Rachis osseux
ย ย ย C’est une structure articulรฉe, constituรฉe d’รฉlรฉments mobiles, les vertรจbres, qui sโรฉtendent de la partie haute (cervicale) jusqu’ร la partie basse (lombaire). Ces รฉlรฉments sont solidaires de la partie basse constituรฉe par le sacrum situรฉ lui-mรชme au-dessus du coccyx. Cette tige osseuse est mรฉdiane, postรฉrieure ร l’abdomen, et elle est ร la fois flexible, mobile et rรฉsistante. La hauteur du rachis est d’environ 70 cm, cette hauteur รฉvoluant avec l’รขge. En fait, chaque vertรจbre est sรฉparรฉe de l’autre par un disque intervertรฉbral qui est un cartilage riche en eau et rรฉsistant. Il participe ร la stabilitรฉ du rachis. Le rachis est constituรฉ de 3 parties :
– La rรฉgion cervicale qui supporte la tรชte. Elle est constituรฉe de 7 vertรจbres et se dispose au-dessus de la rรฉgion thoracique ;
– La rรฉgion thoracique est constituรฉe de 12 vertรจbres, dont la taille augmente progressivement de haut en bas. Elle est situรฉe au-dessus de la rรฉgion lombaire ;
– La rรฉgion lombaire est constituรฉe de 5 vertรจbres, dont la taille augmente progressivement de haut en bas. Leur taille est supรฉrieure aux vertรจbres thoraciques.
La rรฉgion lombaire s’articule avec le sacrum au niveau de L5 et est constituรฉe de 5 piรจces osseuses soudรฉes entre elles. Le sacrum est situรฉ au-dessus du coccyx qui prolonge la crรชte sacrรฉe, รฉgalement constituรฉe de 4 รฉlรฉments soudรฉs entre eux. La colonne vertรฉbrale n’est pas rigide. Il y a des courbures qui vont dรฉterminer une hausse de la rรฉsistance :
๏ la courbure cervicale : convexe en avant, sommet en C3
๏ la courbure dorsale : concave en avant
๏ la courbure lombaire : concave vers l’arriรจre.
L’exagรฉration latรฉrale donne la cyphose, l’exagรฉration antรฉro-postรฉrieure donne la lordose. La cyphose est souvent accompagnรฉe de la scoliose (dรฉformation frontale en S) [10] (figure 1). Le canal rachidien est constituรฉ par la juxtaposition de lโensemble des trous vertรฉbraux. La moelle occupe le centre du canal. Il existe un espace considรฉrable entre la paroi du canal et la moelle, ce qui explique quโil puisse se dรฉvelopper pendant longtemps des processus tumoraux sans signes de souffrance mรฉdullaire [30]. Le canal rachidien est doublรฉ ร l’intรฉrieur par la mรฉninge (figure 2).
PHYSIOPATHOLOGIE DES COMPRESSIONS MEDULLAIRES LENTES
ย ย ย Enfermรฉe dans un canal inextensible, la moelle est รฉminemment sensible aux processus pathologiques qui en rรฉduisent la lumiรจre. Le point de dรฉpart de la compression mรฉdullaire peut รชtre :
– extra-rachidien : il sโagit dโune tumeur pรฉnรฉtrant dans le canal rachidien par un trou de conjugaison รฉlargi (neurinome en sablier) ou รฉrodant progressivement un corps vertรฉbral tel un anรฉvrysme de lโaorte ;
– rachidien : il peut sโagir dโune tumeur primitive du corps vertรฉbral, dโun cancer mรฉtastatique, ou dโune ostรฉo-arthrite tuberculeuse oรน les lรฉsions associรฉes (pachymรฉningites, fongositรฉs, abcรจsโฆ) sont souvent plus bruyant que la lรฉsion elle-mรชme ;
– รฉpidural ou extradural : ce sont des tumeurs primitives ou certaines รฉpidurites ;
– intra-dural et extra-mรฉdullaire : ce sont au dรฉpens des mรฉninges, des racines et des vaisseaux ;
– intra-mรฉdullaire : tels les astrocytomes, et les รฉpendymomes.
Quelque soit lโรฉtiologie de la compression, le mรฉcanisme de souffrance mรฉdullaire est liรฉ au facteur mรฉcanique de la compression directe du tissu nerveux par lโagent compressif mais รฉgalement ร des facteurs vasculaires de la moelle et de lโabondance des plexus veineux intrarachidiens. Ces perturbations hรฉmodynamiques peuvent se traduire par une ischรฉmie provoquรฉe par la compression directe ou la striction dโune ou de plusieurs artรจres mรฉdullaires (axes spinaux antรฉrieurs et postรฉrieurs), par un ลdรจme de stase lorsquโil sโagit dโun blocage veineux intrarachidien. Ces perturbations circulatoires sont susceptibles de majorer les consรฉquences de la compression mรฉdullaire, il en rรฉsulte des altรฉrations de nature fonctionnelle au dรฉbut puis lรฉsionnelle de moins en moins rรฉversibles avec possibilitรฉ de survenue dโune myรฉlomalacie dรฉfinitive [39-54] (figure 10). A lโhistologie, les lรฉsions de la moelle comprimรฉe se traduisent par [54-57] :
๏ญ un gonflement et une destruction des gaines de myรฉline puis une tumรฉfaction des cylindraxes ;
๏ญ les cellules motrices prรฉsentent une chromatolyse et finissent par dรฉgรฉnรฉrer ainsi que les cylindraxes ;
๏ญ une rรฉaction gliale gรฉnรฉralement modรฉrรฉe ;
๏ญ des r a m o l l i s s e m e n t s m a s s i f s p e u v e n t s e p r o d u i r e a i n s i que d e s processus cavitaires.
Au-dessous de la compression, les voies motrices subissent une dรฉgรฉnรฉrescence ascendante. Toutes ces lรฉsions finissent par รชtre irrรฉversibles.
1. Neurinome latรฉro-mรฉdullaire
2. Mรฉningiome rรฉtro-mรฉdullaire
3. Tumeur intramรฉdullaire
4. Mal de Pott avec abcรจs fusant
vers le canal rachidien
5. Tumeur รฉpidurale
6. Tumeur en bissac
Il est communรฉment admis que la lรฉsion mรฉdullaire devient irrรฉversible aprรจs 48 heures de paraplรฉgie flasque. Il est difficile de fixer un dรฉlai moyen prรฉcis lorsque la compression sโexerce sur lโaxe nerveux uniquement. Par contre, il est probable que la lรฉsion mรฉdullaire survienne encore plus rapidement quand le systรจme nerveux est concernรฉ. Il faut remarquer que plus le processus compressif รฉvolue lentement, plus la moelle sโadapte ร cette compression lente car dans un premier temps la moelle est simplement refoulรฉe (phase asymptomatique) puis comprimรฉe (dรฉbut des manifestations cliniques). Cette lenteur dโรฉvolution explique le caractรจre insidieux des manifestations radiculaires qui seront seules en cause avant que nโapparaissent les manifestations mรฉdullaires si le diagnostic nโa pas รฉtรฉ fait.
Imagerie par rรฉsonnance magnรฉtique
ย ย ย ย Elle est rรฉalisรฉe en dehors des contre-indications habituelles et se fait sans et avec injection de Gadolinium. Cโest lโexamen neuroradiologique ร rรฉaliser en premiรจre intention lorsquโune compression mรฉdullaire est cliniquement suspectรฉe. Elle permet lโรฉtude du cordon mรฉdullaire dans les trois plans et lโobservation des structures avoisinantes. Elle permet de dรฉterminer la topographie lรฉsionnelle รฉpidurale, intradurale, extramรฉdullaire ou intramรฉdullaire. Lors dโun processus compressif รฉpidural, les anomalies squelettiques avoisinantes devraient รชtre recherchรฉes. Les tumeurs intradurales extramรฉdullaires sont visualisรฉes sous la forme de masses arrondies ovoรฏdes jouxtant la moelle. Les lรฉsions intramรฉdullaires sโaccompagnent dโun รฉlargissement du cordon mรฉdullaire. Dans ce cas, la sรฉmiologie IRM de la lรฉsion mรฉdullaire est dรฉpendante de lโรฉtiologie. LโIRM permet de faire une cartographie du processus tumoral en dรฉterminant sa hauteur, sa dimension, et ses rapports avec les structures avoisinantes du processus lรฉsionnel. La nature pleine ou kystique permet de donner une orientation รฉtiologique. Le rehaussement par injection de gadolinium signe une rupture de la barriรจre hรฉmato-encรฉphalique. LโIRM permet en plus dโapprรฉcier le risque potentiel de souffrance mรฉdullaire suraigรผe redoutรฉ dans les compressions mรฉdullaires lentes .
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE RAPPELS
1. HISTORIQUE
2. ANATOMIQUE
2.1. Anatomie descriptive de la moelle et son contenant
2.1.1. Contenant
2.1.2. Contenu : la moelle รฉpiniรจre
2.2. Vascularisation
2.2.1. Les artรจres
2.2.2. Les veines
3. PHYSIOLOGIE MEDULLAIRE
4. PHYSIOPATHOLOGIE DES COMPRESSIONS MEDULLAIRES LENTES
5. DIAGNOSTIC CLINIQUE
5.1. Signes cliniques
5.1.1. Syndrome rachidien
5.1.2. Syndrome lรฉsionnel
5.1.3. Syndrome sous-lรฉsionnel
5.2. Evolution des compressions mรฉdullaires
5.2.1. Stade de dรฉbut
5.2.2. Stade de parรฉsie spasmodique
5.2.3. Stade de parรฉsie hyper-spasmodique
5.2.4. Stade de plรฉgie flasco-spasmodique
5.2.5. Stade de plรฉgie flasque
5.3. Formes cliniques
5.3.1. Variรฉtรฉs topographiques en hauteur
5.3.2. Variรฉtรฉs topographiques en largeur
6. PARACLINIQUE
6.1. Biologie
6.2. Etude du liquide cรฉphalo-rachidien
6.3. Radiographies du rachis
6.4. Tomodensitomรฉtrie
6.5. Myรฉlographie opaque ou myรฉloscanner
6.6. Imagerie par rรฉsonnance magnรฉtique
6.7. Autres examens
7. DIAGNOSTIC ETIOLOGIQUE
7.1. Lรฉsions extra durales
7.1.1. Causes tumorales
7.1.2. Causes dรฉgรฉnรฉratives
7.1.3. Causes infectieuses
7.2. Lรฉsions intradurales extramรฉdullaires
7.2.1. Neurinomes rachidiens
7.2.2. Mรฉningiomes
7.2.3. Autres lรฉsions intradurales et extramรฉdullaires
7.3. Lรฉsions intramรฉdullaires
7.3.1. Causes tumorales [8-46]
7.3.2. Causes vasculaires
8. TRAITEMENT
8.1. Principes
8.2. Buts
8.3. Moyens
8.4. Indications
9. PRONOSTIC
DEUXIEME PARTIE TRAVAIL PERSONNEL
1. OBJECTIF
2. MATERIELS ET METHODES
2.1. Cadre dโรฉtude
2.2. Type dโรฉtude
2.3. Critรจres dโinclusion
2.4. Critรจres dโexclusion
2.5. Description du questionnaire
2.6. Analyse et traitement des donnรฉes
3. RESULTATS
3.1. Lieu de recrutement
3.2. Aspects รฉpidรฉmiologiques
3.2.1. Frรฉquence globale
3.2.2. Age
3.2.3. Sexe
3.2.4. La situation matrimoniale
3.2.5. Origine dรฉmographique
3.2.6. Ethnie
3.2.7. Profession
3.3. Donnรฉes cliniques
3.3.1. Antรฉcรฉdents
3.3.2. Mode dโinstallation
3.3.3. Dรฉlai de consultation
3.3.4. Signes rรฉvรฉlateurs
3.3.5. Phase de dรฉbut
2.3.5.1. Syndrome rachidien
2.3.5.2. Syndrome lรฉsionnel
2.3.5.3. Syndrome sous lรฉsionnel
3.3.6. Phase dโรฉtat
3.3.6.1. Syndrome rachidien
3.3.6.2. Le syndrome lรฉsionnel
3.3.6.3. Syndrome sous lรฉsionnel
3.3.6.4. Signes associรฉs
3.4. Donnรฉes paracliniques
3.4.1. Radiographie
3.4.2. Tomodensitomรฉtrie
3.4.3. Imagerie par rรฉsonnance magnรฉtique
3.4.4. Biologie
2.4.4.1. Etude du LCR
2.4.4.2. NFS
3.5. Diagnostic topographique
3.6. Diagnostic รฉtiologique
3.6.1. Causes extradurales
3.6.1.1. Causes tumorales
3.6.1.2. Causes infectieuses
3.6.1.3. Causes dรฉgรฉnรฉratives
3.6.2. Lรฉsions intradurales extramรฉdullaires
3.6.3. Lรฉsions intramรฉdullaires
3.6.3.1. Causes tumorales
3.6.3.2. Causes vasculaires
3.7. Traitement
3.7.1. Traitement mรฉdical
3.7.2. Radio chimiothรฉrapie
3.7.3. Traitement chirurgical
3.7.4. Kinรฉsithรฉrapie
3.8. Evolution
3.9. Pronostic
3.10. Devenir du patient
4. COMMENTAIRES
4.1. Lieu de recrutement
4.2. Epidรฉmiologie
4.2.1. Frรฉquence globale
4.2.2. Age
4.2.3. Sexe
4.2.4. Situation matrimoniale
4.2.5. Origine dรฉmographique
4.2.6. Ethnie
4.2.7. Profession
4.3. Donnรฉes cliniques
4.3.1. Antรฉcรฉdents
4.3.2. Mode dโinstallation
4.3.3. Dรฉlai de consultation
4.3.4. Signes cliniques
4.4. Signes paracliniques
4.4.1. Imagerie mรฉdicale
4.4.2. Autres examens paracliniques
4.5. Diagnostic
4.5.1. Diagnostic topographique
4.6. Diagnostic รฉtiologique
4.6.1. Lรฉsions extradurales
4.6.1.1. Dรฉgรฉnรฉratives
4.6.1.2. Tumorales
4.6.1.3. Causes infectieuses
4.6.2. Lรฉsions intradurales extramรฉdullaires
4.6.3. Lรฉsions intramรฉdullaires
4.7. Traitement
4.7.1. Traitement symptomatique
4.7.2. Traitement รฉtiologique
4.8. Evolution
4.9. Devenir du patient
CONCLUSION
REFERENCES
ANNEXE
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