Les consequences d’une specialisation exogene

LES CONSEQUENCES D’UNE SPECIALISATION EXOGENE 

Le mode d’insertion de Madagascar dans le commerce mondial se présente comme un facteur limitatif à cause de ses effets sur la croissance économique. Du fait de leur dépendance aux recettes d’exportations faibles et volatiles, Madagascar connait une croissance non soutenue. Le pays devient donc plus pauvre que leurs principaux partenaires commerciaux : sa spécialisation est « appauvrissante ». Il est question ici de ressortir les relations théoriques qui existent entre le commerce extérieur et la croissance économique et de les analyser dans le contexte de Madagascar.

Lien entre recettes d’exportation et croissance économique à Madagascar

La littérature économique met souvent en évidence la corrélation entre la croissance économique et la performance des exportations. À titre d’illustration, les pays qui ont réussi leur transition économique comme le Chili, l’Ile Maurice, la Corée, et l’Ouganda ont vu leurs exportations croître plus vite que le reste de l’économie en général. Si le rythme d’expansion des exportations malgaches est resté en-dessous de celui de l’économie en général avant 2005, leur performance entre 2006 et 2008 (avec un taux de croissance réel moyen de 15%) s’est rapprochée de celle des pays cités ci-dessus, suggérant leur rôle de plus en plus important dans la croissance économique du pays. La part des exportations sur le PIB a connu une légère progression à compte du plan d’ajustement structurel. La part des exportations dans le PIB a connu son niveau le plus bas en 2009 en raison des crises économiques mondiales. Mais elle tient une part importante en dehors de cette période comme celle de 2007 avec 16,8% du PIB. Les recettes issues des exportations contribuent énormément dans le PIB de Madagascar. De plus, ces recettes d’exportation alimentent les réserves en devises du pays.

La structure des emplois du PIB n’a pas beaucoup changé durant les cinq dernières années de crise. Bien que la partie intégrante du PIB reste la consommation, on constate une tendance à la baisse des parts de la consommation et de l’investissement dans le PIB, par contre celle des exportations tend à augmenter suite aux exportations minières, passée de 22,4% en 2009 à 26,2% en 2011, à 29,3% en 2012.

L’analyse de long terme montre une augmentation progressive de la part des exportations dans le PIB. Ce qui signifie que la croissance économique dépend de plus en plus des exportations. Ainsi, les évolutions des exportations impactent de manière positive l’évolution de la croissance économique. Dans la plupart des cas, la croissance économique connaît les mêmes fluctuations que le volume des recettes d’exportations. Ces similitudes de l’évolution des deux agrégats inclinent à penser que le faible volume des recettes d’exportations et leur volatilité expliquent de manière significative l’évolution du taux de croissance économique de long terme.

Une croissance économique de long terme faible

En analysant l’évolution de la croissance économique à long terme de Madagascar durant ces quinze dernières années, on a pu constater que cette dernière varie avec une faible amplitude. La croissance économique fluctue dans un intervalle de +/- 5%. Le pays n’a pas encore atteint le taux de croissance de long terme à deux chiffres nécessaire pour un décollage économique. Les recettes d’exportation contribuent forcément sur cette faible fluctuation du taux de croissance économique d’après tout ce qui a été dit précédemment. Or, les recettes d’exportation dépendent des prix des produits exportés sur le marché international. Cependant, les pays en développement se spécialisent dans les produits primaires dont la valeur représente une faible élasticité prix de la demande. Les efforts des pays en développement dans la promotion de leur exportation traditionnel ne fait donc que profiter aux pays importateur de ces produits. Une augmentation de l’offre de produits primaires sur le marché international ne va entrainer qu’une baisse de leur prix. Etant donné que la demande des produits de bases ne s’ajuste pas à l’offre, d’où l’existence d’un excès de l’offre sur la demande ce qui va engendrer une baisse des prix de ces derniers. Avec cela s’ajoute une augmentation des valeurs des importations. Il s’ensuit donc une détérioration du terme de l’échange du pays puisque que la croissance est biaisée à l’exportation. Cependant, on constate dès fois une amélioration des termes de l’échange de Madagascar due à l’accroissement des recettes d’exportations et à la diminution des importations.

Au regard des relations théoriques et statistiques précédemment analysées, la structure du commerce extérieur joue son rôle dans cette évolution non désirée de la croissance économique de long terme. Au regard de l’analyse ci-dessus, nous pouvons affirmer que nous sommes là en présence d’une mécanique à la Bhagwati. Cependant, la forte détérioration des termes de l’échange des pays exportateurs de produits primaires pendant la décennie 80 a relancé l’intérêt pour la croissance « appauvrissante ». Au cours de cette période, de nombreux P.E.D ont rencontré des problèmes de dette extérieure qui les ont conduits à négocier avec les institutions internationales (F.M.I., Banque Mondiale). Madagascar n’a pas pu échapper à cette crise de la dette des années 80. La plupart du temps, les programmes d’ajustement qui ont été élaborés, contenaient un volet commercial très clair : le développement des exportations génératrices de devises étrangères. Ainsi, au même moment un grand nombre d’offreurs de produits de base ont adopté la même stratégie de promotion de leurs exportations ce qui a pu produire des excès d’offre.

L’analyse du lien entre la spécialisation internationale et la croissance économique nous amène à dire que des pistes qui s’avèrent profitables restent encore inexploitées d’où nous allons voir ci-dessous les pistes pour une diversification économique.

DES PISTES POUR UNE DIVERSIFICATION ECONOMIQUE

La promotion des exportations par les Pôles intégrés de croissance 

Madagascar possède des potentiels dans plusieurs secteurs. Pourtant, dans aucun de ces secteurs, elle ne dispose d’un tissu important d’entreprises ayant développé une position de force sur les marchés internationaux. L’expérience d’autres zones montre que cela ne peut se faire dans tous les domaines, ni même dans trop de domaines à la fois. Parce que les ressources financières et humaines sont limitées, elles ne doivent pas être « saupoudrées » : il est nécessaire de les focaliser dans les secteurs à haut potentiel, susceptibles de doper la croissance économique et d’avoir un effet d’entraînement sur le reste de l’économie. Afin de bien identifier les piliers de sa croissance future, le pays à concentrer ses activités dans les secteurs qui ont des potentiels important en termes de créations de richesses et d’emplois, à savoir :
– l’agro-industrie,
– l’économie forestière,
– l’élevage et la pêche,
– les mines et la métallurgie.

En ciblant ces secteurs clés de l’économie, Madagascar pourrait envisager une véritable diversification économique.

Compte tenu de l’étendue du territoire malgache, les autorités ont choisi dès 2005, et avec l’appui de la Banque mondiale, des pôles intégrés de croissance autour de trois zones bien identifiées qui sont :
✔ Fort Dauphin pour les mines et le tourisme, l’ouverture de l’usine QMM et la mise à disposition de son port aux opérateurs économiques de la région laissent espérer un développement économique dans les décennies à venir, fondées sur l’attraction d’investissements (projet de port en zone franche) :
✔ Nosy Be pour le tourisme et la pêche ;
✔ l’axe Antananarivo-Antsirabe pour le textile, l’agro-business et les Nouvelle Technologies d’Information et de Communication – NTIC.

Ces Zones seront des puissants supports de l’intégration régionale de Madagascar, en garantissant l’accès aux marchés des pays qui se trouve dans la même région pour les entreprises des pôles. Ces projets de développement se fondent sur l’attraction des investissements privés et dépendent des financements de la Banque mondiale. Cette sélection de territoires spécifiques est un processus commun à de nombreux pays du Sud, cherchant à s’arrimer à la mondialisation par des espaces attractifs, sortes de zones franches. L’idée consistait à tirer parti de certains avantages géographiques tels que : la proximité d’un projet de grande taille pouvant générer des effets d’entrainement sur les autres (comme les projets miniers), la densité des entreprises et des consommateurs existants pour créer des effets d’agglomération au niveau de la production que de la distribution et la disponibilité de voies de transport permettant l’accès aux marchés internationaux (ports ou aéroports). Sur cette base, un programme d’actions a été adopté mettant l’accès d’une part sur la construction et la réhabilitation des infrastructures portuaires, routières, énergétiques et de marché dans chacun des pôles pour soutenir les activités tournées vers les marchés extérieurs. Le derniers projet en cours est ce de l’extension du port de Toamasina qui va faire partir des pôles intégrés de croissance permettant de promouvoir le commerce extérieur du pays. D’une autre part, instaurer des mesures d’incitations appropriées pour promouvoir les exportations, notamment la Loi sur les investissements et la Loi sur les exportations pour une croissance rapide des activités d’exportations ; le renforcement de la capacité des entreprises et de la main d’œuvre locales à répondre aussi bien aux exigences des marchés qu’à celles du milieu des affaires nationales et internationales, le renforcement de la capacité des autorités locales, notamment les municipalités d’Antsirabe, Nosy Be et Fort Dauphin, à développer des projets à long terme (Plan de Développement Urbain), combinés à des mesures de bonne gouvernance, et finalement au niveau central l’appui au Ministère du Secteur Prive et du Commerce pour les techniques de négociations et les facilitations au commerces, y compris l’administration douanière.

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE 1 : CADRE GENERAL DE L’ANALYSE
CHAPITRE 1 : CONCEPT GENERAL
Section 1 : La notion de spécialisation internationale
Section 2 : Les indices de spécialisation
Section 3 : Typologie de spécialisation
CHAPITRE 2 : REVUE DE LITTERATURE
Section 1 : Revue théorique
Section 2 : Revue des récents travaux empiriques sur le lien entre diversification économique et croissance économique
CHAPITRE 3 : Illustrations
Section 1 : Les miracles asiatiques
Section 2 : Cas du Cameroun
PARTIE 2 : ETUDE DE CAS MADAGASCAR
CHAPITRE 1 : ANALYSE DE LA PERFORMANCE COMMERCIALE DE MADAGASCAR
Section 1 : La structure du commerce extérieur de Madagascar
Section 2 : Les indices spécifique du commerce extérieur de Madagascar
CHAPITRE 2 : LES CONSEQUENCES D’UNE SPECIALISATION EXOGENE
Section 1 : Lien entre recettes d’exportation et croissance économique à Madagascar
Section 2 : Une croissance économique de long terme faible
CHAPITRE 3: DES PISTES POUR UNE DIVERSIFICATION ECONOMIQUE
Section 1 : La promotion des exportations par les Pôles intégrés de croissance
Section 2 : Le rôle des entreprises franches dans la croissance et la transformation structurelle à Madagascar
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUE
RESUME

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