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Une géomorphologie à deux types de dépôts
La région située à la confluence de l’Onilahy etde la Sakamena présente deux caractères de dépôts : les dépôts anciens et les dépôts actuels (Nansé, 1964).
Les dépôts anciens sont situés à 6 ou 8 m au dessous du lit actuel. Sur les bourrelets de berges, aux formes estompées, la stratification entrecroisée n’apparaît qu’en profondeur.
Les alluvions actuelles s’accumulent en bordure de la Sakamena, en contre-bas des dépôts de la terrasse moyenne. Elles n’ont subi qu’une très faible évolution pédologique : les sols beiges, profonds, limoneux, micacés correspondent à de véritables « baiboho ».
En cas de crues importantes (lors d’un cyclone par exemple), les argiles accumulées dans les dépressions peuvent être recouvertes de sablesC’est. ainsi que l’on peut observer des profils de sols caractérisés par des successions decouches de terres de composition granulométrique différente (sable, limon, argile).
La stratigraphie de la zone d’étude est aussi marquée par une série de Karoo complète (du Carbonifère au jurassique moyen). Elle comprend le groupe de la Sakoa, riche en charbon, celui de la Sakamena, surtout schisteux, et celui de l’Isalo, beaucoup plus épais.
Un climat semi-aride avec une irrégularité des précipitations
La zone d’étude est comprise entre les Isohyètes 60 mm et 700mm. Elle se situe dans la zone semi-aride de la région Sud-ouest selon la classification de Thornthwaite appliquée à Madagascar (Salomon et Hoerner, 1980).
Dans la zone d’étude, c’est le régime pluviométrique qui en réalité règle la végétation.
La pluviométrie annuelle moyenne est d’environ 679 mm. Cette quantité a tendance à s’accroître lors des passages cycloniques. Mais ce régime pluviométrique est aussi caractérisé par des saisons très contrastées et une forte irrégularité des précipitations.
Un réseau hydrique à caractère éphémère
La rivière Sakamena, un affluent du fleuve Onilahy, traverse la région. Ce dernier est situé au nord de la zone d’étude. Vers 1910, selon le Lieutenant Buhrer (Le Mahafaly), la Sakamena avait un écoulement permanent même dans sleannées les plus sèches. Actuellement, c’est une rivière à caractère temporaire, à écoulement souterrain. Des puits sont creusés chaque année dans son lit. L’alimentation ne eau du village de Mahazoarivo est tributaire de ces puits.
La rivière, durant les périodes de fortes pluies, peut sortir de son lit apportant ainsi sur les berges des masses énormes d’alluvions.
Des ruisseaux à caractère saisonnier ou « sakasaka » partent aussi des collines situés à l’est de la zone d’étude. Ces derniers débouchent dans le lac Andraikera en apportant sur son passage des colluvions.
Une végétation de climat sec à l’exception des zones marécageuses et de la forêt de type galerie
Les formations forestières, y compris le bush ou fourré épineux, constituent la végétation naturelle d’origine du Sud-ouest malgache, à quelqu es exceptions près comme les zones marécageuses et la forêt de type galerie. Cette dernière prend l’allure de formations ombrophiles à futaie dense et haute. Elle profite d e l’alluvionnement de la rivière Sakamena.
La végétation comporte beaucoup de genres et de familles de plantes endémiques de Madagascar.
Les déforestations successives, tant pour l’élevageque pour l’agriculture, ont introduit la savane qui reste plus ou moins arborée.
Les espèces forestières sont souvent xérophiles enraison du caractère semi-aride général du climat (Cf. Annexe 2).
Quatre (4) différents terroirs identifiés
Bien que la topographie soit plus ou moins plane, la situation par rapport à la rivière Sakamena et le lac Andraikera déterminent les caractéristiques du sol et par conséquent les différents terroirs. Ce sont, d’est en Ouest: une colline d’altitude d’environ 140 m d’origine gr éseuse à sol minéraux bruts d’érosion peu profond.
Les bas de pente formé de sols peu évolués d’érosion.
Le lac Andraikera à sol de type hydromorphe dans l equel se déversent toutes les eaux de ruissèlement provenant des collines.
Une plaine alluvionnaire, zone de débordement fréquent de la rivière Sakamena à sol peu évolués d’apport par alluvionnement.
Les sols de plaine alluviale se caractérisent par une faible structuration (peu de cohésion), porosité élevée (mais surtout texturalet) une alternance de dépôts de texture variée due à la force des crues.
La dénomination paysanne d’un sol se fait par la couleur et la texture. Trois principaux types de sol sont différenciés :
sol sablo-limoneux ou sableux en surface et limoneux en profondeur (Bariaho) (30% du territoire). Il est subdivisé en deux souszones (1 et 2).
sol limono-sableux (Hamoka) (50%) subdivisé en trois sous zones (1a ; 1b et 2) sol argileux (Mainty)1 (20%) subdivisé en trois sous zones (1 ; 2 et 3).
Les sous zones sont caractérisés par l’humidité :ous zone 1 Humidité sous zone 2 décroissante sous zone3 1a et 1b se différencient par le type de dépôt :1a= colluvionnement et 1b= alluvionnement.
Les systèmes de cultures sont différents suivants ces types de sol et leur position dans la toposéquence. Nous utiliserons ces dénominations pour caractériser les différents terroirs.
Systèmes agraires anciens du Sud- ouest caractérisés par l’élevage bovin, la cueillette et la chasse
Au XVIIème siècle, Flacourt (1661) disait que : « Au pays de Mahafalles, les habitants ne cultivent point la terre ». Les Mahafaly ne se nourrissaient que des produits de l’élevage, de la cueillette et de la chasse. Les cultures vivrières (manioc, maïs, patate douce) que les Portugais ont apporté dès le XVIe siècle étaient apparemmentarrivées plus tard.
Selon Hoerner J.M. (1979), les premiers habitants du Sud- Ouest vivaient, comme les Mikea d’aujourd’hui, de la chasse et cueillette. Il s ajoutaient quelques fois le tetika2. En tout cas, il s’agissait de semi-nomade, l’ensemble de le urs activités exigeant au moins des déplacements saisonniers.
L’autosubsistance y était de règle. La commercialisation des produits agricoles à quelques exceptions près se réduisait à un troc. L’essentiel des ressources alimentaires dérivaient des produits de l’élevage et de la cueillette.
Une agriculture de subsistance à courte période culturale et dominance de l’élevage durant la deuxième moitié du XIXème siècle :
Le peuplement de la zone aurait débuté vers la deuxième moitié du XIX siècle. La quasi-totalité des migrants provenaient du Sud (Androy) et du Fiherenana, et appartenaient à l’ethnie Tandroy3 et Mahafaly4. Il s’agissait d’une société lignagère (Cf. annexe3).
L’occupation primitive de l’espace intéressait les zones de parcours pour ces peuples de pasteurs et l’habitat à l’époque consistait en des campements itinérants abritant les transhumants (MPAEF ,1987).
Agro-éleveurs, c’est principalement en raison de la présence de nouvelles terres de pacage (« fatrambe5 ») pour les troupeaux qu’ils étaient installés dansla zone.
Les premiers agro-éleveurs qui se sont installés encréant des villages« toets’aomby6 », auraient commencé dès leur arrivée à pratiquer unepetite agriculture vivrière en défrichant de petites surfaces dans la forêt galerie.
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Table des matières
INTRODUCTION
1 – PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
11 – Une zone située dans la région Sud-ouest de Madagascar
12 – Une géomorphologie à deux types de dépôts
13 – Un climat semi-aride avec une irrégularité des précipitations
14 – Un réseau hydrique à caractère éphémère
15 – Une végétation de climat sec à l’exception des zones marécageuses et de la forêt de type galerie
16 – Quatre différents terroirs
2 –L’ECOSYSTEME ORIGINEL : zone dominée par une large vallée
3 – SERIES EVOLUTIVES DES GRANDS MODES D’EXPLOITATION DU MILIEU.
31- Un peuplement à deux origines
32 – Une mise en place des premiers systèmes agraires conditionnée par l’eau et le sol .
33 –L’élevage bovin, la cueillette et la chasse, caractéristiques des systèmes agraires anciens du Sud- ouest :
34 –Une agriculture de subsistance à courte période culturale et dominance de l’élevage durant la deuxième moitié du XIXème siècle :
35 -Un système agraire orienté vers la commercialisation au temps de la colonisation
36 – Système agraire à partir de 1960 (Indépendance de Madagascar) : début de la polyculture en culture manuelle et attelée
4 – SYSTEME AGRAIRE ACTUEL : Un système à polyculture avec élevage associé
41 – Les terroirs à l’état actuel
42 – Un système agraire caractérisé par la diversification des cultures et la place prépondérante de l’élevage
43 – Le régime foncier
44 – Des modes de faire valoir multiples
45 – Les différentes catégories d’exploitations et leur performance économique
451- Les critères
452- Douze (12) catégories identifiées
453 – Caractérisation de chaque catégorie
4531 – Les exploitations possédant des parcelles sur sols sableux (bariaho), limonosableux (hamoka) et argileux (mainty) :
4532 – Les exploitations à sols sablo-limoneux (Bariaho), et limono-sableux (Hamoka) :
4533 -Les exploitations possédant des parcelles sur sols sableux (bariaho):
46 – Les différentes catégories d’exploitations et le revenu total par actif et par personne de la famille
47 – Les limites du système agraire actuel
471 – Les limites de l’extension des surfaces cultivées
472 – Les limites de l’intensification des cultures
473 – Les limites de l’élevage
474 – Les dégâts des criquets
CONCLUSION
Bibliographie
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