Les dermatoses inflammatoires
Introduction
Les dermatoses infantiles en milieu hospitalier La pathologie dermatologique fait partie des problèmes les plus fréquents dans la population pédiatrique [1]. Certaines affections sont aigues et transitoires et exigent une ou quelques consultations dermatologiques, alors que d’autres affections sont chroniques et récurrentes et nécessitent un suivi plus rigoureux, voir même une ou plusieurs hospitalisations.
En effet, 20 à 30 % des nourrissons et des enfants vus aux services pédiatriques présentent des problèmes cutanés. Quant aux départements de dermatologie, les dermatoses infantiles, selon deux études faites en Espagne et à Singapore, représentent respectivement 12,1 et 12,4 % des consultations [1,2].
Plusieurs séries des motifs de consultation pédiatrique en dermatologie sont publiées, par contre les motifs d’hospitalisation en dermatologie pédiatrique restent mal connus. Selon notre recherche bibliographique, nous n’avons pas trouvé d’étude concernant des séries d’hospitalisation en dermatologie pédiatrique, d’où l’idée de ce travail. Les objectifs fixés sont :
Déceler le profil épidémiologique des dermatoses infantiles en hospitalisation,
Présenter leurs différents aspects cliniques,
Soulever les problèmes diagnostiques,
Enumérer les principaux schémas thérapeutiques et les profils évolutifs des principales
dermatoses infantiles.
Patients et Méthode
Les dermatoses infantiles en milieu hospitalier
Type de l’étude :
Il s’agit d’une étude rétrospective, portant sur les dossiers des enfants hospitalisés au service de dermatologie vénérologie, CHU Mohamed VI de Marrakech.
Patients :
Il s’git de tous les nouveaux hospitalisés, âgés de 16 ans ou moins, entre le 1er Janvier 2002 et le 31 Décembre 2008.
Résultats
Les dermatoses infantiles en milieu hospitalier
Au cours de notre étude, ont été inclus conformément aux critères d’inclusion et d’exclusion 98 dossiers. Parmi les 1237 patients hospitalisés durant cette période, on compte 98 enfants de 16 ans et moins. Pour ceux hospitalisés plusieurs fois, l’âge retenu est celui de la 1ère hospitalisation et le patient est toujours considéré étant le même cas s’il s’agit du même motif d’hospitalisation. Parmi les 98 enfants, trois patients étaient hospitalisés à trois reprises, six patients à trois reprises et trois patients à quatre, cinq et six reprises.
Les dermatoses infantiles en milieu hospitalier
Le syndrome de Lyell staphylococcique :
C’était le cas d’un nourrisson de 18 mois. L’éruption cutanée débutait 15 jours avant l’admission avec fièvre à 38°C et une agitation. L’atteinte cutanée était à type d’érythème morbiliforme avec un décollement cutané superficiel au niveau du tronc et racines des membres.
Les muqueuses étaient respectées. Le diagnostic était retenu cliniquement.
L’érythème scarlatiniforme bactérien :
Survenu chez un enfant de 9 ans au décours d’une angine non traitée. A côté de l’érythème scarlatiniforme généralisé épargnant les paumes et les plantes, le patient présentait une fièvre à 39°C, un prurit peu intense et des arthralgies d’allure inflammatoires. Le diagnostic était retenu cliniquement.
Les infections virales :
Le zona :
Il s’agissait d’une atteinte en dermatome thoracique chez un enfant de 16 ans. Les lésions étaient surinfectées. L’état général était conservé.
Herpes :
L’atteinte était généralisée à tous les téguments et aux muqueuses, avec des lésions de nécrose et de surinfection et des pics fébriles à 39-40°c. C’était le cas d’un enfant de 10 ans qui présentait un terrain d’atopie, réalisant un tableau de Kaposi-Juliesberg.
Syndrome papulo-purpurique :
Chez un enfant de 15 ans présentant brutalement un prurit intense avec fièvre. Les lésions étaient à types de placards inflammatoires infiltrés, parsemés d’éléments bulleux et papulo-purpuriques localisés au niveau des membres.
Erythème polymorphe post herpétique :
La clinique était à type de lésions en cocardes avec des éléments bulleux, épargnant le cuir chevelu, les paumes et les plantes. Une notion d’herpès labial était rapportée. Le diagnostic était retenu devant les données anamnestiques et l’aspect clinique.
Epidermodysplasie verruciforme :
Elle était représentée par un seul cas d’enfant de 8 ans. La symptomatologie commençait
à l’âge de 7 mois. Le tableau clinique comportait :
– des papules verruqueuses généralisées du corps et du cuir chevelu,
– des macules achromiques cicatricielles du tronc et du visage,
– des placards papuleux verruqueux infiltrés du périnée.
A côté de l’atteinte cutanée, le malade présentait une diarrhée chronique avec altération de l’état général.
scléroedème de Buschke :
Il s’agissait du cas d’un enfant de 11 ans présentant une infiltration du visage, du cou, du thorax et des deux membres supérieurs. Le diagnostic était retenu cliniquement.
Syndrome de Sweet :
Un seul cas de cette pathologie était enregistré chez un nourrisson de 23 mois de sexe masculin. La lésion était à type de placards érythémateux-papuleux à contours nets annulaires.
La localisation était au niveau du visage, les membres supérieurs et inferieurs. La notion d’épisode d’otorrhée non traitée était rapportée. La biopsie était nécessaire pour écarter un éventuel granulome annulaire, une mastocytose bulleuse ou une granulomatose spécifique chronique.
La dermatite herpétiforme :
Les lésions cutanées étaient à type de bulles tendues à regroupement herpétiforme en bouquet au niveau des quatre membres, le visage, le tronc et les muqueuses. Le problème de diagnostic différentiel se posait essentiellement avec la dermatose bulleuse à IgA linéaire. La biopsie cutanée faite chez deux enfants montrait un aspect morphologique d’une dermatose bulleuse sous épidermique évoquant en premier lieu une dermatite herpétiforme.
Dermatoses par agent externe :
Ce groupe incluait :
9 Deux cas de brûlures physiques de 2ème degré à l’eau bouillante ; une au niveau du dos, surinfectée avec des zones de nécrose, et l’autre au niveau du visage, cou et tronc avec des croûtes jaunâtres.
Un cas d’hydroa-vacciniforme chez un enfant de 10 ans. L’éruption était déclenchée par l’exposition solaire. Les lésions cutanées étaient à types de lésions pigmentées cicatricielles du visage, le tronc et les membres. L’enfant était alors vu en dehors de la poussée et était convoqué lors d’une éventuelle poussée pour biopsie.
Un cas de panniculite atrophique post traumatisme néonatal probable chez un enfant de 18 mois.
Les toxidermies médicamenteuses :
La biopsie cutanée faite dans les 3 cas de syndrome de Stevens Johnson montrait un décollement épidermique et sous épidermique, une nécrose kératinocytaire, un contenu fibrineux des bulles avec polynucléaires neutrophiles et éosinophiles.
L’aspect histologique retrouvé dans le cas de pustulose exanthématique aigue pustules cornéennes et sous cornéennes sans parakératose. Une sérologie des hépatites virales B et C était demandée dans le cas de pustulose exanthématique aigue qui se sont révélées négatives.
CONCLUSION
La pathologie dermatologique est fréquente dans la population pédiatrique. La prise en charge des dermatoses infantiles se fait essentiellement en ambulatoire. La connaissance des différents motifs d’hospitalisation des enfants dans les services de dermatologie sera utile dans le perfectionnement des programmes d’éducation et de formation des médecins généralistes et des pédiatres. Notre étude a révélé l’importance de la pathologie infectieuse et des génodermatoses comme les principaux motifs d’hospitalisation pédiatrique dans notre milieu hospitalier.
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Table des matières
Introduction
Objectifs
Patients et Méthode
I- Type d’Etude
II- Patients
III- Critère d’inclusion
IV- Collecte des données
V- Analyse des donnée
Résultats
I- Résultats épidémiologique
1- Fréquence
2- Répartition selon l’âge et le sexe
3- Consanguinité
4- Origine
II- Données clinique
1- Les dermatoses infectieuses
2- Les génodermatoses
3- Les dermatoses inflammatoires
4- Les tumeurs cutanées
5- Les maladies de système
6- Les dermatoses bulleuses auto-immunes
7- Les toxidermies médicamenteuses
8- Les dermatoses allergiques
9- Les dermatoses par agent physique
10- Les dermatoses infantiles à pathologie non définie
III- Données para-cliniques
IV- Schémas thérapeutiques
V- Evolution Les dermatoses infantiles en milieu hospitalier
VI- Iconographie des patients de service de Dermatologie
Discussion
I- Données épidémiologiques
II- Les groupes étiologiques
1. Les dermatoses infectieuses
1.1. Les dermatoses bactériennes
1.1.1. La tuberculose cutanée
2.1.1. L’érysipèle
2.1. Les dermatoses virales
3.1. Les dermatoses mycosiques
2. Les génodermatoses
1.2 Le xeroderma pigmentosum
2.2. Epidermolyses bulleuses héréditaires
3.2. Sclérose tubéreuse de Bourneville
4.2. Ichtyose congénitale
5.2. Epidermodysplasie verruciforme
3. dermatoses inflammatoires
1.3. Les pelades
2.3. Le psoriasis
3.3. Autres
a. Le syndrome de Sweet
b. Histiocytose langerhansienne
c. Scléroedème de Buschke
4. Les tumeurs cutanées
1.4. Pathologie tumorale bénigne
2.4. La pathologie tumorale maligne
5. Les maladies de système
Les dermatoses infantiles en milieu hospitalier
1.5. Le lupus
a. Epidémiologie
b. Aspects cliniques et thérapeutiques
2.5. La dermatomyosite
a. Epidémiologie
b. Clinique
c. Traitement
6- Les dermatoses bulleuses auto-immunes
1.6. Les dermatoses bulleuses à IgA linéaire
2.6. Autres
a. La dermatite herpétiforme
b. Le pemphigus herpétiforme
7- Les toxidermies médicamenteuses
1.7. Syndrome de Stevens Johnson
2.7. Les exanthèmes médicamenteuses
3.7. La pustulose exanthématique aigue
8- Les dermatoses allergiques
9- Les autres dermatoses de l’enfant
Conclusion
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