Les différents facteurs de blocage d’une croissance industrielle

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Ressources minières : Méconnaissance du sou-sol12

D’après la source, la contribution du secteur minier dans la production nationale reste faible, avec seulement moins de 5% du PIB, malgré l’intérêt croissant des investisseurs étrangers pour ce secteur. Cependant, les exportations minières restent très en deçà des chiffres estimés. Cela est dû aux exportations illégales qui atteignent 500 millions USD annuellement et n’apporte aucun revenu fiscal à l’E tat même si elles représentent environ 10% du PIB. Un des principaux obstacles qui empêchent le secteur minier d’atteindre une part plus importante de la production nationale reste la méconnaissance du potentiel réel du sous-sol malgache. La Grande Île est encore loin de connaître les vraies valeurs ainsi que la diversité sa richesse minière. Comme l’essentiel du secteur est constitué de petits exploitants artisanaux, le développement du secteur minier ne peut venir que des grands projets miniers, des investissements étrangers destinés à l’exportation, donc une source de devises.

Main d’œuvre

La Main d’œuvre locale est encore à un niveau de qu alification très bas. En effet, une très petite partie de la population seulement a accès à la formation professionnelle ou bien la formation supérieure. De ce fait, le pays manque cruellement de techniciens qualifiés qui pourraient jouer un rôle actif dans le développement industriel. En effet, le développement du secteur industriel apporte l’innovation technologique exigeant ainsi de la Main d’œuvre qualifiée pour utiliser de manière efficace ces nouvelles technologies. Cependant, la population active locale n’offre pas des personnes qualifiées pour cette tâche nécessitant ainsi de recourir à de la Main d’œuvre étrangère po ur l’exploitation des technologies utilisées. C’est le cas de plusieurs industries à Madagascar, surtout les IDE13.
L’embauche des personnels étrangers se fait non seulement au niveau des cadres mais aussi au niveau des machinistes et des autres techniciens de la chaine de production de l’industrie : le projet Ambatovy a fait venir 5000 ouvriers étrangers pour l’effectivité de son exploitation et ainsi débuter sa production, on remarque aussi la prédominance des expatriés dans les postes de haut rangs. Cette situation est désavantageuse puisque l’un des impacts attendus de l’industrialisation sur l’économie est la réduction du chômage par une création massive d’emplois pour les malgaches. Avant d’amorces un projet d’industrialisation, il est nécessaire de s’assurer de la disponibilité de main d’œuvre qualifiée en nombre suffisant au niveau de la population locale, ceci dans le but de maximiser les effets de l’industrialisation sur l’économie en générale.
A cet effet, le manque de qualification de la main d’œuvre locale est un facteur de blocage si on veut débuter une industrialisation efficace. Ainsi, la résolution de ce problème de capacité technologique doit être faite avant de débuter toute procédure d’industrialisation.

Le tissu industriel

Afin de mieux comprendre la situation du tissu industriel local, nous allons analyser les différentes faiblesses du secteur.

Faiblesse des investissements

Les investissements dans le secteur industriel restent à un niveau encore faible dans la Grande Île16. Le climat des affaires étant non incitatifs, les opérateurs sont réticents à opérer des investissements dans ce secteur d’activité (nécessitant d’ordinaire des sommes d’argent plus importantes). Et même les investissements qui se concrétisent sont de droits étrangers, c’est-à-dire des investissements effectués par des opérateurs étrangers. En effet, la majorité des grandes industries locales appartient à des étrangers pour ne citer que la Brasserie Star, les opérateurs du secteur pétrolieret les grands projets miniers et d’autres encore. L’épargne intérieure reste insuffisante pour soutenir des investissements d’envergure dans le secteur secondaire, ce qui explique cette faiblesse des investissements dans ce secteur qui est portant le moteur de l’économie.

Faible degré de diversification

Le secteur secondaire à Madagascar est caractérisépar un faible degré de diversification tant au niveau des activités qu’au niveau des sites d’implantations et touche non seulement les industries malgaches mais aussi les IDE.

Concentration industrielle

Madagascar étant un pays sous-développé et donc, souffre d’un retard technologiques, les industries de biens d’équipements sont encore faibles dans la structure du tissu industriel local. Ainsi, les activités manufacturières du pays s’orientent vers la production de biens de consommations. Le secteur secondaire local est aussi marqué par une concentration tant au niveau des activités qu’au niveau des sites d’implantation.
· Concentration d’activités :
La grande majorité des industries locales sont orientées vers le textile, l’industrie du bois et la production de biens alimentaires. Ces branches d’activités enregistrent aussi les plus fortes performances du secteur secondaire. Cette importance de ces trois principales branches d’activités se fait sentir dans les initiatives de création d’activités au niveau du secteur secondaire.
Comme ce tableau le montre, les branches d’activités qui enregistrent les plus fortes créations d’activités sont les industries alimentaires, les industries du bois et les industries textiles, ce qui renforce la concentration d’activité déjà constatée. Cette concentration est pourtant désavantageuse du fait de l’absence de diversification des activités. Le plus grand attrait pour le secteur industriel dans les stratégies de développement réside dans le fait qu’il possède le plus fort effet de liaisons de l’économie. Mais pour pouvoir tirer pleinement profit de l’industrialisation, il faut exploiter le plus d’activités possibles ou encore commencer par les industries qui possèdent le plus fort effet d’entrainement tant en amont (des industries utilisant des biens d’équipements produits par d’autres industries) qu’en aval (des industries de biens d’équipements pour promouvoir des industries de biens de consommation).
· Concentration géographique:
Le secteur secondaire est aussi marqué par une grande concentration géographique. La majorité des industries sont implantées dans les villes, notamment Antananarivo et Antsirabe (région Analamanga). Cette situation est due au fait que les villes offrent de meilleures infrastructures pour les industries. Ce phénomène n’est pas propre à Madagascar mais c’est un besoin réel des industries situées de par le monde. Mais toujours est-il qu’il est plus ancré dans un pays en dévelopement comme la Grande Île. En effet, dans d’autres pays (pays émergents et développés),même des localités reculées ou des campagnes offrent des infrastructures satisfaisantes pour une implantation industrielle, tandis qu’à Madagascar, les provinces offrent des i nfrastructures très précaires et génèrent des couts trop lourds pour les opérateurs. Cet engouement pour la capitale peut s’expliquer par différentes raisons liées au phénomène d’urbanisation.
Les industries en milieu urbain bénéficient de plusieurs externalités. La concentration de populations importantes leur permet de réduire leurs couts de recrutement de personnel qualifié et les dispense de trouver des logements pour les travailleurs. En effet, les industries sont parfois contraintes de fournir des logements à leurs employés lorsqu’elles s’implantent dans une zone rurale alors que ces employés trouvent eux-mêmes leur logement si l’industrie en question est implantée dans une ville. Les villes offrent des infrastructures plus abondantes et plus abordable comme les routes, l’électricité, l’eau…Les industries bénéficient aussi d’une présence plus importante d’entreprises partenaires qui mettent à leur disposition des serv ices essentiels à leur production. Elles profitent aussi de la proximité des fournisseurs, des services de maintenance industriels et les communications urbaines pour minimiser les différents coûts. Et comme la ville en question est Antanarivo, la capitale du pays, les industriels bénéficient d’un accès facile aux responsables publiques pour les différentes procédures administratives.
Les agglomérations sont donc les lieux d’implantation par excellence des industries. Toutefois, dans le cas de Madagascar, cette concentration est très importante du fait qu’une très grande partie des industries sont implantées dans deux agglomérations seulement : les villes d’Antananarivo et d’Antsirabe. Cependant, la concentration des industries dans une ville génère des coûts élevés pour l’ensemble de lacommunauté et pour l’économie dans sa globalité. En effet, en s’implantant dans les villes, ces industries s’éloignent des zones rurales. Cela a pour effet de pénaliser les ruraux pour ce qui est de la disponibilité des emplois mais aussi du niveau de prix des produits manufacturés. Cela empêche aussi les zones rurales de bénéficier des externalités des dustriesin. La concentration des industries dans les villes se répercutent donc sur la situation économique rurale alors que 80% des malgaches18 s’y trouvent. Mais cela engendre aussi un problème pour les citadins si cette tendance devait se perpétuer pendant la phase d’industrialisation. En effet, une présence trop importante d’industries dans les villes entraine une surpopulation de par les migrations19, mais aussi une pollution des agglomérations. On emarque ce fait dans les grandes villes industrialisées comme Moscou, Pékinet Bangkok où l’air devient nocif et provoque une prolifération des maladies, donc des coûts supplémentaires pour l’Etat et des pertes de productivités pour les personnes.
Il est vrai que pour pouvoir se développer pleinement, une industrie a besoin des opportunités que lui offrent les villes mais une trop grande concentration peut être dangereuse. Dans ce cas, au lieu de promouvoir l’implantation des industriels dans la capitale, la solution la plus appropriée serait de fournir les mêmes infrastructures dans les zones rurales : c’est la nécessité d’une urbanisation

Concentration des Investissements Directs Etrangers (IDE)

Les IDE sont connus pour être des sources importantes de revenus et de croissance mais leur concentration représente un danger certain pour l’économie dans sa globalité.
Environ 90% des IDE à Madagascar sont dans le secte ur minier. L’augmentation de ces IDE a boosté la croissance économique. Seulement, ettec croissance de 5 à 7% par an n’a pas aidé à lutter contre la pauvreté. De 2003 à 2007 pourtant, les flux d’investissements privés ont augmenté de 8.6% à 25.7% . Mais après la phase de construction des grands projets miniers (2010 pour celui d’Ambatovy et fin 2009 pour celui de Fort-Dauphin), plusieurs questions se posent sur la pérennité du hénomènep de croissance des IDE. Elles portent sur des gains durables en matière d’emplois et de productivité et donc de source de croissance économique. Cependant, la concentration des investissements dans un secteur pourrait être un danger sur ce problème de pérennit des gains. Il est peu probable que l’arrivée d’une compagnie chinoise pour le fer de Soalala y changera quelque chose. Il s’agit encore une fois d’un IDE dans les mines où l es emplois abondent seulement en phase de construction.
Une fois cette phase terminée, les milliers d’emplois disparaissent, l’usine ne retient que ce dont elle a besoin pour l’exploitation. Même pendant la phase de construction des projets miniers et pétroliers, jusqu’à 99%21 des compétences qualifiées sont raflés par les expatriés, faute de politique de formation sur ces secteurs. Quand on ajoute à ce problème le manque de diversification des investissements, le danger présenté par les grands projets de concentration des IDE pourrait se matérialiser par un îlot de richesses dans un océan de misère. De quoi faire exploser une situation sociale déjà marquée par l’avancé de la pauvreté pour la majorité. Les secteurs autres queles mines souffrent pourtant d’un mauvais climat des affaires.

Faible compétitivité

Les industriels malgaches ne sont pas encore assez compétitifs pour rivaliser avec les industries étrangères. En effet, les industries malgaches supportent des coûts supérieurs par rapport à leurs concurrentes étrangères. Ces coûts biens supérieurs sont dus à plusieurs facteurs :
Insuffisance des ressources : certaines industries locales sont obligées d’importer une partie de leurs matières premières du fait quela production agricole locale ne permet pas de couvrir leurs besoins. Cependant, importer ses intrants coûtent plus chers que de les acheter sur le marché intérieur. Cette importation renforce donc les coûts des industries locales, diminuant ainsi leur compétitivité.
Ex : l’industrie JWE23 importe de la Mélasse ou Jus de canne à sucre utilisé dans la fabrication d’Ethanol, TIKO importait aussi de l’huile non raffinée
pour satisfaire ses besoins en matières premières.
Non qualification de la main d’œuvre : le capital humain est un facteur déterminant pour la compétitivité d’une industrie. Plus le personnel est qualifié, plus il est productif, donc l’usine gagne en compétitivité. Pourtant, la main d’œuvre locale manque cruellement de qualification, ce qui se répercute négativement sur la compétitivité de l’industrie, et donc entrave l’essor industriel. Contrainte en termes d’énergie : le coût de l’électricité est relativement cher te de plus, la fourniture en réseau électrique est précaire du fait de fréquents délestages .
Fiscalité plus contraignante: avec les taux d’imposition actuels, les industries locales supportent de charges fiscales plus importantes, ce qui entraîne une baisse de compétitivité.
Les industries locales sont donc encore loin d’êtrematures25 et ne peuvent de ce fait pas concurrencer les firmes étrangères dans le cadre d’une globalisation de l’économie.

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I LES REALITES OBSERVEES A MADAGASCAR
Chapitre I : La situation économique à Madagascar
I.1 : Des ressources sous exploitées
I.1.1 : Ressources agricole : potentiel mal exploité
I.1.1.1 : Domination des pratiques traditionnelles
I.1.1.2 : Le métayage
I.1.2 : Ressources minières : Méconnaissance du sous-sol
I.1.3 : Main d’oeuvre
I.2 : Le tissu industriel
I.2.1 : Faiblesse des investissements
I.2.2 : Faible degré de diversification
I.2.2.1 : Concentration industrielle
I.2.2.2 : Concentration des Investissements Directs Etrangers (IDE)
I.2.3 : Faible compétitivité
I.3 : Le commerce extérieur
Chapitre II : Cadrage théorique appliqué
II.1 : L’exemple des pays industrialisés
II.2 : Les relations entre l’industrie et l’agriculture
II.3 : Les arguments en faveur de l’industrialisation
II.3.1 : Les Choix de l’industrialisation
II.3.1.1 : Effets de rattrapage
II.3.1.2 : Apprentissage de la main d’oeuvre
II.3.1.3 : Effets d’entraînement
II.3.1.4 : Les externalités
II.3.1.5 : Création d’emplois :
II.3.2 : Le cadrage théorique de l’industrialisation
II.3.2.1 : La théorie de Walt W. Rostow
II.3.2.2 : Le dualisme sectoriel de Lewis-Fei-Ranis
II.3.2.3 : La théorie d’Alfred Marshall
Chapitre III : Les différents facteurs de blocage d’une croissance industrielle
III.1 : Une intégration régionale désavantageuse
III.2 : La défaillance de l’Etat
III.2.1 : Les infrastructures routières
III.2.1.1 : Les cataclysmes naturels
III.2.1.2 : Le manque d’entretien routier
III.2.2 : Les infrastructures portuaires
III.2.3 : L’approvisionnement en électricité
III.2.4 : Le climat des investissements
III.2.5 : Le problème du bail avec l’Etat
III.2.6 : La corruption
III.3 : Le pouvoir d’achat constitue un frein
PARTIE II LES STRATEGIES DE CROISSANCE INDUSTRIELLE
Chapitre IV : Allocation optimale des ressources
IV.1 : La révolution agricole
IV.1.1 : Les techniques de cultures modernes
IV.1.1.1 : Programme biologique et révolution verte
IV.1.1.2 : Programme mécanique
IV.1.2 : Réformes fonciers et réformes agraires.
IV.2 : La promotion de l’emploi
IV.2.1 : Enseignement national
IV.2.2 : Promotion des formations professionnelles
IV.3 : Gestion minière optimale
IV.3.1 : Promotion des exploitations
IV.3.2 : Régulation du secteur
Chapitre V : La croissance industrielle
V.1 : Le développement industriel
V.1.1 : Les stratégies de croissance
V.1.1.1 : Stratégie de croissance équilibrée :
V.1.1.2 : Stratégie de croissance déséquilibrée :
V.1.2 : Les stratégies d’insertion internationale
V.1.2.1 : Industrialisation par substitution aux importations
V.1.2.2 : Industrialisation tournée vers l’exportation
V.1.2.3 : La promotion des IDE
V.2 : Les responsabilités de l’Etat
V.2.1 : Les stratégies à l’international : le protectionnisme éducateur
V.2.1.1 : Tarifs douaniers protecteurs sur les importations
V.2.1.2 : Les contingents d’importation
V.2.2 : Diminution des risques pays et amélioration du climat des investissements
V.2.2.1 : Assouplissement des procédures administratives
V.2.2.2 : Système fiscal plus incitatif
V.2.2.3 : Une stabilité politique de longue période
V.2.2.4 : Une lutte plus efficiente contre la corruption
V.2.3 : L’Etat comme partenaire économique
V.2.3.1 : Construction de routes
V.2.3.2 : Amélioration des infrastructures portuaires
V.2.3.3 : Amélioration de l’approvisionnement en électricité.
Chapitre VI : Etude des impacts économiques de quelques investissements directs étrangers
VI.1 : Le projet AMBATOVY
VI.1.1 : Information générale
VI.1.2 : Recrutement massif
VI.1.3 : Une manne financière considérable.
VI.1.4 : Réduction du déficit commercial
VI.2 : Quit Mineral Madagascar (QMM)
VI.2.1 : Information générale
VI.2.2 : Impacts sur la population
VI.2.2.1 : Création d’emploi
VI.2.2.2 Formation professionnelle
VI.2.2.3 : Changements sociaux importants
VI.2.3 : Réduction déficit commercial
VI.2.4 : Apport d’infrastructures
VI.3 : Synthèse
CONCLUSION

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