Depuis les 40 dรฉcennies des annรฉes, le secteur agricole reste la base de dรฉveloppement des pays en dรฉveloppement. Cโest ainsi que lโactivitรฉ agricole est au cลur de lโรฉconomie des pays Africains comme Madagascar. En fait, la plupart des revenus des mรฉnages proviennent des activitรฉs agricoles qui connaissent des nombreuses difficultรฉs du fait des catastrophes naturelles et des obstacles techniques. Le milieu rural est en effet soumis ร des nombreux facteurs dโinstabilitรฉs, en particuliers, la variabilitรฉ des conditions climatiques et les fluctuations des prix desย produits agricoles. En effet, 85% de la population totale Malgache constitue la population rurale. Presque une grande majoritรฉ de la population qui est estimรฉe ร 17,72 millions dโindividus en 2002 reprรฉsente des agriculteurs (7 personnes sur 10 ont leurs activitรฉs principales dans lโagriculture ). Entre autre, lโagriculture ne rassure pas encore, depuis lโindรฉpendance jusquโร nos jour, lโautosuffisance alimentaire. Le niveau de vie des Malgaches ne cesse de diminuer, avec des pentes descendantes dans la plupart des temps. Ce pays devient pauvre. Il est classifiรฉ par la banque mondiale, parmi les pays pauvres trรจs endettรฉs.
LES DIFFERENTES CONTRAINTES DU SECTEUR AGRICOLE
Lโagriculture ร Madagascar reprรฉsente 29,5% du PIB (en 1996) et 47% des exportations . Le dรฉveloppement de ce pays passe inรฉvitablement par ce secteur. Mais ces rรฉsultats restent inquiรฉtants, les problรจmes du secteur agricole parfois dramatiques que pose ร ce pays une croissance dรฉmographique encore trรจs rapide, confrontรฉe ร une production qui augmente insuffisamment sont des principales causes qui dรฉfavorisent ce dรฉveloppement. Il convient de constater les contraintes liรฉes ร la production et celles liรฉes ร la commercialisation.
LES CONTRAINTES LIEES A LA PRODUCTIONย
Le dรฉveloppement agricole est dรฉterminรฉ par des facteurs รฉconomiques qui sont ร lโorigine de la faiblesse de la productivitรฉ. Ces facteurs entravent lโaugmentation de la production. Il sโagit notamment de lโinsรฉcuritรฉ fonciรจre, lโinsuffisance dโintrants agricoles, le nom adoption de techniques amรฉliorรฉes et lโabsence de mรฉcanisation agricole. Ainsi les paysans rencontrent des problรจmes climatiques et surtout des problรจmes dโordre financier. Ces derniers sont la base de la mobilisation de leurs activitรฉs.
Lโinsรฉcuritรฉ fonciรจre :
Ces problรจmes fonciers ne permettent pas pour les grands entrepreneurs ร investir au secteur agricole. Il convient dโobserver les paysages fonciers et les causes de la crise fonciรจre ร Madagascar.
Les paysages fonciers ร Madagascar :
Transition fonciรจre et recours ร lโEtat : Madagascar est en transition fonciรจre. La gestion fonciรจre traditionnelle semble reculer face ร lโindividualisation et ร la marchandisation de la terre. La terre devient de plus en plus un bien marchand, qui sโexploite et sโรฉchange avec ou sans le consentement des autoritรฉs traditionnelles. Ainsi, les citoyens malgaches se tournent vers lโEtat et ses services fonciers pour faire valoir leur droit sur le sol. Un demi-million de demandes dโacquisition de terrains domaniaux sont dรฉposรฉs auprรจs des services fonciers.
โค Faible capacitรฉ de dรฉlivrance de titres : Face ร cette demande considรฉrable, les services fonciers prรฉsentent une trรจs faible capacitรฉ ร dรฉlivrer des titres fonciers. Seuls 330 000 titres ont รฉtรฉ รฉtablis depuis un siรจcle et actuellement ; le rythme de dรฉlivrance dโactes stagne autour de 1.000 titres par an . Ainsi, des demandes dโacquisition dรฉposรฉes depuis un demi-siรจcle demeurent sans suites tandis que la superficie des propriรฉtรฉs titrรฉes ne dรฉpasse pas un quinziรจme du territoire.
โค Raretรฉ de lโenregistrement des mutations : Les usagers accordent peu dโintรฉrรชt aux procรฉdures de mutation qui leur semblent complexes et onรฉreuses. Au fur et ร mesure des ventes et des divisions, les รฉnonciations des titres tombent de facto en dรฉsuรฉtude dans la mesure oรน elles ne reflรจtent plus la rรฉalitรฉ des droits sur le sol. Ainsi, avec le temps, lโinformation fonciรจre gรฉrรฉe par les services fonciers, concerne non seulement une faible proportion des biens mais aussi sโavรจre en complet dรฉcalage avec la rรฉalitรฉ.
โค Coรปts รฉlevรฉs des opรฉrations cadastrales : Lโimmatriculation fonciรจre collective, le cadastre prรฉsente lโavantage dโune procรฉdure plus simple, rรฉalisรฉe sur place, mais cette procรฉdure dรฉcidรฉe par les services de lโEtat sโaccompagne dโun coรปt relativement รฉlevรฉ, proche de Ar. 140000/ha (70 US $/ ha) , au-delร des moyens de lโadministration.
โค Paralysie du service public : Le service public rendu par les circonscriptions dรฉconcentrรฉes de lโadministration fonciรจres est jugรฉ trรจs insatisfaisant par les usages, au regard, notamment, des longs dรฉlais pour lโobtention des documents fonciers tels les certificats juridiques. Les conditions de travail des agents sont difficiles : les bรขtiments sont dans des รฉtats qui ne garantissent plus la conservation des documents, les agents doivent parfois apporter leur propre matรฉriel de travail tandis que la dรฉtรฉrioration des plans et registres a dรฉsormais atteint un niveau difficilement rรฉversible.
โค La loi fonciรจre inadaptรฉe : Le cadre juridique foncier actuel ne rรฉpond pas aux besoins des paysans et aux exigences des grands investisseurs. En fait, le rรฉgime foncier et le droit de propriรฉtรฉ ne sontย pas assez sรฉcurisants, ce qui freine les investissements et lโamรฉlioration de la productivitรฉ agricole. Le fait de ne pas dรฉtenir un titre foncier est une barriรจre ร lโaccรจs au crรฉdit dans la mesure oรน les biens immobiliers constituent les principales garanties exigรฉes par la banque. Ainsi, les pauvres on difficilement accรจs au crรฉdit.
โค Le manque des terres ร exploiter : La croissance dรฉmographique ร Madagascar est de plus en plus รฉlevรฉe, ce qui implique plus des bouches ร nourrir et se traduit par la suite par un besoin dโaccroรฎtre la production. Cependant, les moyens de production paraissent, limitรฉs et insuffisants pour assurer la production nรฉcessaire pour subvenir aux besoins des paysans. En ce sens, des problรจmes relatifs au manque de parcelles conduisent certains agriculteurs ร se dรฉplacer afin de trouver des terres ร exploiter ou tenter de nouvelles occupations. Dโaprรจs lโenquรชte auprรจs des mรฉnages faisant par lโobservatoire rural de Morondava a constatรฉ que le foncier est problรฉmatique dans tout le pays et est considรฉrรฉ comme un grand facteur de blocage au dรฉveloppement. Ce qui note une augmentation du taux de mรฉnages sans terre dans les 3 sites concernรฉs (Befasy, Ampanihy et Ankilivalo), de 2 ร 9% . Le nombre de locataires de riziรจres a augmentรฉ de 60%, celui des fermiers de 66% et celui des mรฉtayers de 51%. Par ailleurs, 54% de plus ont cรฉdรฉ leurs riziรจres essentiellement pour le mรฉtayage ou le fermage. En ce qui concerne les autres cultures, une petite augmentation est enregistrรฉe au niveau des propriรฉtaires exploitants. Il est alors intรฉressant de voir comment les mรฉnages se sentent concernรฉs et ร quels types de problรจmes ils font face . Les chiffres montrent que 36% des mรฉnages dรฉclarent avoir des problรจmes fonciers. Une majoritรฉ se plaint de lโinsuffisance de terres cultivables : 22%. Ceux sont surtout les mรฉnages des sites pratiquant la riziculture : 21% ร Ampanihy et 31% ร Ankilivalo, car le chiffre pour Befasy est rรฉduit de moitiรฉ. Par ailleurs ร Ankilivalo, prรจs de 15% des mรฉnages se dรฉclarent sans terres. Pour le moment, la non possession de titre ne semble pas trop inquiรฉter les mรฉnages : 1,2% de dรฉclarant sur lโensemble. Lโinsuffisance des terres cultivables a relativement augmentรฉ : 5% de plus de dรฉclarants.
Les causes de la crise fonciรจre
Ces causes proviennent non seulement de la dรฉficience de lโactivitรฉ de lโadministration mais aussi des usagers.
– Les usagers semblent ignorer la loi :
Cette explication est contestable. Les lois qui rรฉgissent lโaccรจs ร la terre sont compliquรฉes, elles se cumulent depuis plusieurs dรฉcennies, sont partiellement mises ร jour et sont essentiellement rรฉdigรฉes en franรงais. Rares sont les citoyens qui peuvent avoir accรจs ร lโensemble de ces textes, en comprendre lโesprit et les procรฉdures.
– La procรฉdure dโimmatriculation fonciรจre est longue, complexe et coรปteuse :
Cette procรฉdure aboutissant ร lโimmatriculation individuelle des terres compte 24 รฉtapes et nรฉcessite lโintervention de nombreux corps de lโadministration. Le dossier remonte aux plus hauts niveaux de lโadministration. Le Prรฉsident du Faritany, le Ministre chargรฉ des Domaines et le Premier Ministre sont les seules autoritรฉs habilitรฉes pour approuver les actes dโattributions des terrains domaniaux : seules 8 personnes peuvent signer des titres attendus par un demi-million dโusagers . Ainsi sโexplique le coรปt moyen pour lโobtention dโun titre estimรฉ ร 3 000 000 Fmg et des dรฉlais parfois supรฉrieurs ร une quinzaine dโannรฉes. Cependant, la procรฉdure dโimmatriculation fonciรจre et lโinscription au livre consistent en une reconnaissance de droits rรฉalisรฉe directement de lโEtat vers le citoyen. Les services fonciers doivent sโassurer de la lรฉgitimitรฉ de la demande du requรฉrant et de lโeffectivitรฉ de la mise en valeur, ce qui nรฉcessite une sรฉrie de contrรดles minutieux et aboutit forcement ร une procรฉdure compliquรฉe et chรจre.
– Les services fonciers sont diminuas et saturรฉs :
En 10 ans, les circonscriptions domaniales et topographiques ont perdu un quart de leurs effectifs, le renouvellement des effectifs est prรฉoccupant. Les budgets de fonctionnement allouรฉs aux circonscriptions sont dรฉrisoires . Certaines doivent fonctionner avec moins de Ar 400 000 (200 US $) par an. Le matรฉriel nโest plus renouvelรฉ depuis plusieurs dรฉcennies.
– Une explication de fond : la centralisation du systรจme domanial et foncier :
Selon le principe de domanialitรฉ, lโEtat dispose de lโensemble des terres non immatriculรฉes ni cadastrรฉes et devrait les gรฉrer, sans ressources financiรจres et sans compรฉtences suffisantes. Ce principe tend ร ignorer les droits de jouissance prรฉcรฉdents et fait de lโรฉtat le propriรฉtaire unique, mais dรฉmuni, de la plus grande partie du territoire national. La reconnaissance de droits sur le domaine privรฉ national sโeffectue par le biais de 29 services dรฉconcentrรฉs, affaiblis et encombrรฉs, censรฉs service la demande de million de requรฉrants. Ce processus de reconnaissance des droits sur la terre, effectuรฉ directement de lโEtat vers le citoyen, le conduit est inรฉluctablement ร sa propre faillite. Les notaires sont rares et ne sont pas assermentรฉs en matiรจre fonciรจre, tandis que lโon ne compte pas plus de 25 cabinets de gรฉomรฉtries libres assermentรฉs.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
PARTIE I : ETAT DES LIEUX DU SECTEUR
CHAPITRE I : LES DIFFERENTES CONTRAINTES DU SECTEUR AGRICOLE
I- LES CONTRAINTES LIEES A LA PRODUCTION
I-1- Lโinsรฉcuritรฉ fonciรจre
I-1-1- Les paysages fonciers ร Madagascar
I-1-2- Les causes de la crise fonciรจre
I-2- Lโinsuffisance dโintrants agricoles
I-3- La non adoption des techniques amรฉliorรฉes et lโobscรจne de mรฉcanisations agricole
I-4- Le risque climatique
I-5- La faible accรจs au financement
II – LES CONTRAINTES LIEES A LA COMMERCIALISATION
II-1- Lโenclavement
II-1-1-Quelques constats sur le transport ร Madagascar
II-1-2-Causes de lโenclavement
II-1-3- Lโeffet de lโรฉloignement sur lโagriculture
II-2- Lโorientation vers lโautosubstance
II-3-Lโinsuffisance normes et qualitรฉs des produits
II-3-1- Le passage des cyclones
II-3-2-lโeffondrement de prix (cas de Vanille et de Cafรฉ)
II-3-3les conditions de production : le vieillissement des plantations
CHAPITRE II : LES AUTRES PROBLEMES QUI ONT UN LIEN IMPORTANT AU SECTEUR AGRICOLE
I- LES PROBLEMES LIES A LโEDUCATION
I-1-La scolarisation
I-1-1-Le problรจme de survie scolaire et abandon
I-1-2- Insuffisance dโรฉcoles et dโenseignants
I-2-Le coรปt de lโรฉducation non abordable pour les mรฉnages
I-3 – Le calendrier cultural
I-4 -Le Problรจme d’efficacitรฉ interne de renseignement
I-5 โ La faiblesse des dรฉpenses publiques en matiรจre dโรฉducation rurale
II- LA SITUATION SANITAIRE DU MONDE RURAL
II-1- La santรฉ familiale dans les zones rurales
II-1-1 -Le paludisme
II-1-2- Les IST et le SIDA
II-2- Les difficultรฉs d’accรจs aux services sanitaires
II-3- Difficultรฉ dโaccรจs ร lโรฉlectricitรฉ et ร lโeau potable
III-LA SECURITE RURALE
III-1- La sรฉcuritรฉ alimentaire
III- 1-1- Les disparitรฉs dans la consommation alimentaire
III-1-2- Faible taux de couverture en aliment de base
III-1-3- Malnutrition
III-2- Lโinsรฉcuritรฉ des biens
IV-BLOCAGE INFORMATIONNEL DANS LE MONDE RURAL
PARTIE II : ROLE DE LโETAT ET MESURES DโACOMPAGNEMENTS
CHAPITRE I : LA POLITIQUE FONCIERE
I- ORIENTATION ET AXES STRATEGIQUES DE LA POLITIQUE FONCIERE
I-1- Actions
I-2- Mesure dโaccompagnements
II-AMELIORATION ET DECENTRALISATION DE LA GESTION FONCIERE
II-1- Actions
II-2- Mesures dโaccompagnements
CHAPITRE II : LA POLITIQUE DE FINANCEMENT AGRICOLE
I- LES BESOINS DE FINANCEMENT AGRICOLE
II- LES INNOVATIONS DANS LES PRODUITS ET LES SERVICES
II-1 Innovation dans le domaine de lโacquis
II-2 Innovations qui sโรฉlargissent aux institutions financiรจres
II-3- Innovations dans le domaine de lโassurance
III- LA TECHNIQUE DโAPPROCHE FINANCIERE OU PAR FILIERE ADOPTEE PAR LES ACTEURS ET PAR LES INSTITUTIONS
CHAPITRE III : LA POLIQUE AGRICOLE
I- LANCEMENT DE LA REVOLUTION VERTE
I-1- Amรฉlioration de la productivitรฉ agricole
I-1-1-Lโadoption de la technique amรฉliorรฉ SRI
I 1-2 -Lโutilisations des intrants agricoles
I-2- Lโassurance de lโinfrastructure de production (amรฉnagement, rรฉhabilitation, entretien des rรฉseaux des hydro-agricoles)
II- LA DIVERSIFICATION DES ACTIVITES AGRICOLES
II-1 La politique filiรจre
II-1-1 La filiรจre cultures vivriรจres
II-1-2-Les filiรจres produites dโexportation (des potentialitรฉs pour les pays)
II-1-3 La filiรจre cultures industrielles
II-2 La crรฉation des centres de service agricole(CSA)
III- LA STIMULATION DES ACTIVITES ORIENTEES VERS LE MARCHE
PARIE III- ANALYSE DE LA SITUATION EXISTANTE
CHAPITRE I : LES ANALYSES DES IMPACTS DE LA POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT DU SECTEUR AGRICOLE
I- ACTION SUR LโACCES AUX INTRANTS AGRICOLES
II- LโAUGMENTATION DE LA PRODUCTIVITE
III- LโINVESTISSEMENT ROUTIER
IV- RESULTATS DE CES POLITIQUES ADOPTEES
V- QUELQUES CRITIQUES FACE A CES POLITIQUES
CHAPITRE II- PROPOSITION D4AMELIORATION
I- AMELIORATION DU SERVICE PUBLIC FONCIER
II- LโAMELIORATION DU FINANCEMENT AGRICOLE
II-1 Au niveau de lโinstitution
II-2- Au niveau de lโEtat
II-3- Au niveau des bailleurs de fonds
II-4- Au niveau des populations
CONCLUSION
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