Contexte,justijications et objectifs du projet (( Forêts sèches)) du CIFDR (CIFOR, 2002)
L’intérêt de la communauté internationale pour les forêts sèches a culminé au cours des sécheresses des années 1970 à 1980 dans le Sahel ouest africain qui ont décimé le bétail et détruit la végétation. La combinaison de l’effondrement des moyens de subsistance et du désastre écologique a attiré l’attention de quasiment tous les donateurs qui ont financé d’importants programmes de reforestation d’abord en Afrique puis dans les zones arides et semi arides de l’Inde.
L’enthousiasme a commencé à tomber vers le milieu des années 1980 et vers la fm de ces années, seulement un petit nombre de donateurs ont continué à soutenir des projets de bois-énergie, la foresterie en général faisant l’objet de moins d’intérêt. Après le Sommet de la Terre, l’attention de la communauté des donateurs a été attirée vers les forêts humides et les financements ont été centrés sur celles-ci.
Conjonction projet (( Forêts sèches» – mission professionnelle Juturna
L’antenne CIFOR du Burkina Faso, créée pour les besoins de pilotage du projet Forêts sèches localement, mène diverses activités en relation directe avec les objectifs du projet. L’une d’elle programmée au titre de l’objectif spécifique « Adapter les approches d’aménagement durable des forêts sèches aux capacités sociale, économique et technologique de l’Afrique », porte sur la réalisation d’une étude de cas sur l’adaptation des C&I internationaux de GFD au contexte du Burkina Faso. L’objectif global de l’étude est de faire le point sur l’expérience acquise par le Burkina Faso dans le développement et l’application des C&I. Plus spécifiquement, l’étude doit répondre aux questions suivantes:
﹣comment les C&I ont été développés au Burkina Faso?
﹣comment les parties intéressées à la gestion des forêts ont été associées au processus?
﹣quelles adaptations ont été faites par rapport aux C&I internationaux ?
﹣comment les C&I ont été appliqués sur le terrain et quels résultats ont été obtenus?
﹣quels sont les contraintes et les problèmes rencontrés dans la mise en œuvre des C&I et quels sont les opportunités et les facteurs de réussites?
﹣quel cadre réglementaire et institutionnel a été mis en place pour l’application des C&I ?
﹣quelles recommandations peut-on faire pour une meilleure prise en compte des C&I dans la gestion forestière au Burkina?
Fidèle à l’option du CIFOR de travailler en partenariat fortement décentralisé et de contribuer ainsi au renforcement des capacités des pays en développement sur les thématiques de recherche appliquée du CIFOR, la coordination du projet a accédé à notre sollicitation d’être missionné par l’antenne CIFOR dans le cadre de la session pratique du mastère spécialisé Jutuma « Évaluation environnementale et conduite de projets ». Et c’est tout naturellement que l’étude de cas sur les C&I au Burkina Faso telle que défmie ci-dessus a été retenue d’un commun accord entre les trois parties concernées (la coordination du projet Forêts sèches au Burkina Faso, l’équipe pédagogique de Juturna et l’étudiant) comme objet de la mission.
ENJEUX POUR LE CIFOR BURKINA
Les enjeux pour le CIFOR Burkina et son projet Forêts sèches sont de deux ordres:
﹣Un enjeu politique. Dans l’accomplissement de sa mission, le CIFOR a adopté une politique de partenariat fortement décentralisé avec divers organismes internationaux, régionaux et nationaux à travers le monde et notamment dans les pays du Sud. La « capacity building» est une autre des options fortes du CIFOR: dans les pays en développement en particulier, le CIFOR contribue autant que possible au renforcement des capacités des cadres nationaux dans ses domaines de compétences. La mission professionnelle Juturna offre l’opportunité au CIFüR de concrétiser ces options politiques.
﹣Un enjeu de développement durable. « L’humanité a le devoir de sauver les forêts, tout en s’assurant qu’elles continueront à produire le bois et les autres produits forestiers nécessaires à la subsistance de ceux qui en dépendent. » C’est un des défis que le CIFüR veut contribuer à relever par sa recherche appliquée sur la conservation des forêts et l’amélioration des conditions de vie des populations de la zone tropicale. Aussi l’étude de la contribution des C&I à une meilleure gestion des forêts sèches dans le contexte du Burkina Faso, dans la mesure où elle pourrait aboutir au transfert et à l’application par les parties intéressées d’un outil approprié de gestion durable des forêts burkinabè, constitue-t-elle un des enjeux majeurs du CIFüR Burkina dans le cadre du projet Forêts sèches et de la mission professionnelle Juturna.
Des résultats préliminaires à l’émergence du sujet de la thèse professionnelle
Conformément aux nouveaux objectifs assignés à l’étude, nous sommes parvenus à:
﹣l’identification et à la mise à disposition de C&I jugés pertinents et applicables à l’échelle de l’UAF mais qui restent à être discutés, amendés et validés par l’ensemble des parties intéressées à la gestion des forêts au Burkina Faso;
﹣la mise en exergue de facteurs potentiels de blocage et de succès dans l’application des C&I identifiés.
Premier axe de réflexion
Le développement de C&I locaux amorcé au cours de notre mission n’est qu’une première étape d’un processus dont le terme se voudrait l’application effective de ce concept par les gestionnaires forestiers burkinabè. Le concept de C&I participant d’une démarche globale d’évaluation environnementale (au sens large du terme environnement) spécifique au secteur forestier, c’est tout naturellement que la question de la relation entre les modalités d’application des C&I de gestion durable des forêts et les procédures classiques de l’évaluation environnementale nous a effleuré l’esprit. Dans le contexte du Burkina Faso où les projets d’aménagement forestier sont soumis à notice d’impact sur l’environnement (NIE), il nous a paru opportun d’examiner les éventuelles complémentarités entre les procédures de la NIE et un outil mettant en œuvre les C&I, dans le but de faire émerger des procédures cohérentes, intégrées, opérationnelles, d’un rapport coût/efficacité optimisé et contribuant à l’aménagement forestier durable.
Second axe de réflexion
Au cours de la phase d’évaluation in situ des C&I présélectionnés, l’équipe d’experts s’est livrée à un essai d’estimation du coût d’une mission d’évaluation d’un CAF avec comme seuls critères d’audit les C&I sociaux et en utilisant les outils de la MARP (Méthode Active de Recherche Participative), appropriés pour ce genre d’exercice. Devant le coût relativement élevé de l’opération, un des membres de l’équipe lança en guise de boutade: « A ce prix tes C&I de durabilité risquent de ne pas être durables. » Au-delà de la plaisanterie, force est de reconnaître que la mise en œuvre des C&I comme outil d’évaluation et de gestion a un coût qui peut être rédhibitoire. Même pour les entreprises forestières opérant dans les forêts boréales, tempérées ou tropicales humides dans la filière forêt-bois, à forte valeur marchande, le choix d’appliquer les C&I de gestion forestière durable est presque toujours motivé par la perspective d’une certification des bois exploités et donc de retombées commerciales potentielles. « La formation et les essais en conditions réelles concernant les critères et indicateurs de l’üIBT ont montré que les nombreux pays et gestionnaires des forêts qui recueillent des données sur les critères et indicateurs ont en fait l’intention de demander tôt ou tard la certification de leurs produits dérivés du bois» (Johnson, 2001).
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Table des matières
1. INTRODUCTION GÉNÉRALE
1.1. REVUE SYNTHÉTIQUE DE LA LITIÉRATURE
1.2. OBJECTIF ET STRUCTURE DE LA THÈSE
2. LA MISSION PROFESSIONNELLE JlTTURNA : CONTEXTE, DÉFINITION, ENJEUX ET ACTEURS
2.1. BACKGROUND
2.1.1. Contexte, justifications et objectifs du projet « Forêts sèches» du CIFOR
2.1.2. Conjonction projet « Forêts sèches» – mission professionnelle Juturna
2.2. ENJEUX POUR LE CIFOR BURKINA
2.3. LE JEU D’ACTEURS AUTOUR DE LA MISSION
3. QUELLES PROCÉDURES POUR LA MISE EN ŒUVRE DES C&I DANS LE CONTEXTE DU BURKINA FASO ?
3.1. INTRODUCTION
3.1.1. Recadrage de la mission
3.1.2. Des résultats préliminaires à l’émergence du sujet de la thèse professionnelle
3.1.2.1. Premier axe de réjlexion
3.1.2.2. Second axe de réjlexion
3.2. L’AMÉNAGEMENT FORESTIER EN TANT QU’OBJET DE L’ÉVALUATION ENVIRONNEMENTALE
3.2.1. Vue d’ensemble sur l’évaluation environnementale et ses outils
3.2.2. Aménagementforestier et évaluation environnementale au Burkina Faso
3.2.3. Le suivi environnemental: clé de voûte d’une EIEINIE efficace
3.2.3.1. Définition et enjeux
3.2.3.2. Situation au Burkina Faso
3.3. UN SYSTÈME DE MANAGEMENT COMME OUTIL DE MISE EN ŒUVRE DES C&I DE GFD ET COMME VOIE POSSIBLE D’INTÉGRATION EIEINIE – C&I
3.3.1. Introduction
3.3.2. Le SGFD/BF: un modèle de système de gestion durable desforêts aménagées du Burkina Faso
3.3.2.1. Définition
3.3.2.2. Structure et principe de fonctionnement
3.3.2.3. Caractéristiques principales
3.3.2.4. Exigences
3.3.3. Éléments pour la mise en place d’un SGFD/BF
3.3.3.1. Cas d’un CAF en phase de mise en aménagement
3.3.3.2. Cas d’un CAF en phase de mise en œuvre d’un plan d·aménagement
3.3.4. Intégration des procédures d’évaluation environnementale des projets d’aménagementforestier et des procédures de mise en œuvre des C&I de GFD
3.3.4.1. Des mécanismes d’intégration
3.3.4.2. Des arrangements institutionnels nécessaires
3.3.5. Intérêt et avantages du SGFD/BF dans le contexte du Burkina Faso
3.3.6. Retoursur des éléments du contexte international des C&I
4. CONCLUSIONS GÉNÉRALES ET PERSPECTIVES
4.1. LES POINTS ESSENTIELS
4.2. LES PERSPECTIVES POUR L’APPLICATION DES C&I DANS LES CAF
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
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