Sur les Hautes terres centrales de Madagascar, il y a une expression qui dit « ça brille éternellement comme le feu d’Antongona.» Du temps des royautés, le feu d‘Antongona était utilisé par le « Royaume Merina » comme un signal pour alerter le Souverain d’Antananarivo qu’il y avait des ennemis en vue, venant du pays Sakalava voisin. Ce type de télécommunication existait jadis au pays des Amérindiens mais la télécommunication a trouvé son sens véritable quand l’Américain Bell inventa en 1867 le morse. Les Français colonisateurs apportèrent cette nouvelle forme de télécommunication en 1896 à Madagascar .
Les télécommunications constituent en quelque sorte le système nerveux d’un pays. Leurs réseaux visibles et invisibles étendent leur trame sur tout le territoire et le relient au reste du monde. Ils permettent les communications immédiates indispensables à l’administration, au commerce, à l’industrie et aux personnes privées. Elles sont donc d’une importance primordiale pour l’activité politique, économique et sociale de la nation et plus particulièrement pour Antananarivo, de par l’importance des activités économiques, politiques et sociales qui sont gérées à partir de cette capitale de Madagascar.
Les conditions physiques et humaines de la mise en place des télécommunications à Antananarivo
Un relief contraignant associé à une topographie peu favorable
« L’étude de l’environnement physique de la capitale ne peut être détachée de celle de deux éléments : d’une part les plaines marécageuses environnantes….d’autre part les alignements rocheux où s’est érigé le noyau primitif et d’où la ville s’est étendue pour occuper d’abord les pentes moyennes avant de s’installer dans les parties basses . » .
Une partie de la ville s’est construite sur un ensemble de collines rocheuses très abruptes qui épouse sensiblement la forme de « Y » orientée du NNO-SEE. Le cas de la colline principale de la ville sur laquelle est installé le palais de la Reine et le point de liaison principale de télécommunication appelé Tana- FH, avec la ville haute culminant à 1481m en est une illustration .Des échines aux sommets à faible pente de 1° à 3°, et arrondies, sont séparées les unes des autres par une série de dépressions lobées s’inclinant vers l’Ikopa qui draine les eaux de la plaine d’Antananarivo et constitue le niveau de base de la région. Une autre partie de la ville s’est construite sur le raccord entre les sommets et les dépressions qui sont assurées par des interfluves secondaires allongés, au profil irrégulier, faisant alterner des replats ou des sections rectilignes ou convexes. Selon l’étude de Jeanne et Jean Marc HOEBLICH : les versants ont été profondément entaillés par des formes d’érosion, des anciennes carrières, niches d’altération et lavaka, qui constituent les tétés de valons. Ce type de relief rend parfois difficile la mise en réseau de certains quartiers implantés dans cette partie, surtout le réseau cellulaire. La structure du relief est donc commandée par ces alignements de roches résistantes- affleurant ou bien à peine recouvertes de roche arénisée mais non altérée qui supportent des vestiges d’aplanissements plus ou moins bien conservés , l’altitude relativement identique permet de penser qu’il s’agit des traces d’un même aplanissement transformé en reliefs résiduels Une autre partie de la ville s’entasse dans des vallées, présentant toute une hiérarchie de ramifications avec un axe principal de direction NNO-SEE, parallèle à la direction des échines.
D’après toujours Jeanne et Jean Marc HOEBLICH :
– La première vallée qui sépare la colline du Palais de la Reine, de celle de l’observatoire- Fort Duchesne est une vallée allongée à fond plat (1250m), avec un encaissement de 100 à 190m par rapport au sommet de la colline du Palais de la Reine et de 100 à 140m par rapport à celle de l’Observatoire.
-La seconde vallée se situe entre l’échine de l’Observatoire-Fort Duchesne et la colline d’Ankatso ; elle a la même direction que les deux hauteurs qui la limitent, mais elle est formée de deux segments séparés par l’échine secondaire d’Andraisoro, de direction perpendiculaire à l’ensemble se présentant comme une sorte de col culminant à 1300 m d’altitude. Il y a ainsi au sud, la vallée d’Ankatso et au nord, celle de Nanisana. Ces deux segments de vallée sont encaissés de 100 à 130m et leur fond varie entre 1250 à 1255m d’altitude.
-La troisième vallée se situant entre la colline d’Ankatso et celle d’Ambohibe, comme les précédentes est allongée et étroite. Cependant elle s’évase davantage vers l’aval et, à l’instar de la vallée d’Ankatso, s’arrête au nord à l’encontre d’une échine transversale secondaire reliant la colline d’Ankatso à celle d’Ambohibe culminant également à 1300m d’altitude environ. L’encaissement de 100 à 130m met le fond toujours à 1250m.Ces vallées se relient à une série de vallons secondaires de direction perpendiculaire qui entaillent les versants des échines en de longues lanières se terminant en replats au dessus du fond actuel de ces vallées. D’autres vallées sont d’anciens terrains de culture rizicole remblayés qui forment des stries de l’est vers ouest.
Certains quartiers se trouvent sur les versants qui, en raison de l’encaissement des vallées et de leur évasement, ont un développement important. Ces versants sont fortement squattérisés avec une prolifération des cases installées sur des pentes parfois très raides cas de Manakambahiny, Mahamasina est, Ambatomaro, Ambohipotsy- Antsimondrova, Anjohy, une partie de Faravohitra et ouest Ambohijanahary. Cette urbanisation aléatoire érigée sur un relief accidenté engendre quelques problèmes dans l’installation des différentes infrastructures de base des télécommunications. En effet les techniciens sont confrontés à divers problèmes tant au niveau de la desserte par cable qu’au niveau du maillage de liaison en superposition, pour éviter des aires géographiques non mises en réseau. Une autre partie de la ville s’est bâtie dans une ancienne plaine marécageuse remblayée, au nord et à l’ouest c’est à dire dans la plaine de Betsimitatatra. Des cités et de grands complexes industriels y ont été bâtis. Dans cette partie de la ville, la topographie favorise l’installation des systèmes de communication par radio. L’inexistence des barrières qui peut empêcher la propagation des ondes électriques rend très aisée la communication.
Antananarivo, Capitale de Madagascar, lieu de toutes les synergies
La téléphonie de façon générale est source de ségrégation territoriale, malgré la relative aisance de l’installation. Certaines zones géographiques bénéficient de l’attention des opérateurs en terme de déploiement de services. Cette partie nous renseignera sur les conditions d’installation des réseaux de téléphonie en se basant sur les structures et l’organisation socioéconomique et spatiale de la ville. L’analyse des infrastructures des réseaux des télécommunications doit tenir compte des usages qu’elles doivent satisfaire. Le géomarketing entre en jeu pour identifier les besoins des citoyens et les activités probables. En effet, le choix de l’implantation des sites de communication doit répondre à plusieurs critères :
-La ville d’Antananarivo jouit de certains atouts favorables à l’expansion des structures de télécommunication. Etant donné qu’Antananarivo est la capitale de Madagascar, elle est le centre de départ de toutes les grandes décisions, des transactions intérieures et extérieures.
– C’est une ville carrefour de par sa situation géographique, au cœur du pays.
-Ville en expansion rapide, grande cité de consommation, Antananarivo est un centre commercial et industriel très important.
-Antananarivo connaît un accroissement considérable de son aire habitable et économique .La densification et l’extension de la ville vers les communes périphériques sont palpables. La création d’un BY PASS à l’est pour relier directement la RN2 avec la RN7 et la petite rocade qui traverse la partie ouest de la ville du nord au sud entraîne une fluidité des circulations qui sont très denses au centre.
-Antananarivo est une ville engorgée, mais en pleine effervescence. Les petits métiers, l’artisanat et le commerce, y occupent le trottoir. Des bâtiments administratifs et des hôtels de classe internationale se groupent dans le centre ville. Le ministère des finances, le ministère des postes et télécommunications, la payerie générale et le palais présidentiel se trouve à Antaninarenina. Des bâtiments ministériels et l’hôtel Hilton occupent les quartiers d’ Anosy et Ampefiloha. Des centres commerciaux se trouvent à Analakely, Tsaralalana, Andravoahangy, Behoririka. Le nouveau quartier construit sur la plaine remblayée sise à Ankorondrano et ses alentours devient un centre commercial et d’affaire en plein essor.
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Table des matières
INTRODUCTION
METHODOLOGIE
Première Partie –LES CONSIDERATIONS GENERALES : L’ESSOR DES TELECOMMUNICATIONS DANS LA VILLE D’ANTANANARIVO
1-Les conditions physiques et humaines de la mise en place des télécommunications à Antananarivo
1.1-Un relief contraignant associé à une topographie peu favorable
1.2-Des conditions climatiques et pédologiques handicapées par la saison pluvieuse
1.3-Des facteurs démographiques déterminants
1.4-Antananarivo capitale de Madagascar, lieu de toutes les synergies
2- La répartition actuelle des infrastructures de base des télécommunications dans l’espace urbain d’Antananarivo
2.1-Le central : d’Analakely aux autres points satellites
2.2-Un système de liaison dominé par le fibre optique
2.3-Un éparpillement des grands axes du réseau
3- La révolution des infrastructures des télécommunications et ses emprises spatiales
3.1-Les conséquences des progrès technologiques
3.2-La révolution structurelle et le bouleversement du secteur des télécommunications
3.3-Le maillage et la recomposition spatiale : les nouveaux territoires de communication
Deuxième Partie- LES PRINCIPAUX SERVICES OFFERTS PAR LES TELECOMMUNICATIONS
1-Les composantes du système des acteurs et les principales informations fournies
1.1-Les différents consommateurs de service des télécommunications
1.2-Les principales informations fournies
2-Le Service des télécommunications existant dans la Commune Urbaine d’Antananarivo
2.1- Le service des télécommunications, considéré comme « service public »
2.2- L’ensemble des services de téléphonie de Madagascar
3-L’orientation des flux de communication
3.1-Les différents types de trafics
3.2- La force du trafic local et interurbain et la faiblesse du trafic international
Troisième Partie-LES MODES DE L’APPROPRIATION DE SERVICE DES TELECOMMUNICATIONS ET LEURS IMPACTS DANS L’ESPACE DE LA COMMUNE URBAINE D’ANTANANARIVO
1-L’ importance des télécommunications dans le secteur économique et social
1.1-Les indicateurs de performances des opérateurs
1.2- Un puissant facteur d’attirance d’investissement
1.3-L’importance des télécommunications dans le secteur social
2-La dynamique d’accès au service des télécommunications et ses emprises spatiales
2.1-Les structures agréées et leurs empreintes sur l’organisation spatiale
2.2-Les structures non agréées ni interdites et leurs occupations illicites de l’espace urbain
2.3-Les impacts des télécommunications sur le développement social de la CUA
3-L’ évaluation générale du secteur des télécommunications
3.1- l’évaluation sur les infrastructures et leurs utilisations
3.2-Les problèmes et l’avenir des télécommunications
3.3- L’Office Malagasy d’Eudes et de Régulation des Télécommunications et ses fonctions
CONCLUSION
BILIOGRAPHIE