A travers le monde, le manque d’appétit demeure tout de même la deuxième cause de mortalité. Au Canada et aux Etats-Unis, elle est peu fréquente, elle est même en déclin. En 2009, elle représentait moins de 2% de tous les nouveaux cas chez les Canadiens. Elle est plus fréquente dans les populations aux conditions socio-économiques précaires qui ont beaucoup recours à la salaison et au fermage pour la conservation des aliments. Le Japon, la Chine et le Chili figurent parmi les pays les plus touchés. Dans les pays industrialisés la réfrigération a contribué à réduire l’incidence de cette manque d’appétit ( Hallet 2010). Le programme commun des Nations Unis sur la manque d’appétit estime que le taux d’incidence pour la population adulte variait en 2002 de 15% au Malawi jusqu’à plus de 30% au Swaziland et au Lesotho, pour atteindre le chiffre ahurissant de 39% au Botswana. Le programme Alimentaire Mondial (PAM) estime quant à lui, qu’en Mars, le nombre de personnes nécessitant une aide alimentaire au Zimbabwe s’élevait à 7,2 millions soit 5,2% de la population. Près de 8 millions de personnes ont aussi besoin d’aide alimentaire au Malawi, en Zambie au Lesotho, au Mozambique et au Swaziland (John Nyamu 2003). Au Mali le manque d’appétit a été diagnostiqué chez 32% des patients infectés au VIH. Cette prévalence est de 11,1% au Zimbabwe (Rew Tun Infectil 2007) quelqu’en soit la cause, elle peut conduire à la malnutrition et à ses complications sur la santé de la personne. En médecine traditionnelle, les signes observés sont : la boulimie, l’anorexie, le cancer, les difficultés digestives dont la plus fréquente est l’anorexie. L’anorexie est un symptôme observé en médecine qui correspond à une perte répétée de l’appétit. En psychiatrie, l’anorexie est un des symptômes principaux du syndrome dépressif. Les facteurs liés à la maladie du système immunitaire du patient et les réactions chimiques modifiées au niveau de l’organisme peuvent être les causes exactes. Au Mali 80% de la population utilise la médecine traditionnelle pour les soins de santé (Arthuis et Duché ; 2002). Les plantes médicales constituent une alternative idéale aux médicaments chimiques ou spécialités trop chers à fabriquer ou à acheter pour les payes en voie de développement. Les huiles Essentielles des plantes possèdent des propriétés très stimulantes de l’appétit. Les graines de Fenugrec renferment des glucides, des protides, des lécithines, des stéroïdes et des lipides et facilitent la prise de poids et stimulent l’appétit. La plante est utilisée en décoction. Le curcuma possède un pouvoir anti-oxydant d’où ses effets protecteurs de l’organisme, la racine est utilisée. La gentiane dont les racines riches en secoïridoides comme la gentiopricroside ainsi que les acides phenols et des phytostenols ont des propriétés très appétissantes dues surtout aux principes amers des sécoïridoïdes. Elle est surtout utilisée en décoction. Le Département Médecine Traditionnelle centre collaborateur de l’OMS, fait des recherches sur les plantes abondantes dans la nature, principalement au Mali afin de mettre à la disposition des populations des médicaments traditionnels améliorés à base des plantes. Opilia celtidifolia est une plante qui se trouve dans les savanes boisées et les ravins soudaniens peu humides (Kerharo et Adam.1974). Cette plante est reconnue pour son usage dans le traitement du manque d’appétit.
Rappels :
Définition : L’appétit est l’augmentation du désir de manger dans les états pathologiques digestifs. Lors des manifestations somatiques de ses états surviennent des signes dont les plus fréquents sont l’anorexie et la boulimie. Elles correspondent toutes les deux à un manque d’appétit. Par opposition à l’anorexie mentale qui ne s’accompagne pas d’un manque d’appétit mais au contraire une lutte active contre la faim. (Loic, 2005)
Troubles de l’appétit : (Arthuis et Duché ; 2002)
L’anorexie :
L’anorexie est un symptôme observé en médecine qui correspond à une perte répétée de l’appétit. Ce symptôme peut s’observer dans de très nombreuses maladies organiques et psychiatriques. Quelle qu’en soit la cause, il peut conduire à la malnutrition et à ses complications sur la santé de la personne.
Différents symptômes :
Ils peuvent se manifester soit par un manque d’appétit, un refus alimentaire, un refus de reconnaître sa maigreur, un phénomène d’amaigrissement, une hyperactivité, une résistance à la fatigue, une absence de règles chez les femmes, une situation de conflits avec l’entourage familial.
Les risques et les dangers de l’anorexie à court et moyen terme :
Ils peuvent être une des atteintes suivantes :
• Malnutrition,
• Déshydratation,
• Déséquilibres électrolytiques,
• Œdème,
• Atrophie musculaire,
• Atteinte de la fonction neuromusculaire,
• Troubles du reflux acide,
• Syndrome de fatigue chronique,
• Hypotension,
• Thrombocytopenie,
• Anémie,
• Arthrite (dégénérative),
• Difficultés digestives,
Sur le plan physique, cette maladie se traduit par une perte de poids extrême atteignant jusqu’à 50% du poids normal. (Tumblr J. 2011) .
L’anorexie mentale : (Arthuis et Duché ; 2002)
Définition
L’anorexie mentale correspond à un refus de s’alimenter lié à un état mental particulier. La perte d’appétit est secondaire, liée à la restriction volontaire et souvent inavouée de l’alimentation. Si le sujet présente des crises de boulimie, des vomissements et recourt à des purgatifs, on différenciera l’anorexie de type « Anorexie-Boulimie », de l’anorexie de type restrictif.
Epidémiologie
La fréquence de l’anorexie mentale est en augmentation dans les sociétés occidentales où la « minceur » fait figure d’idéal. Elle se manifeste classiquement chez les classes sociales élevées et moyennes au sein de familles pour lesquelles la promotion sociale et la réussite scolaire ont une grande importance. Les données épidémiologiques indiquent :
• une prédominance féminine (en moyenne 6 à 10 filles pour 1 garçon),
• que l’âge de survenue connaît deux pics : un à 12-14 ans et un à 18-20 ans,
• une prévalence en moyenne 1 % chez les adolescents,
• une incidence de 1/200 pour les jeunes filles et de 1/100 000 dans la population en générale,
• un taux plus élevé que la population générale chez les apparentés au premier degré ainsi que chez les jumeaux homozygotes.
Signes cliniques
Les principaux signes cliniques de l’anorexie mentale sont :
• Restriction alimentaire (réduction de l’apport calorique, élimination des hydrates de carbones, des graisses, des protéines, planification de régimes très stricts),
• Amaigrissement (perte de + de 15% du poids initial),
• Aménorrhée.
On parle de la « triade » des 3 A (anorexie, amaigrissement, aménorrhée) qui s’installe progressivement.
Les manifestations somatiques accompagnant l’anorexie mentale :
(Cah. Nutr. Diét., 2001)
Elles peuvent se manifester soit par :
• Une dénutrition, infection,
• Une ostéoporose,
• Une anomalie de la régulation thermique,
• Une hypercholestérolémie,
• Des troubles ioniques,
• Une bradycardie,
• Une hypotension,
• Une arythmie,
• Un retard à l’évacuation gastrique,
• Une constipation,
• Des lithiases rénales,
• Des œdèmes.
pronostics
Des études au long cours indiquent que 44 % des cas observés ont une bonne récupération au bout de 4 ans. ( Arthuis et Duché ; 2002). Pour l’anorexie mentale de type restrictif, on observe 5 % de mortalité par dénutrition, après 10 ans d’évolution. Dans la forme dite « boulimique », 10 % des malades décèdent de dénutrition aggravée et d’hypokaliémie, après 10 ans d’évolution (Cah. Nutr. Diét., 2001).
Les facteurs de mauvais pronostics sont :
• un poids initial très bas,
• la présence de vomissements,
• une mauvaise réponse au traitement initial,
• l’âge plus tardif,
• l’utilisation de purgatif.
La boulimie : (Arthuis et Duché ; 2002)
Définition
La boulimie se caractérise par des périodes de pulsions incontrôlables vis-à-vis de la nourriture, suivies d’une réaction déclenchée par la peur de grossir, à l’origine de diverses pratiques néfastes : vomissements, diurétiques, jeûne ou restrictions alimentaires. Le cycle boulimique peut se répéter plusieurs fois par jour ou moins fréquemment. Dans la majorité des cas, la boulimie se vit dans la honte et la clandestinité. La plupart des patients hésitent à consulter et espèrent contre toute évidence s’en sortir seuls. Les personnes boulimiques peuvent être d’un poids trop faible, normal ou excessif.
Epidémiologie
Les données épidémiologiques indiquent que cette pathologie concerne :
• 5 à 7 filles pour 1 garçon,
• l’âge de survenue se situe vers la fin de l’adolescence (18 – 20 ans),
• la prévalence est de 1,1 % chez les filles et de 0,2 % chez les garçons.
Signes cliniques : (Arthuis et Duché ; 2002).
Les signes cliniques de la boulimie sont :
• Episodes récidivants de gavage,
• sentiment de perte de contrôle du comportement alimentaire,
• purges fréquentes ou restrictions alimentaires sévères (vomissements, laxatifs, diurétiques …),
• préoccupation excessive au sujet du poids et de l’apparence,
• sentiment de honte, de dévalorisation, de culpabilité et de dégoût profond.
|
Table des matières
Liste des abréviations
Introdiction
Motivations
Objectifs
CHAPITRE I : TRAVAUX ANTERIEURS
I- Rappels
1- Définition
2- Troubles de l’appétit
2-1- L’anorexie
2-2 L’anorexie mentale
2-3 La boulimie
3- Les conséquences de l’anorexie sur la santé
4- Les causes de l’anorexie
5- Mécanismes de certains troubles de l’appétit
6- Traitements
6-1 Traitement de l’anorexie
6-2 Traitement de la boulimie
6-3- Les traitements médicamenteux
6.4 Traitements traditionnels
6.4.1 Les herbes et les épices
II-Monographie
CHAPITRE II : TRAVAUX PERSONNELS
Première partie : Méthodologie
I. Lieu d’étude
II. Matériel végétal
III. Contrôle de qualité de la matière première
IV. Etudes phytochimiques
V- Activités biologiques
Deuxième partie : Résultats
I. Résultats du contrôle de qualité
III. Résultats des extractions
IV. Résultats des études phytochimiques
V- Données biologiques
Troisième partie : Commentaires et discussion
Quatrième partie : Conclusion
RECOMMANDATIONS
Références bibliographiques
Annexes
Fiche signalétique et Résumé
Télécharger le rapport complet