Changements physiologiques lors du vieillissement
La complexité humaine va toutefois bien au-delà des aspects mentionnés précédem-ment. En effet, le fonctionnement de notre organisme subit d’importants changements lors du vieillissement. Ces derniers peuvent être présents en dehors de troubles telle que la maladie d’Alzheimer et peuvent affecter les activités quotidiennes des per-sonnes âgées par le fait que ce sont des facteurs de risque de chute. Mais que se passe-t-il intrinsèquement lorsque nous vieillissons ? Il existe différentes théories quant à ce terme qui paraît commun ; le plus intéressant est toutefois de comprendre l’impact engendré qui est très bien exprimé dans la phrase d’Ovide : « Tempus edax rerum » (« le temps détruit tout » [Ovide, métam., XV, v.234] (Sprumont, 2005)). En effet, ceci décrit bien le fait que l’organisme de l’homme, avec l’âge, est affecté par des changements physiologiques, notamment engendrés par des transformations cel-lulaires et métaboliques ayant par exemple, une modification de la marche comme conséquence. Ce point nous touche particulièrement et sera évoqué plus tard dans cette introduction. Premièrement, la plupart des personnes âgées sont atteintes d’un syndrome nommé la sarcopénie (affectant 24% des personnes âgées entre 60 et 70 ans et 80% des plus de 80 ans (Sprumont, 2005)).
Ce syndrome affecte les tissus musculaires subissant une atrophie progressive. En plus des muscles, les os sont également affectés par le passage du temps, ceci étant généralement représenté par l’ostéopénie qui est une diminution de la partie minérale du squelette. D’autres paramètres, telle que l’augmen-tation de masse grasse, sont également représentatifs de l’avancée en âge.
Les facteurs génétiques et environnementaux jouent un rôle important dans des syndromes tels que mentionnés ci-dessus. Si nous prenons l’exemple de la sarcopénie, cette der-nière est également le résultat de modifications homéostatiques du tissu musculaire squelettique. Comme évoqué dans l’ouvrage « Le sport après 50 ans » (Sprumont, 2005), à lui seul, l’effet « gérontologique » serait principalement un problème au niveau de la synthèse des protéines. Cependant, d’autres facteurs influencent l’atrophie pro-gressive des muscles comme, par exemple, les changements hormonaux ou l’activité physique. Peu importe la cause, tout être humain ne peut pas éviter les effets néfastes de ce syndrome touchant les muscles. En effet, les tissus musculaires squelettiques se dégradent progressivement à partir de 35 ans jusqu’à avoir, à l’âge de 80 ans, 30% de masse musculaire en moins (Sprumont, 2005).
De manière générale, une telle dé-gradation est reflétée par un déclin de la force musculaire et altère en premier lieu les muscles posturaux ainsi que les membres inférieurs. En plus des autres éléments la favorisant, la sarcopénie joue un rôle dans la faiblesse physique ainsi que dans la capacité à effectuer une action. Il y a ainsi une relation entre la structure et la fonction qui est principalement représentée par un impact négatif sur la puissance et sur la force musculaire, exposant alors une perturbation locomotrice. Comme évoqué en amont, l’âge induit également un déclin de la masse tissulaire du squelette. Ce dernier fait aspire à une fragilité – représentée par une sénescence de l’os compact – augmentant lentement mais progressivement. Ce processus se nomme « délitement » (Sprumont, 2005) car ce sont les surfaces osseuses « inertes » que le temps affecte. En effet, celles-ci n’ont aucun pouvoir de résorption ou autre mécanisme pouvant reproduire des cellules (que ce soit au niveau de l’os spongieux ou au niveau de l’os compact).
L’atteinte de l’os compact est représentée par une cavité s’y créant en son centre. Habituellement ce « trou » peut être comblé par une genèse de l’ostéon (cellule osseuse) aboutissant à une calcification. Les personnes âgées sont affectées par un problème de régulation. Celui-ci engendre une hypercalcification qui va déliter les lamelles osseuses – avec lesquelles l’anneau hypercalcifié est en contact – et qui va ensuite s’étendre. Le système nerveux est lui aussi désigné comme étant une cible du vieillissement. Les transformations physiologiques que ce dernier génère, d’un point de vue cérébral, sont notamment représentées par un déficit intellectuel. Mais l’âge, en plus du coeur, de nos poumons, de notre appareil digestif, etc. affecte non seulement nos organes des sens – ne recevant alors plus les informations externes de manière optimale – mais également la vitesse de l’influx nerveux (qui s’avère être diminuée). Ceci est alors re-flété par un ralentissement de la transmission de l’information. Ainsi, les réactions aux stimuli sensoriels sont plus lentes car les réflexes monosynaptiques menant à une réaction volontaire sont affectés (Latash, 2008). Il a par exemple été démontré (Scheltinga, Honegger, Timmermans, & Allum, 2016) que le système vestibulaire (sta-bilisant la tête et le tronc et contrôlant ainsi l’équilibre de manière optimale), comme d’autres systèmes sensorimoteurs, était détérioré avec le temps et que cela avait pour conséquences des pertes d’équilibre engendrées par des balancements posturaux plus importants.
S’avère être la cause d’une performance altérée dans les tâches posturales. Des changements physiologiques aux chutes des personnes âgées Plus généralement, le vieillissement est la conséquence du fait que notre organisme réagit face au temps. Selon un cours de médecine toulousain (Le vieilissement normal ; Aspects biologiques, fonctionnels et relationnels : prévention du vieillissement pathologique, 2007), le vieillissement « est caractérisé par une défaillance progressive de la capacité de préserver l’homéostasie sous des conditions de stress physiolo-giques, ce qui accroît la vulnérabilité de l’individu et limite sa viabilité ». Ainsi, le vieil-lissement a globalement pour conséquences, le fait que les personnes âgées soient plus lentes lorsqu’elles initient et exécutent un mouvement, qu’elles aient moins de force et moins d’équilibre. De plus, la prise d’âge engendre un affaiblissement de la capacité à marcher et à contrôler la posture verticale. Ceci est notamment reflété par une augmentation du balancement postural, de plus petits ajustements posturaux de prévention différés et des réactions anticipatrices aux perturbations affaiblies (Latash, 2008). Ainsi, les personnes du troisième âge sont susceptibles de chuter par le fait que leur locomotion ait une plus grande variabilité et qu’elle soit moins fluide. Il est nécessaire de comprendre que les chutes sont le reflet de l’implication de la santé publique dans la prévention de ces dernières.
En effet, il se trouve qu’elles sont une priorité car leurs conséquences peuvent être dramatiques. Dans leur article, Mignardot J.B. et al (Mignardot, et al., 2014), en se référant à d’autres études, indiquent que les chutes représentent la deuxième cause des décès reportés dans le monde avec plus de 420’000 personnes décédées après avoir chuté. Ces dernières sont de tous âges et habitent notamment dans des pays où les classes économiques sont faibles à moyennes. Une attention médicale est alors indispensable car 40% des blessures graves sont causées après un tel fait. De plus, 30% de la population âgée de 65 ans en est victime au minimum une fois dans l’année. Le rapport entre l’âge et le nombre de chutes par an augmente proportionnellement avec la vieillesse. L’idéal est donc de trouver un moyen de prévention des chutes. Pour ce faire, il est, en premier lieu, important de discerner leurs causes. Les chercheurs ont notamment commencé par comprendre les changements physiologiques induits par l’âge qui en-traînent des déficits fonctionnels telles qu’une perte de coordination, d’équilibre et ainsi donc, de mobilité. Grâce aux connaissances sur la physiologie de l’organisme il a été démontré qu’il est possible de retarder le vieillissement cellulaire par des pratiques tel que le sport mais il est impossible d’empêcher qu’il se produise ((Sprumont, 2005), (Manor, et al., 2010) ). Les moyens de prévention ainsi que la prise en charge des personnes âgées sont alors indispensables. En effet, afin de réduire le déclin cogni-tivo-moteur lié à l’âge, des programmes de renforcement musculaire, d’équilibre, et d’exercices à pratiquer quotidiennement pour favoriser une certaine autonomie, sont appliqués. Ceci, lorsque par exemple, des professionnels s’occupent des personnes âgées dans des centres spécialisés.
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Table des matières
1Introduction
Introduction à la thématique
La Locomotion
Changements physiologiques lors du vieillissement
Des changements physiologiques aux chutes des personnes âgées
Contexte et situation initiale
Objectif
2 Etudes préliminaires
Test de mobilité TUG
Description
Le test TUG pour la prévention des chutes
Limitations du test TUG
Instrumentalisation du test TUG dans la littérature
Capteurs : accéléromètres et gyroscopes
Les vidéos : aspects généraux
3 Système Kinect
Une caméra vidéo 3D
Fonctionnement de la Kinect
TUG Kinect
4Méthode
Sujets
Protocole
Données
Etiquetage à la main
Eléments cliniques
Paramètres quantitatifs fournis par la Kinect
Analyse des données
Evaluation de la fiabilité du système
Différence entre les méthodes dextraction
Variables prédictives
5Résultats
Comparaisons : « kinect », « clinique » « étiquetage »
Corrélation « Kinect-Clinique »
Corrélation « Clinique-Etiquetage à la main »
Corrélation « Kinect -Etiquetage à la main »
Ecart entre les données
Comparaison : « kinect » « étiquetage »
Différence entre les méthodes dextraction
Variables prédictives
Résultats selon la note globale
Résultats selon les notes 1, 34
6Discussion
7Conclusion
Bibliographie
Annexes
Annexe 1: Données TUG
Annexe 2 : Etiquetage à la main
Annexe 3 : Variables quantitatives Kinect
Annexe 4: Lexique des variables Kinect
Annexe 5: Différence entre les méthodes dextraction
Annexe 6: Boxplots des variables par rapport à la note globale
Annexe 7: Boxplots des variables par rapport aux notes 1,34
Remerciements
Déclaration personnelle
Droits dauteur
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