Les conditions geographiques favorables à l’elevage bovin

L’élevage a toujours tenu et tient encore jusqu’à l’heure actuelle, une des premières places dans la production agricole à Madagascar. L’élevage bovin est pratiqué sur tout le territoire du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, mais son importance varie sensiblement d’une région à une autre suivant sa vocation d’une part et selon l’objectif même de l’élevage d’autre part. S’agissant particulièrement de la Commune Urbaine de Tsiroanomandidy, elle dispose d’un espace agro- pastoral. De plus, elle joue traditionnellement le rôle d’une zone d’embouche située entre le pays naissant de l’ouest et les centres de consommation du centre et de l’est. En raison de la diversité des conditions du milieu et des sociétés, l’élevage y recouvre des réalités très diverses. C’est une activité humaine essentielle.

Conditions du milieu et composantes de l’espace agro-pastoral importantes

Un épanouissement de l’élevage se repose surtout sur les conditions naturelles qui l’abrite. Tsiroanomandidy est une Commune urbaine de première catégorie, se trouvant au Moyen- Ouest, elle fait partie du District de Tsiroanomandidy, de la Région Bongolava et de l’ex-Province autonome d’Antananarivo. La création de la ville remonte au règne de Radama I (1810-1828) pour jalonner militairement l’itinéraire vers Ankavandra et pour servir de centre d’embouche des bœufs à exporter, devant transiter dans cette ville à Tsiroanomandidy (Ratsimandratra, 1982). Le site d’accueil de la ville se présente comme un vaste étendu avec une multitude de vallons et de thalwegs bien hiérarchisés et bien pourvus d’eau. La ville est initialement bâtie au sommet du plateau sous forme d’un noyau central qui s’agrandit avec les concentrations humaines le long des axes routiers, là où l’espace est disponible pour s’étendre progressivement vers le bas des pentes. RIBOT (J.J.) disait : « On a coutume de dire que Madagascar est l’île heureuse où l’élevage bovin connaît les conditions les plus favorables pour prospérer » . Cela nous semble vrai pour le cas de notre zone d’étude dans la mesure où ses conditions naturelles sont en effet favorables pour le développement de telles activités. Le relief est donné par un vaste plateau de 800 à 950 m d’altitude constitué par emboîtement de 3 surfaces d’érosion (post-crétacé, méso- tertiaire, fini- tertiaire). Il se présente sous forme d’un vaste glacis dont la planéité est interrompue par des massifs intrusifs de granite et de gabbros (massifs d’Ambohiby 1 542m, de Bevato 1 432m). Les interfluves dominent des vallons et thalwegs, occupés par un réseau hydrographique dense, qui leur confère une forme digitée. Ce paysage ouvert est favorable aux activités agro- pastorales. Mais il est parcouru annuellement par les feux de brousse, qui déclenchent inévitablement des phénomènes d’érosion, tels que les arrachements aux flancs de versants évoluant en lavaka, plus ou moins stabilisés. Ces derniers limitent l’aménagement et l’extension spatiale de la ville.

L’érosion des bassins versants, suite à des feux de brousses répétés a entraîné l’ensablement des rizières diminuant d’une manière continue la surface cultivable. La formation de lavaka, dont certains sont encore en pleine évolution crée plusieurs zones sensibles à risque. Elles constituent une menace pour l’aérodrome, la route nationale et plusieurs logements privés dans certains fokontany. En multipliant les feux de brousses, l’homme diminue la densité du couvert végétal et favorise le ruissellement des eaux de pluie. Les chemins des piétons, le passage des bœufs, le fossé d’évacuation des eaux le long des axes routiers, constituent des zones de ruissellement privilégiées qui peuvent être à l’origine répétée de nouveaux lavaka.

Les formations pédologiques sont variées et justifient aussi, la vocation agropastorale de cette zone. Elles sont constituées essentiellement par des sols ferrallitiques rouges, argilo-limoneux, légèrement acides (5,66,3 en surface) qui évoluent différemment sur tanety. Les uns sont relativement fertiles et portent des cultures sèches. Les autres sont fortement dégradés et indurés, notamment ceux autour du noyau urbain, à l’instar des cuirasses des Tampoketsa, imperméable, dépouillés d’éléments utiles, crevassés de lavaka. Ils portent des savanes herbeuses et sont voués en pâturages ; les sols minéraux d’érosion sont localisés aux abords des lavaka fonctionnels. Les sols d’érosion des bassins versants sont occupés par la culture de manioc sans respect de mesures conservatoires favorisant la dégradation du sol.

Sur le bas de pente, prédominent des sols de baiboho ou alluvionnaires riches, occupés par des manguiers, des haricots et des cultures maraîchères sinon par des cultures vivrières, en particulier le riz. Ils sont constitués de sols hydromorphes d’apport moyennement humifères favorables à toutes les cultures, qui justifient la vocation agricole de la zone. Le bilan hydrique de ces sols dépend essentiellement du climat contrasté et de leur nature. Ces sols alluvionnaires ont été cultivés pendant plusieurs années de suite sans restitution organique, ou sans amendements et fertilisation ou sans périodes de jachères intercalées. Ils sont donc soumis au double effet cumulatif de l’érosion et de l’acidification, perdant rapidement ainsi leurs aptitudes culturales.

La zone d’étude est drainée par un réseau hydrographique particulièrement dense, formée par le fleuve Manambolo et ses affluents. Mais cette hydrographie est tributaire du climat et du relief. Pour le régime irrégulier, l’écoulement est pérenne avec un débit variable selon la saison. Pendant la période de pluie, ces rivières tombent souvent en crue mais elles présentent un étiage pendant la saison sèche. La population ne dispose pas de moyens techniques ni matériels de maîtrise de cette hydrographie, qui constitue de ce fait un facteur de blocage au développement de cette zone: les productions agricoles sont aléatoires ; il y a une hyper sédimentation des zones inondables, notamment des rizières en aval des lavaka.

Des conditions humaines favorables a l’élevage bovin

La Commune urbaine de Tsiroanomandidy s’étend sur 3 425ha de superficie et comprend 16 fokontany : Ambohitsoa, Soamahamanina, Ankadinakanga, Androtra, Amboasarikely, Soanafindra, Tsiroanomandidy sud, Tsaralalana, Tsarahonenana, Atsimotsena, Andrefanigara, Mangarivotra, Amparihikambana, Anosivola, Avaratsena, Amparihibe qui sont inégalement étendus dans l’espace. Le découpage administratif tient compte dans l’ensemble, des axes de communication et des repères naturels (lignes de crêtes, rivières, thalwegs). La partie centrale appartient à la zone de forte densité de population car elle a été bâtie depuis la création de la ville. Pourtant avec une petite superficie, le nombre de ménages éleveurs est inférieur à 10. Les ménages s’intéressent surtout aux activités du secteur tertiaire. Mais au niveau des sous zones périphériques et intermédiaires, l’élevage bovin tient une grande place dans les activités des habitants alors que la densité de la population est entre 0 à 50hab/km².

Tsiroanomandidy a une densité moyenne de 10hab/km². La taille moyenne des ménages y est de 05 personnes. La distance qui sépare les chefs lieux de fokontany au chef lieu de Commune varie de 0 à 5km. Les superficies de chaque fokontany varient de 2 à 760ha. Les fokontany les plus étendus se trouvent à la « périphérie » englobant le milieu rural. Les plus étroits sont ceux confinés dans l’ancien site : Tsiroanomandidy sud, Atsimotsena, Tsaralalana, totalisent 26,5 ha, soit 1% de la superficie totale situés dans la partie centrale de la ville. Ils abritent par contre 4 681 habitants (14% de l’’ effectif total), soit en moyenne une densité de 176hab/km², dix huit fois de la moyenne de la Commune Urbaine de Tsiroanomandidy (10hab/km²).

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE: COMMUNE URBAINE DE TSIROANOMANDIDY : VOCATION AGRO-PASTORALE ET ELEVAGE BOVIN DYNAMIQUE
CHAPITRE I: DES CONDITIONS GEOGRAPHIQUES FAVORABLES À L’ELEVAGE BOVIN
A. Conditions du milieu et composantes de l’espace agro-pastoral importantes
B. Des conditions humaines favorables a l’élevage bovin
C. Des conditions économiques propices pour les éleveurs
CHAPITRE II : UN ELEVAGE TRADITIONNEL, ECONOMIQUEMENT RENTABLE
A. Du système d’élevage extensif de zébus à un système d’élevage semi- intensif de vaches laitières
B. Un élevage économiquement performant
DEUXIEME PARTIE: L’ELEVAGE BOVIN DANS LA VILLE DE TSIROANOMANDIDY : UN ENCADREMENT DEFICIENT, UNE ACTIVITE EN DIFFICULTE MAIS PROMETTEUSE
CHAPITRE III: DES STRUCTURES D’ENCADREMENT INADAPTEES, UNE POLITIQUE PUBLIQUE OPERATIONNELLE
A. Un élevage bovin insuffisamment organisé
B. Une vulgarisation dispersée: de 1990-2000
C. Un début d’interprofession laitière : de 2001-2009
CHAPITRE IV : DES FACTEURS DE BLOCAGE SURMONTABLES
A. Des obstacles modérés
B. Un lent développement laitier
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
TABLE DES MATIERES

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