les couronnes et diadème en or en macédoine hellénistique

Les mines d’or dans le monde hellénistique

Les sources

Trois sources nous donnent des informations sur les mines, le travail de l’or et les bijoux : la littérature ancienne, les découvertes archéologiques et le travail d’analyses des experts.
Littéraires :Peu de sources grecques anciennes parlent des mines et de l’or en général. Il faut faire un saut dans le temps de quelque siècle pour avoir un témoignage et une réflexion sur ce sujet. C’est Pline l’Ancien, qui à travers son Histoire Naturelle, décrit l’or dans son livre XXXIII sur la pierre et les métaux. Selon lui, l’or est le métal suprême, celui des dieux, qui a corrompu les hommes par sa brillance. Il cite où on trouve naturellement de l’or et où il peut être exploité : « L’or se trouve de trois manières dans le monde connu, pour ne rien dire de celui qui est extrait dans l’Inde par des fourmis, ou chez les Scythes par des griffons. Chez nous, on le trouve en paillettes dans les fleuves, tels le Tage en Espagne, le Pô en Italie, l’Hèbre en Thrace, le Pactole en Asie, le Gange dans l’Inde ; il n’y a pas d’or plus pur, car il a été affiné par le courant même et le frottement. On l’extrait d’une autre manière en creusant des puits, ou bien on le cherche dans l’éboulement des montagnes. »
Archéologiques :Je n’ai trouvé aucune mention de fouilles archéologiques sur des espaces miniers ou de productions lié à l’or. Ces structures laissent peu de traces si elles ont été détruites après l’épuisement du filon. Néanmoins on peut retracer ici l’histoire de l’or en Grèce hellénistique. L’or en Grèce a toujours revêtu une importance particulière. Peu présent sur le continent et dans les îles, il est importé des colonies. A la période archaïque, il est essentiellement objet de thésaurisation puis au VIIe siècle, l’or prend de l’importance dans le rôle monétaire avec la création des cités-Etat grecques. Ce métal précieux est donc, à l’aube de l’époque hellénistique, ancré dans les sociétés tout comme dans l’art.
En Macédoine, la situation est différente. Le pays est riche en matière première et en métaux. Philippe II de Macédoine réorganise le royaume afin d’utiliser et mettre à profits ces atouts. Ainsi le pays comporte un fleuve aurifère : l’Echédoros, et de nombreuses mines telles que celles d’or et d’argent du mont Pangée. En 340 av. J.-C., Philippe II frappe une monnaie d’or : les philippeioi. Il ne faut également par oublier que la Macédoine est voisine de la Thrace, pays également riche en or. Les échanges devaient être constants et certains.

L’exploitation de l’or et son utilisation

L’or est un métal très malléable, qui se travaille très bien et facilement. Pline en fait l’éloge : « Mais surtout, l’or est le seul métal qu’on ramasse en pépites ou en paillettes ; et tandis que les autres métaux, qu’on trouve dans les mines, ont besoin de feu pour leur élaboration, l’or est immédiatement de l’or et possède aussitôt la perfection de sa matière, du moment qu’on le trouve sous cette forme. […] De plus, aucune rouille, aucun vert-de-gris, aucune altération particulière n’en détruisent la qualité ni n’en diminuent le poids. »
Une fois la mine identifiée et jugée apte à l’extraction de l’or, toute une chaîne complexe de travail se met en place. Il faut extraire l’or, il est ensuite concassé à l’aide de granit, grillé, concentrer, lavé et enfin affiné par fusion successive. On affine l’or dans la phase où il est passé au feu pour la fusion. Cette technique sert à rendre l’or plus pur et enlever tous les résidus métalliques grâce au rajout de plomb lors de l’opération.
A l’époque antique, aucunes machines utilisées aujourd’hui ne sont connues. Ce sont de simples outils, néanmoins variés et nombreux, qui permettent le maniement de l’or et dans une phase finale, la création de bijoux. Leurs utilisations sont le fruit de siècle de recherche et d’évolution techniques. Les artisans et les ateliers d’orfèvres de la période hellénistique connaissent toutes les techniques pratiquées les siècles précédents : ils sont donc capables d’utiliser l’or, de le façonner et de créer des bijoux d’exception.

Les techniques de la fonte et du moulage

Ces techniques sont difficiles à reconnaitre sur les couronnes et les diadèmes. Elles sont néanmoins primordiales et indispensables. Les fouilles archéologiques d’atelier d’orfèvres sont trop peu pour répondre aux nombreuses interrogations et trop lacunaires pour avoir une vision claire et précise.

La fonte

L’or était coulé à l’aide de fondants et nécessitait un outillage important : fourneau ou four, creusets et pinces. Il y a pas de mention de four en Grèce à la période hellénistique, G. Nicolini décrit alors un four représenté peint sur la frise des amours orfèvres de la Casa dei Vetii à Pompéi:
« Le four surélevé y présente une ouverture sur le devant qui permet à l’orfèvre de tenir le creuset ou la pièce et en même temps d’attiser le foyer à l’aide d’un chalumeau, pourvu ou non d’une tuyère. »
Finalement, la technique de la fonte peut être identifiée grâce aux procédés réalisés aujourd’hui. Le creuset est placé dans le four pour que la température des flammes chauffe l’ensemble progressivement. On met, dans un premier temps, le fondant sur les parois du creuset pour que le contact entre lui et le métal ne se fasse pas.
L’or, dans un second temps, vient remplir le creuset pour fondre. Aujourd’hui, il faut entre 10 et 30 minutes pour que l’opération opère. Dans l’antiquité cela devait être beaucoup plus long. Une fois l’or fondu, on peut le couler dans des moules.

Le moulage

D’après G. Nicolini81 on peut classer les moules en deux catégories : ceux pour la réalisation de produits semi-ouvrés, et ceux pour la réalisation de parties entières de bijoux.
Les moules pour les produits semi-ouvrés correspondent à la création de tiges, de joncs, de sections carré ou trapézoïdales, des moules pour les éléments circulaires…
L’or fondu est donc, après la « cuisson », placé dans ces moules pour donner une première forme à un produit qui va être retravaillé, par la suite, grâce à de nombreuses techniques.
La deuxième catégorie correspond aux moules qui donnent forme à des parties de bijoux. On peut ainsi créer des anneaux, des boucles, pendeloques… Ce sont donc des produits presque finis qui demandent juste une finition et l’attache à l’ensemble du bijou.

Les techniques du martelage

Le martelage et ces procédés

Le martelage est une technique ancienne qui remonte aux premiers travaux sur l’or. En effet, au début de l’orfèvrerie, les pépites d’or étaient martelé à froid (ou sous une faible chaleur) pour donner une plaque ou un petit assemblage. Cela est rendu possible par la capacité de l’or à être extrêmement malléable et capable de se souder lui-même par étroit contact. Mais cette technique est moins appréciée et moins réalisée à la période hellénistique. On préfère la suivante : la frappe (ou martelage).
Homère, dans L’Iliade, parle du dieu Héphaïstos, qui bat de l’or pour les armes d’Achille. Il nous donne alors, le nom des outils de bronze du batteur d’or : l’enclume, le marteau, et les pinces.
Grâce à ces outils, l’or est martelé avec, au départ, des barrettes ou tiges préalablement coulés et moulés. Une stèle de Laodicée de la période hellénistique montre un batteur d’or assis, frappant l’or sur un tas rectangulaire avec un marteau à gros manche. Sur la peinture des amours orfèvres de la Casa dei Vetii à Pompéi il y a un cinquième personnage en partant de la gauche. Il est identifié comme étant un batteur d’or, travaillant assis, tenant la plaque d’or dans une pince à becs semi-circulaire dans la main gauche tandis que la droite la martèle à l’aide d’une bigorne.

Techniques appliquées au corpus

Plusieurs couronnes et diadèmes du corpus ont eu recours au martelage. Comme on vient de le voir, c’est un procédé qui nécessite plusieurs étapes .
Sur les couronnes les joncs de l’armature sont tous martelés. D’abord moulés en tiges d’or rectangulaires, ils sont ensuite frappés pour arrondir les angles et leur donner cette forme en demi cercle (Les types TC1, TC2, TC3, TC4). Les feuilles et les fleurs sont également martelées. Après le moulage de tiges d’or, celles-ci sont frappées jusqu’à l’obtention d’une fine plaque. Lissée puis découpée en la forme voulue (TC1, TC2, TC3, TC4).
Les diadèmes sont réalisés avec un large emploi du martelage. Les diadèmes simples (TD1, TD2) sont conçus de la manière suivante : l’or en fusion est placé dans un moule plat qui va donner des tiges ou lingots d’or. Ces derniers sont ensuite martelés pour donner, tout comme les couronnes, des plaques plates. Elles sont, enfin, lissées puis découpées pour avoir la forme que l’on connait. Les TD1a constitués de bandes très fines d’or, leur réalisation, délicate, a permis aux bandes de s’enrouler en épousant la forme des tiges tubulaires faite de roseaux.

Les pierres semi-précieuses et pâtes de verres

C’est de tradition grecque de jouer, en orfèvrerie, sur la matière et les surfaces. L’ouverture du monde et l’éclatement des frontières avec les conquêtes d’Alexandre le Grand permettent aux orfèvres de travailler avec de nouveaux thèmes iconographiques, mais aussi sur des matières innovantes : les pierres colorées et semi-précieuses. Peu à peu, les pierreries s’installent dans le monde hellénistique : au début ce sont les émeraudes et grenats, puis la cornaline, l’agate, sardonyx, calcédoine, etc. La polychromie devient alors importante dans les bijoux.
En Perse, les pierres sont déjà utilisées dans les pièces d’orfèvrerie. Leur emploi et les incrustations en général, remontent aux Sumériens. Les bijoux retrouvés dans les tombes princières d’Ur en sont un bel exemple.
Concernant les pâtes de verres, les Achéménides s’illustrent par leur utilisation, notamment avec la pâte de verre verte, bleue (foncée et claire), blanc et rouge (beaucoup plus rare).
En Grèce, c’est à la fin du IVe siècle, début du IIIe , que les sertissures et les incrustations sont réellement utilisées en orfèvrerie. On trouve dans le corpus quelques cas d’ajouts de pierres semi-précieuses ou des pâtes de verres colorées.
Ainsi les grenats sont présents sur TC2b, TC3b – Amphipolis, TD5a et TD5b. La cornaline est plus discrète : TD4a – Erétrie, TD5a, TD5b. Enfin, la pâte de verre : TC3a – Stravoupolis, TD4a – Erétrie, TD5a. Généralement, les incrustations sont faites ici en cabochons : Il est laissé dans la pièce d’orfèvrerie en emplacement spécial pour la pierre ou la pâte avec un fond et des parois. Pourtant dans le cas de TD5a et TD5b, le grenat et la cornaline sont utilisés pour les pendeloques, en tant que boules sphériques.

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Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE I – PRESENTATION DU CORPUS 
I – LES COURONNES
A – La typologie
B – Catalogue
II – LES DIADEMES 
A – La typologie
B – Catalogue
CONCLUSION
CHAPITRE II – LE TECHNIQUES MISES EN ŒUVRES DANS LA FABRICATION DES COURONNES ET DES DIADEMES 
I – LES TECHNIQUES DE FABRICATION
A – Les mines d’or dans le monde hellénistique
1 – Les sources
a – Littéraires
b – Archéologiques
c – Le travail des experts
2 – L’exploitation de l’or et son utilisation
B – Les techniques de la fonte et du moulage
1 – La fonte
2 – Le moulage
3 – Techniques employées au corpus
C – Les techniques du martelage
1 – Le martelage et ces procédés
2 – Techniques appliquées au corpus
D – Les techniques de l’incision
1 – La découpe
2 – La ciselure
E – Les fixations et les systèmes de fermeture
1 – Les soudures
2 – Système de fermeture
F – Les pierres semi-précieuses et pâtes de verres
II – ORFEVRES ET ATELIER : UNE IDENTIFICATION DIFFICILE
A – Les ateliers en Grèce hellénistique
1 – Athènes
2 – La Macédoine
B – L’orfèvre et son statut
1 – Itinérance ?
2 – Spécialisation
CONCLUSION
CHAPITRE III – ICONOGRAPHIE ET SYMBOLIQUE
I – LES SYMBOLIQUES DIVINES DANS L’ICONOGRAPHIE
A – Le lierre de Dionysos
1 – Mythe
2 – Iconographie et signification
B – Zeus et la puissance du chêne
1 – Mythe
2 – Iconographie et signification
C – L’olivier d’Athéna
1 – Mythe
2 – Iconographie et signification
D – La divinité Aphrodite
1 – Mythe
2 – Iconographie et signification
E – Le nœud d’Héraclès : un symbole fort
1 – Mythes
2 – Iconographie et signification
II – UNE NATURE REELLE ET STYLISEE 
A – Les fleurs
1 – Les fleurs de myrte naturaliste du IVe siècle
2 – Les fleurs stylisées du IIIe
siècle
B – Les fruits
C – Autres décors
CONCLUSION
CHAPITRE IV – LES FONCTIONS : DE LA TOMBE AU SANCTUAIRE
I – LES COURONNES ET LES DIADEMES A TRAVERS LES TOMBES : UNE SYMBOLIQUE PRINCIERE ?
A – Les tombes d’Aigai
1 – La tombe de Philippe II
2 – La tombe du prince
3 – La tombe du sanctuaire d’Eukleia
B – Autres sites importants
1 – La nécropole de Pydna
2 –La zone Mygdonienne
3 –Cassandreia et Amphipolis
II – DES COURONNES ET DIADEMES SEXUES ? 
A – Parures de tête féminines : luxe et beauté
1 – Les parures appliquées au corpus
2 – Présence des parures dans l’art grec hellénistique
B – Couronnes et diadèmes d’hommes
1 – Les parures appliquées au corpus
2 – Présence des parures dans l’art grec hellénistique
III – UNE FONCTION FUNERAIRE
A – Couronnes et diadèmes portés ?
B – Rites funéraires : la parure chez le défunt
C – Les couronnes et les diadèmes : un symbole fort pour « l’après »
IV – LA COURONNE : UN DECOR SINGULIER 
CONCLUSION
CONCLUSION 
BIBLIOGRAPHIE ET SOURCES 

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