LES CONSEQUENCES DES DESORDRES METABOLIQUES

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PHYSIOPATHOLOGIE
MECANISME DU SYNDROME METABOLIQUE
Hormis les facteurs gรฉnรฉtiques, la physiopathologie du syndrome mรฉtabolique est basรฉe sur la prรฉsence dโ€™un excรจs degraisse, infiltrant le compartiment
intraviscรฉral et hรฉpatique. Lโ€™obรฉsitรฉ abdominale,ppelรฉea encore obรฉsitรฉ androรฏde ou plรฉthorique, en est son tรฉmoin clinique (7) (8).
Lโ€™OBESITE ANDROรDEย 
Dรฉfinition et classification
Il sโ€™agit dโ€™une surcharge pondรฉrale par excรจs de masse graisseuse ร  prรฉdominance facio-tronculaire : nuque, cou, thorax, partie supรฉrieure de lโ€™abdomen, (9) (10).
La mesure du tour de taille (waist circumference) est un meilleur indicateur de risque que lโ€™IMC parce quโ€™elle reflรจte mieux la masse graisseuse sous cutanรฉe et intra viscรฉrale qui est la masse active sur le planmรฉtabolique.
Le calcul de lโ€™indice de masse corporelle (IMC), donnรฉ par la formule de QUETELET, est un paramรจtre clinique homologuรฉ internationalement. Il permet de dรฉfinir lโ€™obรฉsitรฉ ร  partir dโ€™un indice de masse corporelle โ‰ฅ 25kg/m2. La formule รฉtant : IMC =0.
Selon la valeur de lโ€™IMC, lโ€™OMS a classรฉ lโ€™obรฉsitรฉcomme suit (11):
ยท IMC normal = 18,5 ร  24,9kg/m 2
ยท Surpoids si IMC = 25 ร  29,9 kg/m 2
Obรฉsitรฉ si IMC = 30 ร  34,9 kg/m
ยท Obรฉsitรฉ morbide si IMCโ‰ฅ 35 kg/m2โ€ข 2
Super obรฉsitรฉ si IMC > 40 kg/m
Les dรฉterminants de lโ€™obรฉsitรฉ :
Le dรฉsรฉquilibre รฉnergรฉtique et la prise de poids
Lโ€™apport รฉnergรฉtique total reprรฉsente lโ€™ensemble delโ€™รฉnergie apportรฉe sous forme dโ€™aliments et de boissons pouvant รชtre mรฉtabolisรฉs par lโ€™organisme.
La dรฉpense รฉnergรฉtique est constituรฉe par le mรฉtabolisme de base, la thermogenรจse postprandiale et lโ€™activitรฉ physique.
La mesure dans laquelle chaque รฉlรฉment contribue ร la dรฉpense รฉnergรฉtique totale varie en fonction de la rรฉgularitรฉ et de lโ€™intensitรฉ de lโ€™activitรฉ physique.
Le bilan รฉnergรฉtique est dit positif lorsque lโ€™apport รฉnergรฉtique est plus important par rapport ร  la dรฉpense ; entraรฎnant une augmentation des rรฉserves et une prise de poids. (12):

Facteurs diรฉtรฉtiques et activitรฉ physique

Lesย  facteursย  diรฉtรฉtiquesย  etย  lโ€™activitรฉย  physiqueย  constituentย  dโ€™uneย  partย  les dรฉterminants du bilan รฉnergรฉtique et peuvent รชtreonsidรฉrรฉs,c dโ€™autre part, comme รฉtant les principaux facteurs modifiables influenรงant la prise de poids, en soulignant en particulier le rรดle dรฉlรฉtรจre que tient un apport alimentaire riches en graisse et en รฉlรฉments รฉnergรฉtiques (glucose, alcool, protรฉineassociรฉ) ร  un mode de vie sรฉdentaire (13):
Influences environnementales et sociรฉtales
Facteurs socio-รฉconomiques
La prรฉvalence de lโ€™obรฉsitรฉ est proportionnelle ร  lapuissance รฉconomique (14) (15). Lโ€™essor technologique y contribue : facilitation du dรฉplacement, centralisme commercial, grand pourvoyeur de sรฉdentaritรฉ. Le mode culinaire actuel, rรฉgi par le volume et lโ€™horaire de travail associรฉ ร  la floraison des fast-foods et du coca colonisation, ne font quโ€™aggraver cet รฉtat de mauvaise nutrition.

Culture et sport

Le mode culinaire surtout la base alimentaire est une culture qui varie dโ€™une nation ร  une autre (16). Il fait partie des รฉlรฉments source de lโ€™obรฉsitรฉ, au mรชme titre que certaines traditions. Tout au long de lโ€™histoire, un poids รฉlevรฉ et une forte corpulence ont รฉtรฉ considรฉrรฉs comme des signes de santรฉ et deprospรฉritรฉ (17). Dans la communautรฉ portoricaine par exemple, la prise de poids aprรจs le mariage est considรฉrรฉe comme un signe que le mari subvient correctement aux besoins de la famille et que la femme est une bonne รฉpouse, une bonne cuisiniรจre etune bonne mรจre. La perte de poid est socialement dรฉconseillรฉe et on y observe une forme dโ€™acceptation fataliste trรจs rรฉpandue sur lโ€™opinion selon laquelle il est impossible pour un obรจse de rรฉussir ร  perdre son poids (18) (19). On a remarquรฉ que contrairemen aux femmes, les hommes ne considรจrent gรฉnรฉralement pas lโ€™embonpoint et lโ€™obรฉsitรฉ comme un souci.

La prรฉdisposition gรฉnรฉtique

Lโ€™hรฉrรฉditรฉ est habituelle. Lโ€™orientation du mรฉtabolisme glucidique se fait vers la voie de la lipogenรจse (20) (21).
La prรฉdisposition biologique non gรฉnรฉtique
La prรฉdisposition non gรฉnรฉtique implique le genreneparticulier la femme, la consommation excessive dโ€™alcool, le sevrage tabagique, les mรฉdicaments, certaines affections endocriniennes et les pรฉriodes physiologiques de la vie (grossesse et mรฉnopause) (22).
Impact de lโ€™obรฉsitรฉ sur le mรฉtabolisme
Sรฉcrรฉtion des adipokines par les adipocytes
Longtemps considรฉrรฉ comme un simple tissu de stockage des rรฉserves graisseuses, le tissu adipeux est aussi un organe endocrine qui sรฉcrรจte de nombreuses protรฉines interagissant avec les mรฉtabolismes glucidiques et lipidique. On connaรฎt la leptine : facteur de contrรดle de la prise alimentai re et tรฉmoin biologique de lโ€™obรฉsitรฉ, le TNFฮฑ, lโ€™interleukine-6 et la rรฉsistine. Leur abondance dรฉpend proportionnellement de lโ€™intensitรฉ de la cellule adipeuse potentiellement sรฉcrรฉtrice.
Lโ€™adiponectine, cytokine sรฉcrรฉtรฉe par les adipocytes 1000 fois plus abondante que la rรฉsistine, est un modรฉrateur du mรฉtabolismeรฉnergรฉtique car elle est ร  la fois anti-athรฉrosclรฉrose et anti-insulinorรฉsistance (23) (24).Ces effets sont dus dโ€™une part, ร  la stimulation de la production et ร  lโ€™activation de lโ€™Activated Mitogen Protein Kinase (AMPK) qui entraรฎne ร  son tour, la phosphorylation de lโ€™Acetyl CoA carboxylase favorisant lโ€™oxydation de lโ€™acide gras. Dโ€™autre pa rt, elle bloque deux gรจnes de la nรฉoglucogenรจse :Phosphoรฉnol pyruvate Carboxykinase(PEPC) et Glucose โ€“ 6 โ€“ phosphate dรฉshydrogรฉnase (G6PD), permettant de contrรดler la glycรฉmie basale.
Lโ€™adiponectine stimule aussi lโ€™utilisation du gluco se par le muscle (25) (26). Chez lโ€™homme, lโ€™adiponectine est corrรฉlรฉe nรฉgativement ร lโ€™indice de masse corporelle (27)
Augmentation du taux dโ€™acide gras libre
Au niveau des cellules adipeuses, lโ€™insulinorรฉsistance entraรฎne une hydrolyse intracellulaire accrue des triglycรฉrides, combinรฉeร  une diminution de captation des acides gras libres (AGL) circulants. Cette anomalie de stockage pรฉriphรฉrique entraรฎne une รฉlรฉvation soutenue de son taux (28).
Libรฉration de lโ€™angiotensinogรจne et de lโ€™inhibiteur de lโ€™activateur du plasminogรจnne 1
En cas dโ€™obรฉsitรฉ ร  distribution abdominale, il y aune production excessive de PAI-1 par les adipocytes qui a un effet sur lโ€™hyperviscositรฉ sanguine suite au blocage de lโ€™activateur du Plasminogรจne. Par consรฉquent, lโ€™augmentation de la viscositรฉ sanguine entraรฎne une รฉlรฉvation de la rรฉsistance vasculairepรฉriphรฉrique et stimulent la libรฉration hรฉpatique dโ€™angiotensinogรจne prรฉcurseur de lโ€™angiotensine (29) (30), dโ€™oรน stimulation et activation du systรจme rรฉnine/angiotensine entraรฎnant une vasoconstriction et HTA.
Lโ€™INSULINORESISTANCE
Dรฉfinition
Lโ€™insulinorรฉsistance se dรฉfinit comme รฉtant une diminution de la rรฉponse cellulaire et tissulaire ร  lโ€™insuline en prรฉsence dโ€™un taux circulant normal ou รฉlevรฉ. Elle est fortement liรฉe au dรฉveloppement de complications vasculaires
Les principaux acteurs sont le pancrรฉas, les tissusinsulinodรฉpendants tels que le foie, le muscle et les tissus adipeux (31) (32).
Lโ€™insulineย 
La sรฉcrรฉtion dโ€™insuline
Lโ€™insuline, une hormone peptidique composรฉe de 51 acides aminรฉs ayant un poids molรฉculaire de 5808 Da, est produite par lescellules ฮฒ pancrรฉatiques (33).
La sรฉcrรฉtion de lโ€™insuline par les cellules ฮฒ de lโ€™รฎlot de Langerhans du pancrรฉas est au cล“ur de la rรฉgulation de la glycรฉmie. Le principal stimulus est le glucose. Elle est la consรฉquence de la dรฉpolarisation de la membrane : le mรฉtabolisme du glucose gรฉnรจre de lโ€™adรฉnosine triphosphate (ATP)qui ferme les canaux K+ ATP-dรฉpendant. Il en rรฉsulte une dรฉpolarisation puis une ouverture de canaux calciques dans la cellule ฮฒ sensible au voltage. Lโ€™entrรฉe du calcium dans la cellule induit lโ€™exocytose de lโ€™insuline.

Le rรดle de lโ€™insuline

Lโ€™insuline est une hormone anabolisante trรจs puissante de lโ€™organisme humain. Elle agit sur la synthรจse et le stockage des hydrates de carbones, des lipides, des protรฉines et inhibe leur catabolisme. Pour le mรฉtabolisme du glucose, lโ€™insuline stimule sa captation au niveau des myocytes et des tissus adipeux pour le stocker sous forme de triglycรฉrides et de glycogรจne.
Au niveau des hรฉpatocytes, lโ€™insuline bloque la glycogรฉnolyse.
A part le rรดle mรฉtabolique, elle assure au niveau de la cellule une fonction stimulatrice. Elle stimule la translocation des vรฉsicules intracellulaires porteuses de transporteurs de glucose, la protรฉine kinase et laphosphatase. Elle rรฉgule lโ€™activation ou la rรฉpression de nombreux phรฉnomรจnes transcriptionnels. Cette autorรฉgulation nรฉcessite une intรฉgritรฉ cellulaire du fait de la complexitรฉt de la multiplicitรฉ des phรฉnomรจnes bio-cellulaires de lโ€™insuline, qui se font par lโ€™activa tion de rรฉcepteurs spรฉcifiques (34).
Liaison de lโ€™insuline ร  son rรฉcepteur membranaire
Le rรฉcepteur de lโ€™insuline est un hรฉtรฉro tรฉtramรจrecomposรฉ de 2 sous-unitรฉsฮฑ extra-membranaires contenant des domaines de liaison ร  lโ€™insuline et 2 sous-unitรฉs ฮฒ transmembranaires possรฉdant une activitรฉ enzymatiqu tyrosine kinase. La liaison insuline โ€“ 2 sous-unitรฉs ฮฑ entraรฎne lโ€™autophosphorylation des 2 sous-unitรฉs ฮฒ et lโ€™activation de la tyrosine kinase permettant ainsi de phosphoryler dโ€™autres substrats intracellulaires tels que : insuline receptor substrat (IRS) [voie phosphatidyl Inositol- 3 kinase (PI3K)/protรฉine kinase B (Akt)], GAB-1 et Shc ou Src homology collagen protein [voie de la mitogen activated protein (MAP Kinase)], Adapter Protein on Serine 588 (APS) et c.Cbl (voie lipid raft) (35).
Les substrats rรฉcepteurs de lโ€™insuline (IRS)
Les protรฉines IRS sont des mรฉdiateurs clรฉs de la gnalisationsi de lโ€™insuline et jouent un rรดle central dans les fonctions cellulair es telles que : croissance, survie, mรฉtabolisme. Il y a 4 types dโ€™IRS : IRS1, IRS2, IRS3, IRS4. Ils sont spรฉcifiques de leur localisation et de leur fonction. Par exemple, lโ€™IRS1 agit au niveau de muscle squelettique, IRS2 agit au niveau de lโ€™hรฉpatocyte et assure le dรฉveloppement et la survie des cellules ฮฒ de lโ€™รฎlot de Langerhans (36).
Les voies de signalisation de lโ€™insuline
Citons pour mรฉmoire les trois voies de signalisation de lโ€™insuline :
– Voie PI3K/Akt pour les IRS
– Voie des radicaux lipidiques ou lipid raft pour les (APS) et le c.Cbl
– Voie MAP pour GAB1et Shc
Les deux premiรจres voies par lโ€™activation de PI3K/Akt, par lโ€™activation de lโ€™Akt, des protรฉines kinases C atypiques (PKC), et de la TC10 entraรฎnent la translocation de GLUT4. La derniรจre voie contrรดlera la croissance et la diffรฉrentiation des cellules endocrines du pancrรฉas. (37) (38) (39).
La rรฉgulation de la masse de cellulesฮฒ :
La nรฉogenรจse et la rรฉplication des cellulesฮฒ sont les deux principaux mรฉcanismes physiologiques pour augmenter la masse de cellules ฮฒ, permettant ร  lโ€™organisme de sโ€™adapter ร  lโ€™hyperglycรฉmie transito ire. Il est connu que lโ€™expansion des cellules ฮฒ est stimulรฉe par divers facteurs de croissance, incluant le glucagon-like-peptide-1 (GLP-1), le polypeptide insulino-tropique glucose-dรฉpendant (GIP), lโ€™hormone de croissance, le facteur de croissance semblable ร  lโ€™insuline 1 (IGF-1), la prolactine, le facteur de croissance รฉpidermique (EGF), la gastrine et lโ€™insuline. Les effets des facteurs de croissance sur la croissance des cellules ฮฒ sโ€™exercent par lโ€™activation des voies de transduction des signaux post-rรฉcepteurs dans les cellules ฮฒ). La stimulation de la voie MAP kinase de point de dรฉpart IRS2 par lโ€™insuline elle-mรชme active la voie Akt/PBKฮฑ, et rรฉgule nรฉgativement les protรฉines pro-apoptotiques P53, GSK3 (glycogen synthase kinase 3) et Foxol aprรจs avoir stimulรฉ la sรฉrine/thrรฉonine. Lโ€™inhibition de foxol lรจve la rรฉpression de lโ€™expression de PDX-1 (pancrรฉas/duodenum homeobox gene 1), ce qui stimule la prolifรฉration et probablement la nรฉogenรจse.La s6k protรฉine S6 kinase 1 (p70 ), qui est activรฉ par lโ€™Akt, module la taille des cellules ฮฒ (40) (41)
Mรฉcanisme cellulaire de lโ€™insulinorรฉsistance :
Sur le plan physiopathologique, la rรฉsistance ร  lโ€™insuline est due au retard de la perception de la quantitรฉ de glucose par le pancrรฉas, au retard de sรฉcrรฉtion dโ€™insuline, ร  lโ€™inadรฉquation de faรงon permanente de la rรฉponse pancrรฉatique par rapport ร  lโ€™intensitรฉ de la charge glycรฉmique. (42) (43).
Les Protรฉines tyrosine phosphatases (PTPases)
Les PTPases peuvent รชtre subdivisรฉes en deux grandes catรฉgories : les phosphatases PTP1B, cytosolique, et le leucocyte Common antigen-related molecule ou LAR, membranaire. Leurs surexpressions induisent une dรฉphosphorylation du rรฉcepteur de lโ€™insuline et rรฉgulent nรฉgativement la signalisation post- rรฉcepteur conduisant ร  lโ€™insulinorรฉsistance. Lโ€™activitรฉ des PTPases est positivement corrรฉlรฉe ร  lโ€™IMC (44).
Effet des cytokines
Au niveau du tissu adipeux :
Le tissu adipeux viscรฉral est particuliรจrement incriminรฉ dans la genรจse de lโ€™insulinorรฉsistance. Les adipocytes hyperplasiques viscรฉraux dรฉveloppent en excรจs lโ€™IL6 et le TNFฮฑ et bloquent ร  plusieurs niveaux la voie de signali sation des rรฉcepteurs ร  lโ€™insuline (45) (46). Le TNFฮฑ en phosphorylant lโ€™IRS sur le rรฉsidu sรฉrine/thrรฉone diminue la synthรจse et la translocation de GLUT4, dโ€™oรน insulinorรฉsistance.
Au niveau des muscles :
Lโ€™accumulation intramyocytaire de lipide est le responsable de la rรฉsistance musculaire ร  lโ€™insuline. Le couple malonyl-CoA/carn itine palmitonyl transfรฉrase de type1 (CPT1) joue un rรดle de pivot responsable du v a-et-vient physiologique entre lโ€™utilisation des glucides et des lipides dans le muscle. En effet, la CPT1 est lโ€™รฉtape limitant de la ฮฒ-oxydation des acides gras ร  chaรฎnes longues. Son i nhibition par le malonyl-CoA, produit lors de la glycolyse oxydative, permet lโ€™utilisation prรฉfรฉrentielle des glucides comme source dโ€™รฉnergie pour la cellule dans la phase postprandiale. Lโ€™absence de fluctuation du malonyl-CoA pourrait รชtre responsable de la dรฉfaillance du complexe de rรฉplรฉtion/dรฉplรฉtion des lipides intramyocytaires (47).
Les acides gras ร  chaรฎnes longues, le diacylglycรฉrol (DAG), les cรฉramides et le dรฉficit en adiponectine interfรฉrent sur les mรฉcanismes de ignalisation de lโ€™insuline et lโ€™utilisation musculaire de glucose. Lโ€™augmentation des triglycรฉrides intramyocytaires aboutit ร  une accumulation des malonyl-CoA et de DA G qui sont des molรฉcules activateurs du complexe sรฉrine/thrรฉonine-kinase. Lโ€™augmentation de la concentration des acides gras libres stimule la phosphorylation dโ€™IRS1 sur les rรฉsidus sรฉrine, notamment en serine (307) constitue le marqueur cellulaire principal de lโ€™insulinorรฉsistance. A ce stade la majoritรฉ de lโ€™รฉnergie musculaire est fourni par lโ€™oxydation des acides gras libres en excรจs (48).
Au niveau de lโ€™hรฉpatocyte
Lโ€™insuline est la plus importante hormone inhibitrice de la production hรฉpatique de glucose en phase postprandiale par la rรฉpression des gรจnes phosphoรฉnol pyruvate carboxykinase (PEPCK) et du glucose-6-phosphatase G-6-P. Lโ€™activation des voies activated protein kinase (AMPK), des voies dรฉpendantes de lโ€™insuline : IRS, PI3 kinase, et en aval de la PI3 kinase, MAP kinase, inhibe la nรฉoglucogenรจse. Au cours de lโ€™insulinorรฉsistance, ces voies sont bloquรฉes par al lipotoxicitรฉ conduisant ร  la nรฉoglucogenรจse permanente (49).
Au total, la lipotoxicitรฉ viscรฉrale induit le dรฉsore mรฉtabolique menant ร  la rรฉsistance ร  lโ€™insuline et au dysfonctionnement des cellules ฮฒ. Ce phรฉnomรจne interagit entre eux et rรฉalise un ยซ cercle vicieux ยป. La surditรฉ de la cellule ฮฒ face ร  lโ€™insulinorรฉsistance favorise lโ€™apparition du diabรจte de type 2 et ses complications.
Les facteurs contribuant ร  lโ€™insulinorรฉsistance
Cette insulinorรฉsistance semble avoir plusieurs composantes:
– une composante gรฉnรฉtique, intervenant sur le transport de glucose et la synthรจse du glycogรจne dans le muscle.
– une composante physiologique : la pubertรฉ, la grossesse et lโ€™รขge.
– une composante vasculaire liรฉe ร  la sรฉdentaritรฉ, et/ou ร  une incidence gรฉnรฉtique particuliรจre
– une composante lipido-membranaire (rรฉcepteurs membranaires) par altรฉration de la signalisation intracellulaire du messager de lโ€™insuline,
– une composante mรฉtabolique secondaire ร  la compรฉtition entre les substrats glucose et acides gras.
– une composante pharmacologique : les corticoรฏdes et les stรฉroรฏdes sexuels.
Lโ€™INTOLERANCE AU GLUCOSE
Dรฉfinition
Lโ€™intolรฉrance au glucose se dรฉfinit dโ€™une part parune glycรฉmie ร  jeรปn comprise entre 1 ร  1,26 g/L et dโ€™autre part, quand celle-ci atteint une valeur comprise entre 1,40 g/L ร  2g/L ร  lโ€™issue dโ€™un test dโ€™hyperglycรฉmie prov oquรฉe par voie orale (HGPO). Le terme de diminution de la tolรฉrance au glucose se รฉfรจre donc ร  un stade intermรฉdiaire entre lโ€™homรฉostasie normale du glucose et le stade de diabรจte. Lโ€™intolรฉrance au glucose est une zone intermรฉdiaire oรน le risque de dรฉvelopper le diabรจte ainsi que les maladies cardiovasculaires est patent (50).
Mรฉcanisme
On retient 3 principaux composants responsables de lโ€™intolรฉrance au glucose :
– Le facteur alimentaire
– Lโ€™insulinorรฉsistance pรฉriphรฉrique
– La glycogรฉnolyse hรฉpatique
Le facteur alimentaire :
Lโ€™alimentation occupe un rรดle prรฉpondรฉrant au cours de ce syndrome. Lโ€™intolรฉrance au glucose rรฉsulte du dรฉsรฉquilibre imentaire,al aussi bien quantitatif que qualitatif caractรฉrisรฉ par un apport excessif de glucide dit sucre dโ€™absorption rapide.
Au dรฉbut, ce phรฉnomรจne est encore compensรฉ par un yperinsulinismeh rรฉactionnel, mais ร  long terme, du fait de lโ€™hyperglycรฉmie permanente (glucotoxicitรฉ) sโ€™installe progressivement lโ€™insulinorรฉsistance pรฉriphรฉrique associรฉe ร  une altรฉration de la sรฉcrรฉtion pancrรฉatique.
Lโ€™insulinorรฉsistance pรฉriphรฉrique:
Lโ€™insulinorรฉsistance pรฉriphรฉrique rรฉsulte de lโ€™altรฉration de la sรฉcrรฉtion pancrรฉatique et du blocage des rรฉcepteurs pรฉriphรฉriques de lโ€™insuline (42) (43) (47)
La glycogรฉnolyse hรฉpatique en post prandiale
La glycogรฉnolyse hรฉpatique est un phรฉnomรจne physiologique permettant couvrir les besoins en glucose de lโ€™organisme au cours du jeรปne. Son mรฉcanisme se fait par le catabolisme du glycogรจne hรฉpatique issu de al nรฉoglucogenรจse
Au cours du syndrome mรฉtabolique, Elle se produit aussi bien ร  jeรปn quโ€™en pรฉriode postprandiale et entraรฎnant une hyperglycรฉmie.
LES CONSEQUENCES DES DESORDRES METABOLIQUES
SUR LE PLAN BIOLOGIQUE
Mรฉtabolisme lipidique
Lโ€™hypertriglycรฉridรฉmie
A cause de la rรฉsistance ร  lโ€™insuline, lโ€™รฉnergie fournie par le catabolisme du glucose est insuffisante pour satisfaire les besoins de lโ€™organisme. Pour la compenser, il y a hydrolyse intracellulaire accrue des triglycรฉrides au niveau des adipocytes, combinรฉe ร  une diminution de captation des acides gras libres (AGL) circulants. Cette anomalie de stockage pรฉriphรฉrique entraรฎne une รฉlรฉvation soutenue des AGL circulants, constituant un apport รฉnergรฉtique excessif pour lโ€™hรฉpatocyte qui assemble et sรฉcrรจte cet excรจs sous forme de particules very low density lipoprotein (VLDL) riches en triglycรฉrides et en apoprotรฉine B (apoB). Cet apport excessif contribue รฉgalement ร  la dรฉposition ectopique des lipides hรฉpatiques qui prรฉdisposent ร  lโ€™installation du Non-Alcoholic Steato-Hepatitis (NASH).
La diminution de HDL-cholestรฉrol
En prรฉsence de lโ€™enzyme cholesteryl-ester transfer protein (CETP), des collisions entre particules VLDL et HDL entraรฎnent un transfert de triglycรฉrides vers les HDL, en รฉchange de cholesteryl esters (CE). Les HDL enrichis en triglycรฉrides deviennent substrats de la lipase hรฉpatique et de la LPL, qui hydrolysent leurs triglycรฉrides. Les HDL rรฉduits perdent en partie leur cortex comprenant des apoA1et รฉliminรฉs ensuite par voie rรฉnale. Le taux abaissรฉe dHDL-C est notamment liรฉ ร  une clairance accrue liรฉe ร  ces รฉchanges HDL-CE vers les VLDL.
Lโ€™augmentions de LDL-cholestรฉrol
En prรฉsence du CETP, des collisions entre particules VLDL et particules LDL entraรฎnent un transfert des triglycรฉrides vers les LDL, en รฉchange de CE. Les LDL enrichis en triglycรฉrides deviennent substrats de la lipase hรฉpatique et de la LPL, qui hydrolysent leurs triglycรฉrides. Ces LDL deviennentpetits et denses (phรฉnotype B). La rรฉsistance ร  lโ€™insuline est donc associรฉe ร  la prรฉsence de LDL modifiรฉs et plus athรฉrogรจnes (51).
Mรฉtabolisme du glucide
Lโ€™insulinorรฉsistance rรฉduit la pรฉnรฉtration intracellu aire du glucose responsable dโ€™une glycogรฉnolyse hรฉpatique permanente, aboutissant ร  la glucotoxicitรฉ.
Mรฉtabolisme de lโ€™acide urique
Lโ€™hyperuricรฉmie au cours du syndrome mรฉtabolique est secondaire ร  un apport excessif en aliments riches en base purique et xanthique dโ€™une part, et dโ€™autre part, ร  lโ€™apoptose avancรฉe rencontrรฉe chez les obรจses entrainant une libรฉration importante dโ€™acides nuclรฉiques (52).

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Table des matiรจres

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
I. GENERALITES
I.1 HISTORIQUE :
I.2 DEFINITION :
II. PHYSIOPATHOLOGIE
II.1 MECANISME DU SYNDROME METABOLIQUE
II.1.1 Lโ€™OBESITE ANDROรDE :
II.1.1.1 Dรฉfinition et classification:
II.1.1.2 Les dรฉterminants de lโ€™obรฉsitรฉ :
II.1.1.3 Impact de lโ€™obรฉsitรฉ sur le mรฉtabolisme
II.1.2 Lโ€™INSULINORESISTANCE
II.1.2.1 Dรฉfinition
II.1.2.2 Lโ€™insuline :
II.1.2.3 Mรฉcanisme cellulaire de lโ€™insulinorรฉsistance :
II.1.2.4 Les facteurs contribuant ร  lโ€™insulinorรฉsistance
II.1.3 Lโ€™INTOLERANCE AU GLUCOSE
II.1.3.1 Dรฉfinition
II.1.3.2 Mรฉcanisme
II.2 LES CONSEQUENCES DES DESORDRES METABOLIQUES
II.2.1 SUR LE PLAN BIOLOGIQUE
II.2.1.1 Mรฉtabolisme lipidique
II.2.1.2 Mรฉtabolisme du glucide
II.2.1.3 Mรฉtabolisme de lโ€™acide urique
II.2.2 SUR LE PLAN VISCERAL
II.2.2.1 Le retentissement cardio-vasculaire
II.2.2.2 Le retentissement rรฉnal
II.2.2.3 Le retentissement gynรฉcologique:
III. SIGNES CLINIQUES ET DIAGNOSTICS
III.1 LES SIGNES CLINIQUES : (55)
III.2 LES SIGNES PARACLINIQUES
III.3 LES CRITERES DE DIAGNOSTIC
III.4 LES CRITERES DE DEPISTAGE :
IV. TRAITEMENT
IV.1 OBJECTIFS THERAPEUTIQUES :
IV.2 MOYENS THERAPEUTIQUES:
IV.2.1 Moyens non mรฉdicamenteux
IV.2.2 Moyens mรฉdicamenteux de base
IV.3 INDICATIONS THERAPEUTIQUES
IV.4 EVOLUTIONS ET COMPLICATIONS
DEUXIEME PARTIE
I. CADRE Dโ€™ร‰TUDE
II. METHODE Dโ€™ETUDE
II.1 TYPE Dโ€™ETUDE
II.2 DEROULEMENT DE Lโ€™ETUDE
II.2.1 RECRUTEMENT
II.2.2 LES CRITรˆRES Dโ€™INCLUSION :
II.2.3 LES CRITERES Dโ€™EXCLUSION
II.2.4 PARAMETRES Dโ€™ETUDE :
II.2.5.1 Paramรจtres dรฉmographiques
II.2.5.2 Les paramรจtres cliniques
II.2.5.3 Les paramรจtres biologiques
II.2.5.4 Les retentissements viscรฉraux :
II.2.5.5 Evaluation du risque absolu de maladie coronarienne ร  5 ans
II.2.5 DUREE ET FREQUENCE DE SUIVI
II.2.6 REMPLISSAGE DE LA FICHE DE RECUEIL DE DONNEES.
II.2.7 CONSIDERATION ETHIQUE
II.2.8 LA PRISE EN CHARGE :
II.2.9 SAISIE ET ANALYSE DES DONNEES
III. Rร‰SULTATS
III.1 LA POPULATION ETUDIEE
III.2 LES PARAMETRES
III. 2. 1 PARAMรˆTRES NON MODIFIABLES
III.2.1.1 Rรฉpartition selon le genre :
III.2.1.2 Rรฉpartition selon lโ€™รขge :
III.2.1.3 Les antรฉcรฉdents et les autres facteurs de risque
III. 2. 2 PARAMETRES MODIFIABLES
III.2.2.1 Evolution de lโ€™IMC
III.2.2.2 Le pรฉrimรจtre abdominal :
III.2.2.3 La pression artรฉrielle
III.2.2.4 Les anomalies du profil lipidique
III.2.2.5 Lโ€™intolรฉrance au glucose
III.2.2.6 Lโ€™รฉvolution de lโ€™uricรฉmie
III.2.2.7 Lโ€™รฉvolution du syndrome inflammatoire
III.2.2.8 Lโ€™รฉvolution dans le temps du syndrome mรฉtabolique
III.2.2.9 Evolution des paramรจtres du syndrome mรฉtabolique
III. 2. 3 LE RETENTISSEMENT VISCร‰RAL.
III.2.3.1 Le retentissement cardiaque
III.2.3.2 Le retentissement rรฉnal
III.2.3.3 Evolution des retentissements gynรฉcologique
III. 2. 4 ร‰VALUATION DU RISQUE ABSOLU DE MALADIE CORONARIENNE A 5 ANS
TROISIEME PARTIE (DISCUSSION)
I- Rร‰PARTITION SELON LE SEXE :
II- Rร‰PARTITION SELON LES TRANCHES Dโ€™ร‚GE
III- LES ROLES DES ANTECEDENTS DES FACTEURS DE RISQUE
IV- LES RESULTATS CLINIQUES ET BIOLOGIQUES RENCONTRES
IV.1- LES PARAMรˆTRES CLINIQUES
IV.1.1 Concernant le poids et lโ€™indice de masse corporelle.
IV.1.2 Concernant la pression artรฉrielle
IV.2- LES EXPLORATIONS BIOLOGIQUES
IV.2.1 Concernant lโ€™exploration des anomalies lipidiques
IV.2.2 Lโ€™รฉtude de lโ€™intolรฉrance au glucose
IV.2.3 Lโ€™uricรฉmie
IV.2.4 Le syndrome inflammatoire
IV.3- Lโ€™ร‰VOLUTION DANS LE TEMPS DU SYNDROME Mร‰TABOLIQUE
IV.4- Lโ€™EVOLUTION EN POURCENTAGE DES VALEURS ETUDIEES
IV.5- LES RETENTISSEMENTS VISCร‰RAUX
IV.5.1 Le retentissement cardiaque
IV.5.2 Le retentissement rรฉnal
IV.5.3 Le retentissement gynรฉcologique
IV.6- LE RISQUE ABSOLU DE MALADIE CORONARIENNE
SUGGESTIONS
CONCLUSION
REFERENCES

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