L’opération césarienne consiste à extraire un enfant de l’utérus maternel par incision de la paroi utérine. (1) Le mot « césarienne » dérive du latin Caesar qui veut dire enfant né par incision (du verbe caedere = couper, incision) dont pourrait venir également le surnom porté par Jules César. Cette intervention chirurgicale nécessite toujours le personnel, l’infrastructure, le matériel et les conditions d’asepsie propres à toute chirurgie abdominale majeure : les vie de la mère et de l’enfant sont en jeu. L’expérience chirurgicale de l’opérateur doit lui permettre de faire face à tout moment aux difficultés ou aux complications les plus graves ou les plus inattendues : c’est assez dire que cette intervention ne saurait être pratiquée que par des chirurgiens chevronnés capables de surmonter aussi un problème digestif qu’urinaire. (2) Les progrès de la technique chirurgicale, de l’anesthésie réanimation et l’avènement des antibiotiques ont donné un large essor à la césarienne qui constitue actuellement la méthode de choix pour redresser une situation gravement compromise, place de choix qu’elle a conquis au détriment des manœuvres obstétricales complexes (type rotation – grande extraction) ou des applications de forceps acrobatiques, les unes et les autres actuellement condamnées par l’immense majorité des accoucheurs.
RAPPEL ANATOMIQUE
Pour bien pratiquer une opération césarienne quelques éléments essentiels doivent être connus :
a) Position de l’utérus gravide
L’utérus gravide est dextrodévié c’est-à-dire légèrement incliné à droite. Il présente une face antérieure en avant avec une dextrorotation variable de 1 à 90°. Cette particularité est importante. En effet avant de pratiquer l’incision de l’utérus il faut centrer l’utérus et bien repérer l’artère utérine pour éviter sa section ou rupture.
b) La vessie
Organe noble, elle est le seul rapport antérieur dangereux lors de l’abord utérin. Elle s’étale à la partie basse de la face antérieure de l’utérus amenant parfois les uretères en contact avec cette zone. Pour éviter de la blesser lors de l’hystérotomie, il faut pratiquer un décollement minutieux du péritoine vésico-utérin pour ne pas la léser. L’existence éventuelle d’une fistule vésico-utérine amène obligatoirement à pratiquer une césarienne.
c) Le segment inférieur
C’est la partie de l’utérus constituée pendant les 3 derniers mois de la grossesse depuis l’isthme jusqu’au corps. C’est une portion musculaire amincie, peu vascularisée. Facilement décollable, le segment inférieur est le lieu électif de l’hystérotomie. Il peut être le siège de l’importance anormale du placenta au cours du troisième trimestre.
RAPPELS DE CONNAISSANCE SUR LE CESARIENNE
Définition
La césarienne, synonyme de « hystérotomie », appelée en anglais « caesarean operation » est un terme issu du latin « caedere » c’est-à-dire couper et « caesar » signifiant coup de tranchant. Elle consiste à inciser chirurgicalement l’utérus gravide dans le but d’extraire le fœtus et le placenta.
Historique
a) Origine de la césarienne
La césarienne est l’un des actes chirurgicaux les plus anciennement réalisés par l’homme vers 1000 ans avant Jésus Christ. Des légendes ont parlé de la naissance des Dieux et des Héros par voie abdominale :
– Bouddah né du flanc droit de Maya, sa mère ;
– Indra, le Dieux suprême du l’Inde né du flanc droit de sa mère aussi ;
– Asclépios est extrait du ventre de Coronis par Apollon ;
– Dionysos est arraché du ventre de sa mère Semelé par Zeus ;
– en 715 – 672 avant Jésus Christ, à Rome la loi royale empêchait l’enterrement d’une femme enceinte avant l’extraction de l’enfant du ventre de sa mère pour la sauver.
b) La césarienne au Moyen Age
En 1363, Guy de Chauliac fit la première description de la césarienne sur une femme morte dans « Chirurgie Magma ». Au XIVème siècle l’évêque Espagnol Paul de Meirara pratiquait la première césarienne abdominale sur une femme vivante en présence d’une grossesse abdominale avec fistulisation à la peau. Même cas en 1484 pour Nicolaus Falconis.
c) La césarienne de la Renaissance
En 1500, en Suisse, Jacob Nufer avait réussi la première césarienne sur sa propre femme avec mère et enfants vivants. En 1581 le premier traité sur la césarienne est publié par François Rousset dont le titre est « traité nouveau de l’hystérotomotokie ou « enfantement caesarien ». Baudelocque est l’un des premiers pratiquants de la laparotomie médiane sous ombilicale.
d) La césarienne Moderne
On parle beaucoup du « trépied d’or de la chirurgie » à savoir l’anatomie, l’asepsie et l’anesthésie. En 1881, Max Sanger pratiquait une incision utérine corporéale et une suture en 2 plans avec fils d’argent et de soie. En 1908, Pfannenstiel proposait la pratique du l’incision transversale de l’abdomen. De nos jours la césarienne est une intervention chirurgicale de plus en plus sécurisée du fait des progrès de la technique opératoire, de l’anesthésie réanimation, de la transfusion sanguine. L’avènement des antibiotiques, la découverte des ocytociques ont aussi conduit à l’amélioration du pronostic maternel.
Epidémiologie
Le nombre de césariennes pratiquées dans le monde a augmenté dans plusieurs pays durant ces dernières années.
– En France, en 1989, 11% des accouchements étaient des césariennes, aujourd’hui on arrive à 17,5%.
– En Grande Bretagne le taux de césariennes est passé de 16% en 1995 à 21,5% en l’an 2000.
Tout cela témoigne d’une hypermédicalisation de la naissance. L’OMS lors d’une conférence tenue sur la technologie appropriée pour la naissance estimait qu’il n’y avait aucune justification pour n’importe quel pays d’avoir un taux plus haut que 10 à 15%.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIÈRE LITTERATURE PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE
I- RAPPEL ANATOMIQUE
II- RAPPELS DE CONNAISSANCE SUR LA CESARIENNE
II- 1- Définition
II- 2- Historique
II- 3- Epidémiologie
II- 4- Indications
II- 5- Les Contre indications
II- 6- Technique
II- 7- Complications
II- 7- 1- Complications maternelles
II- 7- 2- Complications fœtales
III- LES CESARIENNES OBLIGATOIRES
III- 1- Définition
III- 2- Les Indications
DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDE
I – OBJECTIFS DE L’ETUDE
II- CADRE DE L’ETUDE
III- METHODES ET MATERIELS D’ETUDE
IV- RESULTATS
IV-1- Fréquence
IV-2- Facteurs épidémiologiques maternels
IV-3- Caractéristiques fœtales
TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRES ET SUGGESTIONS
I – COMMENTAIRES-DISCUSSIONS
II- SUGGESTIONS
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE