Les différentes théories sur la croissance économique
Depuis l’époque de la physiocratie, les économistes essayent déjà de comprendre l’origine de la croissance économique et les facteurs qui peuvent la maintenir sur le long terme. D’où l’apparition de la théorie de la croissance économique.
Les précurseurs
La division internationale d’Adam Smith
Dans son œuvre apparu en 1776 : « Les recherches sur la nature et les causes de la richesse des Nations », Adam Smith souligne que la division du travail est la source du surplus et de gain de productivité, donc c’est le facteur de la croissance économique d’un pays. Ce pays doit combiner cette division du travail par l’ouverture au commerce internationale en appliquant la théorie des avantages absolus .
Le principe de population de Thomas Malthus (1796)
Thomas Malthus met en évidence dans son « Essai sur le principe de population » sortie 1796, qu’à long terme la croissance est limitée en raison de la démographie galopante. En effet comme dans l’état stationnaire de Ricardo, Malthus explique cette insoutenabilité de croissance par «la loi de la population », c’est-à dire que selon lui la population augmente selon une suite géométrique, alors que les ressources de substance progressent selon une suite arithmétique. Il attribue la misère en Angleterre puisque les ressources tendent à être insuffisantes pour nourrir la population, il y a une tendance à la surpopulation. La sortie de cet état passe par la mortalité, la baisse de la natalité et le célibat.
Les rendements décroissants de David Ricardo (1817)
L’auteur classique David Ricardo (1772-1823) dans ses « principes de l’économie politique et de l’impôt (1817) » souligne que la croissance économie dépend de l’investissement et celuici est limité par la loi des rendements décroissants. En d’autres termes les capitalistes utilisent leurs épargnes pour investir. La croissance dépend donc de la répartition des revenus : plus les capitalistes reçoivent une part importante du profit, plus ils investiront, plus la croissance sera importante. Or, selon Ricardo, la répartition des revenus risque d’être de moins en moins favorable à l’investissement en raison des rendements décroissants de la terre. Les terres mises en culture augmentent proportionnellement avec la multiplication de la population. Ces nouvelles terres sont de moins en moins fertiles. Cette situation crée du conflit entre les trois classes sociales : d’une part, les propriétaires obtiennent des rentes de plus en plus importantes, d’autre part, les travailleurs exigent des salaires de plus en plus élevés du fait de l’augmentation de prix du blé et finalement les capitalistes qui reçoivent de revenu résiduel . Donc à long terme le profit va diminuer, ce qui va rétrécir la part des investissements et donc la diminution de l’augmentation de production. Lorsque l’investissement atteigne zéro, l’économie atteint un état stationnaire parce que la production n’augmente plus et stagne. Pour RICARDO l’ouverture des frontières et l’importation du blé en est le moyen le plus efficace pour débloquer de cet état stationnaire.
Les modèles de croissance post-keynésiens
Après la crise de 1929 le keynésianisme a été le modèle dominante, ce modèle donne une grande importance sur la demande effective , qui joue un très grand rôle dans la croissance économique. Mais dans son « Théorie générale », Keynes (1936) ne s’est concentré que sur la théorie de la croissance à court terme. Roy Forbes Harrod (1939) et Evsey Domar (1947), deux économistes post keynésiennes, ont chacun de leur côté contribué à construire une telle théorie. Ils arrivent tous deux aux mêmes conclusions.
Evsey Domar considère que l’investissement exerce à la foi une influence sur l’offre et sur la demande. Du côté de la demande, à court terme il y a une variation puisqu’il induit une consommation des biens et services, cette variation de l’investissement est déterminée par le principe du multiplicateur keynésien. L’effet revenu associé à cette augmentation de l’investissement I, est égal à I [1/(1-c)] , c’est-à-dire que le revenu est égale au rapport de l’investissement et la propensions à épargner : I[1/s] où s=(1-c) , sachant que c et s représentent respectivement les propensions marginales à consommer et à épargner.
Du côté de l’offre, à long terme l’investissement accroît la capacité de production. La problématique de Domar est de trouver à quelle condition l’accroissement du revenu est compatible avec l’augmentation des capacités de production. A l’aide de mécanisme de l’accélérateur, l’effet capacité stipule que l’investissement doit créer une stimulation de la capacité de production. Cet accroissement de capacités proportion est égale à 1/v où v est le coefficient de capital et v = K/Y (avec K est le stock de capital et Y la production) c’est-à-dire l’inverse de la productivité moyenne du capital. Donc l’effet de cette capacité est donné par la formule I(1/v).
Schumpeter et le rôle de l’entrepreneur
Joseph Schumpeter dans son ouvrage « Capitalisme » souligne que le progrès industriel est la clé du changement. Autrement dit, les innovateurs sont la source du progrès industriel et comme Schumpeter le mentionne ils cherchent à emporter le gros lot, Schumpeter compare le jeu des affaires au poker .Il s’intéresse notamment sur le progrès technique sur l’évolution des connaissances et les grandes inventions. Dans son analyse Schumpeter considère le chef d’entreprise comme un héros. En effet c’est lui qui prend le risque de tous innovations : de lancer un nouveau produit ou une nouvelle façon de produire, et en contrepartie d’une structure qui garantit à celui qui a gagné son pari d’une compensation financière. Mais malheureusement, « il y aura peu d’élus pour beaucoup d’appelés». La «Destruction – créatrice » laissera certains derrière elle, mais à la fin tout le monde le bénéficiera. Le système tout entier produira plus de richesse.
Le modèle de croissance néoclassique
Selon Robert Solow dans son article intitulé « A Contribution to the Theory of Economic Growth » et paru en 1956 dans the Quarterly Journal of Economics, la croissance par tête est le résultat de la combinaison entre le capital et le travail. En d’autre terme, pour qu’il y est une croissance par tête il faut un investissement en capitale technique par tête comme : les machines, les logiciels et des infrastructures et c. Ainsi plus on augment l’investissement par tête, les équipements que détiennent chaque travailleur devient plus performant d’où une augmentation de la productivité. Mais comme mention Solow ces augmentations sont limitées par le principe des rendements décroissants . Ainsi à un certain niveau l’augmentation de capitale par tête devient plus coûteuse que la production par tête qu’il engendre. A long terme il n’y a plus de croissance, c’est ce que Solow appelle l’état régulier. Ce dernier est en fonction du coût relatif du capital. Si le coût diminue il y a de nouveau une augmentation de productivité marginale, et donc une augmentation de l’investissement par tête jusqu’au nouvel état régulier. Dans ce modèle l’investissement provient de l’épargne des ménages ainsi l’augmentation de ces épargnes génèrent un accroissement de l’investissement. En effet celons le modèle tous épargnent sont investies et la capitale est substituable au travail. Le modèle de Solow souligne quelques faits importants :
D’abord l’investissement par tête effectué par un pays justifie le volume de production obtenue. En d’autres termes la variation de niveau d’investissement par tête d’un pays aura comme effet une variation de la croissance, à condition que l’état régulier ne soit pas encore atteint. Ensuit son modèle donne encore de l’espoir aux pays en retarde sur leur croissance grâce aux phénomènes de rattrapage. En effet tout effort d’investissement est susceptible de crée une croissance et à long terme sa dérive vers la convergence parce que les pays riches qui sont proches de leurs états réguliers connaissent une croissance faible comparer aux pays qui sont encore loin de leur état régulier. Le modèle de Solow éclaire d’avantage la règle d’or. Cette règle d’or a comme objectif de déterminer le taux d’épargne s associé par le capital par tête k qui permet de maximiser la consommation par tête à chaque instant. La règle d’or s’écrit alors :
Productivité marginale du capital = Taux de croissance.
|
Table des matières
INTRODUCTION
Partie I : REVUE THEORIQUE SUR LA CROISSANCE ET LE PROGRES TECHNIQUE
I. Les différentes théories sur la croissance économique
1. Les précurseurs
2. Les modèles de croissance post-keynésiens
3. Schumpeter et le rôle de l’entrepreneur
4. Le modèle de croissance néoclassique
5. Les théories de la croissance endogène
II. Les facteurs de la croissance économique selon Solow
1. Equation fondamentale du modèle de Solow
2. Croissance démographique
3. Progrès technique
III. Le rôle du progrès technique sur la croissance économique
1. Les limites de la frontière des possibilités de production pour les classiques
2. Progrès technique joue le rôle de cause et conséquence de la croissance économique
Partie II : ANALYSE DE LA CROISSANCE ET DU PROGRES TECHNIQUE POUR LE CAS DE MADAGASCAR
I. L’évolution de la croissance économique à Madagascar depuis 1960
1. La croissance pendant l’époque de Philbert Tsiranana (1961-1972)
2. La croissance pendant Ramanantsoa 1972 à 1975
3. La croissance pendant 1975 à 1991
4. La croissance pendant 1991-2002
5. La croissance pendant l’époque de Ravalomanana de 2002 à 2009
II. La manifestation du progrès technique à Madagascar
1. Secteur agricole
2. Manifestation du progrès technique dans le secteur TIC
3. Transport
III. Part du progrès technique sur la croissance économique à Madagascar
BIBLIOGRAPHIE
CONCLUSION