Ecosystèmes terrestres
Les forêts naturelles
D’après des ouvrages, nous distinguerons deux régions forestières distinctes à Madagascar, dont la délimitation en plusieurs domaines ou types de végétation a été reprise par divers auteurs . La région orientale, caractérisées par une végétation autochtone à feuilles persistantes, est divisée en quatre domaines : Le domaine de l’Est, le Domaine du Sambirano, le Domaine du Centre et le Domaine des Hautes Montagnes. La région occidentale, caractérisée par une végétation autochtone à feuilles caduques, se répartit en Domaine de l’Ouest et Domaine du Sud.
La diversité et l’endémisme des espèces végétales dans ces deux régions sont basés sur des estimations . La région de l’Est, avec 500 à 1000 genres et 5500 à 6100 espèces, est plus riche que la région de l’Ouest, avec 200 à 700 genres et 1800 à 2400 espèces. Toutefois, l’endémisme générique/spécifique est plus prononcée dans l’Ouest, avec 38% et 89% dans le premier cas et 20% et 79% dans le second cas. Dans l’Est, 22%/82% et 16%/79%. Plus de 600 espèces sont communes aux deux régions. Sur le total des 7300 à 8500 espèces, vasculaires, 605 sont introduites et 945 autochtones mais non endémiques. Il faut noter que 83% des espèces introduites sont des herbacées cantonnées dans les formations secondaires.
Les savanes
C’est une formation secondaire de l’Ouest comportant une prairie haute à bouquets d’arbres ou d’arbustes isolés à dominance nettes, et qui possèdent une certaine adaptation aux feux répétés caractérisant ces immenses espaces de la région. Les savanes sont caractérisées par certaines espèces dominantes : le palmier Satrana.
Les prairies
Les types de prairie, appelée aussi pseudo-steppe par certains auteurs, sont très variés. Ce sont des formations herbacées, quelquefois climatiques, le plus souvent secondaires résultant de l’effet répété des feux.
Les autres écosystèmes principaux
Les divers types d’écosystèmes non forestiers ont été abordés précédemment Tous ces écosystèmes ont à des degrés divers des taux d’endémisme générique et spécifique plus ou moins importants, mais nettement inférieurs à ceux des formations forestières naturelles. Leur dégradation avancée constitue une source de menace sur la biodiversité génétique et spécifique. Madagascar qui fait partie du petit groupe de pays à méga biodiversité, eu égard à l’exceptionnelle originalité et richesse de sa flore et sa faune, ainsi qu’à leur haut degré d’endémisme.
La flore
L’estimation du nombre total des taxons (espèces et variétés) varie selon les auteurs: 7.300 à 12.000 espèces. Les chiffres bas sont souvent basés sur un recensement des plantes connues, donc sous-estimés, alors que les valeurs élevées relèvent probablement d’une estimation.
Cette diversité exceptionnelle peut être illustrée par la répartition de quelques plantes tropicales : parmi les quelques 1.200 espèces de Palmiers répandues dans les régions tropicales et subtropicales, la Grande Ile est représentée par environ 117 espèces (124 taxons), soit 10 %, réparties en 21 genres : 13 genres et 97 % des espèces sont endémiques. Parmi les Baobabs Madagascar compte 6 espèces (9 taxons), alors que le continent africain n’est représenté que par une seule espèce de la à dire que le (taux d ‘ endémisme est très élevé.
Madagascar est doté de diverses mesures législatives et règlementaires tendant à protéger la biodiversité animale et végétale, allant de la protection d’une ou plusieurs espèces bien déterminées, en passant par la protection des écosystèmes particuliers où elles vivent, et par la réglementation de leur prélèvement (chasse, pêche, …) ou de leur exploitation commerciale..
L’utilisation des terres
Sur les 587.000 km² de superficie de Madagascar, environ 1.800.000 hectares sont mises sous cultures. Cette utilisation des terres peut se subdiviser suivant quatre types de cultures :
– la riziculture qui occupe environ 64% des terres mises sous cultures et comprend le riz pratiqué en irrigation (riz de première et deuxième saison) et le riz en tavy, en tanety et pépinière. Ce pourcentage est variable d’une région à l’autre car dépendant de plusieurs facteurs dont surtout la climatologie et le relief.
– les cultures temporaires qui occupent une superficie d’environ 21% des surfaces cultivées et sont constituées essentiellement par les autres céréales, les légumineuses, les tubercules et racines, le coton, le tabac
– les cultures permanentes qui ont un cycle de production long : ce sont les cultures d’exportations, et les autres cultures industrielles avec près de 12% des superficies mises sous cultures.
– les cultures mixtes (dans une proportion très faible sinon négligeable) : ce sont des associations de cultures de groupes différents.
Les aménagements agricoles et pratiques culturales
La culture par irrigation est l’une des principales caractéristiques de l’agriculture à Madagascar. C’est une technique utilisée surtout pour les cultures rizicoles et cotonnières, et consistantes en un apport d’eau surtout dans les régions à pluviosité insuffisante. Ces cultures irriguées représentent près de 2/3 des terres cultivées.
L’utilisation de l’irrigation est très intense sur les hautes terres et dans l’Ouest pour le riz avec le système de repiquage après un temps de croissance en pépinière et ce par un système d’irrigation et de drainage des eaux qui exige une certaine technique. L’irrigation, par contre, est moins pratiquée sur toute la Côte Est à cause d’une grande pluviosité de même que dans les régions Sud et Sud Ouest où les eaux de surface n’existent pas en abondance. Ainsi, dans ces dernières régions, ce sont les cultures sèches qui sont abondantes: tubercules et racines, légumineuses,…
Les grands aménagements agricoles modernes représentent environ 20% du total des réseaux hydrauliques, et se situent dans les régions du Lac Alaotra, Toliary, Marovoay pour le riz et Morondava et Ambilobe pour la canne à sucre. Le reste du réseau est de type traditionnel et concentré dans les Faritany d’Antananarivo et Fianarantsoa. Par ailleurs, l’utilisation d’intrants agricoles pour une meilleure productivité est encouragée mais le problème se pose au niveau du coût et de l’approvisionnement: engrais, semences, produits phytosanitaires, …
L’élevage
La grande tendance constatée dans les exploitations malgaches est l’étroite liaison entre l’agriculture et l’élevage. Selon les estimations de la Direction de l’Elevage et de la pêche (Recensement Administratif), le cheptel bovin est de loin le plus important car son effectif représente un peu plus de 80% de l’effectif total du gros bétail. Son élevage, surtout extensif, est concentré dans les régions Ouest des Faritany de Mahajanga et Toliary (60% du cheptel). L’élevage intensif se retrouve surtout dans les hauts plateaux (25%) .
L’élevage porcin est très intense sur les hautes terres (Antananarivo et Fianarantsoa) et dans la région du Lac Alaotra (85% du cheptel) mais est peu pratiqué à l’Ouest, au Sud et dans le Nord à cause de certaines pratiques religieuses et coutumières. La pratique de l’élevage des caprins et des ovins est essentiellement concentrée dans l’extrême Sud (90%)
CARACTERISTIQUES DE L’EROSION DES SOLS
Les activités humaines sont la principale cause de dégradation des sols dans le monde. Agriculture intensive, pollutions industrielles, déforestation, etc. sont les facteurs de l’altération de la composition chimique et physique des sols sous l’effet de l’eau et du vent.
Ils finissent par perdre leur capacité nourricière.
On considère un sol dégradé lorsqu’il a perdu une partie de ses fonctions, comme par exemple celles de nourrir les plantes, filtrer les eaux ou abriter une importante biodiversité. Si l’on réunit tous les sols dégradés à différentes échelles, le phénomène atteint environ 2 milliards d’hectares, soit plus de la moitié des surfaces cultivables dans le monde. Quatre formes majeures de dégradations ont été identifiées, toutes accentuées voire provoquées par l’homme.
L’érosion hydrique des sols
Action par laquelle le ruissellement des eaux de pluies et eaux de surface détachent et emportent les particules présentes dans les sols. L’érosion hydrique s’aggrave avec l’exploitation agricole, car la mise en culture des terres entraine leur assèchement, la diminution de la vie biologique (vers de terre) ou la disparition des feuilles et branchages qui les couvraient. Ce sont ces facteurs qui empêchent la pénétration optimale de l’eau dans le sol et augmentent le ruissellement.
Les sols minéraux bruts et peu évolués
Ce sont des sols jeunes formés par érosion ou par apport fluviatile, marin ou éolien. Dans les sols non évolués très pauvres en matière organique, les caractères de la rochemère sont dominants ; les sols peu évolués présentent déjà les débuts de pédogenèse et renferment une quantité de matière organique assez importante. Sur les Hauts Plateaux et leur versant occidental, ce sont des sols d’érosion rencontrés sur roches cristallines (granite) et volcaniques (basaltes). Dans l’Ouest et la région Sud-Sud-Ouest, ils se forment à partir de roche métamorphique (gneiss) ou sédimentaire (calcaire, grès, argile). Les sols d’apport dans les vallées de l’Ouest et les « baiboho » conviennent bien aux cultures de décrue (coton, tabac, arachide, maïs). Sur les côtes, les sols sableux peu évolués d’apport éolien (dunes) et marin (cordon littoral) se prêtent à l’installation des cocoteraies.
Les sols calcimorphes
Ce sont des sols formés sur calcaires présents surtout dans l’extrême-Nord de l’île, le bassin de Mahajanga, l’Ouest et le plateau Mahafaly. La forêt dense sèche peut s’installer sur ces sols comme c’est le cas dans le Tsingy de Bemaraha ou de Namoroka. Mais la végétation est formée généralement par de la savane herbeuse qui fournit un maigre pâturage.
Les sols hydromorphes
Ce sont les sols dont la formation est liée à un excès d’eau, permanent ou temporaire. L’horizon superficiel humifère repose sur des horizons argileux et sableuse dont la teneur en matière organique, plus ou moins décomposée, est variable. Les sols hydro morphes sont en général propices à la riziculture s’il y a une bonne maîtrise de l’eau et s’il ne renferme pas de sulfures.
Les sols tourbeux, plus ou moins riches en éléments organiques (20 à 70% de la terre fine), sont les plus acides. Ils se rencontrent en particulier dans les basses plaines côtières alluviales de l’Est où le couvert végétal est souvent formé par Pandanus, Ravinala et Sphaignes. On les trouve aussi dans les dépressions et certaines plaines ou cuvettes des Hautes Terres (Mangoro-Alaotra ; Betsimitatatra ; Andapa).
Les sols hydro morphes minéraux peuvent se rencontrer dans les zones mal drainées des Hauts Plateaux, et en particulier dans les basses plaines alluviales du littoral occidental où ils sont parfois en association avec des sols salins. La végétation de ces sols dans l’ouest est souvent caractérisée par la dominance de Raphia, Pandanus, Typhonodorum et Phragmites.
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Table des matières
CHAPITRE 1 : CONCEPT SOCIOLOGIQUE ET ENVIRONNEMENTAL
Section I : Concepts sociologiques
I. 1. Termes sociologiques
I.2. Théories sociologiques
2- APPROCHE PAR LA DIVISION DU TRAVAIL
Section II : Concepts liés à l’environnement
II. 1. Domination de la nature
II. 2. Appropriation de la nature par l’homme
II.3. la grande contradiction
CHAPITRE 2 : HISTOIRE DE LA PRISE DE CONSCIENCE DES PROBLEMES ENVIRONNEMENTAUX
Section I : Montée de la prise de conscience environnementale
Section II : quelques faits marquants
Section III : la Politique Nationale de l’Environnement (PNE)
CONCLUSION PARTIELLE
CHAPITRE 3: GENERALITE SUR L’ENVIRONNEMENT A MADAGASCAR
Section I : PRESENTATION GENERALE DE MADAGASCAR
I.1- Vision générale de la grande ile
I.2- Les éléments de la Biodiversité
I.3 – Ecosystèmes terrestres
Section II : LES PRINCIPALES CULTURES ET STRUCTURE DE LA POPULATION
II.1- La production agricole
II.2- L’utilisation des terres
II.3- Les aménagements agricoles et pratiques culturales
II.4- L’élevage
Section III : CARACTERISTIQUES DE L’EROSION DES SOLS
III.1- L’érosion hydrique des sols
III.2- L’érosion éolienne des sols
III.3- L’altération de la composition chimique des sols
III.4- La dégradation des sols par tassement
Section IV : LES PRINCIPAUX TYPES DE SOLS MALGACHES
IV.1. Les sols ferralitiques
IV.2. Les sols ferrugineux tropicaux
IV.3. Les sols minéraux bruts et peu évolués
IV.4. Les sols calcimorphes
IV.5. Les sols hydromorphes
IV.6. Divers sols peu répandus
CHAPITRE 4 : PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
Section I : INFORMATIONS GENERALES SUR LA COMMUNE DE FIOMBONANA
I.1- Structure juridique de la commune
I.2- Cadre historique
I-3- Localisation géographique
Section II : DEMOGRAPHIE ET SOCIETE
II.1- La population
II.2- L’habitation
II.3- L’éducation
II.4- La santé et l’hygiène
II.5- L’eau potable et l’électricité
II.6- La jeunesse, les sports et loisirs
II.7- La gouvernance et la cadre institutionnel
Section III – LA SITUATION ECONOMIQUE ET LES DIFFERENTS SECTEURS
III.1- L’agriculture
III.2- L’élevage
III.3- Le secteur artisanal
III.4- Les autres secteurs d’activités
III.5- Les infrastructures d’appui économique
SECTION III : CAUSES ET CONSEQUENCES DE L’EROSION
IV.1- Les phénomènes de dégradation et de l’érosion
IV.2- Les causes de l’érosion accélérée des sols
IV.3- Les conséquences de la dégradation des sols
Section V : ANALYSE SOCIOLOGIQUE DE L’EROSION DU SOL
V.1. Approche dynamique de l’analyse
V.2. Interprétation des constats sur terrain (empirique)
TROISIEME PARTIE : ACQUISITIONS, PROPOSITIONS DE SOLUTION ET
PERSPECTIVE D’AVENIR
CHAPITRE 5: ACQUISITIONS, PRATIQUES PROFESSIONNELLES
Section I.1 : – Ce que le stage a apporté à la formation du praticien social
Section I.2 : L’éducation pour l’environnement et L’éducation pour le développement
I.2.1 – Sur le plan sanitaire
CHAPITRE 6 : SOLUTIONS PROPOSEES POUR RESOUDRE CES PROBLEMES
3- Solutions d’ordre technico-économiques
4- Suggestions en tant qu’ acteur du développement
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