Les comportements stratégiques des producteurs agricoles vis-à-vis des organisations
La recomposition de l’action publique : vers un désengagement de l’Etat ?
Le désengagement de l’Etat de l’appui aux productions traditionnelles est sensible ; il s’accompagne paradoxalement de la mise en place d’appuis aux productions non traditionnelles.
Les dépenses publiques agricoles se contractent nettement et marquent le fait que l’agriculture cesse d’être un secteur prioritaire de développement pour le pays. Entre 1983 et 1993, le budget annuel de l’Etat dédié à l’agriculture a diminué de 63% alors que pendant la décennie précédente il avait plus que doublé (SEPSA, 1994). Comme le montre le graphique suivant, la diminution de l’intervention publique agricole est particulièrement marquée pour le CNP, qui intervenait au travers de programmes de subvention des prix et de prise en charge des activités de transformation et distribution des productions vivrières.
Des résultats qui continuent d’inquiéter
D’un point de vue productif, le changement des systèmes de production amorcé au cours de la période précédente s’accentue : les superficies semées en cultures vivrières diminuent, alors que celles semées en cultures nouvelles pour l’exportation augmentent. D’un point de vue social, la marginalisation du petit producteur se poursuit (Roman, 2000); les politiques agricoles ne se sont pas donné les moyens de lutter réellement contre la pauvreté rurale (Fallas, 2002). Les actions ponctuelles menées par le MAG et par le CNP sont désignées par les acteurs du milieu rural comme étant des actions minimes au regard des effets dévastateurs des politiques économiques d’ouverture commerciale. Au cours de ces trois périodes, on assiste donc à une recomposition de l’intervention publique agricole, caractérisée à la fois par une diminution importante de la capacité d’intervention des instances publiques agricoles (MAG, CNP et IDA) et par une ré-orientation des actions mises en place : vers de nouveaux produits, destinés à l’exportation ; vers les organisations de producteurs ; et vers un appui de type renforcement des capacités et non plus aide directe.
Vers une fragmentation de l’intervention publique en milieu rural
L’étude de l’évolution des politiques environnementales et sociales montre que ces politiques interfèrent de plus en plus avec les politiques agricoles, en intervenant directement auprès des producteurs agricoles. Cela nous conduit à déplacer notre champ d’étude du développement
agricole à celui, plus large, du développement rural. Le graphe suivant représente l’évolution des politiques publiques importantes du point de vue du producteur agricole. Nous y avons représenté les politiques commerciales car depuis une vingtaine d’années elles réduisent considérablement le champ d’action des politiques agricoles et sociales (leur évolution est résumée dans un encart en Figure 1.4). La période actuelle est caractérisée par l’accélération du processus de libéralisation économique et par la re-composition de l’intervention publique en milieu rural.
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Table des matières
Introduction générale
Chapitre 1. Les organisations de producteurs agricoles face aux changements
institutionnels en cours au Costa Rica
Chapitre 2. Mise en perspective théorique de la question des organisations agricoles face aux changements institutionnels.
Chapitre 3. Méthodologie, démarche de la recherche .
Chapitre 4. Des soutiens publics différenciés aux filières agricoles
Chapitre 5. Trajectoires, ressources et résultats des organisations à vocation politique
Chapitre 6. Les modèles mentaux des organisations à vocation politique
Chapitre 7. Les comportements stratégiques des producteurs agricoles vis-à-vis des organisations
Chapitre 8. Trajectoires, ressources et résultats des organisations à vocation économique
Chapitre 9. Les modèles mentaux des organisations à vocation économique.
Conclusion générale
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