Généralité et définition
Le terme investissement concerne le plus souvent le capital fixe : investir, c’est créer ou acquérir des biens de production ou d’équipement. En un sens plus large, investir c’est d’augmenter le stock des moyens de production et développer les infrastructures, l’acquisition de connaissances et la formation des hommes pour une entreprise ou un pays. L’investissement est alors l’acte qui permet d’accroître ou de renouveler tout type de capital, on prend donc en compte l’investissement immatériel. La comptabilité nationale définit la formation brute de capital fixe comme un agrégat qui permet de quantifier l’effort d’investissement des différents secteurs institutionnels. Au sein de cet agrégat, l’investissement immatériel est très faiblement pris en compte. D’après J.M. KEYNES(1936), l’investissement courant est l’addition à la valeur de l’équipement résultant de l’activité productrice de la période. L’effort d’investissement de la nation est mesuré par le taux d’investissement. L’investissement est un flux alors que le capital est un stock.
DETERMINANTS DE L’INVESTISSEMENT
1- Le coût relatif des facteurs : Selon la théorie néoclassique, l’entreprise envisagée comme producteur rationnel, n’investit que dans la mesure où elle escompte retirer un profit. Lorsqu’une entreprise, par exemple, acquiert un bien d’équipement, elle évalue la contribution de la machine au produit de l’entreprise (sa productivité marginale) relativement à son coût. Cela conduit aussi à comparer le prix relatif du capital par rapport à celui du travail. Pour un niveau de demande donné, si le taux de salaire diminue, le coût relatif du capital augmente et l’entrepreneur choisit une technique moins capitalistique. Inversement, une augmentation du coût relatif du travail modifie la combinaison productive en faveur du capital.
2- Les préférences inter temporelles : Selon I. Fisher (1930), la décision d’investir consiste à établir une préférence inter temporelle et donc à quantifier la valeur du temps (renoncement à une satisfaction immédiate pour une satisfaction future). La décision d’investir est assimilée à un arbitrage entre plusieurs projets (entre deux investissements, entre un investissement et un placement, entre un investissement et la distribution de dividendes). Le producteur choisit d’investir s’il peut obtenir avec un taux d’actualisation au moins égal au taux d’intérêt, c’est-à-dire une valeur actualisée nette positive. Plus le taux d’intérêt réel est élevé plus le producteur est sélectif dans ses projets.
3- Les contraintes de financement de l’investissement : La décision d’investir doit être mise en relation avec les modalités de financement. Le profit n’a pas qu’un rôle de motivation. Il fournit également à l’entreprise les moyens d’investir (autofinancement). Pour une petite entreprise qui n’a qu’un accès limité au financement externe, la capacité d’autofinancement reste un critère de la décision d’investissement. L’entreprise peut aussi financer l’investissement par emprunt. Le concept de profitabilité, utilisé en France par E. Malinvaud, confronte la rentabilité financière de l’entreprise et le taux d’intérêt réel. En période de taux d’intérêt réels faibles, dans la mesure où la rentabilité économique de du capital physique est supérieur au taux d’intérêt, l’entreprise peut faire jouer l’effet de levier pour améliorer sa rentabilité financière mais un retournement de cet effet entraîne une crise de l’endettement (accroissement des charges de la dette, remise en cause de la confiance des banques, risque de défaillance). Si l’entreprise a accès au marché financier, la capitalisation boursière est un élément de la décision d’investir. Si l’on considère que l’information des actionnaires est parfaite et que les marchés financiers sont efficients, le choix de l’investissement est lié à la rentabilité escompté par le marché. L’asymétrie d’information entre actionnaires et dirigeants peut modifier la structure de financement et cela renvoie à la nature des incitations à l’efficience des dirigeants de l’entreprise.
Entreprises d’investissements directs
Le FMI12 définit une entreprise d’investissement direct comme « une entité soumise au contrôle ou à l’influence importante d’un investisseur direct. Dans certains cas, une unité unique peut être, simultanément, un investisseur direct, une entreprise d’investissement direct et une entreprise sœur dans ses relations avec d’autres entreprises ». Pour lui, une institution sans but lucratif ne peut être une entreprise d’investissement direct, car sa raison d’être n’est pas de rapatrier des gains à son investisseur. Cependant, une institution sans but lucratif peut être un investisseur direct dans une entité à but lucratif. D’après l’OCDE13, « une entreprise d’investissement direct est toujours une société, catégorie statistique qui comprend les succursales, les unités résidentes fictives, les fiducies, les autres quasi-sociétés et les fonds de placement, ainsi que les entités constituées en sociétés. Du fait qu’une entreprise d’investissement direct est toujours la propriété d’une autre entité, les ménages ou les administrations publiques peuvent être des investisseurs directs, mais ne peuvent être des entreprises d’investissement direct. Une société publique peut aussi, dans certains cas, être une entreprise d’investissement direct. ».
CADRE THÉORIQUE DES DÉTERMINANTS D’IDE
Différents efforts de recherches théoriques et empiriques sont pris en considération grâce à la complexité des phénomènes économiques en justifiant par des hypothèses et des modèles explicatifs. ROMALAHY M. I. Zefania et RAJAMARISON Laza(2008) ont mis en évidence dans leur ouvrage que la construction d’un cadre unique des déterminants d’IDE n’ait pas pu s’effectuer jusqu’aujourd’hui dû à la complexité de décision d’investissement. Dans le cadre de leur étude, ils ont recouru à déterminer tout d’abord les variables explicatives de l’investissement privé afin de tirer conclusion sur les déterminants d’IDE. HELPMAN(2006) a rassemblé une nouvelle génération de travaux théoriques pour mieux comprendre le phénomène des IDE, avec la prise en compte du choix d’organisation des FMN et les caractéristiques des secteurs et des contrats utilisées. D’après DUNNING(1993), la décision d’investissement des FMN est en fonction des coûts, des facteurs du marché, de la compétitivité, de la concurrence et du climat d’investissement selon les analyses sur leur motivation et leur comportement. Il est le premier à expliquer les facteurs explicatifs d’IDE dans son analyse à partir d’un cadre théorique appelé le paradigme d’OLI : l’Organisation, la Localisation et l’Internationalisation. WILHEMS et WITTER(1998) annoncent dans « le concept d’adaptation institutionnelle à l’IDE » la relation entre les IDE et l’adaptabilité des flux au climat d’investissement dans les pays récepteurs. D’après leur analyse, ces deux auteurs considèrent ce climat d’investissement dans les pays récepteurs comme le déterminant d’IDE.
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I : THÉORIES SUR LES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS ET SUR LEURS DETERMINANTS
CHAPITRE 1 : L’INVESTISSEMENT
I- GENERALITE ET FONCTION DE L’INVESTISSEMENT
1- Généralité et définition
2- La fonction d’investissement au niveau macroéconomique
II- DETERMINANTS DE L’INVESTISSEMENT
1- Le coût relatif des facteurs
2- Les préférences inter temporelles
3- Les contraintes de financement de l’investissement
CHAPITRE 2 :L’INVESTISSEMENT DIRECT ETRANGER
I- DÉFINITION D’IDE ET SES CARACTERISTIQUES
1- Définition selon les différentes organisations internationales
2- Définition selon les différents auteurs
3- Autres définitions autour d’IDE
a- Investisseur direct
b- Entreprises d’investissements directs
4- Distinction entre IDE et IPF
5- Typologie
a- Forme
b- Logique
c- Instruments financiers
II- CADRE THÉORIQUE DES DÉTERMINANTS D’IDE
III- DÉTERMINANTS D’IDE D’APRÈS LA LITTÉRATURE EMPIRIQUE
1- Les « pull factors »et « push factors »
2- L’ouverture de l’économie
3- Paradigme OLI
4- Paradigme ESP
5- Autres facteurs
PARTIE II : LES DETERMINANTS DES IDE A MADAGASCAR
CHAPITRE 1 : POLITIQUE D’INVESTISSEMENT : CAS DE MADAGASCAR
I- ETAT DES LIEUX
1- Agriculture
2- Mines
3- Textiles
4- Tourismes
5- Infrastructure
6- Développement de l’entreprenariat
7- Promotion des investissements
II- CADRE JURIDIQUE DE L’INVESTISSEMENT À MADAGASCAR
1- Cadre juridique spécifique aux IDE
a- Établissement d’IDE
b- Traitement et protection des IDE
2- Accès au foncier
a- Régime général
b- Acquisition de la propriété par les étrangers
3- Environnement
4- Gouvernance économique
a- Concurrence
b- Lutte contre la corruption
CHAPITRE II : ANALYSE DES DETERMINANTS D’IDE
I- ANALYSE DESCRIPTIVE
1- Relation entre le flux entrant net d’IDE au temps t et au temps t-1
2- Relation entre le flux entrant net d’IDE et le solde commercial
3- Relation entre le flux entrant net d’IDE et exportation
4- Relation entre le flux entrant net d’IDE et épargne
II- ANALYSE ET MODELE ECONOMETRIQUE
1- Spécification du modèle
2- Test de stationnarité des variables
3- Estimation du modèle
a- Modèle 1
b- Modèle 2
c- Modèle 3
d- Modèle 4
CONCLUSION
TABLES DES GRAPHIQUES ET DES TABLEAUX
ANNEXES
LEXIQUE
BIBLIOGRAPHIE
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