Soutenance mémoire
Madagascar est un pays dont la biodiversité témoigne d’une grande richesse et se caractérise par un haut degré d’endémisme : la plupart des espèces végétales et animales du pays ne se trouvent nulle part ailleurs dans le monde .Les activités de production et de consommation engendrent des effets néfastes sur l’environnement. La culture sur-brûlis, les feux de brousse, l’exploitation abusive des ressources naturelles constituent des menaces sérieuses pour la forêt à Madagascar. Aujourd’hui, la couverture forestière de Madagascar ne cesse de diminuer d’année en année. Actuellement, elle ne représente plus que près de la moitié de celle des années 50 .La tendance observable permet de dire que la forêt naturelle du pays disparaîtra en moins de 30 ans si la pauvreté, la gouvernance des ressources forestières et la croissance démographique restent inchangées.
Depuis ces deux dernières années, les Investissements Directs Etrangers, dans le domaine de l’exploitation minière à Madagascar, deviennent une menace pour l’environnement des zones d’exploitation. Ce partenariat est qualifié d’IDE et est un facteur déterminant sur lequel repose le développement de Madagascar. C’est un moyen de résoudre le problème de l’insuffisance des ressources financières de Madagascar.
En effet, l’I.D.E est souvent avancé, dans la littérature économique, comme étant un apport des idées productives aux pays en développement. Malgré l’étude d’impacts environnementaux, qui servent d’outils de décision pour conclure un contrat d’exploitation, les coûts externes de l’exploitation restent préoccupants .Le site d’Ambatovy est parmi les zones en cours d’exploitation depuis 2010 et elle est située au cœur de l’une des régions particulièrement riches en espèces, dans l’extrémité sud de ce qui reste du Corridor Forestier de l’Est.
Les concepts théoriques du Projet de développement par les I.D.E
Les cycles de Projet
Dans la pratique, un projet de développement naît des aspirations des populations qui seront directement concernées. Dans la plupart des cas, les projets reposent sur un préalable : l’existence ou la probabilité de moyens additionnels aux ressources de l’État. La connaissance de ces moyens disponibles ou potentiels pousse l’Etat ou le bailleur de fonds potentiel, à faire émerger l’idée d’un projet, dans les démarches classiques, ils négocient l’un avec l’autre, à partir d’une étude préparatoire.
La définition d’un Projet
Un projet de développement reprend, à un titre ou à un autre, ces différents sens. Il s’inscrit dans une logique de changement de société, ce qui suppose une part de rêve et d’imaginaire.
Le sens général du mot Projet
Projet « rêve ».Un projet, cela peut-être un projet de vacances, de construction de maison, de regroupement familial, de mariage…Ce type de projet laisse place à l’imaginaire, il permet plusieurs possibilités. Ce projet peut-être individuel ou collectif. Un projet de société est à la base de la cohésion d’un groupe social qui le transmet à ses enfants.
Projet : « Projection dans le temps » : De façon plus concrète, un projet peut-être une projection raisonnée dans le temps : un projet d’entreprise, un projet commercial dans lequel on projette le développement d’un produit, avec ses composantes technologiques, industrielles, commerciales et de marketing.
Projet : « dossier » : Un projet est aussi un dossier. Le projet d’un architecte pour un immeuble, qui comporte des plans, des descriptifs, des termes de référence pour des soumissionnaires, un calendrier, un budget.
Une définition générale des Projets
De multiples définitions coexistent. Elles résultent du poids relatif donné par leurs auteurs aux sens premiers du terme « projet ».La définition proposée se veut aussi simple et générale que possible.
Définition : C’est une intervention avec des moyens additionnels connus, sur un espace limité, pour objectif précis à atteindre, en un temps défini, avec des méthodes, un dispositif et des mécanismes de décisions caractérisant cette intervention.
Le sens donné aux « projets de développement »
L’ambiguïté des projets de développement vient de ces sens multiples, mais aussi l’extension du terme projet à la structure qui intervient et aux réalisations qu’elle conduit ou qu’elle appuie. Le projet des développeurs constituent donc le cadre où ceux-ci trouvent leur légitimité. Pour que les projets trouvent une assise au sein des populations, il est nécessaire de s’interroger sur les changements nécessaires dans les contenus, mais aussi dans les dispositifs institutionnels, en fonction de l’intérêt et des attentes des groupes auxquels ces projets sont destinés. Un projet est ainsi un ensemble d’interventions coordonnées. La question essentielle estcelle des rapports de pouvoirs sur ces interventions. Ces rapports de pouvoir sont régis par le cadre institutionnel dans lequel le projet est mis en œuvre. C’est au niveau de ces rapports de pouvoirs que des choix clairs doivent-être effectués. Ceux-ci traduisent de façon concrète les changements de paradigmes et situent précisément les points de rupture.
Le cadre Logique du projet
C’est quoi le Cadre Logique ?
Le cadre logique n’est pas à proprement parler une méthode d’évaluation mais plutôt un outil de conception et de conduite de projet. A ce titre, il incorpore un dispositif de suivi et d’évaluation. Le cadre logique est une méthode de gestion axée sur les résultats (GAR).Il permet de confronter, déjà sur le papier, la cohérence entre les différents niveaux de projets, en prenant comme point de référence son objectif le plus élevé.
Le cadre logique synthétise sous forme de tableau toutes les informations clés d’un projet : objectifs, résultats, activités, risques, programmation, ressources. La méthode du cadre logique est la succession d’étapes et d’analyses qui va permettre l’élaboration progressive de la matrice.
Le cycle participatif appliqué au développement local
Un nouveau sens à la participation
Cette reconnaissance de droits locaux de propriété et les éventuels transferts de propriété qu’elle impose donnent un nouveau sens à la participation. Le diagnostic participatif initial ne se limite pas à une consultation des acteurs locaux sur leurs atouts, contraintes et priorités. Il inclut aussi un audit patrimonial conjoint qui consiste en un inventaire des patrimoines éventuellement transférables, avec une appréciation de leur état, de leur efficience et les conditions envisagées localement pour assurer la reprise de ce patrimoine. A partir d’une telle approche, les projets se trouvent « remontés » sur des bases différentes, la participation prend un autre sens et le développement durable devient le véritable enjeu des projets Ce nouveau cycle participatif n’est pas essentiellement apprécié par la rentabilité du projet. Les effets sont appréhendés comme une hypothèse évolutive. Pour l’essentiel, l’approche Recherche-Action- Développement, la mise en place de Banques de connaissance et le management par cercles de qualités permettent d’opérationnaliser ce nouveau cycle.
Les mécanismes de mise en œuvre résultant d’une approche participative
Les mécanismes de mise en œuvre reposent sur une appréhension des différents groupes d’acteurs concernés par le projet, leurs fonctions et la nature des rapports établis entre eux. On considère aujourd’hui qu’un projet de développement ne peut être conçu, si l’on souhaite qu’il soit efficace, en dehors de la participation effective des acteurs concernés. Trois grands types d’acteurs sont directement concernés :
-L’ état central et / ou régional
-Le ou les bailleurs de fonds
-Les organisations représentatives des populations concernées .
La mise en œuvre de l’approche participative impose une redéfinition institutionnelle profonde de l’approche projet
❖ L’Etat ne peut pas être un opérateur des projets de développement participatif : cette fonction d’opérateur doit-être confiée à des ONG professionnelles, appartenant au secteur privé de l’économie sociale, indépendantes de l’Etat.
❖ Les projets participatifs doivent comporter, à côté de leurs composantes techniques, une composante essentielle. L’appui aux dynamiques d’organisation et la formation des acteurs sociaux et économiques locaux, garants de l’appropriation, de la pérennité, et de la reproductibilité des actions engagées.
❖ Les structures de l’Etat doivent s’adapter pour mieux remplir des fonctions rendues plus complexes par le contexte de l’économie de marché :
-Disposer d’ observatoires aux fins des changements économiques et sociaux pour pouvoir mettre en œuvre tous les instruments législatifs, Réglementaires, incitatifs à disposition.
-Jouer un rôle d’arbitre reconnu impartial par tous les groupes d’acteurs aux intérêts obligatoirement divergents.
-Assumer son rôle de partenaire « contractuel » dans une approche participative du développement.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : LES CONCEPTS THEORIQUES DU PROJET DE DEVELOPPEMENT ET DES I.D.E
PARTIE I : Les concepts théoriques du Projet de développement par les I.D.E
ChapI-Les cycles de Projet
I.1-La définition d’un Projet
I.1.1-Une définition générale des Projets
I. 1.2 –Le sens donné aux « projets de développement »
I .1.3-Le cadre Logique du projet
a-C’est quoi le Cadre Logique ?
b- Le rôle du cadre logique
c-Les composantes du cadre logique
I.2-Le cycle traditionnel du Projet
I.2.1-La phase de programmation
a)Définition
b) La méthode à utiliser dans la Programmation
c)Les objectifs de la programmation
d) Les techniques courantes de Programmation
I.2.2-La phase de suivi/Mise en oeuvre
a)Définition
b) Les différents éléments concernés par le suivi
c)Les aspects pratiques du suivi
1.2.3 –La phase d’évaluation
a)Définition
b) Les étapes d’un processus d’évaluation
c)Les méthodes d’évaluation
d) La grille d’appréciation de la qualité des travaux d’évaluation
I.3-Le cycle participatif appliqué au développement local
I.3.1-Un nouveau sens à la participation
I.3.2-Les mécanismes de mise en œuvre résultant d’une approche participative
I.3.3-La mise en œuvre de l’approche participative impose une redéfinition institutionnelle profonde de l’approche projet
I.3.4-Les règles de base du nouveau cycle
Chap II-L’ Investissement Direct étranger
II-1-I.D.E et croissance économique
II.1.1-Caractérisations de l’I.D.E
A-Du point de vue microéconomique
B-Du point de vue macroéconomique
C-Les impacts de l’I.D.E sur la croissance économique
a) L’I.D.E en tant que catalyseur de la croissance économique
b) L’I.D.E en tant que frein à la croissance économique
II.1.2-Les conditions d’efficacité des I.D.E dans les pays en développement
II.2-Les I.D.E à Madagascar
II.2.1-La B.E.I à Madagascar
a)-L’intervention de la BEI
b)-La B.E.I et Le Projet Ambatovy
II.2.2 – Les atouts de Madagascar et la Présentation du Projet Ambatovy
II.2.2.1-Les Atouts de Madagascar
A) Une richesse et une diversité environnementale
B) Une main-d’ œuvre abondante et bon marché
II.2.2.2-Présentation du Projet Ambatovy
A)-Les Investisseurs du Projet Ambatovy
a)Les étapes du processus de l’EIE
b) Les politiques environnementales du Projet Ambatovy
B)-Le Programme de Gestion de l’environnement
C)-L’exploitation de Nickel et de Cobalt
II.2.3 –Les contraintes limitant l’investissement Malgache
DEUXIEME PARTIE : LES COMPOSANTES DU PROJET AMBATOVY, SES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX, SES MESURES DE REFORESTATION ET L’ANALYSE DE CES MESURES
PARTIE II : Les composantes du projet Ambatovy, ses Impacts environnementaux, les mesures de reforestation d’Ambatovy et l’Analyse de ces mesures
Chap. III : Les composantes du Projet Ambatovy et ses impacts environnementaux
III.1-Les composantes du projet Ambatovy
III.1.1-Les objectifs économiques
III.1.2-Les objectifs environnementaux
III.1.3-LES OBJECTIFS SOCIAUX
III.1.4- LES OBJECTIFS PROFESSIONNELS
III.1.5-TABLEAU DU CADRE LOGIQUE DES OBJECTIFS ENVIRONNEMENTAUX
III.2-Les impacts environnementaux du Projet Ambatovy
III.2.1-Les impacts sur la flore
III.2.2-Impacts sur la faune
a)Les facteurs des impacts du projet
b) Les impacts recensés
II.2.3-Les impacts du projet sur le mouvement de la faune
a)Les facteurs engendrant l’impact sur le mouvement la faune
b)Les impacts recensés
III.2.4-L’impact du projet sur la santé de la faune
III.2.5 – Les impacts du projet sur les poissons et les habitats aquatiques
A)-Effets du Projet sur l’habitat aquatique
B)-Effet du Projet sur l’abondance du biote aquatique, la survie des espèces endémiques ou natives et la structure de la communauté
Chap IV : Les mesures de reforestation du Projet Ambatovy et l’Analyse de ces mesures
IV.1-Présentation des mesures de reforestation du Projet Ambatovy
4.1.1-La gestion de la Biodiversité
a)Le Programme de gestion de laFlore
b)Le Programme de Gestion de la Faune
c)Le plan de gestion des ressources aquatiques
4.1.2-Les plans de gestion environnementale et de développement social(PGEDS)
a)Le plan de gestion de l’eau
b) Le plan de gestion de la Faune et de la Flore
c) Le plan de gestion des poissons et du milieu aquatique
d) Le plan de développement des ressources humaines
4.1.3-Les mesures d’atténuations
a)Les mesures d’atténuations sur la Flore
b)Les mesures d’atténuations sur la faune
c)Les mesures d’atténuations sur les poissons
d)Les mesures d’atténuations sur les aires protégées
IV.2 : Analyse des mesures de reforestation du Projet Ambatovy
4.2.1-Les opportunités identifiées grâce au Projet
4.2.2-Les avantages observés
a)-Les actions sur la flore
b)-Les actions sur la faune
c)-Les signatures de PGES
d)-Les performances environnementales
e)-Nouveau visage des rizières pour les populations
4.2.3-Les menaces pour les mesures de reforestation
a)Les pertes en sol
b) Le flou sur la quantité exacte du débit de l’ eau
c) Le changement de régime de l’eau
a)Les impacts négatifs sur l’environnement
b)Insuffisances en terme de développement durable
CONCLUSION
