Selon l’O.M.S, et d’après l’article 5111-1 du code de santé publique, On entend par médicament toute substance ou composition présentée comme possédant des propriétés curatives ou préventives à l’égard des maladies humaines ou animales, ainsi que toute substance ou composition pouvant être administrée à l’homme ou à l’animal, en vue d’établir un diagnostic médical ou de restaurer, corriger ou modifier leurs fonctions physiologiques en exerçant une action pharmacologique, immunologique ou métabolique. Dans l’industrie pharmaceutique, l’amélioration continue de la qualité des produits et des procédés est une attente des autorités de santé et des patients.
La Revue Annuelle Qualité Produit (RAQP) s’inscrit entièrement dans cette démarche. Elle constitue une exigence internationale aussi bien pour les formes pharmaceutiques que pour les substances actives. L’intégration de la RAQP dans les bonnes pratiques de fabrication (BPF) mais aussi dans les Good Manufacturing Practices (cGMP) et dans la Conférence Internationale sur l’Harmonisation (l’ICH Q10) prouve une véritable volonté des autorités d’accroître le niveau de confiance dans les produits fabriqués par les industries pharmaceutiques.
Généralités sur la qualité
Notions générales
Définition de la qualité
Le concept qualité est né au sein d’une entreprise célèbre, la Bell Téléphone aux USA, conduit par M. SCHEWART. Il a été adopté par l’industrie pharmaceutique afin de garantir, dans l’intérêt de la santé public, la conformité du médicament délivré au dossier de l’autorisation de mise sur le marché (AMM). D’après AFNOR NF. X50-120 du 20 Septembre 1987: la qualité est l’ensemble des propriétés et caractéristiques d’un produit, processus ou service qui lui confère son aptitude à satisfaire des besoins exprimés ou implicites [35]. Selon L’AAPH (l’Académie de l’Association Pharmaceutique), la désignation qualité appliquée à un médicament exige :
– Qu’il ait la quantité de chaque principe actif, inscrit sur l’étiquette dans les limites applicables de ses spécifications ;
– Qu’il contienne cette quantité dans chaque dose unitaire ;
– Qu’il soit exempt de matières étrangères ;
– Qu’il maintienne son dosage, sa disponibilité thérapeutique, son apparence jusqu’à son utilisation ;
– Qu’après administration, il libère le principe actif avec entière biodisponibilité..
Toutes ces définitions sont différentes mais permettent de montrer que la qualité se détermine, s’apprécie, et s’évalue toujours par rapport à une référence, qu’elle n’est pas la performance maximale mais le respect de la performance spécifiée pour répondre aux besoins.
Définition de la non – qualité
La non-qualité est l’incapacité de réaliser du premier coup des produits conformes aux exigences du client. Le fait d’évoquer le mot “ non-qualité ” fait ressortir le manque de rigueur, de compétence, de communication, et de motivation. Selon la norme NF X 50-120, « la non-qualité est l’écart global entre la qualité visée et la qualité effectivement obtenue et jugée par l’utilisateur ». La non-qualité se définit dans le cadre d’une démarche qualité. Elle est constituée de l’ensemble des événements générant un écart par rapport au processus proposé dans la démarche. La mesure des coûts de non-qualité subis pour corriger l’écart vis-à-vis du processus cible, est une méthode permettant l’élaboration des plans de progrès et la priorisation des actions d’amélioration..
Les coûts de la qualité
Dans une entreprise qui ferait spontanément une utilisation optimale ou au moins rationnelle de ses ressources, le coût de base d’un produit ou d’un service comprend toutes les dépenses nécessaires à son élaboration. Le coût de la qualité est la somme des dépenses supplémentaires engagées dans les entreprises pour corriger et prévenir des dysfonctionnements. Il est composé de deux grandes parties :
– Les coûts d’investissement qualité ;
– Les coûts de non-qualité. Il n’est pas toujours évident de distinguer les coûts de base des coûts de la qualité. Les défaillances ne sont pas toujours identifiées et la frontière entre les coûts est parfois floue. Le coût de la qualité permet, partant d’un niveau de qualité naturellement obtenu par un ensemble de processus imparfaits, de retrouver un niveau de qualité conforme au niveau recherché convenu ou imposé..
Coûts d’investissement qualité
Ce sont les dépenses volontaires générées pour maintenir un certain niveau de qualité . Il existe :
Les coûts de prévention
Générés afin de limiter et de diminuer les dysfonctionnements. Ils sont liés aux investissements humains et matériels et à leur exploitation pour éviter, prévenir et réduire les anomalies.
Les coûts de détection
Générés afin de déceler la non-qualité par la mise en œuvre d’un processus de contrôle sur les produits.
Coûts de non-qualité
Ce sont les frais complémentaires et involontaires que doit supporter l’entreprise du fait des dysfonctionnements .
Des défaillances internes
Il s’agit de dysfonctionnements internes à l’entreprise ou en amont du processus global, se traduisant par une perte économique, donc un coût, et ne touchant pas directement les clients à qui sont destinés les produits.
Des défaillances externes
Il s’agit de dysfonctionnements externes à l’entreprise se traduisant par un coût et touchant directement les clients à qui sont destinés les produits (les dysfonctionnements relatifs aux achats et approvisionnements ne sont pas inclus).
Qualité pharmaceutique
– Conformité aux spécifications
Le médicament doit être conforme aux spécifications définies, notamment la teneur en principe actif et les caractères organoleptiques. Les indicateurs permettant de mesurer la non-satisfaction du client, tels que le nombre de réclamations clients ou le nombre de rappels de lots, peuvent être associés à ce domaine. Ils sont le reflet d’une insatisfaction du client.
– Conformité réglementaire
Le médicament doit être fabriqué et contrôlé conformément au dossier d’enregistrement. Les processus mis en œuvre pour garantir la qualité du médicament, doivent être en conformité avec les BPF [5], dont le respect relève aussi de la réglementation.
La qualité s’appuie sur des référentiels et gérée par :
– système management de la qualité ;
– système assurance qualité.
Système management qualité
Selon la norme ISO 8402, le management est une démarche systématique d’analyse de la performance d’une organisation dans le but d’améliorer sa qualité et son efficience [8]. Le système de management de la qualité(SMQ) est l’ensemble des directives de prise en compte et de mise en œuvre de la politique et des objectifs qualité, nécessaires à la maîtrise et à l’amélioration des divers processus d’une organisation. Il comprend :
– un système documenté : Procédures, Processus, Protocoles ;
– un système de vérification : Audits internes et externes ;
– un système d’analyse des résultats : Revue de direction.
Le système management qualité permet de démontrer la capacité d’un organisme à satisfaire les exigences :
– des clients ;
– de la réglementation ;
– des règles internes qu’il s’est fixé.
Selon L’AFNOR 94, la qualité totale est la mise en œuvre d’une politique qui tend à la mobilisation permanente de tout son personnel pour améliorer la qualité de ses produits et services, l’efficacité de son fonctionnement, la pertinence et la cohérence de ses objectifs, en relation avec l’évolution de son environnement.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE GENERALITES SUR LA QUALITE
I. NOTIONS GENERALES
I.1. Définition de la qualité
I.2. Définition de la non –qualité
I.3. Les coûts de la qualité
I.3.1. Coûts d’investissement qualité
I.3.1.1. Les coûts de prévention
I.3.1.2. Les coûts de détection
I.3.2. Coûts de non-qualité
I.3.2.1. Des défaillances internes
I.3.2.2. Des défaillances externes
I.4. Enjeux liés à la qualité
I.4.1. Enjeux fonctionnels
I.4.2. Enjeux humains et sociaux
I.4.3. Enjeux économiques
II. QUALITE PHARMACEUTIQUE
– Conformité aux spécifications
– Conformité réglementaire
II.1. Système management qualité
II.2. Système d’Assurance Qualité (S.A.Q)
II.2.1. Assurance qualité
– Règles de l’assurance qualité
II.2.2. Contrôle qualité
II.2.2.1. Définition
II.2.2.2. Le personnel du contrôle qualité
II.2.2.3. Locaux et matériel
II.2.2.4. Contrôle des matières premières
II.2.2.5. Contrôle en cours de fabrication des comprimés
II.2.2.6. Contrôles pharmaco-techniques des comprimés
Il s’agit de faire les tests suivants
III. OUTILS QUALITE
III.1. Roue de DEMING
III.2. Le diagramme d’ISHKAWA
III.3. Courbe de tendance
III.4. Revue annuelle qualité de produits
III.4.1. Principe
III.4.2. Responsabilité
III.4.3. Contenu de la revue qualité des produits
III.4.4. Conduite de la revue qualité des produits
III.4.4.1.Description du produit
III.4.4.2.Liste des lots concernés pour la période
III.4.4.3.Les événements sur la période
III.4.4.3.1. Déviation
III.4.4.3.2. Out of specification (OOS)
III.4.4.3.3. Réclamation, rappel, retour et retrait
III.4.4.3.4. Change control
III.4.4.4.Données sur la période
III.4.4.4.1. les contrôles in process
III.4.4.4.2. Résultats analytiques des produits en vrac et finis
III.4.4.4.3. Validation et qualification
III.4.4.4.4. Données de stabilité
III.4.5. Revue des matières premières
DEUXIEME PARTIE REVUE ANNUELLE QUALITE DE LA TERPINE CODEINE 100+10 MG
I. CADRE DE L’ETUDE
II. OBJECTIFS DE L’ETUDE
II.1. Objectif général
II.2. Objectifs spécifiques
III. REVUE ANNUELLE QUALITE TERPINE CODEINE 100+10MG
III.1. Présentation du produit
III.2. Lots fabriqués durant l’année 2013
III.2.1. sélection des lots
III.2.2. Lots rejetés, en quarantaine
III.3. Déviations
III.4. Réclamations, rappels et retours
III.5. Paramètres critiques in process et paramètres de libération
III.5.1. Rendement global des lots
III.5.2. Paramètres de libération et péremption
III.5.3. Temps de désagrégation
III.5.4. Poids moyen
III.5.5. Teneur en codéine
III.5.6. Holding time mélange
III.5.7. Holding time comprimé
III.6. Statut de validation
III.7. Données de stabilité
III.8. Change control
III.9. Revue réglementaire
III.10. Revue des matières premières et articles de conditionnement
III.10.1. Principes actifs et excipients
III.10.2. Articles de conditionnement primaire et secondaire
DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXE