Les colonies d’oiseaux marins des futures aires protegees

CONTEXTE GENERAL DE L’ETUDE 

Le réseau d’Aires protégées de Madagascar, qui occupe 3 % du territoire national, est relativement étendu et diversifié et permettra à terme de protéger et de conserver des échantillons de la plupart des écosystèmes terrestres du pays. Par ailleurs, de nombreux écosystèmes originaux marins et côtiers subsistent (récifs coralliens, mangroves, îles ou îlots côtiers, milieux dunaires, …) malgré la forte pression anthropique qui les affecte. Pourtant, ils ne font l’objet d’aucune mesure de protection particulière. L’initiative présidentielle, lors du Congrès Mondial des Parcs et des Aires Protégées en 2003 à Durban (Vision Durban), affirme comme étant prioritaire l’augmentation des aires protégées de 1,5 à 6 millions de km2 d’ici 2012. Donc pour satisfaire cette déclaration présidentielle, tous les acteurs concernés (publiques et privés) ont réunis et mis en place un « Système d’Aires Protégées de Madagascar » (SAPM). Les acteurs publiques sont représentés par le Ministère de l’Environnement, des Forêts et du Tourisme et l’ Association Nationale pour la Gestion des Aires Protégées (ANGAP) qui est récemment devenue Madagascar National Parks (MNP) et les acteurs privés par divers organismes internationaux pour la conservation (WWF, WCS, …). Ce système a été créé après Durban pour la création des nouvelles aires protégées malgaches qui ne feront pas partie des parcs nationaux gérés par MNP. Dans ce contexte, il est nécessaire d’identifier les grands enjeux de conservation dans les domaines marin et côtier. Le diagnostic écologique des secteurs à protéger, accompagné par un diagnostic socioéconomique de l’usage actuel des secteurs sera important pour élaborer des propositions concrètes visant la mise en place d’une exploitation durable des ressources naturelles marines et côtières.

Diagnostic socio-économique

L’étude des phénomènes socio-économiques se fait par le biais d’un certain nombre d’outils qui permettent d’appréhender des données dont l’échelle dépasse les possibilités de perception individuelle, mais aussi de limiter les inductions qu’on fait au cours de la recherche. Parmi ces outils, on peut citer : le questionnaire, le sondage, l’observation participante ou non, l’entretien, le récit de vie, l’analyse en groupe (ou « focus group »), l’analyse des réseaux sociaux….

Enquête socio-économique

Enquête auprès des habitants

Le questionnaire pour les habitants des villages côtiers et les résidents des îles est focalisé sur la collecte d’informations générales correspondant aux caractères démographiques des gens qui fréquentent les sites d’étude, sur l’usage actuel des oiseaux marins et leurs habitats, sur les activités bénéfiques liées aux îles, sur les connaissances traditionnelles des oiseaux marins et leurs habitats de reproduction et d’autres informations. Cette méthode de recherche a été adoptée pour les quatre sites d’étude du Sud-ouest et de l’Ouest de Madagascar (Nosimboro sud, Nosy Ve, îlots de Morombe et îles Barren) .

Système d’échantillonnage
La sélection des personnes enquêtées au niveau des villages côtiers est faite généralement au hasard. Par contre, pour mieux représenter les habitants du village ou les résidents d’une île, on a essayé d’échantillonner par famille, c’est-à-dire qu’on a recueilli les enquêtés au hasard dans les membres de la famille, tandis qu’au niveau des îles non habitées, on questionne tous les gens qui les fréquentent.

Nombre de personnes enquêtées
Le nombre de personnes enquêtées varie en fonction du nombre d’habitants des villages et des îles, mais pour chacun des quatre sites étudiés, on a effectué plus de cinquante questionnaires.

Enquête auprès des touristes

Pour le cas des touristes, la recherche n’a été effectuée que dans le site de Nosy Ve. En effet cette île est la seule a être régulièrement visitée par un nombre relativement important de touristes. Le nombre de touristes enquêtés n’est pas limité, on en a questionné le plus grand nombre possible afin de récolter le maximum d’informations.

Entretien

Nous avons intégré à l’étude trois sites du nord de Madagascar qui ne sont pas fréquentés régulièrement par les populations locales, ou qui ne sont fréquentés que par un faible nombre de personnes directement impliquées dans la gestion de l’île. Dans ce cas, une étude basée sur la réalisation d’enquêtes auprès de la population concernée est impossible car la population concernée est ici très réduite. Pour ces trois îles, nous avons donc choisi d’utiliser la méthode des entretiens. Cette méthode consiste à interviewer quelques personnes concernées directement ou indirectement par le site d’étude, c’est-à-dire des personnes qui connaissent bien les sites.

Observation et analyse en groupe

Après avoir effectué une enquête socio-économique au niveau des villages côtiers et des îles qui avait pour objectif la prise en charge des préoccupations villageoises face à la situation des ressources naturelles, une observation personnelle ainsi que des débats ont été ouverts auprès de quelques villageois. L’observation participante ou non permet de comprendre et de noter tout ce qu’on trouve d’important et de répondre aux questions posées : « Que doit-on observer ? Pourquoi ? ». Durant ces discussions, nous avons pu parler de tout ce qui concerne la région, son historique, les opinions globales des gens face à la situation des ressources, leur préservation, etc…. Cette méthode a été utilisée dans chaque site d’étude dans le but de compléter et de confirmer les données collectées par l’enquête et l’entretien.

Diagnostic écologique

Le diagnostic écologique consiste à effectuer une prospection des sites d’étude tout en faisant une exploration de toute la surface de l’île. Pendant la prospection des îles ou îlots, les recherches effectuées sont consacrées aux grands points suivants :

Identification des espèces d’oiseaux marins présentes

Les oiseaux marins ont été identifiés à vue, aux jumelles ou à posteriori d’après des photographies numériques réalisées sur le terrain. Des livres de référence comme Langrand & Bretagnolle (1995) et Sinclair & Langrand (2003) ont été utilisés.

Estimation et comptage des effectifs des populations nicheuses

L’effectif de la population reproductrice est une information de base pour la protection et la gestion du site et de sa zone d’influence. En effet, l’évolution de cet effectif peut être dépendant de la disponibilité de la nourriture ou de l’exploitation de l’île faite par les hommes. Dans la perspective d’une mise en réserve des îles et de la régulation de l’exploitation humaine, l’évolution numérique ultérieure des populations sera un indicateur essentiel pour mesurer les effets « réserve ». Diverses méthodes peuvent être utilisées pour déterminer l’effectif de la population nicheuse dans une aire donnée. Le choix de la méthode dépend des éléments suivants :
– l’espèce concernée ;
– la taille de la colonie, sa disposition sur le terrain et son accessibilité ;
– la phase du cycle de reproduction dans laquelle se trouve la colonie ;
– le nombre de personnes disponibles pour faire les observations ;
– la logistique en place (équipement, possibilité de logement à proximité, etc.) ;
– le niveau d’expérience des observateurs ;
– si la colonie est visitée une seule fois ou à des intervalles réguliers pendant toute la durée de la reproduction.

La méthode et la fiabilité des résultats sont également grandement influencées par l’exploitation de la colonie par les habitants, au moment des comptages ou dans les semaines qui ont précédé ces comptages. En effet, il est quasiment impossible d’estimer avec précision la taille d’une colonie d’oiseaux marins qui est perpétuellement dérangée et exploitée par des collecteurs, des chasseurs ou des braconniers, car ces activités influent directement sur ce que l’on cherche à estimer. Selon la méthode utilisée, nous pourrons disposer d’une estimation approximative du «nombre total d’oiseaux reproducteurs présents », ou d’un comptage exact du «nombre de nids occupés ». La première méthode est utilisée lorsque le nombre d’observateurs est réduit ou que d’autres circonstances ne permettent pas d’effectuer un comptage très précis. On procédera également à une estimation lorsque l’aire de la colonie n’est visitée qu’une seule fois et que les oeufs, poussins et oisillons sont présents en même temps.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
Objectifs généraux
Méthodologie
1) Diagnostic socio-économique
1.1. Enquête socio-économique
1.1.1. Enquête auprès des habitants
1.1.2. Enquête auprès des touristes
1.2. Entretien
1.3. Observation et analyse en groupe
2. Diagnostic écologique
2.1. Identification des espèces d’oiseaux marins présentes
2.2. Estimation et comptage des effectifs des populations nicheuses
2.2.1. Estimation approximative du nombre de couples nicheurs
2.2.2. Comptage des nids
2.3. Calendrier de reproduction
2.3.1. Détermination des lieux de ponte
2.3.2. Détermination des dates de ponte
2.4. Description de l’habitat de reproduction
3. Conservation et gestion durable des oiseaux marins et de leurs habitats de reproduction
PRESENTATION DES SITES D’ETUDES
1. Les sites de reproduction des oiseaux marins à Madagascar
2. Les sites d’études
3. Description et caractéristiques des sites d’études
CONTRAINTES
RESULTATS
Première partie : PRESENTATION DES DONNEES BIBLIOGRAPHIQUES
1. 1. Les espèces d’oiseaux marins
1. 2. La taille des populations
1.3. Les pressions et menaces
Deuxième partie : DIAGNOSTIC SOCIO-ECONOMIQUE
2. 1. Enquête socio-économique
2. 1. 1. Enquête auprès des habitants
2.1.1.1. Caractères démographiques
2.1.1.2. Intérêt des îles
2.1.1.3. Les bénéfices liés aux îles
2.1.1.4. Analyse des activités les plus bénéfiques par site
2.1.1.5. Usages des oiseaux marins
2. 1. 2. Enquête auprès des touristes
2.1.2.1. Pourcentage Homme/Femme enquêtés
2.1.2.2. Classes d’âge
2.1.2.3. Pays d’origine
2.1.2.4. Durée de séjour (Madagascar et dans les sites d’étude)
2.1.2.5. Connaissance de l’île
2.1.2.6. Objectifs des visites (Madagascar et Nosy Ve)
2.1.2.7. Fréquentation annuelle de Nosy Ve
2.1.2.8. Coût de la visite et appréciation
2.1.2.9. Fréquence de la visite de Madagascar et de Nosy Ve
2.1.2.10. Modalité des visites et amélioration
Remarques et suggestions
2. 2. Entretien et Analyse en groupe
2.2.1. Nosy Manampaho
2.2.2. Nosy Hara
2.2.3. Nosy Antaly Be
Discussions
Troisième partie : DIAGNOSTIC ECOLOGIQUE
3. 1. Les espèces d’oiseaux marins par site et leur statut de reproduction
3.1.1. Liste des espèces d’oiseaux marins par site
3.1.1.1. Espèces nicheuses migratrices
3.1.1.2. Espèces nicheuses sédentaires
3.1.1.3. Espèces non nicheuses migratrices
3.1.2. Le statut des oiseaux marins à Madagascar
3.2. Taille de la population par espèce
3.2.1. Estimation de l’effectif par comptage de tranche de nombre
3.2.1.1. Cas de Nosimboro des îles Barren
3.2.1.2. Cas de Nosimboro sud
3.2.2. Estimation par comptage direct de nids
3.2.2.1. Cas de Nosy Anjamanjiky de Morombe
3.2.2.2. Cas de Nosy Ve
3.2.3. Découverte des deux colonies majeures d’oiseaux marins
de Madagascar
3.2.3.1. Contexte
3.2.3.2. Résultats et discussions
3.3. Calendrier de la saison de reproduction
3.3.1. Nosimboro sud
3.3.2. Nosy Ve
3.3.3. Nosy Anjamanjiky de Morombe
3.3.4. Nosimboro Barren
3.3.5. Nosy Hara (Nosy Foty et Nosy Vaha)
3.3.6. Nosy Manampaho
3.4. Pressions et menaces
3.4.1. Les principales menaces
3.4.2. Chasse d’oiseaux marins
3.4.2.1. Matériels et technique de chasse
3.4.2.2. Taux de capture
Quatrième partie : DISCUSSION ET CONSERVATION
4-1. DISCUSSION
4-2. CONSERVATION ET GESTION
4.2.1. Bilan de l’état des lieux et proposition de gestion pour Nosy Ve
4.2.2. Bilan de l’état des lieux et proposition de gestion pour Nosy Manampaho
4.2.3. Bilan de l’état des lieux et proposition de gestion pour Nosy foty et les autres îles dans le Parc marin de Nosy Hara
4.2.4. Bilan de l’état des lieux et proposition de gestion pour les îles dans l’archipel des îles Barren
4.2.5. Bilan de l’état des lieux et proposition de gestion pour les îles au large de la côte de Morombe
4.2.6. Bilan de l’état des lieux et proposition de gestion pour les îles au nord et au sud de la Baie de Diégo Suarez
4.2.7. Bilan de l’état des lieux et proposition de gestion pour Nosimboro sud
4.2.8. Proposition pour les autres îles abritant des colonies d’oiseaux marins mais non incluses dans la présente étude
CONCLUSION GENERALE
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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