Les contours theoriques de l’inflation

LES CONTOURS THEORIQUES DE L’INFLATION

Les contours théoriques servent à poser les différentes définitions et les concepts théoriques relatifs à l’inflation. A cet effet il importe de clarifier les terminologies utilisées couramment sur l’inflation mais qui peuvent porter à des confusions. A propos des concepts théoriques, les différents courants de pensée, à savoir le courant classique, le courant keynésien et le courant monétariste seront développés.

Définitions et concepts théoriques

Définitions
Cette section vise à dégager une meilleure compréhension des termes tournant autour de l’inflation à savoir : stagflation, déflation, désinflation, hyperinflation. Mais préalablement, une définition du terme central inflation sera donnée.

L’inflation
Sous le terme le plus connu, l’inflation désigne une hausse généralisée du niveau des prix. GASTON Olive  , dans son article, révèle que « l’inflation est un phénomène macroéconomique autoentretenu, générale et continue de la hausse du niveau des prix ». En effet, il faut retenir trois caractéristiques spécifiques de la hausse des prix pour la qualifié d’inflation :
• premièrement, étant donné que c’est un phénomène autoentretenu, l’augmentation des prix d’un produit entraine l’augmentation du prix d’autres produits ;
• deuxièmement, la hausse devrait toucher l’ensemble des biens et services ; Ce caractère général de la hausse se réfère à une augmentation de prix de panier de biens supposé représentatif dans l’économie ;
• dernièrement, une hausse doit être observée sur une période suffisamment longue.

Ainsi, une hausse des prix temporaire n’est pas qualifiée d’inflation. Selon les différentes variations du niveau de prix, il importe de savoir les différentes expressions liées à l’inflation à savoir : la stagflation, la désinflation, la déflation et l’hyperinflation.

La stagflation
La stagflation est utilisée pour la première fois avec le Chancelier de l’Echiquier Ian Macleod pour qualifier la situation économique aux Royaume Unis en 1965 pendant laquelle, le taux de croissance économique stagne à une valeur presque nulle à l’égard d’un taux d’inflation élevé et persistant. De même durant les années 70, essentiellement pendant les crises pétrolières où le taux de croissance économique était presque nul mais le prix des biens a augmenté suite à la hausse des prix du pétrole et des matières premières.

La désinflation
La désinflation est un phénomène économique pendant lequel l’économie subit une inflation, mais qu’annuellement le taux d’augmentation des prix évolue à la baisse. A titre de remarque, l’augmentation du niveau général des prix est constatée durant la désinflation, cependant le taux d’augmentation des prix diminue annuellement.

La déflation
La déflation est utilisée pour qualifier une situation économique pendant laquelle on enregistre une baisse continue et généralisée du niveau général des prix. Cette situation peut être vue comme l’opposé de l’inflation.

L’hyperinflation
L’hyperinflation est une situation économique dominée par la persistance de l’inflation à un taux supérieur à 50%.

Concepts théoriques 

Les études théoriques sur l’inflation ont été élaborées au lendemain de la première guerre mondiale au cours de laquelle le niveau général des prix a subi une hausse significative dans plusieurs pays. Trois grands courants se sont émergés, à savoir : le courant classique, le courant keynésien et le courant monétariste.

Courant classique

Selon le courant classique, l’analyse de l’inflation se base sur le modèle d’économie de l’offre. Ainsi, l’inflation s’explique par la hausse des coûts de production. En effet, le coût de production englobe le coût des matières premières et le coût des facteurs de production (travail et le capital). D’une part, la hausse des coûts de matière première est liée aux coûts d’exploitations de ces derniers. L’exemple le plus pertinent est le pétrole brut ; une augmentation de ses coûts d’exploitation entraine une augmentation du prix du pétrole raffiné qui est encore une matière première. D’autre part, la hausse du coût des facteurs de production peut s’expliquer soit par une hausse de coût du facteur travail, soit par une hausse du coût du facteur capital. On entend par hausse du coût du facteur travail, l’augmentation de salaire des travailleurs qui va se répercuter sur l’augmentation des prix des produits pour garder le niveau de bénéfice souhaité par l’entreprise. Sur le plan macroéconomique, ce phénomène est appelé spirale inflationniste. Ainsi le schéma suivant présente ce concept classique de l’inflation.

En outre, le dilemme inflation-chômage établit par A. W. Phillips en 1958 confirme une relation négative entre l’inflation et le chômage. En effet, un taux d’inflation élevé s’accompagne d’un taux d’inflation bas et inversement. Cette situation s’explique principalement par l’augmentation des coûts des facteurs de production travail. En effet, l’accroissement du niveau de l’emploi amplifie la capacité de revendication salariale des travailleurs. Par conséquent, la hausse des salaires entraine l’augmentation de la demande de consommation et par la suite la demande globale. A cet effet, le niveau général des prix subit une hausse.

Courant keynésien

Concernant le courant keynésien, l’inflation est le produit de l’excès de la demande globale par rapport à l’offre globale. En fait, cette situation peut s’expliquer soit par un dépassement de la demande globale soit par une baisse de l’offre globale face à une demande inchangée.

La première est due à une augmentation de la demande venant des acteurs économiques à savoir : les ménages, l’Etat, les entreprises. D’abord, cette hausse de demande émanant des ménages se présente par la hausse de la consommation. La consommation des ménages se réfère à la consommation finale des biens et services. Ensuite, pour l’Etat la hausse de la demande se manifeste par la hausse des dépenses gouvernementales. En effet, cette hausse touche les dépenses de fonctionnement et/ou les dépenses d’investissement. Enfin, la hausse des dépenses des entreprises touche la hausse de dépenses liées à l’exploitation. En comptabilité, on parle souvent de consommation intermédiaire.

La seconde est caractérisée par le ralentissement du rythme de production. Ceci est dû principalement à la baisse de productivité des facteurs de production. En effet, dans les pays développés, cette baisse de productivité est temporaire suite à des circonstances environnementales. On peut citer comme exemple, les cataclysmes naturels, les guerres. Dans les pays en développement, ce ralentissement de la production est souvent structurel. Le manque d’infrastructure, le manque de qualification des travailleurs, l’instabilité politique, l’insécurité et certainement d’autres facteurs y contribuent mais apparemment tout cela conduit à la faiblesse de la capacité de production et par conséquent, ralentit le rythme de production. En somme, par rapport à une demande globale inchangée, la diminution de l’offre entraine un déséquilibre sur le marché et produit une hausse des prix.

Courant monétariste

Les monétaristes considèrent que l’inflation est due à une augmentation de la masse monétaire en circulation face à une production inchangée. Cette thèse monétariste se fonde sur la Théorie Quantitative de Monnaie proposée par Irving Fisher. Cette théorie est basée sur le fait que la quantité de monnaie en circulation pendant une période donnée est en relation avec le nombre de transaction et le prix des transactions sur la période.

Les éléments du premier membre sont la masse monétaire en circulation pendant une période (par exemple une année) et la vitesse de circulation de la masse monétaire. En d’autre terme, ce dernier mesure le nombre de fois par unité de temps qu’une monnaie est utilisée dans une transaction. Les éléments du second membre sont le prix moyen des transactions au cours de la période considérée et le nombre total des transactions. On peut prendre l’exemple suivant pour mieux appréhender cette théorie quantitative de la monnaie. Soit 10 millions de tonne de riz vendus au cours de l’année 2010. Le prix d’une tonne s’élève à 1,5 millions d’Ariary. Le nombre d’unité monétaire échangé en 2010 est donc : 10 000 000 * 1 500 000 = 15 000 000 Ariary .

Mesure et mode de calcul de l’inflation
Le taux d’augmentation des prix varie d’un bien à un autre selon les circonstances de l’augmentation. Cela amène à considérer les principaux indicateurs de mesure de l’inflation afin d’avoir une unité de mesure unique des variations des prix et un mode de calcul de l’indicateur. En effet, l’indicateur le plus récemment utilisé est l’Indice des Prix à la Consommation (IPC). En outre, les indices de prix peuvent aussi servir de déflateur pour certaine variable macroéconomique.

Il faut savoir que les prix et les quantités sont obtenus par des méthodes statistiques bien déterminées. Ils dépendent essentiellement des éléments suivants :
• la période de référence
• la période de calcul
• la population de référence
• le panier de bien représentatif
• la zone géographique considérée
La période de référence définit la période pendant laquelle on a effectué les collectes de données pour l’année de base.

La période de calcul se réfère à l’année de comparaison de l’évolution des prix. La population de référence désigne l’échantillon sur lequel les collectes de données se sont effectuées. Il importe de noter que le choix de cet échantillon suit des démarches statistiques. Cela a pour intérêt la représentativité de la population de référence. Dans le cadre du calcul de l’IPC à Madagascar la population de référence est l’ensemble des ménages à Madagascar. Le panier de bien englobe la variété des biens à considérer dans chaque secteur de production et dans chaque branche d’activité à prendre en compte dans le calcul en termes de prix et quantité. En effet, le panier de bien pour le calcul de l’IPC à Madagascar compte 339 à 404 articles depuis 1997. La zone géographique met en évidence la délimitation géographique de la collecte de données. Pour le calcul de l’IPC à Madagascar, on considère les sept grandes villes à savoir : Antananarivo, Antsirabe, Toamasina, Fianarantsoa, Toliara, Mahajanga et Antsiranana.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PARTIE I. APERCU GLOBAL SUR L’INFLATION
CHAPITRE I. LES CONTOURS THEORIQUES DE L’INFLATION
I. Définitions et concepts théoriques
II. Mesure et mode de calcul de l’inflation
III. Type d’inflation
CHAPITRE II. LES CONSEQUENCES ECONOMIQUES DE L’INFLATION
I. Les conséquences sur les ménages
II. Les conséquences sur les entreprises
III. Les conséquences sur les institutions financières
PARTIE II. ANALYSE DE L’INFLATION A MADAGASCAR DE 2000 A 2015
CHAPITRE I. ANALYSE DES ORIGINES DE L’INFLATION
I. Constat de l’évolution de l’inflation à Madagascar
II. Analyse des principales origines de l’inflation à Madagascar
CHAPITRE II. PRINCIPALES CONSEQUENCES DE L’INFLATION
I. Conséquences sur le secteur réel
II. Conséquences sur le secteur monétaire
III. Conséquence sur le secteur extérieur
IV. Conséquences sur les finances publiques
PARTIE III. PROPOSITION D’UNE POLITIQUE DE LUTTE CONTRE L’INFLATION
CHAPITRE I. MESURES ECONOMIQUES
I. Adoption d’une politique monétaire restrictive
II. Relance de la production
CHAPITRE II. RENFORCEMENT DU SYSTEME DE CONTROLE, DE SUIVI ET D’EVALUATION DE L’INFLATION
I. Mise en place d’un organe de contrôle, suivi et évaluation de l’inflation
II. Organisation des formations périodiques pour les acteurs économiques
CONCLUSION

Mots clés : Inflation

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