Les composantes du milieu nature

Dans une nation en voie de développement, où l’économie est dominée par l’agriculture, les terres cultivées ou cultivables doivent être, rationnellement exploitées durant toute l’année. Aussi, afin d’augmenter et de diversifier les productions, les cultures de contre saison devraient être pratiquées par la majeure partie de la population. A Madagascar, ces cultures de contre saison ont un rôle essentiel à jouer dans la bataille menée contre la sous alimentation et la malnutrition régnante. Le présent travail se propose, ainsi d’étudier la place des cultures de contre-saison dans les activités paysannes, et ce, dans une commune du district d’Ambatondrazaka, renommé pour sa production de riz, celle de Feramanga-Nord. Entendons, par culture de contre saison, toute culture faite en dehors de la saison normale de culture. Dans la zone étudiée, les plantes cultivées pendant la saison sèche et fraîche (hiver) sont considérées comme de contre saison. La commune rurale de Feramanga-Nord se situe à cinq kilomètres au Nord d’Ambatondrazaka, à une altitude variant de 763 m à 1.446m. Elle est limitée,
– au Nord, par la Commune rurale d’Ambandrika,
– au Sud par la Commune rurale d’Ambatondrazaka Suburbaine,
– à l’Est par la Commune rurale de Manakambahiny Est,
– et à l’Ouest par la Commune rurale d’Ampita-Atsimo.
S’étendant sur une superficie de 7O Km², la commune rassemble cinq Fokontany, et compte 16.303 habitants (en 2005). Elle est, du Sud au Nord traversée par la Route Nationale 44. Par ailleurs, faisant partie intégrante de la région de l’Alaotra, FeramangaNord bénéficie d’un climat tropical semi humide à deux saisons contrastées : l’une chaude et humide avec des températures élevées, et l’autre sèche et fraîche avec des températures modérées.

Le paysage topographique de Feramanga-Nord est constitué d’une vaste plaine et de relief montagneux, et plusieurs types de sol s’y retrouvent. La végétation de la commune est composée de forêts denses humides (de la réserve nationale intégrale ou RNI) de graminées, et de reboisement d’eucalyptus situé les montagnes et les collines. La dégradation de l’environnement, due à la pratique du feu de brousse et de culture sur brûlis, ont favorisé, dans cette zone, la formation de ‘’lavaka’’ et l’ensablement des rizières. L’agriculture étant la principale activité de la population, l’élevage et l’artisanat, n’y sont pratiqués qu’à titre secondaire. Les cultures de contre saison se localisent dans l’étendue de la plaine de rizières, drainée par les rivières d’Andreniranobe et d’Andranomantsina. Cet emplacement a été conditionné par la disponibilité des rizières en inter saison, pendant la période sèche. Pour les paysans de Feramanga-Nord, la pratique de cultures de contre saison représente une source de revenu non négligeable, et constitue une activité rémunératrice complémentaire à l’habituelle riziculture, faisant, depuis toujours, la renommée de cette zone.

Les composantes du milieu naturel 

Les caractéristiques géomorphologiques

Le relief
Situé à l’Est de la ville d’Ambatondrazaka, La Commune rurale de Feramanga-Nord présente un paysage topographique constitué d’une grande étendue de plaines et de relief de montagnes. Conformément au profil topographique de Feramanga-Nord tiré à partir de la carte topographique d’Ambatondrazaka, feuille S-44 (échelle 1/100.000), document de base utilisé pour cette étude, on constate que l’altitude générale du relief diminue, progressivement, d’Est en Ouest. Elle atteint 1.446m à Ankaraoka, et descend à 763m à Ambohimanarivo .Des altitudes intermédiaires, de 1161m, et de 1028m sont, respectivement, observées à Ambohitrambo et à Ambalabako. De nombreux cours d’eaux, confluant en deux rivières principales, Andreniranobe et Andranomantsina, drainent cette zone.

L’étude géologique
Selon la carte géologique de Lac Alaotra (échelle 1/200.000), le relief montagneux est formé de roches cristallines métamorphiques comme le gneiss, la migmatite, le granite et l’amphibolite datant du précambrien. D’après RAUNET , ces formations rocheuses résultent de la transformation d’anciennes roches sédimentaires stratifiées (schiste, grés, argile) ou volcanique (basalte). Des roches éruptives intrusives, constituées de gabbros sont également observées.

La pédologie

Il existe plusieurs types du sol dans la zone de Feramanga-Nord selon leur Position topographique : Il s’agit des sols de ‘’tanety’’ et des sols de plaine
• Pour les sols de ‘’tanety’’ ,la classification adoptée par F.BOURGEAT est basée par le phénomène de rajeunissement .Sur les reliefs élevés ,un sol ferralitique beige rouge est observé ,c’est un sol désaturé en nutriments relatifs à ses pertes et à son degré de rajeunissement liés à l’érosion .Par contre sur les bas de pente ,un sol d’apport colluvionnaire et alluvionnaire issu d’une accumulation de matériaux ferralitique est remarqué .C’est un sol de bonne qualité ,riche en matière organique.
• Quand à la grande plaine, elle est constituée des sols hydromorphes, BOURGEAT et M .PETIT examinent ces sols par ordre croissant d’hydromorphie :

-Les sols hydromorphes minéraux peu évolués à pseudogley : Leur texture est limonoargileuse parfois sableuse .Ils sont riches en mica. Leur teneur en matière organique est moyenne ou faible mais la minéralisation est bonne et ils constituent de bons sols mais parfois difficiles à irriguer.

-Les sols hydromorphes minéraux à gley : Leur texture est limono-argileuse souvent plus argileuse en surface .Leur teneur en matière organique est faible mais celle-ci est assez bien évoluée .Les carences sont nettes, surtout en phosphore, ce sont des sols de valeur moyenne.

-Les sols organiques tourbeux : se localisent au centre et à l’aval des plaines, dans les zones marécageuses où l’hydromorphie est totale et permanente. La matière organique y est abondante mais peu évoluée.

Les types et l’utilisation du terroir

On distingue trois types du terroir : De bas en haut, on a :
– Le terroir de bas fonds
– Le terroir de bas de pente et de versant de colline
– Le terroir au sommet de la pente .

Selon Lebeau , un terroir est une étendue de terrain présentant un caractère qui l’individualise du point de vue agronomique, il est caractérisé par ses qualités physiques : climat, sol, relief, et par le type d’aménagement entrepris par l’homme.

Le terroir de bas fonds

Il est consacré à la riziculture et aux cultures de contre-saison, il représente 70% de la superficie de la commune .La superficie de terre cultivable représente 6000 ha mais la superficie cultivée est seulement de 2900ha dont 2500ha en riz. L’existence d’un barrage facilite l’irrigation des rizières .La pratique des cultures de contre-saison après la récolte du riz augmente les revenus des paysans et diminue la quantité d’engrais apportée à la riziculture. A Feramanga-Nord, l’ensablement empêche l’exploitation d’une certaine partie des rizières les plus proches des rivières. Pour lutter contre cela, les paysans construisent une digue de dérivation. Bref, la riziculture et les cultures de contre-saison dans les bas fonds sont les principales formes d’occupation du sol dans cette zone.

Le terroir de bas de pente et versant de colline :

– Le bas de pente : Il se localise au premier flanc de la colline souvent prés de la rizière avec une pente régulièrement faible .C’est un sol fertile résultant des érosions en amont et de la montée des crues pendant la période des pluies .Ce type de terroir est occupé par des cultures légumineuses et fruitières.
– Le versant de colline : Il constitue les terrains des cultures pluviales, les jachères y sont très importants par nécessité agronomique. Sur ce type de terroir ; on assiste à une association de culture : par exemple le maïs est cultivé ensemble avec l’haricot ou l’arachide. Puisque le versant de colline est sensible à l’érosion ; les paysans construisent des canaux de protection en amont des terrains de culture pour l’endiguer.

Le terroir au sommet de la pente :
La formation végétale y est dominée par de forêts et des graminées herbacées. C’est une grande zone de pâturage pour l’élevage bovin.

Les infrastructures de développement

Les infrastructures sociales
– L’accès à l’eau potable :
Feramanga-Nord ne dispose pas de fontaine publique, la plupart des foyers utilisent l’eau de puits (familiaux ou collectifs). Certains ménages utilisent encore l’eau directement puisée dans les rivières d’Andreniranobe et d’Andranomantsina.
– Le marché public :
La commune ne dispose pas de jour de marché, ni de lieu de marché public .Les producteurs vendent directement leur produit au marché d’Ambatondrazaka ou aux collecteurs qui viennent sur le terrain acheter les produits récoltés.

La diversité des activités de la population

Feramanga-Nord, zone de production à grande vocation agricole

Les cultures pluviales
L’agriculture est la base des activités des paysans de Feramanga-Nord. Outre, la riziculture et les cultures de contre-saison, les paysans pratiquent, également, des cultures pluviales telles que le maïs, le manioc, la patate douce et le taro. Une grande partie des produits récoltés est autoconsommée. Ces produits des cultures pluviales servent, surtout, de complément à l’alimentation pendant la période de soudure. Le versant de colline constitue, le plus souvent, le lieu de prédilection de ce type de culture.

La culture industrielle d’arachide
Récemment pratiquée dans la commune, la culture industrielle d’arachide s’est développée grâce à la demande accrue des usines et des fabriques artisanales d’huile d’arachide. Les tourteaux, produits résiduels de transformation de l’arachide sont, aussi, vendus comme complément d’alimentation pour l’élevage de porcs et de volaille. La surface libre des ‘’tanety’’ est, habituellement, utilisée pour cette activité agro- industrielle.

Les cultures fruitières
Mangues, oranges et avocats… sont produits en quantités importantes dans la commune de Feramanga-Nord. Les cases familiales, les villages se présentent, presque toujours, entourés d’arbres fruitiers. En fait, la culture d’arbres fruitiers connaît un réel développement dans cette zone, non seulement pour le commerce florissant de leurs fruits, mais aussi pour la préservation de l’environnement, avec comme principal objectif, Feramanga ‘’commune verte’’.

Importance du secteur élevage

L’élevage traditionnel de bovin
Les bœufs ont, encore, une importance capitale dans le développement agricole de la Région de l’Alaotra. Feramanga-Nord n’échappe pas à cette pratique de l’élevage traditionnel de bovin. En effet, malgré un début de mécanisation des travaux agricoles, les zébus sont, encore, très utilisés aussi bien pour les travaux des champs, que pour le transport des produits de récolte. Seulement, en période sèche, la rareté des fourrages disponibles sur les ‘’tanety’ posent des problèmes pour cet élevage bovin. Ailleurs, l’insécurité régnante (vol de bœufs) ne permet pas la pâture libre, non surveillée, des animaux sur les ‘’kijana’’ . Le projet de plantation de fourrage sur les ‘’tanety’’, situés à proximité des habitations, se heurte à l’occupation illogique des terrains, normalement, dévolus aux cultures vivrières .

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Table des matières

Introduction
PREMIERE PARTIE I : LES MILIEUX NATURELS ET HUMAINS DE LA COMMUNE RURALE DE FERAMANGA-NORD
Chapitre I : Les composantes du milieu nature
I.1 Les caractéristiques géomorphologiques
I.2 Climat tropical semi humide
I.3 Le couvert végétal
Chapitre II : La population et l’organisation d’occupation du sol
II.1 La démographie de la population
II.2 Les types et l’utilisation du terroir
II.3 Les infrastructures de développement
Chapitre III : La diversité des activités de la population
III.1 Feramanga-Nord : Une zone de production à grande Vocation agricole
III.2 L’importance du secteur d’élevage
III.3 Secteur artisanal non négligeable
Conclusion partielle
DEUXIEME PARTIE II: ECONOMIE MARQUEE PAR L’IMPORTANCE DES CULTURES DE CONTRE-SAISON
Chapitre IV : Finage cultural dominé par la riziculture
V.1 Les systèmes et modes de production
IV.2 Les techniques et calendriers culturaux
IV.3 Riziculture semi intensive
Chapitre V : Cultures de contre-saison, facteur du bouleversement
du paysage agricole traditionnel de Feramanga-Nord
V.1 Les caractéristiques des cultures de contre-saison
V.2 Le déroulement de la pratique des cultures de contre-saison
V.3 Cultures de contre-saison à vocation marchande
Chapitre VI : Le développement de la pratique des cultures de contre-saison
VI.1 : Cultures de contre-saison à proximité de la voie d’évacuation
VI.2 Cultures de contre-saison extensives
VI .3 Les circuits commerciaux de la production
Conclusion partielle
TROISIEME PARTIE III : LE BILAN ET LES PERSPECTIVES D’AVENIR DES CULTURES DE CONTRE-SAISON
Chapitre VII : Les avantages des cultures de contre-saison et les agents économiques pour son expansion
VII.1 : Les avantages agronomiques
VII.2 : Les avantages socio-économiques
VII.3 : Les intervenants pour l’expansion des cultures de Contre-saison et le niveau de vie des paysans
Chapitre VIII : Les obstacles au développement des cultures de Contre-saison
VIII.1 : Les obstacles techniques
VIII.2 : Les obstacles sociaux organisationnels
VIII.3 : Les obstacles économiques
Chapitre IX : Les solutions préconisées
IX.1 : Sur le plan technique
IX.2 : Sur le plan social
IX.3 : Sur le plan économique
Conclusion partielle
Conclusion générale
Bibliographie
Annexe

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