Les constituants de la peau

CONSTITUANTS DE LA PEAU 

La peau comporte, de l’extérieur vers l’intérieur, trois zones distinctes : épiderme, derme et hypoderme.

L’épiderme

C’est un épithélium stratifié dans lequel on distingue cinq couches cellulaires. Il comprend quatre types de cellules :
– kératinocytes;
– mélanocytes ;
– cellules de Langerhans ;
– cellules de Merkel.

➤ Le stratum germinativum
La couche basale ou germinative est formée d’une seule assise de cellules implantées sur les pailles du derme superficiel. Les kératinocytes représentent, par leur nombre, les éléments cellulaires dominants de l’épiderme. Leur fonction principale est la kératinisation ou différenciation en vue de former la kératine, l’élément majeur du stratum corneum. Cette couche est le siège d’une forte activité mitotique. Entre les kératinocytes de la couche basale, s’intercalent les mélanocytes, responsable de la mélanogenèse. Dispersées entre les kératinocytes baseaux se trouvent des cellules apparemment spécialisées, appelées cellules de Merkel. Le pH est voisin de celui du derme. La couche basale et le corps muqueux de Malpighi contiennent environ 70 % d’eau.

➤ Le stratum spinosum
Le corps muqueux de Malpighi est formé de trois à quatre couches de cellules polyédriques reposant sur le stratum germinativum; il n’y’a pas production cellulaire proprement dite. Les cellules proviennent de la couche basale et migrent jusqu’à la couche granuleuse. Les cellules du stratum spinosum sont pourvues de spicules ou épines, d’où leur nom de cellules épineuses. Entre ces cellules se dispersent quelques grains de mélanine et des cellules de Langerhans.

➤ Le stratum granulosum
La couche granuleuse comporte environ trois assises de cellules aplaties, fusiformes et parallèles. C’est à ce niveau que les cellules synthétisent les granules de kératohyaline. La cellule granuleuse élabore, en plus de la kératohyaline, de petits grains lamellaires désignés sous les noms de kératinosomes, ou corps d’Oddland.

➤ Le stratum lucidum
La couche claire se trouve au niveau de la paume des mains et de la plante des pieds. La cellule de la couche claire est dépourvue de noyau et d’organites cellulaires.

➤ Le stratum corneum
La couche cornée est une superposition de cellules anucléés et complètement kératinisées, formant des lamelles très allongées. Le pH varie entre 4,2 et 6,8. L’acide lactique est en partie responsable de ce pH acide. La kératine de la couche cornée est imprégnée de graisses provenant de la sécrétion sébacée des acides gras, de la sueur et des produits de dégradation des kératinocytes. Ces lipides associés à l’eau, forment à la surface de la peau un film hydrolipidique en partie responsable du maintien de l’hydratation et de la souplesse de la peau.

Le stratum corneum contient des substances hydrosolubles et dialysables qui ont la propriété de retenir l’eau. Ces agents hygroscopiques ont été décrits sous le nom de « facteur naturel d’hydratation ». Il s’agit d’acides aminés, d’acide pyrrolidone carboxylique, d’urée, de lactate, entre autres substances.

Le derme

C’est un tissu conjonctif fibroélastique, composé de cellules et d’une matrice intercellulaire. Cette matrice est formée de protéines fibreuses ( collagène, élastine, réticuline) et d’un gel interfibrillaire, composé de protéoglycanes, de glycoprotéines, de sels et d’eau. Il comprend aussi d’importantes ramifications vasculaires, un vaste réseau nerveux et des annexes cutanées. Il assure à la peau nutrition, soutien et élasticité. Le derme contient principalement des fibrocytes, des histiocytes, et des mastocytes. Lorsque les fibrocytes fixes reprennent leur activité proliférative, ils portent leur nom de fibroblastes. Ils synthétisent et contrôlent les éléments de la structure dermique. La matrice intercellulaire du tissu conjonctif est formée de protéines fibreuses dispersées dans un gel interfibrillaire. Trois types de protéines fibreuses sont habituellement reconnus :
● Collagène : parmi les macromolécules dermiques, le collagène est quantitativement le plus important. La principale fonction est de maintenir la résistance et l’intégrité structurale des tissus.
● Elastine : entrelacées aux faisceaux de collagènes, les fibres élastiques ont pour rôle de rétablir la disposition fibreuse normale, à la suite de la déformation par des forces mécaniques externes.
● Réticuline : les fibres de réticuline apparaissent au niveau de la jonction dermo-épidermique, ainsi que dans le voisinage immédiat des annexes, des vaisseaux et des nerfs.

Le gel interfibrillaire est constitué d’eau, de sels, de protéoglycanes et de glycoprotéines de structure. Ces éléments forment ce qu’il est convenu d’appeler la substance fondamentale du derme et remplissent les interstices entre les fibres de collagène et d’élastine.

L’acide hyaluronique représente environ 50% des protéoglycanes. Un de ses rôles est de retenir l’eau dans la matrice intercellulaire. Le derme est arbitrairement divisé en deux régions anatomiques :
● La zone papillaire superficielle
● La zone réticulaire profonde .

L’hypoderme
Il sépare et isole le derme des membranes fibreuses enveloppant les parties sousjacentes profondes telles que les muscles. Sur le plan métabolique, il constitue une réserve d’énergie et de nutriments. Il modèle la silhouette. Il assure une protection mécanique et joue un rôle essentiel dans le processus de thermorégulation.

ANNEXES

Le poil ou le cheveu
Le cheveu et le poil sont composés d’une partie invisible, la racine, entourée d’une gaine et respectivement ancrée dans l’hypoderme ou le derme, et d’une partie visible, la tige, biologiquement morte. Leur croissance s’effectue par cycles, alternant période de repos et d’activité. Le poil dans sa gaine, le muscle arrecteur, la glande sébacée et dans certaines régions une glande sudoripare apocrine constituent le follicule pileux.

L’ongle
L’ongle est une lame dure, cornée, qui couvre et protège le dessus de la dernière phalange des doigts et des orteils. Durs, flexibles, translucides, lisses et brillants, ils poussent de façon ininterrompue, en moyenne de 0.1 mm/jour. L’ongle permet de se défendre, de griffer, de couper ou de déchirer.

Les glandes sébacées
La glande sébacée est située dans le derme moyen. Elle est constituée d’une glande de type holocrine qui sécrète le sébum et d’un canal excréteur qui sécrète le sébum dans le follicule. La sécrétion sébacée est constituée par les cellules de la glande qui, nécrosées, sont éliminées tout comme les cellules épidermiques dont elles dérivent. La glande qui sécrète ces cellules chargées de graisses peut changer de forme et ainsi se rétrécir ou augmenter de volume. Les glandes les plus volumineuses et les plus productrices sont localisées au niveau du visage, du thorax et du dos et représentent le territoire de l’acné vulgaire. Les androgènes augmentent la sécrétion sébacée, alors que les oestrogènes la diminuent. L’élévation de la température cutanée, la sudation prolongée et le dégraissage de la peau augmentent le débit sébacé. Le sébum semble posséder des propriétés bacteriostatiques et fongistatiques. De plus, en participant à l’élaboration du film hydrolipidique cutané, il assure à la peau : protection, souplesse et hydratation.

Les glandes sudoripares
Elles sécrètent la sueur. Elles sont de deux ordres :
● Les glandes eccrines
● Les glandes apocrines .

➤ Les glandes eccrines
Les glandes eccrines sont les plus nombreuses (3 à 5 millions). Elles se répartissent sur la quasi-totalité de la peau excepté le lit unguéal, les lèvres et les organes génitaux externes (gland, clitoris, petites lèvres, face interne du prépuce). Le nombre de ces glandes est défini à la naissance et varie en fonction des individus, du sexe et de la topographie. Leur densité est en moyenne de 150 à 350 par cm2 selon le site corporel. Sur le plan anatomique, les glandes eccrines sont des glandes tubuleuses, pelotonnées dans le derme réticulaire ou à la jonction dermohypodermique. La composition de la sueur eccrine varie d’une personne à l’autre, d’un moment à l’autre et d’un site du corps à un autre. Les glandes eccrines secrètent une sueur primitive qui reflète la composition du plasma (sueur isotonique). Cette sueur est progressivement modifiée par des mécanismes de résorption dans le tube excréteur avant de s’écouler à l’extérieur sous forme de sueur définitive (sueur hypotonique). A la surface de la peau, la sueur définitive est salée, acide (pH de 4,5-5,5 chez l’homme et de 5,8-6,5 chez la femme) et sa densité varie de 1,001 à 1,006. Elle contient en solution aqueuse des ions (sodium, potassium, chlore, bicarbonate) ainsi que divers composants organiques (lactate, ammoniaque, pyruvate, urée, acides aminés, glucose…). Certaines modifications des électrolytes sudoraux peuvent se voir dans des affections telles que la mucoviscidose chez les enfants, les maladies de Cushing et d’Addison ou encore suite à l’utilisation de certains médicaments comme les glucocorticoïdes, l’aldostérone ou les hormones antidiurétiques. Les glandes sudoripares eccrines sont innervées par le système nerveux sympathique, tout en obéissant à une médiation physiologique de type cholinergique. Les principaux stimulis de ces glandes sont les stimulis thermiques, émotionnels, intellectuels, gustatifs, digestifs ainsi que l’hypercapnie et l’hypoglycémie.

➤ Les glandes apocrines
Les glandes sudoripares apocrines se situent principalement dans les régions axillaires et génitales et accessoirement en péri-anal, sur le pubis et les aréoles mammaires. Ce type de glande se développe à la puberté mais leur activité ne dépend pas des hormones sexuelles. Elles sont annexées aux follicules pilo-sébacés. La sécrétion sudorale apocrine est différente de celle des glandes eccrines. Cette sécrétion est laiteuse, visqueuse, opaque, peu abondante, et composée principalement d’azote, de lactates et d’ions (sodium, potassium, calcium, magnésium, chlore et carbonate). Elle est souvent mélangée au sébum. C’est la dégradation de la sueur stagnant à la surface cutanée par des bactéries qui est responsable de mauvaises odeurs. La sécrétion des glandes apocrines est déclenchée par des stimuli émotionnels, cholinergiques ou adrénergiques.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
Chapitre I : DONNEES ANATOMO-HISTOLOGIQUES
I-1) Les constituants de la peau
I-1-1) L’épiderme
I-1-2) Le derme
I-1-3) L’hypoderme
I-2) Les annexes
I-2-1) Le poil
I-2-2) L’ongle
I-2-3) Les glandes sébacées
I-2-4) Les glandes sudoripares
Chapitre II : Données physiologiques
II-1) La vascularisation
II-2) L’innervation
II-3) Les fonctions de la peau
DEUXIEME PARTIE
Chapitre III : EPIDEMIOLOGIE, ETIOLOGIE, PHYSIOPATHOLOGIE, ET MANIFESTATIONS CLINIQUES DE L’ACNE
III-1) Données épidémiologiques
III-2) Données étiologiques
Chapitre IV : LA PHYSIOPATHOLOGIE
IV-1) L’hyperséborhée
IV-2) l’hyperkératinisation
IV-3) L’inflammation folliculaire
Chapitre V : LES MANIFESTATIONS ET EVALUATIONS CLINIQUES
V-1) Les manifestations cliniques
V-1-1) Les lésions
V-1-2) Le siège des lésions
V-1-3) Les complications
V-1-3-A) les cicatrices
V-1-3-B) Les complications systémiques
V-2) LES CRITERES D’EVALUATION CLINIQUE DE L’ACNE
V-2-1) L’EVALUATION CLINIQUE
V-2-2) le diagnostic différentiel
V-2-2-A) Rosacé
V-2-2-B) Dermatite periorale
V-2-2-C) Pyoderma faciale
V-2-2- D) Folliculite nécrosante lymphocytaire ou acné nécrotique
V-2-2-E) Folliculite à germe à gram négatif
V-2-2-F) Acné estivale
V-2-2-G) Autres
Chapitre VI – LES FORMES CLINIQUES DE L’ACNE
VI-1) L’acné vulgaire ou acné juvénile
VI-2) L’acné non inflammatoire ou rétentionnelle
VI-3) Les formes graves
VI-3-1) L’acné nodulo-kystique
VI-3-2) L’acné nodulaire (ou conglobata)
VI-3-3) L’acné fulminans
VI-3-4) Le syndrome SAPHO
VI-4) Les formes selon l’âge
VI-4-1) L’acné néonatale
VI-4-2) L’acné excoriée des jeunes filles (Brocq)
VI-4-3) L’acné pré-pubertaire
VI-4-4) Les acnés de la femme adulte
VI-5) Les formes étiologiques particulières
VI-5-1) Les acnés « cosmétiques »
VI-5-2) Les acnés iatrogènes
VI-5-4) Acné des huiles minérales
VI-5-5) L’acné chlorique ou chloracné
TROISIEME PARTIE : LES TRAITEMENTS
Chapitre VII) PHYTOTHERAPIE
VII-1) les recettes de produits utilisés
VII-2) justification thérapeutique
Chapitre VIII : LES TRAITEMENTS ACTUELS DE L’ACNE
VIII) Les moyens thérapeutiques locaux
VIII-1) Les antibiotiques
VIII-1-1) Mécanisme d’action
VIII-1-2) Monographies
VIII-1-3) La résistance bactérienne
VIII-2) Peroxyde de benzoyle
VIII-2-1) Mécanisme d’action
VIII-2-2) Propriétés et généralités
VIII-3) Rétinoïdes topiques
VIII-3-1) Mécanisme d’action
VIII-3-2) Monographies
VIII-4) L’acide azelaique
VIII-5) Autres options
VIII-6) Traitements topiques combinés
VIII-7) Les effets indésirables du traitement topique
VIII-8) Actualités thérapeutiques
Chapitre IX : Moyens thérapeutiques systémiques
XI-1) Antibiotiques
XI-1-1) Les cyclines
IX-1-2) Macrolides
IX-1-3) Cephalexine orale
IX-2) Gluconate de zinc
IX-3) Isotretinoine
IX-3-1) Mécanisme d’action
IX-3-2) Bénéfice clinique de l’isotretinoine orale
IX-3-3) Codification de la prescription d’isotrétinoïne par les RMO, modifiée par la réglementation européenne
IX-3-4) Isotretinoine faiblement dosée
IX-4) Hormonothérapie
IX-1) Antiandrogènes
IX-5) Contraceptifs oraux
IX-6) Corticothérapie
Chapitre X : LES TRAITEMENTS COMPLEMENTAIRES
X-I) Les peelings
X-2) La microchirurgie
X-3) Laser et luminotherapie
X-3-1) Le ciblage de P.acnes
X-3-2) Ciblage de la glande sébacée
CONCLUSION

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