Les Complications et séquelles des traitements des cancers du larynx

Les cancers du larynx sont très fréquents ; ils représentent 25% des cancers ORL, et 2.5% de l’ensemble des tumeurs malignes diagnostiquées [74]. Les trois principaux moyens thérapeutiques utilisés dans la prise en charge de ces cancers sont la chirurgie, la radiothérapie, et la chimiothérapie, qui peuvent être associées selon les indications, sous différentes modalités [66]. Comme la plupart des traitements, ceux des cancers du larynx sont souvent responsables de complications diverses, réversibles ou non, bénignes ou graves, survenant à court, moyen ou long terme [80]. Ces complications et séquelles ont un impact significatif sur la prise en charge, et ont une incidence importante dans la qualité de vie des patients atteints de cancers du larynx. Notre étude menée à la Clinique ORL Lamine Sine Diop du Centre Hospitalier Universitaire de Fann a eu pour objectifs de répertorier les complications et séquelles dues aux traitements des cancers du larynx, d’apprécier leurs incidences et leurs facteurs prédictifs, et de comparer nos données avec celles de la littérature.

Anatomie du larynx

Anatomie descriptive 

Situation générale 

Le larynx est un organe impair et médian situé à la partie antérieure et moyenne du cou, en avant de l’hypopharynx et du rachis cervical, en dessous de l’os hyoïde, au dessus de la trachée et en arrière de la thyroïde. Il se compose de deux grandes entités : le tube laryngé ou cornet fibro-élastique, qui prolonge la trachée en avant du pharynx et joue un rôle de sphincter, et l’appareil thyro-hyoïdien qui soutient et protège le tube laryngé. C’est un organe dynamique complexe dont le rôle est essentiel dans la phonation, la respiration, et la déglutition (sa fermeture et son ascension permettent de protéger les voies aérodigestives supérieures).

Forme et dimensions 

Le larynx a une forme pyramidale à base postéro supérieure répondant au pharynx et à sommet inferieur avec l’orifice supérieur de la trachée. Ses dimensions sont variables selon le sexe et l’âge. Le larynx augmente de volume avec l’âge. Les limites du larynx sont représentées en haut par le bord supérieur du cartilage thyroïde qui répond au corps vertébral de C4, et en bas au cartilage cricoïde en face du bord inférieur de C6.

Cartilages

Le larynx est constitué de l’assemblage de 11 cartilages :
– trois cartilages impairs et médians : le cartilage thyroïde, le cartilage cricoïde et l’épiglotte ;
– quatre cartilages pairs et latéraux : les cartilages corniculés de Santorini, les cartilages cunéiformes de Wrisberg, les cartilages aryténoïdes et les sésamoïdes antérieurs. Le tissu cartilagineux est mal vascularisé et se défend mal contre les agressions. Ces cartilages sont réunis entre eux par des articulations et des structures fibro-élastiques.

Articulations

Articulation cricoaryténoïdienne : C’est une diarthrose. Elle unit la base de l’aryténoïde au bord supérieur du cricoïde. Elle permet les mouvements des cordes vocales.

Articulations cricothyroïdiennes : Les articulations cricothyroïdiennes jouent un rôle non négligeable dans la modulation de la voix. Elles permettent en effet l’élongation des cordes vocales en faisant basculer vers lavant ou l’arrière le cartilage thyroïde.

Membranes et ligaments 
Ils permettent l’union des différents cartilages laryngés. Il s’agit notamment de la membrane crico-trachéale, des membranes et ligaments thyro-hyoïdiens, des membranes et ligaments crico-thyroïdiens, des ligaments de l’épiglotte et des ligaments du complexe aryténoïdien.

Muscles

Il existe deux sortes de muscles : les muscles intrinsèques s’incèrent sur les cartilages laryngés, alors que les muscles extrinsèques vont du larynx aux organes de voisinage. Les muscles intrinsèques sont divisés en trois groupes selon leur rôle :
– les muscles adducteurs des plis vocaux : le muscle crico-aryténoïdien latéral, le muscle thyro-aryténoïdien moyen, le muscle thyro-aryténoïdien supérieur, le muscle aryténoïdien transverse, le muscle aryténoïdien oblique.
– le muscle abducteur des plis vocaux : le muscle crico-aryténoïdien postérieur.
– les muscles tenseurs des plis vocaux : le muscle crico-thyroïdien, le muscle thyro-aryténoïdien inférieur.

Les muscles extrinsèques assurent l’amarrage du larynx à la base du crâne, à la mandibule, et à la ceinture scapulaire. Ils peuvent être classés en deux groupes :
– les muscles élévateurs du larynx : le muscle stylo-hyoïdien, le muscle digastrique, le muscle mylo-hyoïdien, le muscle génio-hyoïdien et le muscle thyro-hyoïdien.
– les muscles abaisseurs du larynx : le muscle sterno-hyoïdien, le muscle sterno-thyroïdien, le muscle omo-hyoïdien.

Rapports

En avant, de la superficie à la profondeur, il répond à la peau, la lame superficielle du fascia cervical engainant les muscles sous-hyoïdiens la glande thyroïde et plus latéralement, le pédicule vasculo-nerveux du cou. Il répond en arrière à l’hypopharynx et en dessous à la trachée.

Vascularisation et innervation 

La vascularisation artérielle est assurée par l’artère laryngée supérieure, l’artère crico-thyroïdienne ou artère laryngée moyenne, et l’artère laryngée inférieure (figure 5). Les veines laryngées supérieures et inférieures se drainent dans les veines thyroïdiennes supérieures tandis que les veines laryngées postérieures se drainent dans les veines thyroïdiennes inférieures (figure 6). Les lymphatiques étendus sur le versant endolaryngé sont peu développés dans la région glottique. Le pédicule antérieur draine le réseau sous-glottique vers les chaînes jugulo-carotidiennes moyenne et prélaryngée ; le pédicule postérieur draine le réseau sous-glottique vers la chaîne récurrentielle. L’innervation, extrêmement riche, est assurée par le nerf laryngé supérieur, essentiellement sensitif, et le nerf laryngé inférieur ou récurrent, moteur de tous les muscles intrinsèques du larynx, à l’exception du muscle crico-thyroïdien innervé par le nerf laryngé externe.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS
1. Anatomie du larynx
1.1. Anatomie descriptive
1.1.1. Situation générale
1.1.2. Forme et dimensions
1.1.3. Cartilages
1.1.4. Articulations
1.1.5. Membranes et ligaments
1.1.6. Muscles
1.1.7. Configuration interne
1.2. Rapports
1.3. Vascularisation et innervation
2. Cancers du larynx
2.1. Épidémiologie
2.2. Anatomie pathologique
2.3. Signes fonctionnels
2.4. L’examen physique et paraclinique
2.5. Moyens thérapeutiques
2.5.1. Chirurgie
2.5.1.1. Chirurgie de la tumeur primitive
2.5.1.2. Chirurgie ganglionnaire
2.5.2. La radiothérapie
2.5.3. La chimiothérapie
3. Complications et séquelles du traitement
3.1. Complications du traitement
3.1.1. Complications de la chirurgie
3.1.1.1. Infections du site opératoire
3.1.1.2. Pharyngostomes
3.1.1.3. Hémorragies post-opératoires
3.1.1.4. Infections respiratoires
3.1.1.5. Atteintes du XI
3.1.1.6. Lymphorées
3.1.1.7. Obstructions des voies respiratoires
3.1.2. Complications de la radiothérapie
3.1.2.1. Mucite aigue
3.1.2.2. Hyposalivation et xérostomie radio-induites
3.1.2.3. Hypersalivation/ sécretions muqueuses
3.1.2.4. Dysgueusies et dysosmies
3.1.2.5. Candidose oropharyngée
3.1.2.6. Radiodermite
3.1.2.7. Œdème radique
3.1.2.8. Syndrome algique
3.1.2.9. Hypoacousie
3.1.2.10. Asthénie
3.1.2.11. Complications dentaires
3.1.2.12. Atteinte des phanères
3.1.3. Complications de la chimiothérapie
3.1.3.1. Hématotoxicité
3.1.3.2. Toxicité digestive
3.1.3.3. Toxicité cardiaque
3.1.3.4. Réaction allergiques
3.1.3.5. Complications au site implantable
3.2. Séquelles du traitement
3.2.1. Séquelles de la chirurgie
3.2.1.1. Troubles phonatoires
3.2.1.2. Trachéostomes
3.2.1.3. Troubles respiratoires
3.2.1.4. Dysphagie
3.2.1.5. Cicatrices cutanées inesthétiques/vicieuses
3.2.1.6. Cicatrices pathologiques
3.2.1.7. Douleur séquellaire
3.2.2. Séquelles de la radiothérapie
3.2.2.1. Séquelles salivaires
3.2.2.2. Séquelles algiques
3.2.2.3. Ostéoradionécrose
3.2.2.4. Radiofibrose ORL
3.2.2.5. Radiodermite chronique
3.2.2.6. Néoplasie radio-induites
3.2.2.7. Séquelles neurologiques
3.2.2.8. Séquelles musculaires
3.2.2.9. Séquelles ligamentaires
3.2.2.10. Séquelles endocriniennes
3.2.3. Séquelles de la chimiothérapie
3.2.3.1. Séquelles rénales
3.2.3.2. Ototoxicité
3.2.3.3. Séquelles neurologiques
3.2.3.4. Séquelles cardiaques
3.2.3.5. Séquelles cutanéomuqueuses
3.2.3.6. Les séquelles oculaires
3.2.3.7. Séquelles dentaires
3.2.3.8. Séquelles digestives
3.2.3.9. Azoospermie/aménorrhée secondaire
3.2.3.10. Néoplasie chimioinduite
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL PERSONNEL
1. Méthodologie
1.1. Cadre d’étude
1.1.1. Description des lieux
1.1.2. Le personnel
1.1.3. Fonctionnement
1.2 Type d’étude
1.3. Population d’étude
1.4. Échantillon
1.4.1. Critères d’inclusion
1.4.2. Critères de non-inclusion
1.5. Recueil et analyse des données
1.6. Aspect éthique
2. Résultats et étude analytique
2.1. Données épidémiologiques
2.2. Antécédents et état bucco-dentaire
2.3. Tumeur
2.4. Complications du traitement
2.4.1. Complications de la chirurgie
2.4.2. Complications de la radiothérapie
2.4.3. Complications de la chimiothérapie
2.5. Séquelles du traitement
2.5.1. Séquelles de la chirurgie
2.5.2. Séquelles de la radiothérapie
2.6. Suivi
3. Discussion
3.1. Complications du traitement
3.1.1. Complications de la chirurgie
3.1.1.1. ISO
3.1.1.2. Pharyngostomes
3.1.1.3. Hématomes
3.1.1.4. Infections pulmonaires
3.1.1.5. Atteinte XI
3.1.1.6. Lymphorrhées
3.1.2. Complications de la radiothérapie
3.1.2.1. Radiodermite aigue
3.1.2.2. Dysphagie post radique
3.1.2.3. Dysgueusies
3.1.2.4. Xérostomies
3.1.2.5. Mucites
3.1.2.6. Douleurs
3.1.3. Complications de la chimiothérapie
3.2. Séquelles du traitement
3.2.1. Séquelles de la chirurgie
3.2.1.1. Troubles phonatoires et trachéostomes
3.2.1.2. Dysphagie
3.2.1.3. Douleurs Séquellaires
3.2.2. Séquelles de la radiothérapie
3.2.2.1. Neuropathies périphériques
3.2.2.2. Radiodermites chroniques
3.2.2.3. Radio fibroses ORL
3.2.2.4. Séquelles algiques
3.2.2.5. Hypothyroïdie
4. Perspectives et recommandations
CONCLUSION
REFERENCES
ANNEXES

Lire le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *