Les déterminants des investissements directs étrangers

La théorie de l’imperfection du marché

Un marché imparfait est « un marché dans lequel il existe un déséquilibre entre les entreprises qui possèdent les ressources adéquates, développées ou acquises. Celles qui en sont dépourvues »6. Mais comment l’imperfection du marché peut être à l’ origine des IDE ? L’idée est la suivante ; Une entreprise qui veut s’installer à l’étranger est souvent confrontée à plusieurs contraintes qui sont a l’origine d’un désavantage et d’une faiblesse par rapport aux concurrents locaux7, parmi ces contrainte on peut citer : les coûts d’opérer à distance qui engendrent des frais de voyage et de communication, la méconnaissance des lois, des coutumes et de la langue, un désavantage foncier….etc. Pour pouvoir surpasser toutes ces contraintes et rivaliser avec les concurrents locaux, la firme doit avoir des avantages spécifiques ou monopolistiques qui vont constituer un contrepoids de la méconnaissance des conditions de production à l’étranger8. Cette idée était développé par Hymmer en 1960, qui était « le premier a énoncer le paradoxe suivant : comment une firme qui s’implante a l’étranger et subit de ce fait des coût de délocalisation de sa production peut rester compétitive face aux entreprises locales, qui est au contraire, produisent sur leur propre marché, ont une meilleure connaissance de l’environnement économique local et ont la faveur de leur gouvernement ? La réponse est qu’une firme s’implante à l’étranger pour exploiter « des avantages spécifiques » qui peuvent être de plusieurs ordres :technologies , ressources en capitaux, économies d’échelles, différenciation des produits, ressources managériales ou toute autre facteur qui procure un avantage à la firme étrangère par rapport à la firme locale sur un marché national donné. Ce sont des avantages possédés par l’entreprises étrangère sur les firmes locales qui leur permettent de les concurrencer sur leur territoires nationaux, de s’imposer sur leurs marchés et de surmonter les coûts d’implantation à l’étranger »9.

La théorie éclectique du Duning

La théorie éclectique essaie d’intégrer la théorie du commerce internationale et celle de la localisation des activités économique. Afin de pouvoir donner une explication aux activités à l’étranger des entreprises, Dunning 11 précise que trois conditions sont à considérer pour que la firme fasse des investissements à l’étranger. Ces conditions sont : les avantages de possession « Ownershipsadavanatges », les avantages de localisation « Location advantages » et les avantages d’internationalisation « Internalisation advantages ». Dunning groupe ainsi la plupart des théories sur les IDE en ce qu’il appelle la théorie « OLI ». Les avantages de possession peuvent être un produit, ou un processus de production que les autres firmes n’en ont pas accès. Ils peuvent aussi être des éléments dont la firme a la possession et qu’elle gagnerait à les exploiter à l’étranger. Des nouvelles technologies, des informations exclusives, des expériences managériales, en sont l’illustration et l’exemple de ces avantages. Les « ownershipadvantages » confèrent des positions de forces sur le marché vis à vis de la demande mais aussi de la concurrence interne. Ils donnent à la firme une marge de manoeuvre importante sur le marché extérieur lui permettant de surmonter les coûts d’installation et de localisation, d’écraser la concurrence interne (si elle est existante) et de se comporter en leader.

Bien entendu, ces avantages sont spécifiques à la firme et sont reliés directement à ses caractéristiques technologiques et managériales. Les avantages de localisation n’incluent pas seulement les dotations en ressources naturelles, mais aussi les facteurs économiques et sociaux tel que la taille du marché, les infrastructures, le degré de développement, la culture, les réglementations, les institutions politiques et environnementales et le système politique en général (stabilité, démocratie, degré de corruption…) Les avantages d’internalisation : selon cette théorie, une firme ayant un avantage dans le processus de production ou dans la propriété du produit, aurait éventuellement intérêt à s’installer dans le pays hôte qu’à exporter. Bien évidemment, elle peut procéder par franchise ou vente de licence de production à une entreprise locale, mais dans ce cas elle ne pourra pas maîtriser le marché ni l’exploiter directement. L‘un des attraits de l‘explication éclectique de Dunning est qu‘elle permet de montrer que c‘est la présence ou l‘absence d‘un ou plusieurs de ces avantages qui va déterminer la modalité d‘expansion de l‘entreprise à l‘étranger. Pour simplifier.seuls trois modes principaux d‘implantation sont envisagés ici :

Déterminants économiques

Bien que les IDE occupent une place de plus en plus grande dans les économies d’accueil ces dernières années, il n’existe aucun cadre théorique unifié permettant de comprendre leurs déterminants. La taille du marché et le niveau du PIB (Produit Intérieur Brut) par tête du pays d’accueil sont les facteurs explicatifs les plus importants et les plus répandus des déterminants des IDE. Ils sont considérés comme indicateurs du pouvoir d’achat moyen du marché et du niveau de productivité de la main-d’oeuvre disponible17. Les dotations en facteurs de production jouent sur les coûts de production. Les différences des ressources naturelles, dotations factorielles et coûts et qualification de la main- d’oeuvre sont des éléments pris en compte dans le choix d’implantation des FMN. Les dotations factorielles comptent significativement pour les IDE verticaux au niveau de certains secteurs, comme les industries mécaniques et électroniques, ce qui permet aux pays en développement d’intégrer les chaînes de production globales. Une autre dimension concerne la stabilité macroéconomique, qui a un impact décisif sur la localisation des FMN. La stabilité macroéconomique reflète un environnement favorable aux affaires, limitant les risques et augmentant la rentabilité des investissements. Elle touche également d’autres caractéristiques économiques : l’inflation, la dette et la réduction des déficits. La dégradation de ces facteurs peut influer négativement sur la décision de localisation des FMN qui restent vigilantes quant aux conditions d’incertitude sur la valeur des actifs ou sur la fiscalité future18.

l’ouverture commerciale, il est difficile d’en établir une relation directe avec l’IDE19. Elle agit de façon ambiguë sur les décisions d’implantation. D’une part, lorsque le commerce et les investissements directs sont substituables pour alimenter le marché étranger, ainsi le fait d’avoir des protections douanières plus élevées stimulera les entrées d’IDE. D’autre part, les protections douanières constituent un obstacle pour les IDE. D’autres travaux expliquent les flux d’IDE en considérant le rôle du capital humain. Le faible coût du travail, recherché pour minimiser les coûts de production, donne un «avantage comparatif» aux pays en développement (PED)2. Il est à noter que d’autres facteurs de nature historique et culturelle comme la langue ou les anciennes colonies notamment, semblent important dans les décisions de localisation des firmes. Lim20 récapitule les arguments avancés dans les études portant sur les déterminants d’IDE, et dresse une liste de facteurs affectant leur installation. L’auteur propose une série de déterminants. Globalement, la taille du marché, la qualité des infrastructures, la stabilité économique et politique et les zones franches sont importantes pour l’attractivité des IDE. Dans le tableau suivant, nous présenterons le degré d’influence des variables proposées par l’auteur.

En outre, Benassy-Quéré et al21, affirment que les stratégies de change jouent un rôle important au regard du risque de change, qui ne peut pas être couvert pour les investissements à long terme. Le régime de change n’est pas neutre pour l’IDE, puisque la compétitivité, la volatilité et le comportement relatif des taux de change contribuent à expliquer les stratégies d’implantation des FMN. Ces politiques de change mettent en cause à la fois le niveau du taux de change réel (c’est-à-dire la compétitivité du pays et le pouvoir d’achat international de sa monnaie) et le risque associé au taux de change nominal (c’est-àdire la volatilité du taux de change). Les deux déterminent la décision d’investissement. Ainsi, Benassy-Quéré et al. affirment que «pour attirer les IDE, les PSEM22 doivent opérer un arbitrage entre : (1) l’incertitude de leurs taux de change par rapport à l’euro, (2) l’appréciation de leurs taux de change réels par rapport à l’euro, et (3) la différenciation de leurs stratégies de change par rapport à celles des PECO23… si les PSEM devaient choisir de stabiliser leurs monnaies par rapport à l’euro, les entrées d’IDE en provenance de la zone euro augmenteraient, mais la convergence avec les PECO pour attirer l’IDE se renforcerait»24. Les facteurs déterminants des IDE révélés dans la littérature expliquent le choix des firmes selon les conditions macro-économiques et les politiques d’incitation et de facilitation, opérées plus au niveau micro-économique, des pays d’accueil. Selon le lien qu’ils entretiennent avec l’action publique, en vue d’attirer les IDE, ces facteurs explicatifs agissent sur la décision d’implantation des FMN, en fonction des stratégies suivies. Enfin, après analyse des études des différents déterminants économiques dans la littérature, il est intéressant de voir les déterminants institutionnels, ainsi que l’incidence de la qualité des institutions dans la mise en oeuvre de ce dispositif.

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Table des matières

Introduction Générale
Chapitre 01 : Approches théoriques des IDE et FMN
Section 01 : Les IDE, définition et concepts théoriques
1- Les différentes définitions données aux IDE
1-1- Définition selon par la CNUCED et l’OMC
1-2- Définition Selon l’OCDE
1-3- Selon les experts du FMI
2- Les formes des IDE
2-1- La succursale
2-2- Le partenariat
2-3- La filiale
2-4- La joint-venture
2-5- Accord ou cession de licence
2-6- La franchise
2-7- La sous-traitance
3- Les structures des IDE
3-1- Structure horizontale (tourné vers le marché local)
3-2- Structure verticale (tourné vars les exportations
4- Les enjeux de l’IDE
Section 02 : les fondements théoriques des IDE
1- La théorie de l’imperfection du marché
2- La théorie d’optimisation de cycle de vie de produit
2-1- Lancement
2-2- croissance
2-3- Maturité
2-4- déclin
3- La théorie éclectique du Duning
Section 03 : les déterminants des investissements directs étrangers
1- Déterminants économiques
2- Déterminants institutionnels
Chapitre 02 : l’attractivité ; concepts et théories
Section 01 : Généralités sur l’attractivité
1.1. Définition de l’attractivité
1.2. Les différents niveaux de l’attractivité
1.2.1. L’approche « macro » par les indicateurs globaux
1.2.2. L’approche « méso » par effet d’agglomération ou clusters
1.2.3. L’approche en termes d’image
1.2.4. L’approche « micro » par la comparaison de la rentabilité selon les sites
1.2.5. L’approche par le processus de décision
1.3. Mesure de l’attractivité
1.3.1. L’indice de la banque mondiale
1.3.2. Les indicateurs élaborés par la CNUCED
1.3.2.1. L’indicateur de performance en termes d’investissements entrants (IPIE
1.3.2.2. L’indicateur de potentiel d’attractivité en termes d’investissement entrant (IPAIE
1.4. La compétitivité territoriale
1.4.1. Définition de compétitivité
1.4.2. Définition de la compétitivité territoriale
1.4.3. Les dimension de la compétitivité territoriale
Section 02 : les institutions ; Aspects théoriques
2-1- définition donnée aux institutions
2-1-1- définition donnée par north
2.1.2. Définition donnée par (Meisel et Ould Aoudia)
2.1.3. Définition donnée par C. Ménard
2.2. L’environnement institutionnel pris au sens des règles de jeu
2.3. Distinction entre l’environnement institutionnel et arrangement institutionnel
2.4. La qualité des institutions
2.4.1. Evaluation de la gouvernance
2.4.2. Droits de propriété
2.4.3. Le contrôle du pouvoir exécutif
Section 02 : la politique d’attractivité
1- Le changement dans la réglementation nationale
2- L’importance des accords
3- De la politique passive à la politique active
3-1- La politique d’attractivité passive
3.2- La politique d’attractivité active
Chapitre 03 : l’investissement direct étranger en Algérie
Section 01 : Le cadre institutionnel des investissements en Algérie
1.1. Le cadre réglementaire de protection de l’investissement direct étranger
1.2. Le développement du programme de privatisation
1.3. Le cadre juridique de l’investissement direct étranger
1.4. Le climat de l’investissement
1.4.1. Les réformes de l’administration
1.4.2. Les réformes institutionnelles
1.5. Le développement des infrastructures
Section 2 : Les tendances des investissements directs étrangers en Algérie
2.1. Evolution des investissements directs étrangers en Algérie
2.1.1. Evolution des investissements directs étrangers avant les réformes structurelles
2.1.2. Evolution des investissements directs étrangers après les réformes structurelles
2.2. Répartition sectorielle et mode d’implantation des firmes étrangères
Section 03 : analyse de l’attractivité des IDE en Algérie
1.1. Les facteurs d’attractivité en Algérie
1.1.1. Des atouts particuliers
1.1.2. Une stabilité économique
1.1.3. Des politiques de développement et stratégies sectorielles ambitieuses
1.1.4. Une large ouverture à l’international
1.1.5. Des infrastructures solides, fonctionnelles, modernes et aux normes internationales
1.1.6. Une main d’oeuvre qualifiée, jeune et compétitive
1.1.7. Des coûts des facteurs de production compétitifs
1.1.8. Des mesures d’encouragement à l’investissement
1.1.9. Des aides en matière de financement à travers les banques publiques
1.1.10. Une intensification des accords de protection et d’arbitrage international
1.2. Les obstacles à l’investissement en Algérie
1.2.1. Les lenteurs bureaucratiques et administratives
1.2.2. La faiblesse du secteur bancaire (comparaison avec les pays voisins
1.2.3. Un système foncier complexe
1.2.4. Pressions fiscales
1.2.5. Inadaptation du système judicaire
Conclusion Générale

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