolaire. Malgrรฉ ces mauvaises caractรฉristiques de lโemploi informel, le secteur informel contribue รฉnormรฉment ร fournir des emplois.
La contribution du secteur informel ร lโemploi
Par exemple pendant la pรฉriode de crise, en 1983, il y ร suppression de 10% ร 20% des emplois en Amรฉrique Latine. Mais dans ces pรฉriodes de crise, le secteur informel a un caractรจre insoupรงonnรฉ de crรฉation dโemploi grรขce ร ses caractรฉristiques propres et que le secteur formel ne peut acquรฉrir ร dรฉfaut de devenir elle aussi informel (dynamisme, flexible, โฆ). Et en gรฉnรฉrale lโemploi informel croit quand lโemploi formel baisse. Cette situation est plus frรฉquente en Afrique Subsaharienne oรน le secteur informel sโest dรฉveloppรฉ. En 1990, 1.2 millions dโemploi ont รฉtรฉ crรฉes contre 10000 pour le secteur formel, ce qui vaut 60% de la main dโลuvre urbaine. Mais cโest un chiffre basรฉ sur le fait quโon appel emploi informel ce qui ne sont pas dรฉclarรฉ par la sรฉcuritรฉ sociale. Et dans de tel pays, les salariรฉs sont contraints dโacceptรฉ la perte de leur droit social kit ร trouver du travail.
La contribution du secteur informel ร lโemploi est รฉvidente. Dans la mesure oรน le taux de croissance de la population active urbaine demeure largement supรฉrieur au taux de croissance de lโemploi dans le secteur moderne, le rรดle du secteur informel devient dรฉcisif dans sa capacitรฉ dโabsorber le flux de main dโลuvre excรฉdentaire. Il y a une contribution effective et une contribution potentielle.
Ici, on va prendre lโexemple de lโAfrique Subsaharienne pour argumenter la contribution effective ร lโemploi du secteur informel. Et pour montrer la structure gรฉnรฉrale de lโemploi dans le secteur informel.
contribution effective
Si on ne considรจre que les emplois informels visibles, en Afrique sub-saharienne (en zone urbaine) la part de lโemploi informel dans lโemploi total est de lโordre de 30% ร 50%. En Cรดte dโIvoire 50% en 1978. Au Togo 49% en 1984. Alors quโau Cameroun, ร Yaoundรฉ et Douala seul 30% en 1976. La rรฉpartition intersectorielle et intra-sectorielle de lโemploi nโest pas homogรจne. 59.1% et 71.6% des individus respectivement ร Abengourou et ร Bangui sont localisรฉs dans le commerce. Car le commerce est lโactivitรฉ la plus rรฉpondue dans le secteur informel en Afrique. 80% des entreprises sont dans le secteur du commerce. 40% ร 50% des emplois du secteur service est dans la mรฉcanique auto. La main dโลuvre non salariรฉe reprรฉsente 70% ร 80% de lโemploi total.
Contribution potentielle
La contribution du secteur informel ร lโemploi ne se limite pas ร fournir, ร un moment donnรฉ un volume dโemploi effectif. Il est aussi en mesure dโamรฉliorer la qualitรฉ des emplois future et dโassurer sur un plan quantitatif une permanence de lโabsorption de la main dโoeuvre.
Dans maintes entreprises du secteur informel, lโรฉvolution de lโemploi est positive. Dans le secteur informel non commercial, on a constatรฉ que pour 40% ร 50% des entreprises, lโรฉvolution de lโemploi a รฉtรฉ positive. Il y a ceux qui y contribuent fortement comme les menuiseries, les rรฉparations des pneus.
Dans le commerce par contre 10% seulement des entreprises ont augmentรฉ le niveau de lโemploi.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
PARTIE I : APPROCHE THEORIQUE ET CONCEPTUELLE DU SECTEUR INFORMEL
CHAPITRE I : HISTORIQUE ET ORIGINE DE LA NOTION
SECTION I : DEFINITIONS MULTICRITERES, DEFINITION INTERNATIONALE
1. Dรฉfinition
2 .Lโadoption dโune dรฉfinition internationale du ยซ secteur informel ยป en 1993.
3. Le concept dโemploi informel dans le contexte du travail ยซ dรฉcent ยป et des concepts associรฉs.
SECTON II : LES DIFFERENTS MODE DE REPERAGE, LES CARACTERISTIQUES PASSEES ET PRESENT DU SECTEUR INFORMEL
1. Les types de secteur informel
2. La relation entre secteur formel et informel
3. Intersection entre les deux secteurs
4. Un environnement favorable au secteur informel
5. La relation commerciale
CHAPITRE II : LES IMPACTS DU SECTEUR INFORMEL SUR LE DEVELOPPEMENT
SECTION I : LES APPORTS NEGATIFS SUR LโECONOMIE
1. Secteur informel : une entrave pour le dรฉveloppement
2. Les problรจmes dรฉrivรฉs du secteur informel
3. La vision keynรฉsienne et monรฉtariste du secteur informel :
SECTION II : LES APPORTS POSITIFS SUR LโECONOMIE
1. Secteur informel : comme stratรฉgie de dรฉveloppement รฉconomique : une contribution importante au PIB
2. Rรดle dโamortisseur de choc en temps de crise
3. Secteur informel comme stratรฉgie de dรฉveloppement รฉconomique
4. La contribution du secteur informel ร lโemploi
5. La crรฉation dโemploi et lโallรจgement de lโinflation pour certains types de produits
CHAPITRE III : CAS DE QUELQUES PAYS AFRICAINS
PARTIE II : CAS DE MADAGASCAR, LES PERSPECTIVES, LโETAT ET LES MESURES A PRENDRE
CHAPITRE I : CAS MADAGASCAR
SECTION I : CAS DES DIFFERENTES REGIONS DE MADAGASCAR
1. Origine des activitรฉs informelles ร Madagascar
2. Etat de lieu du secteur informel ร Madagascar
SECTION II : CAS DE LโAGGLOMERATION DโANTANANARIVO
1. Aspects du secteur informel –
2. Le secteur informel et lโEtat
CHAPITRE II : LES PERSPECTIVES, LโETAT ET LES MESURES A PRENDRE
SECTION I : LES POLITIQUES MACROECONOMIQUES
1. Politique de fiscalisation et facilitation des documents ร lโenregistrement
2. Contribution fiscale des informels
3. Lutte contre la pauvretรฉ
4. Appuis ร lโinformel et la formalisation progressive
SECTION II : LES POLITIQUES DE LโETAT
1. Partenariat public privรฉ
2. Importance de la dรฉcentralisation
3. Eduquer, former et informer signifient formaliser et dรฉvelopper
CONCLUSION
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE
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