Les urgences pédiatriques constituent l’ensemble d’états morbides menaçant la vie de l’enfant dans une échéance plus ou moins brève, nécessitant une prise en charge rapide et adéquate [12]. Chaque année, des millions d’enfants meurent, le plus souvent de maladies qui pouvaient être évitées ou traitées. Pour pallier à cette situation, le monde a réalisé des progrès considérables dans la réduction de la mortalité infantile au cours de ces dernières années. À l’échelle mondiale, le taux de mortalité des moins de cinq ans est passé de 93 décès pour 1000 naissances vivantes en 1990 à 41 en 2016 et 38 en 2019. Cela équivaut à 01 enfant sur 11 qui meurt avant d’atteindre l’âge de 05 ans en 1990 contre 01 enfant sur 27 en 2019 [31]. Ce progrès remarquable en amélioration de survie d’enfants depuis 2000 a sauvé la vie de 50millions d’enfants de moins de 05 ans dans le monde. En France entre 1901 et 1909 le taux de mortalité infantile s’élevait à 143 pour mille naissances, en 1965 c’était à 21,9 et depuis 2005, ce taux fluctue autour de 3,7 ‰. [41] Si à l’échelle mondiale, les progrès se sont accélérés en matière de réduction du taux de mortalité chez les enfants de moins de 05 ans, il existe une différence entre la mortalité des enfants de moins de 05 ans entre les régions et les pays. L’Inde, le Nigéria, la République démocratique du Congo, le Pakistan et la Chine comptent le plus grand nombre de décès chez les enfants âgés de 5 à 9 ans. L’Afrique subsaharienne reste la région où le taux de mortalité des moins de 05 ans est le plus élevé du monde avec 01 enfant sur 13 qui meurt avant son cinquième anniversaire soit 20 ans de moins que la moyenne mondiale qui a atteint un taux de 1 sur 13 en 1999. [31]. Au Congo, surtout les urgences médicales pédiatriques représentent 18,54% des admissions. Les principaux groupes étiologiques sont dominés par des maladies infectieuses et parasitaires (principalement le paludisme), ainsi que les maladies de l’appareil respiratoire et digestif [7] Au Centre national hospitalier de Cotonou (Bénin), et sur 2818 cas d’hospitalisations, 60% l’ont été dans une situation d’urgence. [6] Au Centre hospitalier de Libreville (Gabon), les urgences pédiatriques représentent 27% des admissions du service avec un taux de mortalité globale de 9% [27] Au Mali, les principales étiologies mentionnées par TRAORE A. sont : le paludisme grave et compliqué (33,7%), la déshydratation sévère par gastro-entérite (18,4%), suivi des pneumopathies, des infections néonatales, et de la méningite. La mortalité aux urgences pédiatriques est due à plusieurs facteurs les plus souvent intriqués, la précarité économique des populations, le recours tardif aux soins et une prise en charge inadéquate dans les centres médicaux pré- hospitaliers. [11]. La maitrise de ces facteurs constitue un atout majeur pour atteindre des objectifs de développement durable ODD numéro 3 « a pour objectif d’assurer une bonne santé et bien-être de l’ensemble de la population ». [25]. Au Sénégal en 2002 NDIAYE et al avait enregistré au cours de son étude un taux de mortalité de 26,10% chez les enfants de 0 à 15 ans, en 2015 THIONGANE et al. avait noté un taux de 17,5 % [30, 42]. Selon l’EDS 2020 : Globalement, le risque de mortalité infanto-juvénile, c’est-à dire le risque de décès avant l’âge de cinq ans, est de 37 ‰. [3] L’objectif du gouvernement du Sénégal est de ramener cette mortalité infanto-juvénile à 20 pour 1000 naissances vivantes selon ODD 3.2.1. [25] d’ici 2030. La réduction du taux de mortalité passe par la construction des infrastructures, l’acquisition des matériels nécessaires pour la prise en charge adéquate des urgences et la formation continue de personnel [32, 34]. Le cas du service des urgences de l’HEAR rendu fonctionnel en 2019, dont l’identification des déterminants de la morbi-mortalité après la construction s’avère donc indispensable.
Cadre d’étude
Présentation de l’hôpital
Notre étude s’est déroulée au Centre Hospitalier National d’Enfants Albert Royer (C.H.N.E.A.R) de Dakar. Il s’agit d’un centre de référence national pédiatrique de niveau III. Il se situe dans l’enceinte du Centre Hospitalier Universitaire de Fann de Dakar avec une capacité de 170 lits.
Les services
Le CHNEAR est constitué des services suivants :
• Les services d’hospitalisation répartis dans cinq pavillons :
• Le pavillon de pneumologie et de soins continus (pavillon K)
• Le pavillon N ou service de Néonatologie et Réanimation reçoit les enfants de 0 à 2 mois et tous les enfants de 0 à 15 ans cas nécessitant une réanimation.
• Le pavillon M qui reçoit les enfants âgés de 2 mois à 3 ans et dispose d’un Centre de Récupération d’Éducation Nutritionnelle (CREN).
• Le pavillon O reçoit les enfants âgés de 3 ans à 15 ans.
• Le pavillon de chirurgie pédiatrique.
• Le service d’accueil et d’urgences (SAU)
Il comprend deux pôles d’activité :
• Les urgences et l’hospitalisation de courte durée
• La consultation externe et le suivi ambulatoire
• Les services de consultation spécialisée et suivi ambulatoire
• Dermatologie
• Ophtalmologie
• ORL
• L’unité de suivi ambulatoire des enfants drépanocytaires (USAD)
• Chirurgie dentaire
Le CHNEAR est doté des services techniques suivants :
• Un laboratoire polyvalent
• Un service d’imagerie médicale
• Une pharmacie : entrepôt et gestion de stock des médicaments et des consommables
Présentation du site de l’étude
• L’étude et le recrutement des patients se sont déroulés au Service d’Accueil des Urgences (SAU) du CHNEAR.
• Fonctionnement :
Le SAU comprend deux pôles d’activité :
• Le pôle chaud :
Comprend les urgences et l’hospitalisation de courte durée où a lieu l’essentiel des activités : Accueil, orientation, tri, consultation d’urgence, déchoquage, hospitalisation de courte durée.
• Le pôle froid :
Consultation de malades non urgents et le suivi ambulatoire Visite de contrôle Formation et encadrement des étudiants en 7éme année de médecine
• La configuration
Le service comprend :
• Des box de consultation urgente et non urgente, 14 box en tout.
• Un poste de tri infirmier
• Un box de déchoquage des malades en détresse vitale
• Une salle d’hospitalisation de courte durée de 8 lits
• Deux cabines d’hospitalisation de longue durée
• Une salle d’aérosolthérapie
• Une pharmacie
• Une caisse et un guichet facturation
• Deux salles d’attente
• Le personnel médical
Il est composé de professeurs, de maitres de conférences, d’assistants, de pédiatres, d’urgentistes, d’ophtalmologues, de neurologues pédiatres, de chirurgiens-dentistes, de radiologues, de biologistes, de pharmaciens, d’internes et d’étudiants du D.E.S de pédiatrie. Les médecins spécialistes viennent au service à la demande. Le CNHEAR est un centre hospitalo-universitaire de pédiatrie. Ainsi, professeurs et assistants veillent à la formation pratique des médecins en spécialisation et à l’encadrement des étudiants en médecine et autres apprenants.
C’est dans ce programme qu’il faut inscrire les différentes activités pédagogiques telles que les séances de présentation de malades, d’enseignements postuniversitaires, les thèses et les mémoires…
• Le personnel paramédical et technique
Il est composé d’infirmiers d’État, d’infirmiers brevetés, d’agents sanitaires, d’aides infirmiers, de garçons de salle et de techniciens de radiologie sur appel pour les radiographies au lit du malade ainsi que de médecins radiologues de garde.
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Table des matières
INTRODUCTION
CADRE D’ETUDE ET METHODOLOGIE
I.1. Cadre d’étude
I.1.1 Présentation de l’hôpital
I.1.2 Les services
I.1.3. Présentation du site de l’étude
I-2 Méthodologie
I-2.1Type, durée et période d’étude
I-2.2 Population d’étude
I-2.3 Recueil des données
I-2.4 Analyse des données
RESULTATS
2-1 Résultats descriptifs
A. Données d’hospitalisation
1.1. Morbidité des patients en situation d’urgence
1.1.1. La fréquence
1.1.2. Répartition des patients selon l’urgence
1.1.3. Répartition des patients selon l’âge
1.1.4. Répartition des patients selon le sexe
1.1.5. Répartition des patients selon leur de provenance
1.1.6. Répartition des patients selon le statut vital du père
1.1.7. Répartition des patients selon le statut vital de la mère
1.1.8. Répartition des patients selon le niveau socio-économique de la famille
1.1.9. Répartition des patients selon la consultation directe ou référée
1.1.10. Répartition des patients selon la structure de référence
1.1.11. Répartition des patients selon le motif de référence
1.1.14. Répartition des patients selon la prise en charge avant la référence
1.1.16. Répartition des patients selon le type de soin reçu avant la référence
1.1.17. Répartition des patients selon le type de transport
1.1.18. Répartition des patients selon les raisons du choix d’HEAR La plupart des patients (30,5%) était amenée directement à l’HEAR à cause de meilleurs soins supposés, 26% parce qu’ils avaient senti l’urgence, 17,6% : pas assez de moyens matériels et techniques pour leur prise en charge
1.1.22. Répartition des patients selon l’évolution de traitement
1 .1.23. Répartition des décédés selon la durée d’hospitalisation
2.2. Résultats analytiques
2.2.1. Répartition des décès selon leur sexe
2.2.2 Répartition de décès selon l’âge
2.2.3. Répartition de décès selon disponibilité de médicament à l’admission au SAU HEAR
2.2.4. Répartition de décès selon niveau socio-économique des familles
2.2.5. Répartition de décès selon le type de transport utilisé
2.2.6. Répartition de décès selon la prise en charge avant le transfert
2.2.7. Répartition de décès selon le mode de transfert
DISCUSSION
1. Morbidité
1.1. Caractéristiques sociodémographiques
1.3. Principales causes de morbidité
II. Mortalité
2.1. Caractéristiques sociodémographiques
a)Le sexe
b)L’âge
c)Disponibilité des médicaments au SAU
d)Niveau socio-économique
e)Mode d’hospitalisation
f)Durée d’hospitalisation
g)Causes principales de décès
CONCLUSION