Les conditions de la lecture
Lโenfant-lecteur
ยซ La lecture est un processus de langage au mรชme titre que la parole ยป
Cependant, le mode de rรฉception diffรจre entre le langage oral et langage รฉcrit, de plus les structures des phrases vont aussi รชtre diffรฉrentes, ร lโoral les phrases manquent parfois de structure comme par exemple le fait de ne pas mettre la double nรฉgation. Il semble intรฉressant de soulever ce point et ainsi faire comprendre aux รฉlรจves quโun texte littรฉraire, sauf pour les dialogues, nโest pas structurรฉ de la mรชme faรงon quโun langage oral entre plusieurs personnes.
Quand un lecteur va terminer sa lecture, il ne pourra pas demander plus amples explications ร son interlocuteur, ce qui pourra lโemmener ร ne pas comprendre lโessence dโun texte puisque celui-ci nโaura pas รฉtรฉ construit pour un lecteur en particulier. ยซ Le texte est รฉcrit pour un auditoire gรฉnรฉral et ne tient pas compte des connaissances ou des intรฉrรชts particuliers de chaque lecteur. ยป p,11 ยซ Le lecteur achรจve lโลuvre ยป
En effet, cโest le lecteur de par ses infรฉrences et ses connaissances quโil a acquises avant la lecture qui lui permet de comprendre et de donner du sens au contexte du texte. Un mรชme texte pourra รชtre compris dโautant de maniรจres quโil y aura de lecteurs. Mais pourtant comme le suggรจre J. Gias son, ยซ Il existe dโhabitude suffisamment de chevauchement ou de relations entre les expรฉriences de lโauteur et celles du lecteur pour quโil y ait une comprรฉhension et une communication raisonnable ยป p,13 Cโest pourquoi, dans notre contexte, il est intรฉressant de travailler par rapport ร cette idรฉe. Des รฉlรจves pourront ne pas comprendre ce quโun texte veut dire, parce quโils nโont pas les connaissances nรฉcessaires pour parvenir au sens que lโauteur a voulu donner. Socrate disait alors ยซ La lecture ne peut sโรฉclairer que par ce que le lecteur sait dรฉjร ยป et la linguiste J.
Giasson complรจte en disant que ยซ Plusieurs recherches ont montrรฉ que, toutes choses รฉgales dโailleurs, la quantitรฉ de connaissances acquises ร lโaide dโun texte est dรฉterminรฉe par la quantitรฉ de connaissances que le lecteur possรจde sur le sujet du texte : les lecteurs qui connaissent tout sur le sujet ou ceux qui nโen connaissent rien ne retireront pas dโinformations du texte ; par contre, les lecteurs qui connaissent quelque chose sur le sujet ont des chances dโen apprendre davantage. ยป
De plus les รฉlรจves peuvent sโinfluencer entre eux. On souligne lร lโimportance de donner dans un contexte gรฉnรฉral de donner toutes les clรฉs possibles aux รฉlรจves pour rรฉussir. Ainsi un sujet particulier, pourra รชtre traitรฉ un minimum en amont pour pouvoir leur permettre une entrรฉe plus facile dans la lecture.
Dans notre contexte, il paraissait nรฉcessaire, justement, de ne pas amener cet apport thรฉorique en amont pour voir comment les textes peuvent biaiser une notion scientifique. Le fait dโutiliser plusieurs supports parlant dโun mรชme sujet apporte aux รฉlรจves des contradictions et des choix quโils devront faire pour choisir leur propre rรฉalitรฉ. Bien รฉvidemment, aprรจs cette expรฉrience, si des รฉlรจves nโont toujours pas acquis les notions scientifiques, il faudra leur enlever les reprรฉsentations initiales que la lecture leur aura donnรฉes pour leur apporter les vraies notions scientifiques.
Nous pouvons faire une premiรจre diffรฉrenciation entre la lecture utilitaire et la lecture esthรฉtique. Le premiรจre est de lโordre de lecture en public que lโon peut retrouver dans une classe. Par exemple, le fait que les รฉlรจves lisent le mรชmes textes qui sera alors dรฉconstruit pour essayer dโen tirer son sens. La deuxiรจme se situe plus dans un environnement privรฉ.
Cโest la lecture que lโรฉlรจve ร pour lui et lui seul comme quand, par exemple, il dรฉcide de prendre un livre dans lโespace bibliothรจque de la classe. Cependant, ยซ la lecture utilitaire et la lecture esthรฉtique ne sont pas incompatibles ; au lieu de les considรฉrer comment opposรฉes, on les concevra plutรดt comme se situant sur une รฉchelle ยป p, 16. En effet ces deux sortes de lectures sont prรฉsentes dans toutes les situations de lecture mais ร des degrรฉs diffรฉrents. Une lecture collective sโapparente plus ร une lecture utilitaire, pourtant lโรฉlรจve va aussi se projeter seul dans la lecture et ainsi se rapprocher de lโenvironnement privรฉ.
Pour la lecture dโun poรจme, il ne faut pas demander ce que les รฉlรจves ont retenu, ce serait faire une confusion entre ces deux sortes de lecture. Il est important pour un professeur de demander aux รฉlรจves leur ressenti et non pas forcรฉment lโaspect utilitaire de ce genre de texte.
Les objectifs dโรฉtude doivent รชtre cernรฉs et bien dรฉfinis pour permettre un meilleur sens et de donner lโenvie aux รฉlรจves de pouvoir lire des textes.
Lโespace de lecture
Il faut dโabord diffรฉrencier la bibliothรจque de la classe du coin lecture. Dans une bibliothรจque de classe, nous ne trouvons que des ouvrages, sans forcรฉment avoir dโespace dรฉdiรฉ ร la lecture. En revanche, le coin lecture offre aux รฉlรจves un espace amรฉnagรฉ permettant de sโimmerger complรจtement dans la lecture, dans un espace propice ร la dรฉtente. Parfois, lโespace de la classe ne permet pas de crรฉer un rรฉel espace dรฉdiรฉ ร cet exercice, cโest le cas dans ma classe. Pour pallier ce manque dโespace, il suffit de mettre, une chaise, un tapis ou bien encore des coussins.
Lโarmoire dans laquelle se trouvent les livres, doit รชtre ร portรฉe de mains des รฉlรจves. Des ouvrages placรฉs trop haut ne seront pas choisis. Il faut privilรฉgier une รฉtagรจre ร hauteur des yeux des รฉlรจves. Ainsi leur regard est focalisรฉ.
Les activitรฉs de lecture
Les exercices scolaires
Comme le signale Giasson, nous pouvons placer les diffรฉrentes lectures sur une รฉchelle :
Dโabord il y a des situations nโayant pas de signification pour lโenfant : Il sโagit dโรฉtudier un phonรจme particulier sans que lโรฉlรจve mette un sens derriรจre les phrases prรฉsentรฉes, lโexemple donnรฉ รฉtant ยซ Dรฉdรฉ a liรฉ le bรฉbรฉ ยป
Plus tard sur cette รฉchelle nous allons trouver des lectures lรฉgรจrement plus pertinentes mais dont lโexercice portรฉ sur cette lecture nโest pas significatif en lui-mรชme. Cโest le questionnaire de fin de lecture prรฉsente dans la majoritรฉ des cas. Il sโagit de rรฉpondre ร des questions sous forme de vrai-faux, des phrases ร complรฉter, des questions posรฉes sur les dรฉtails du texte. Ces exercices sont prรฉsents pour savoir si lโรฉlรจve a lu le texte et non pas forcรฉment sโil en a compris lโessence.
Le stade suivant est le stade des lectures ยซ vraisemblables mais non authentiques ยป. On demande ร lโรฉlรจve de se mettre ร la place dโun protagoniste et de lui demander ce que lui aurait fait. Ici le sens est plus prรฉsent et la lecture prend un autre tournant. Les รฉlรจves doivent intรฉgrer les diffรฉrents รฉlรฉments de narration pour permettre de crรฉer un contexte diffรฉrent.
Lโavant-dernier stade est la lecture ยซ signifiante ยป, elle met les รฉlรจves dans un projet de lecture, lโexemple donnรฉ est de lire une biographie dโun auteur venant rendre visite ร la classe.
Les รฉlรจves ont un but prรฉcis de lecture. Leur lecture sert un point particulier les enrรดlant et leur montrant quโen sโimpliquant dans la lecture, ils trouveront des informations qui leur seront utiles.
Enfin, ร lโextrรฉmitรฉ de cette รฉchelle, nous trouvons les activitรฉs ยซ signifiantes et authentiques ยป, ici les รฉlรจves vont rรฉpondre ร des questions quโils se sont posรฉs eux-mรชmes.
Ces rรฉponses รฉmergent grรขce ร la vie des รฉlรจves et leur environnement. Cโest alors que les รฉlรจves vont comprendre que la lecture est un outil permettant de rรฉpondre ร des questions quโils se posent, cela donne du sens ร leur lecture. Cโest, ce que nous allons voir plus tard, un pan de la lecture que jโai essayรฉ de mettre en place.
Il faut pourtant essayer dโutiliser ces diffรฉrentes marches de lโรฉchelle au maximum. Les questions ne peuvent pas toujours venir des รฉlรจves, lโenseignant ayant un rรดle de guide. En privilรฉgiant les derniรจres marches, nous rendons les รฉlรจves autonomes.
Pour cela il faut pouvoir leur offrir des supports variรฉs dans lesquels ils auront lโhabitude de chercher des rรฉponses. Chaque style de lecture ayant des codes particuliers, il faut habituer tรดt les รฉlรจves ร chercher des outils dans diffรฉrents ouvrages. Lร encore, nous voyons lโimportance dโavoir une bibliothรจque de classe riche offrant le nรฉcessaire aux รฉlรจves. Nous allons revenir sur ce point plus tard dans ce mรฉmoire.
Les supports variรฉs
Dans un premier temps nous allons donner la dรฉfinition dโun support de lecture. Giasson dรฉfinit support de lecture ยซ tout assemblage ou dispositif portant des signes destinรฉs ร รชtre lus ยป Alors, ce support peut รชtre de toute forme : livre, affiche, la tรฉlรฉvision ou bien encore un รฉcran dโordinateur. La liste nโรฉtant aucunement exhaustive. Le lecteur ayant lu assez de supports diffรฉrents comprend par lโapparence de celui-ci le message qui sera vรฉhiculรฉ. Les supports comportent des codes. Par exemple, nous savons quโune lettre est de type informatif.
Cโest lโexpรฉrience que nous avons eu avec ce support qui nous permet de connaรฎtre ses codes ร la perfection et de savoir en amont quelle posture de lecteur nous allons avoir devant un support donnรฉ.
Pour les รฉlรจves, ce thรจme doit รชtre travaillรฉ dรจs la maternelle. Les รฉlรจves ayant dรฉjร compris la plupart de ces codes avant de rentrer de leur scolaritรฉ. Mais il faut accentuer davantage pour que cela devienne un rรฉflexe pour les รฉlรจves. Beaucoup prรฉconise de ne plus utiliser des manuels de lecture mais de crรฉer son propre corpus avec de vrais ouvrages. Nous ne nous attarderons pas sur les manuels scolaires puisque nous nโallons pas les utiliser lors de notre sรฉquence.
Parlons des manuels scientifiques. Ce sont des manuels comportant des documents qui permettent gรฉnรฉralement de rรฉponde ร une problรฉmatique. Leur contenu neserve pas ร lโapprentissage de la lecture en tant que tel. Leur utilisation vise ร transmettre un contenu sur une notion scientifique. Leur utilisation aide ร renforcer la lecture. De nouvelles stratรฉgies sont mises au point pour rรฉcupรฉrer une information rapidement. Peu dโenseignants utilisent des manuels scientifiques trouvant ce support trop compliquรฉ pour rendre les รฉlรจves autonomes. Lร encore, il faut travailler avec les รฉlรจves pour leur permettre de trouver la rรฉponse ร leurs questions rapidement. Ce type de lecture, comme tous les autres, sโapprend. Il nโest pas ร laisser de cรดtรฉ car les informations prรฉsentes dedans sont comprรฉhensibles pour les รฉlรจves.
Nous allons nous pencher plus intensรฉment sur les textes destinรฉs ร la jeunesse. Cette catรฉgorie comprend plusieurs genres comme les albums, les poรจmes ou bien encore les contes.
Encore une fois cette liste nโest pas exhaustive. Ce type de lecture fictionnelle est dโabord รฉcrite pour le plaisir, pour la beautรฉ, pour รฉprouver des รฉmotions. Un schรฉma rรฉpรฉtitif dans les classes montre que les รฉlรจves ayant accรจs ร lโespace lecture sont ceux qui ont par exemple fini leur travail plus rapidement que les autres. Cette lecture est donc vรฉcue comme une rรฉcompense ร la suite dโun travail terminรฉ rapidement. Cela met de cรดtรฉ les รฉlรจves en difficultรฉ nโayant pas lโoccasion dโaller parcourir cette littรฉrature jeunesse. Avec le nouveau dispositif recommandรฉ par lโEducation nationale, le quart dโheure lecture appelรฉ ยซ Silence, on lit ยป est ร instaurer dans les classes, permettant ร tous les รฉlรจves de pouvoir sโapproprier et sโรฉvader dans leur lecture. LโEducation nationale recommande des ลuvres littรฉraires ร mettre ร disposition dans la classe. Cependant, il ne faut pas oublier que mรชme nous, en tant quโadultes, nelisons pas seulement des romans ou autres saluรฉs par la critique. Le plus important รฉtant dโoffrir des supports de plaisirs et de dรฉcouverte, permettant de structurer sa pensรฉe. Offrir aux รฉlรจves un choix multiple de supports, permet de crรฉer de plus en plus dโinfรฉrences crรฉant ainsi une lecture plus active dans laquelle les รฉlรจves peuvent comprendre le sens plus rapidement. Lโenseignant doit sโattarder sur des ouvrages pour voir quels obstacles pourraient empรชcher la comprรฉhension dโune ouvre.
Passons maintenant sur les albums de jeunesse. Ce terme peut avoir deux significations.
Dโabord au sens large, les albums regroupent tous les รฉcrits dans lesquels figurent des images complรฉtant le texte. Nous pouvons alors trouver des bandes dessinรฉes, des documentaires etc.
Le second sens sโapproche plus de celui que nous allons utiliser dans ce mรฉmoire. Il sโagit dโun genre plus rรฉcent et plus spรฉcifique, le terme plus gรฉnรฉrique qui peut y รชtre associรฉ est ยซ le livre dโimages ยป. Nous nous mettrons dโaccord pour la suite de la lecture, que lorsque le terme ยซ album de jeunesse ยป apparaรฎt, il sโagit du livre dโimages.
Expรฉrimentation
Le questionnaire pour les PE
Il mโest paru intรฉressant de demander ร diffรฉrents PE comment ils utilisaient les supports au sein de leur classe. Jโai donc rรฉalisรฉ un questionnaire qui me permet de voir si les professeurs des รฉcoles utilisent le documentaire ou bien encore le numรฉrique. Jโai aussi donnรฉ ce questionnaire aux enseignantes de mon รฉcole.
En effet, si les รฉlรจves de ma classe ne sont pas habituรฉs ร lire des supports diffรฉrents des albums de jeunesse, est-ce seulement parce quโils nโont pas รฉtรฉ habituรฉs ร ce travail au sein mรชme de mon รฉcole ? Ou bien, est-ce que de maniรจre gรฉnรฉrale, les enseignants ne favorisent pas les documentaires auprรจs des รฉlรจves. ? Ce questionnaire pose aussi la question de faire du lien entre lโรฉtude du franรงais et les sciences.
Dans les programmes, cโest la dรฉmarche du chercheur qui est privilรฉgiรฉe. Pourtant cette dรฉmarche peut รชtre en lien avec des supports de lecture. Elle permet de confronter des idรฉes et de chercher des indices dans les textes. Ces lectures pourront permettre de crรฉer des expรฉriences par la suite.
Ce questionnaire a รฉtรฉ rรฉdigรฉ plusieurs fois, en effet, il est compliquรฉ de construire un questionnaire rapide, efficace et qui ne soit pas ennuyant. Aprรจs un รฉniรจme essai, je trouvais que ce questionnaire รฉtait assez pertinent et quโil rรฉpondait bien aux diffรฉrentes questions que je me posais.
La premiรจre question portait sur le sexe de la personne rรฉpondant ร ce questionnaire. Aprรจs rรฉflexion cette question ne me semble pas pertinente du tout. Le sexe nโest pas un critรจre permettant de diffรฉrencier les attitudes des professeurs face ร leur contenu dโenseignement.
La deuxiรจme question avait comme sujet le niveau de la classe.
Prรฉliminaires ร la sรฉquence
Jโai choisi de faire passer ce questionnaire ( Annexe 3) parce quโil me semblait important de voir si les รฉlรจves arrivaient ร diffรฉrencier la lecture esthรฉtique et utilitaire. Mes รฉlรจves qui sont en difficultรฉ dans lโapprentissage de la lecture ne vont pas facilement prendre un livre lors de leur temps libre. Ils prรฉfรจrent dessiner ou aller jouer. Pourtant la bibliothรจque de la classe est fournie de plein dโouvrages diffรฉrents. Quand les CP allaient choisir un livre, il sโagissait souvent dโun album ou dโun livre apprenant ร dessiner des animaux. Ils ne touchaient pas aux documentaires situรฉs en bas de la bibliothรจque. Cet endroit nโest peut-รชtre pas adaptรฉ pour leur permettre de sโy intรฉresser. Avec le quart dโheure lecture que jโai instaurรฉ dans ma classe suite aux recommandations de Monsieur Blanquer. Je voulais dans un premier temps le faire avec mes CE1 pour voir comment ceux-ci allaient sโy intรฉresser. Ce moment est devenu un instant que les รฉlรจves attendent, en effet cela leur permet de faire une pause dans la journรฉe pour pouvoir lire un livre quโils ont choisi et quโils ont envie de lire. Pour les CP, cela a รฉtรฉ plus difficile. En effet, certains des รฉlรจves nโayant pas compris lโintรฉrรชt de lire un livre pour soi, ce moment รฉtait plus un moment de rigolade que de concentration et dโimmersion dans une histoire ou un livre. Beaucoup dโentre eux prenaient des livres, allaient sโasseoir, feuilletaient seulement les pages et allaient en chercher un nouveau au bout de deux minutes. Ils ne comprenaient pas, et surtout ne mettaient pas encore de sens ร cette lecture. Dans ce mรฉmoire, je me suis surtout appuyรฉ sur les CE1, le travail sur la lecture avec les CP sortant de ce cadre de recherche mais je trouvais important de poser le cadre. En effet, je ne pouvais pas me permettre de faire ces sรฉances avec les CP puisquโils ont lโhabitude de faire des sรฉances de lectures ayant pour objectifs de lire avec plus de fluiditรฉ. De plus cela signifiait quโil aurait รฉtรฉ nรฉcessaire de dรฉgager dโautres crรฉneaux pour cette sรฉquence en dรฉpit des autres matiรจres. Dans un premier temps, jโai fait passer un test ร mes CE1 mais aussi aux CP.
En effet,je voulais voir quelle รฉtait lโรฉvolution entre le CP et le CE1.
Pour les CP, mon questionnaire demandait sur quels supports nous pouvons lire entre la tรฉlรฉvision, les cartes postales ou routiรจres, une horloge, un dessin ou bien encore un livre.
Bien que je sache que ce questionnaire comportait des ยซ piรจges ยป pour mes รฉlรจves la plupart รฉtait dโaccord. Je voulais aborder avec eux lโutilitรฉ de lire. Pour revenir ร ce qui a รฉtรฉ dit prรฉcรฉdemment, je me suis rendu compte que le sens manquait terriblement aux CP, les rรฉsultats de ce questionnaire illustrent ce que jโavais ressenti dans la classe. On peut voir que les CP ont compris les diffรฉrents supports de lecture que nous crois ons dans la vie quotidienne. Ma deuxiรจme question pour les CP รฉtait par rapport ร leur lieu de lecture. En effet, lโemploi du temps des CP est rempli de phases de lecture. Par cette question jโai pu remarquer que la plupart des รฉlรจves, voire quasiment tous, associent le fait de lire ร lโรฉcole en elle-mรชme. Seulement deux รฉlรจves se sont dessinรฉes en train de lire chez elle.
Les รฉlรจves de CE1 rรฉpondent majoritairement que lire sert ร apprendre de nouvelles choses, mais lร encore les รฉlรจves se voient lire ร lโรฉcole sauf un รฉlรจve qui a citรฉ sa maison comme lieu de lecture. On peut alors sโinterroger sur le pourquoi les รฉlรจves associent lire ร lโรฉcole. Est-ce parce quโils ne lisent pas chez eux ? Parce quโils associent le faire de lire au fait dโapprendre qui est relatif ร lโรฉcole ?
Aprรจs ce questionnaire, je voulais savoir si les รฉlรจves รฉtaient capables de se servir de diffรฉrents supports. Quasiment tous les รฉlรจves savent utiliser des supports variรฉs mรชme si les infรฉrences quant ร leur utilisation ne se font pas instinctivement, par exemple, comme pour lโutilisation du dictionnaire, quand les รฉlรจves ont leur propre dรฉfinition, quโelle soit fausse ou non, ils vont la prรฉfรฉrer par rapport ร la dรฉfinition du dictionnaire.
Par la suite ma dรฉmarche expรฉrimentale se focalise surtout sur les CE1. En effet, je pense que cela est plus intรฉressant et surtout parce que je peux plus facilement mettre ma sรฉquence en place avec eux quโavec les CP toujours pour les mรชme raisons prรฉcรฉdemment expliquรฉes. Ma sรฉquence sโarticule autour de lโombre. Jโai choisi de commencer cette sรฉquence par un album jeunesse ยซ Mon ombre et moi ยป. Jโai choisi cet album car lโombre prรฉsente dans lโalbum est un individu ร part entiรจre, elle regarde la tรฉlรฉ, part faire la fรชte quand le petit garรงon dort. Elle peut parfois รชtre violette ou bien encore bleue. Aprรจs la lecture de cet album, jโai posรฉ des questions ร mes รฉlรจves de maniรจre collective puis individuelle pour permettre aux รฉlรจves plus en retrait de sโexprimer. en reprenant les รฉvรจnements clรฉs de lโhistoire. Savoir si leur ombre les suit, si elle va faire la fรชte et si elle regarde la tรฉlรฉ.
En posant ces questions aux รฉlรจves, jโai pu constater que certains sโidentifiaient ร lโhistoire et pensent que leur ombre fait tout comme dans le rรฉcit fonctionnel. Alors lโalbum a permis de crรฉer des infรฉrences avec ce quโils connaissaient dรฉjร . Cela รฉtait recherchรฉ, je nโai pas induit ma lecture ou bien mon interrogation pour que les รฉlรจves se sentent libres de rรฉpondre librement. Mais je cherchais ร voir lโimpact des histoires sur eux, je ne pensais pas que certains รฉlรจves puissent sโidentifier autant ร lโhistoire lue.
Au contraire, la majoritรฉ arrive trรจs bien ร se dรฉtacher de lโalbum et me dit que ce nโest quโune histoire ne reflรฉtant pas la rรฉalitรฉ.
Ma sรฉquence
Cette sรฉquence sโest dรฉroulรฉe lors de la pรฉriode trois avec quelques poursuites durant la pรฉriode quatre. Jโai choisi de prรฉparer cette sรฉquence avec les รฉlรจves de CE1. En effet, il semblait que les รฉlรจves de CE1 aient plus besoin de cette sรฉquence car cโest avec eux que jโai remarquรฉ quโils ne mettaient pas forcรฉment de sens dans les apprentissages. Les CP รฉtaient ร ce moment lร toujours dans lโapprentissage de la lecture, je ne pouvais pas me permettre dโajouter des sรฉances de lectures supplรฉmentaires pour ne pas impacter sur le temps passรฉ sur chaque matiรจre. Pour cette sรฉquence, les รฉlรจves ne devaient pas avoir de prรฉ-requis pour ne pas influencer sur lโexpรฉrimentation.
Les programmes et le S4C
Comme dit dans lโintroduction, le cycle 2 est le cycle des apprentissages fondamentaux. Pour crรฉer cette sรฉquence, il fallait dโabord regarder les compรฉtences que je souhaitais travailler. Bien que cette sรฉquence puisse รชtre comme pluridisciplinaire, elle est en majoritรฉ classรฉe dans la matiรจre du franรงais puisque toutes les sรฉquences vont รชtre menรฉes dans un contexte de lecture. Ce contexte permettant dโaborder et dโapprendre une notion scientifique autour du soleil. Pour pouvoir crรฉer cette sรฉquence, il fallait alors que je regarde les compรฉtences et connaissances attendues pour les sciences et le franรงais.
Premier temps : lecture dโalbum de jeunesse
Jโai dโabord voulu dรฉmarrer ma sรฉquence avec un album jeunesse. Je voulais dรฉbuter avec ce support puisquโil permet aux รฉlรจves de sโidentifier plus rapidement et de comprendre plus aisรฉment le sujet. De plus, lโalbum de jeunesse nโa pas pour but de partager des notions scientifiques, alors il peut implanter des images fausses sur une notion. Cet album sโintitule ยซ Mon ombre et moi ยป. Cโest lโhistoire dโun petit garรงon ou une petite fille, qui nous parle de sa relation avec son ombre. Lโombre nโest jamais dotรฉe de parole dans cet album. Le personnage explique que son ombre la suit partout, quโelle regarde la tรฉlรฉ, quโelle aime se promener mais que le soir, quand le personnage principal va se coucher, elle sโen va faire la fรชte et chanter toute la nuit. Par contre elle revient toujours juste avant que son ami-e se rรฉveille.
Pourquoi jโai choisi cet album ? En fait le choix mโa paru comme une รฉvidence. Jโai trouvรฉ les illustrations sublimes et elles pouvaient aussi permettre de voir lโimpact des illustrations sur les infรฉrences. Le texte et les illustrations se complรจtent dans cet album.
Premiรจre sรฉance
Objectifs : Sโapproprier une ลuvre littรฉraire et faire des infรฉrences avec notre sphรจre personnelle.
Organisation pรฉdagogique : Le travail sโeffectue en groupe classe, il permet de confronter les idรฉes des รฉlรจves entre eux. Ensuite un temps individuel permet de de se concentrer sur leurs propres idรฉes.
Quatriรจme sรฉance
Objectifs : Comprendre les codes dโun poรจme.
Organisation pรฉdagogique : Les รฉlรจves travaillent dโabord en groupe classe pour les mรชmes raisons citรฉes prรฉcรฉdemment. Puis travail individuel pour rรฉpondre ร un questionnaire.
Organisation matรฉrielle : Poรจme ยซ Le soleil ยป et cahier du jour des รฉlรจves pour rรฉpondre aux questions.
Interdisciplinaritรฉ : Travail de syntaxe sur une phrase constituรฉe de ยซ et moi ยป, travail sur les sciences et les ombres.
Comme pour la sรฉance deux, je les ai laissรฉs parler et discuter entre eux de ce poรจme. Leurs premiรจres interrogations concernaient surtout la structure du poรจme. Jโavais recopiรฉ le poรจme au tableau, je voulais le recopier pour justement arriver au fait quโil nโy ait pas de point. Les รฉlรจves ont alors dit que jโavais fait des fautes et que jโavais oubliรฉ des points. Ils ont donnรฉ comme argument le fait que cโรฉtait une phrase, et comme on leur disait depuis le dรฉbut de lโannรฉe, une phrase comment par une majuscule et finie par un signe de ponctuation.
Alors jโai demandรฉ sโils รฉtaient sรปrs que jโavais oubliรฉ les points. Unanimement, ils rรฉpondirent ยซ oui ยป. Je leur ai demandรฉ quel genre dโรฉcrit รฉtait ce texte. Lร , encore, ils รฉtaient tous dโaccord pour me dire que cโรฉtait de la ยซ poรฉsie ยป. Jโai acquiescรฉ en insistant sur le terme ยซ poรจme ยป. Je voulais voir sโils savaient identifier un poรจme. Alors jโai demandรฉ si dans la bibliothรจque de la classe il y avait des poรจmes ร dispositions. Ils ont cherchรฉ mais bien รฉvidemment, ils nโont pas trouvรฉ car il nโy en a pas dans la bibliothรจque. Alors un รฉlรจve mโa ramenรฉ un rรฉcit et me disant que cโรฉtait un poรจme.
Cโรฉtait intรฉressant, parce quโil ne voyait pas le poรจme comme un genre particulier qui permettait de ressentir des รฉmotions. Une seule รฉlรจve mโa parlรฉ de plaisir et de sโรฉvader lors de la lecture.
Venons maintenant ร lโaspect scientifique. Toujours sans poser de questions, les รฉlรจves sont allรฉs sur lโaspect scientifique du poรจme par eux-mรชmes. Voici une retranscription de lโรฉchange obtenu aprรจs la lecture.
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Table des matiรจres
Introduction
I- Les conditions de la lecture
1. Lโenfant-lecteur
2. Lโespace de lecture
3. La place de la lecture
II โ Les activitรฉs de lecture
1. Les exercices scolaires
2. Les supports variรฉs
3. Hypothรจses
III – Expรฉrimentation
1. Le questionnaire pour les PE
2. Prรฉliminaires ร la sรฉquence
3. Ma sรฉquence
Conclusion
Annexes
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