Les défis de l’ enseignement à des élèves PTC en classe ordinaire
Attitudes des enseignants à l’égard de l’intégration scolaire des élèves PTe
Pour commencer, une définition de ce que l’on entend par attitude est présentée.
Par la suite, un état des connaissances générales concernant les attitudes des enseignants est fait, pour terminer par une description des variables qui sont susceptibles d’influencer l’attitude des enseignants.
Définitions
La majorité des études utilisent le modèle d’Eagly et Chaiken (1993) pour définir ce qu’ est une attitude en général. Selon eux, l’attitude comporte trois composantes : affective, cognitive et comportementale. La composante affective comprend toutes réactions émotives que peuvent susciter l’élève et ses comportements chez l’enseignant, par exemple de la confiance ou de l’ anxiété. La composante cognitive fait référence aux connaissances et aux croyances de l’enseignant concernant l’intégration et les élèves en difficultés. Enfin, la composante comportementale ou conative se rapporte aux agissements positifs ou négatifs de l’enseignant par rapport à l’intégration qu’il vit dans sa classe ou ses intentions s’il a à vivre cette expérience.
Stanovich et Jordan (1998), quant à eux, placent les attitudes des enseignants quant à l’intégration scolaire sur un continuum ayant aux extrêmes des comportements pathognomoniques ou interventionnistes. À l’ extrême interventionniste, les enseignants font des interventions importantes avant de référer un élève, travaillent en équipe avec le personnel de soutien et communiquent régulièrement avec les parents. Ceux se trouvant à l’extrême pathognomonique font peu ou pas d’interventions, utilisent peu le personnel de soutien et ont peu de contacts avec les parents. Les enseignants interventionnistes acceptent l’augmentation de la diversité comme résultante des changements socioculturels et des politiques en matière d’éducation alors que les enseignants pathognomoniques considèrent l’intégration comme étant imposée et devant être réduite.
Attitudes des enseignants concernant l’intégration scolaire des élèves en difficulté Peu d’études portent spécifiquement sur les attitudes des enseignants à l’égard des élèves PTC, la plupart concernent l’intégration des élèves en difficulté en général.
Les résultats de ces études sont parfois contradictoires. Certaines études révèlent que les enseignants du primaire et du secondaire sont positifs par rapport à l’intégration des élèves en difficulté bien qu’une majorité des enseignants interrogés avancent que davantage de soutien professionnel et technique et plus de formations les rendraient plus positifs (Avramidis et al., 2000; Cornoldi, Terreni, Scruggs & Mastropieri, 1998; Villa, Thousand, Meyers & Nevin, 1996). Deux études faites auprès d’enseignants du primaire et du secondaire (Cornoldi et al., 1998; Villa et al., 1996) font ressortir que cette attitude positive se révèle par des croyances voulant que l’intégration puisse être bénéfique pour tous les élèves et que le niveau d’accomplissement de l’élève en difficulté ne diminue pas dans une classe ordinaire. Selon les enseignants interrogés dans ces études, l’intégration permet aussi de promouvoir la prise de décision participative, c’est-à-dire en collaboration entre les différents acteurs. Toujours selon les enseignants, cette collaboration peut amener des changements positifs dans l’attitude et le sentiment de compétence des enseignants vivant l’intégration. De plus, ceux qui sont positifs croient qu’ils ont la responsabilité de répondre aux besoins de tous les élèves.
D’ autres recherches révèlent plutôt que les enseignants du pnmaue et du secondaire ont une attitude négative à l’égard de l’intégration scolaire (Grieve, 2009; Lifshitz et al. , 2004; Van Reusen, Shoho & Barker, 2000; Vaughn, Schumm, Jallad & Slusher, 1996). Selon leur recension des écrits, Avramidis et Norwich (2002) ressortent que parmi les différents membres du personnel, la direction semble être plus positive que les éducateurs spécialisés et les psychologues, qui sont eux-mêmes plus positifs que les enseignants. Ces derniers sont donc plus négatifs que tous les autres membres du personnel scolaire.
L’ attitude négative des enseignants se manifeste entre autres par des croyances suggérant que les élèves en difficultés vont les déranger et leur faire perdre leur temps puisqu’ils devront sans cesse intervenir. Ces mêmes enseignants croient aussi que ces élèves vont nuire à l’apprentissage des autres, notamment en lien avec le climat de classe et le contenu livré, et qu’on ne peut compromettre l’éducation d’une majorité pour accommoder une minorité. Toujours selon eux, la classe ordinaire ne leur apportera rien de bon et la classe spéciale serait préférable dans leur cas (Grieve, 2009; Van Reusen et al., 2000; Vaughn et al., 1996). Les résultats de recherche de Vaughn et ses collègues (1996) montrent que certains enseignants du primaire et du secondaire sont sceptiques à propos du succès de l’intégration. De plus, ils ont peur de la charge de travail que cela peut représenter et s’inquiètent d’être tenus responsables si quelque chose arrivait aux autres élèves. Plusieurs enseignants percevraient que ceux qui décident des politiques d’intégration sont loin de la réalité de ce qui se passe en classe et ils sentiraient qu’ils n’ont pas le contrôle quant au choix d’accepter de vivre l’intégration ou non (Vaughn et al., 1996)
Dans une étude effectuée auprès d’enseignants du primaire, Talmor, Reiter et Feigin (2005) observent que la variable la plus significativement liée à l’épuisement professionnel est l’attitude par rapport à l’intégration. Plus l’attitude des enseignants est positive, moins ils se sentent dépassés au travail. Par contre, les enseignants qui entretiennent des croyances voulant que l’intégration entraîne plus de problèmes de discipline en classe, de conflits entre les élèves, de problèmes concernant l’évaluation des apprentissages, la planification de leur temps entre les élèves sans difficulté et ceux à besoins particuliers ainsi qu’une plus grosse charge de travail, notamment parce qu’ils doivent rencontrer leurs parents plus fréquemment, ont une plus grande tendance à vivre de l’épuisement professionnel que les autres.
Variables influençant l’attitude
Expérience d’enseignement avec les EHDAA. Selon la recension des écrits d’Avramidis & Norwich (2002), l’attitude des enseignants du primaire et du secondaire est plus positive lorsqu’ils ont de l’expérience d’enseignement avec des EHDAA. Une recherche plus récente vient d’ailleurs reconfirmer le fait que ces enseignants sont plus positifs que ceux qui n’ont pas d’expérience (Ernst & Rogers, 2009). De leur côté, Villa et ses collègues (1996) avancent que l’expérience avec l’intégration scolaire permet de développer des habiletés, et par conséquent, un sentiment de compétence et des croyances positives.
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Table des matières
Sommaire
Liste des tableaux
Remerciements
Introduction
Contexte théorique
Les défis de l’ enseignement à des élèves PTC en classe ordinaire
Attitudes des enseignants à l’égard de l’ intégration scolaire des élèves PTC
Définitions
Attitudes des enseignants concernant l’ intégration scolaire des élèves en difficulté
Variables influençant l’ attitude
Stress des enseignants
Définition
Les stresseurs en lien avec l’enseignement
Variables personnelles influençant le stress à enseigner
Pratiques éducatives
Définitions
Connaissances générales
Constats
Article scientifique
1. Introduction et problématique
2. Contexte théorique
2.1 Les défis de l’ enseignement à des élèves PTC en classe ordinaire
2.2 Les attitudes des enseignants par rapport à l’ intégration
2.3 Le stress à enseigner à des élèves PTC
2.4 Les pratiques éducatives utilisées par les enseignants
2.5 Objectifs de la recherche
3. Méthodologie
3.1 Participants
3.2 Instrumentation
3.3 Déroulement
3.4 Analyse des résultats
3.5 Éthique
4. Résultats
4.1 Attitude des enseignants, stress à enseigner et pratiques éducatives
4.2 Différences observées selon le genre, les années d’expérience et la formation reçue
4.3 Liens unissant les variables
5. Discussion
5.1 Attitude, stress à enseigner et pratiques éducatives
5.2 Données sociodémographiques
5.3 Liens entre les variables
5.4 Limites
6. Conclusion
Discussion
Attitude par rapport à l’ intégration
Stress à enseigner
Pratiques éducatives utilisées
Données sociodémographiques
Liens entre les variables
Limites
Conclusion
Références
Appendice A
Appendice B
Appendice C
Appendice D
Appendice E
Appendice F
Appendice G
Appendice H
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