LES CONDITIONS PHYSIQUES DETERMNANT DE L’ESSOR DU TOURISME DE L’ILE DE NOSY-BE

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L’arrière-pays formé par des plaines, des collines et des plans d’eau

«Si quelques explorateurs mystiques voulaient un jour se séparé de sa quête du paradis terre, c’est ici qu’il devient se retirer. Il comprendrait alors que point n’était besoin de parcourir le monde. Si le jardin d’Eden existe, son créateur n’a pu que s’inspirer de Nosy-Be ». C’est ainsi que Sennen ANDRIAMIRADO 1 louait la beauté de l’île de Nosy-Be. En effet, à partir du croquis n°4, on peut distinguer morphologiquement trois ensembles :
– La partie occidentale, juste à l’arrière plage, d es étendues de plaines s’étalent entre le grand massif basaltique et la ligne de rivage. La largeur de cette plaine varie de quelques centaines de mètres à 2 500m, avec une moyenne de 1500m à Dzamandzar. En effet, les 2 /3 des plaines nosybéennes se situent dans cette zone.En outre, à l’Ouest d’une ligne allant du fond de la baie de Befotaka jusqu’à Hell-Ville, un massif basaltique s’allonge sur 13 km (volcanisme hawaïen).
Autour de ce massif, des cours d’eaux divergent selon plusieurs directions. Certains présentent un débit permanent et d’autres ont un débit temporaire.
– La partie orientale, depuis la pointe de Navetsy au Nord jusqu’au centre, est caractérisée par des reliefs accidentés et des collines à forte pente. Dans cette partie, quelques reliefs plus hardis, Antazohalava (214 m), dominent le moutonnement des collines.
– Au sud-est, le Lokobe, massif siénitique et granitique, correspond à une intrusion de roches éruptives post-liasiques et constitue le plus haut sommet de l’île. Sa forme est sub-circulaire, culminant à 430 m d’altitude. Le versan t nord est en pente plus douce.
Contrairement au reste de l’île, en grande partie m ise en valeur par l’homme, il est couvert d’une belle forêt hygrophile, constituant une réserve naturelle.
L’ensemble de ces trois éléments, la mer, le littoral, et l’arrière-pays, fait ainsi de l’île de Nosy-Be un site naturel incomparable. A ce s données du milieu naturel s’ajoutent des conditions climatiques favorables.
On a dit que le climat de Nosy-Be et du Sambirano représente un «îlot» d’humidité au milieu de la vaste zone occidentale de Madagascar, qui est en moyenne plus sèche. Ce type de climat s’apparente au climat humide et chaud du versant oriental de Madagascar, mais il présente néanmoins quelques différences.
L’étude comparative des précipitations dans ces trois stations balnéaires permet de confirmer que, le climat de Nosy-Be est caractérisépar deux saisons bien tranchées.
De décembre à mars, il s’agit d’une saison humide et chaude pendant laquelle, les pluies torrentielles et orageuses sont fréquentes avec 1 124,2 mm correspondant à 83% de la totalité annuelle. Elles se répartissent en 83 jours. Les Sakalava de Nosy-Be appellent cette saison de pluie abondante « asara » ou « asarabe »
D’avril à novembre, la saison fraîche et sèche s’étend, marquée par des pluies rares et des nuits relativement fraîches. La pluviométrie diminue largement et la convergence des alizés sous l’effet des vents du massif de Tsaratanana provoque des pluies fines assez fréquentes de 244,9 mm d’eau par an. Les Sakalava appellent cette période « maintany ».
Pour l’île Sainte Marie et Fort-Dauphin, le taux de précipitation annuel s’élève respectivement à 3564,8 et 1320,4mm d’eau et aucun mois n’est marqué par la saison sèche. A ce sujet, RAKOTOVOLOLONA R dit que malgré cette situation de pluie Saint Marie recevoir souvent des visiteurs que Nosy-Be1. Or, à Nosy-Be, la répartition des pluies ne pose pas de problème pour le séjour des touristes, car une grande partie des précipitations tombent en fin d’après midi, la pluie forte balaie les plages en fin de journée, le rend le temps plus frais le lendemain.

Des températures élevées toute l’année

D’une manière générale, le régime thermique de ctet région est caractérisé par l’alternance d’une saison chaude qui correspond à l a saison des pluies et d’une saison fraîche qui correspond à la saison sèche.

Des vents modérés

Dans la région de Nosy-Be, le massif de Tsaratanana constitue un écran efficace qui détourne les vents vers le nord et le sud. L’alizéest rarement sensible et le régime des vents y est commandé par les brises de terre et de mer. Lesvents très réguliers, ne dépassent jamais 50km/h et en toute saison la quasi totalité a une vitesse inférieure à 25km/h, avec des vents de moins de 10 km/heure.
D’après les données figurant dans le tableau n°3, on peut dire que le vent d’est prédomine dans l’île de Nosy-Be en toutes saisons et surtout d’avril à octobre. C’est un vent frais qui souffle de la terre vers la mer. Les populations appellent ce vent « varatraza ». Au contraire, d’octobre à mars, le vent d’ouest, talio (selon l’appellation des habitants), ou brise de mer domine. Il entre en jeu en début d’après midi, pour s’arrêter au coucher du soleil. Il aide à pousser les pirogues à voile vers le large. C’est pourquoi, dans l’île de Nosy-Be, les pêcheurs sortent quotidiennement de bon matin pouraller vers le large profitant de la brise de terre, et retourne vers midi, par l’animation de la brise de mer.
C’est lors du passage des cyclones que les violents coups de vent surviennent, ce qui est rare dans cette région. Ils sont moins intenses que ceuxqui affectent la côte Est.
Le climat de l’île de Nosy-Be est de type subéquatorial, caractéristique de la côte est, mais ne constitue pas de handicaps notables pour le tourisme balnéaire et de découverte.

LES RESSOURCES FLORISTIQUES

Des arbres tropicaux répartissent dans l’arrière-pays (Croquis n°4)

Comme l’île de Nosy-Be est soumise à un climat trop ical humide avec alternance d’une saison fraîche et sèche et d’une saison chaude et humide, l’arrière-pays a une végétation variée.
Le croquis n°4, montre que les forêts originelles ropicalest humides couvrent la Réserve Naturelle Intégrale de Lokobe et une partiede Nosy-Sakatia. En effet, ces couvertures végétales correspondent bien, du pointde vue climatique, à des zones où la pluviométrie annuelle est au moins de 2 000 mm et surtout, là où la saison sèche est peu marquée ou inexistante.
Les groupes d’arbres caractéristiques de ces forêts sont surtout des arbres de grande taille tels que : Gluta tourtour (Torotoro), Diospyros (Hazomafana), Canarium madagascariensis (Ramy), Daltbergia (Manary). Il faut dire aussi que ces forêts humides sont le domaine de nombreuses espèces animales. Le croquis n°5 nous montre aussi que, deux types d e savanes se retrouvent à Nosy-Be, d’abord la savane arbustive, au centre est de l’île, au milieu des plantations d’ylang-ylang et sur la partie septentrionale. Ensuite, des savanes arborées qui se localisent uniquement sur la partie méridionale de Nosy-Be.

Des forêts de mangroves disséminées sur letorallit

Les mangroves sont des forêts du littoral en zone plus ou moins marécageuse. Elles se développent entre la terre et de la mer, à l’étage intertidal ou zone de balancement des marées. Selon le croquis n°5, les forêts de mangrove dans l’île de Nosy-Be sont disséminées dans les baies de Fascène, d’Andampy, de Befotaka, et d’Ambatozavavy.
Ces forêts comportent sept espèces de palétuviers,dont les plus connues sont Avicenna marina (Mosotry) et Rhizophora mucronata (Agnabovahatra).
Du point de vue écologique, les mangroves sont des zones nourricières pour les espèces marines côtières, crevettes, poissons et crabes. Elles constituent également un refuge pour les nombreux d’oiseaux come Ardea humbolti (Vorompasika), Anas bernieri (Mireha) et Haliaetus vociforoïdes (Ankoay). Les bois de mangrove sont utilisés pour construire des maisons. Enfin, l’écorce et les feuilles de ces plantes sont utilisées pour traiter certaines maladies.

Une variété des plantes à parfum

Une végétation étrange, insolite avec des arbres aux feuilles très épanouies.
« La végétation reste toujours chargée de symbolesliés au lieu d’accueil touristique, même dans les cas où elle aurait été particulièrement introduite pour accentuer un trait d’exotisme touristique »1. Depuis longtemps, Nosy-Be a plusieurs appellations telles que « Tahiti de l’Océan indien », ou « perle du tourisme Malgache » ou « île aux parfums », mais c’est le dernier qui fait sa renommée sur le plan nternationale.
En effet, pour justifier le nom malgache de Nosy -Be « Nosy Magnitry», il faut parler avant de l’ylang-ylang (photo n°2).
Connu sous le nom scientifique de Cannanga Odorata ou Annonacées, originaire de l’Asie du sud-est, plus précisément de l’île de Luçon (archipel des Philippines), cet arbre a été introduit à Nosy Be en 1903, par le révérendèrep RIMBAULT. Dès cette année, les Français ont développé cette plante comme cultured’exportation, associée aux caféiers, aux lianes à poivre.
En examinant toujours le croquis n°5, la plantation d’ylang-ylang se trouve surtout dans la partie nord de Hell-Ville et à l’est de l’î le, d’où l’aspect verdoyant de cette partie. Actuellement, ces cultures dites exotiques rehaussent l’île de Nosy-Be sur le plan touristique. Les autres cultures de caféier, poivrier, vanillierse trouvent surtout dans le nord et dans les îles proches de Nosy-Be. Nous faisons remarquer que ces arbres sont caractéristiques des îles du Pacifique et des Caraïbes, raison pour laquelle, de nombreux touristes appellent l’île de Nosy-Be, le « Tahiti de l’Océan Indien ». Enfin, la nature se caractérise par un ensemble d’écosystèmes variés, abritant des espèces très particulières. Des scientifiques, des botanistes, des biologistes et tous ceux qui sont simplement intéressés par la nature viennent tous les ans à Nosy-Be depuis des années déjà.
L’analyse horizontale du milieu permet de dire que le paysage et les ressources naturelles favorisent le développement du tourismede l’île de Nosy-Be. Ces cadres physiques ont également une grande influence sur le mode de vie de la population.

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : LES CONDITION GEOGRAPHIQUES DE DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE DE L’ILE
CHAPITRE I : LES CONDITIONS PHYSIQUES DETERMNANT DE L’ESSOR DU TOURISME DE L’ILE DE NOSY-BE
I-1) ANALYSE HORIZONTALE DU MILIEU
1-1) L’avant-pays ou le canal de Mozambique
1-2) Le littoral, une côte découpée
1-3) L’arrière-pays formé par des plaines, des collines et des plans d’eau
I-2) UN CLIMAT CHAUD ET HUMIDE FAVORABLE AU TOURISME
2-1) Des précipitations annuelles abondantes
2-2) Des températures élevées toute l’année
2-3) Des vents modérés
I-3) LES RESSOURCES FLORISTIQUES
3-1) Des arbres tropicaux repartis dans l’arrière-pays
3-2) Des forêts de mangroves, disséminées sur le littoral
3-3) Une variété des plantes parfum
CHAPITRE II : DES FACTEURS HUMAINES AVANTAGEUX DU TOURISME
II .1) L’IMPLANTATION HUMAINE
1-1) Bref historique de Nosy-Be
1-2) Une population cosmopolite à dominance Sakalava
I-2) LES CARACTERISTIQUES DEMOGRAPHIQUE IMPORTANTE POUR LE TOURISMET
2-1) Une population inégalement répartie dans l’espace
2-2) La jeunesse, et dynamique
2-3) L’essor démographique dans l’île de Nosy-Be
II -3) LA CROYANCE ET LA VIE RELIGIEUSE
CHAPITRE III : LE FONDEMENT DE L’ECONOMIE INSULAIRE ET LES INFRASTRUCTURES D’ACCOMPAGNEMENT DU TOURISME
III-1) LES SECTEURS D’ACTIVITE ECONOMIQUES DE NOSY-BE
1.1) Le commerce, un secteur profitant au tourisme
1-2) L’artisanat
1-3) La pêche une activité en relation avec le tourisme
III-2) L’AGRICULTURE UN ACTIVITE EN DECLIN
2-1) Des cultures vivrières toujours insuffisantes
2.2) Les cultures de rente
III-3) LES SERVICE SOCIAUX UNE UTILITE POUR LE TOURISME
1) Le rôles des moyens de transport
3-2) L’Importance des réseaux d’électrification et d’adduction d’eau
DEUXIEME PARTIE : INTEGRATION DES ACTIVITES TOURISTIQUES DANS L’ESPACE GEOGRAPHIQUE
CHAPITRE IV : L’AGENCEMENT DES SERVICES DE PRESTATIONS ET DES35 PROMOTIONS TOURISTIQUES DANS L’ILE
IV-1) L’ANALYSE VERTICALE LA ZONA D’ETUDE
1-1) L’avant-pays, un espace réservé aux écolodges
1-2) Le littoral, un espace d’accueil pour le touriste
1-3) L’arrière-pays, un espace en voie de transformation
IV-2) L’EVOLUTION DES ETABLISSEMENTS TOURISTIQUES DANS L’ESPACE
2-1) La capacité d’accueil des établissements hôteliers et de restaurants
2-2) Le développement des entreprises des voyages et de prestations touristiques
IV-3) LES RAPPORTS QUALITE/PRIX
3-1) Les prix en hébergements touristiques dans l’île de Nosy-Be
3-2) Les prix en restauration
3.3) Les plongées sous-marines
CHAPITRE V : LES PRODUITS ET LE PATRIMOINE TOURISTIQUES DE NOSY BE
V -1) LA MER OU TRAIT TOURISTIQUE MAJEUR DE NOSY BE
1 1) Nosy Komba, le paradis des Lémuriens
1-2) Nosy Tanikely, une belle réserve marine
1-3) Nosy Sakatia, l’île aux paysages variés
1-4) Nosy Iranja, le romantique « îlot des tortues
V-2) LES SITES NATURELS TERRESTRES ET COTIERS
2-1) Le plage, un atout particulier pour une zone insulaire
2-2) Les lacs des cratères
2-3) Le Mont Passot : une vue panoramique extraordinaire
2-4) La réserve naturelle intégrale de Lokobe: une biodiversité à haute endémicité
V-3) ET LES VESTIGES HISTORIQUES, LES SITES ET LES PATRIMOINES CULTURELS
3-1) Les vestiges historiques
3-2) Les sites culturels
3-3) Les patrimoines culturels
CHAPITRE VI : LES FLUX TOURISTIQUES DANS L’ILE DE NOSY BE
VI-1) APPROCHE THEORIQUE ET QUELLQUES DEFINITIONS
1-1) Le tourisme
1-2) Le touriste
VI-2) LA PRTICULARITEE DU TOURISME DANS L’ILE DE NOSY BE
3-1) La provenance géographique des touristes
3-2) L’évolution des touristes et le caractéristique des clientes
VI-3) LES DIFFERENTS TYPES DES TOURISTES DANS L’ILE DE NOSY BE
3-1) Les touristes d’affaire et touristes de vacances
3-2) Le touriste culturel
3-3) Le touriste de découverte
TROISIEME PARTIE : LE DYNAMISME DU SECTEUR TOURISTIQUE ET LES POSIBILITES D’AMELIORATION
CHAPITRE VII : LES RETOMBEES DES ACTIVITES TOURISTIQUES A DIFFERENTS ECHELLES
VI-1) LES RETOMBES DE DEVELOPPEMENT DES ACTIVITES TOURISTIQUE AU NIVEAU LOCAL
1-1) Le tourisme, source de devise et de revenus
1-2) Le tourisme, « un instrument » de développement locale de Nosy-Be
1-3) Tourisme, un secteur prometteur pour les jeunes chômeurs de Nosy-Be
VII-2) LA PLACE DE NOSY BE DANS LA REGION ET A MADAGASCAR EN MATIERE DE TOURISME
2-1) La place de Nosy-Be dans la région de DIANA et sur la côte nord-ouest de Madagascar
2-2) La place de Nosy-Be sur le plan national
VII-3) LA PLACE DE NOSY BE DANS LE SUD OUEST DE L’OCEAN INDIEN
3-1) La place de Nosy-Be au niveau de l’Océan Indien
3-2) L’image du tourisme malgache international par l’île de Nosy-Be
CHAPITRE VIII : LES INPACTS NEGATIFS DU DEVELOPPEME NT DU TOURISME DANS L’ILE DE NOSY-BE
VIII-1) LES CHOS SOCIO-CULTUREL
1-1) La perte de la valeur de l’instruction
1-2) Le tourisme sexuel et le mythe de la réussite
1-3) Le problèmes fonciers
VIII-2) LES IMPACTS ECONOMIQUES
2-1) La marginalisation de certains secteurs économiques
2-2) La cherté de la vie à Nosy-Be
VII-3) LES IMPACTS SUR LE MILIEU NATUREL
3-1) L’érosion, pollutions des eaux marines et destructions des récifs coralliens
3-2) La dégradation de la forêt de mangrove
CHAPITRE IX : ORIENTATION STRATEGIQUE POSSIBLE POUR LE DEVELOPPEMENT DU TOUTRISME A NOSY BE
IX-1) LES PRINCIPES DU DEVELOPPEMET LOCALE ET DURABLE DU TOURISME
1-1) La durabilité économique
1-2) La durabilité écologique
1-3) La durabilité sociale et culturelle
IX-2) ORIENTATIONS DES MESURES PROPOSEES
2-1) Valorisation des ressources locales existant
2.2) Protéger les écosystèmes marins et côtiers
2-3) Sensibiliser la population locale sur les effets négatifs du tourisme
IX-3) LA STRATEGIE POUR LA PROMOTION DU TOURISME A NOSY BE
3-1) Augmenter le nombre d’infrastructures d’accueil
3-2) La conception d’un circuit touristique
CONCLUSION GENERALE
Liste des croquis
Liste des figures
Liste des encadrés
Liste des tableaux
Liste des photographies
Liste des acronymes et des sigles
Glossaire
Annexes

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