Bosse séro-sanguine
Quasiment physiologique après expulsion en position de sommet. C’est une tuméfaction formée par un épanchement de sang dans le tissu sous cutané du cuir chevelu du nouveau-né. Elle siège au niveau de la présentation dans le tissu cellulo-adipeux, situé entre l’aponévrose épicrânienne en profondeur et la peau en surface. Elle est très souvent associée à une extraction par ventouse [04]. L’examen retrouve dès la naissance au niveau de partie présentant de la tête du bébé (souvent le vertex), une tuméfaction du scalp mal limitée, ecchymotique, molle, œdématiée et prenant le godet, due à un épanchement sous cutané de sérum et de sang. Elle chevauche les sutures crâniennes. La bosse séro-sanguine se rencontre fréquemment à la naissance en fonction de la présentation et du type d’extraction. Elle résulte de la friction de la peau du cuir chevelu richement vascularisé entre la voute crânienne et le col de l’utérus au moment de l’expulsion par un effet de garrot. Cette compression provoque l’écrasement des vaisseaux avec épanchement de sang dans les tissus. L’utilisation de forceps ou de la ventouse contribue à l’apparition de la bosse séro-sanguine. La masse est molle au toucher et chevauche les sutures contrairement aux céphalhématomes. Elle se résorbe spontanément en quelques jours et ne nécessite pas d’investigations radiologiques. Son pronostic est généralement bon [45, 31]. Parfois dans les formes importantes, c’est un authentique hématome visible, palpable et limité par un important tissu de soutien cellulo-adipeux dans lequel 20 à 40 millilitres de sang peuvent être collectés. Il peut alors être responsable d’une anémie et de l’accentuation de l’ictère physiologique [30].
COMPLICATIONS ET LESIONS ASSOCIEES
Elles sont inconstantes et souvent en rapport avec la violence du traumatisme. Le céphalhématome peut être associé à une fracture du crâne (10 à 25% des fractures). En cas de doute, le diagnostic est confirmé par un examen radiologique. Elles peuvent également se compliquer d’une hémorragie sous durale, extra durale, intra parenchymateuse ou intra ventriculaire (le plus souvent secondaire à une hypoxie cérébrale prolongée ou à un trouble de l’hémostase congénital). L’échographie transfontanellaire ou le TDM cérébral seront aussi utiles dans la recherche de lésions inter-cérébrales associées. Dans une étude de 2774 nouveaux nés observés pendant une période de 15mois, 69 d’entre eux, soit 2,49 % présentaient un céphalhématome et sur 64 enfants radiographiés 16 d’entre eux soit 25 % présentaient une fracture de l’os pariétal siégeant sous le céphalhématome [09] Les complications peuvent être à type :
– D’ictère lié à la résorption sanguine mais l’anémie importante est rare.
– La calcification avec déformation crânienne ;
– Une ponction ou effraction du cuir chevelu peut provoquer une infection avec risque d’ostéite et de méningite [09]. Cette ponction parfois proposée dans les épanchements abondants peut être utile et doit être réservée à des situations exceptionnelles.
– Certaines complications peuvent être associées au passage du sang entre l’os frontal et la peau conduisant à une protrusion oculaire. Une anémie profonde et une coagulopathie a type de CIVD sont possibles [28,14]
Epidémiologie
Fréquence Les céphalhématomes ou hématomes sous-périostés du crâne représentent 0,2 à 2,5 % de toutes les naissances [36,22]. Ce sont des lésions décrites principalement chez le nouveau-né à cause d’un traumatisme obstétrical et rarement observés dans d’autres circonstances comme lors d’un traumatisme ou d’une intervention chirurgicale [19]. Ils représentent les lésions du crâne les plus fréquentes chez les nourrissons
Age L’âge moyen de nos patients était estimé à 3 mois et 1/2 avec des âges extrêmes de 6 semaines â 6 mois. Le céphalhématome est une pathologie habituellement rencontrée chez le nourrisson. Par contre il a été rapporté un cas de céphalhématome géant survenue chez un adolescent de 13 ans qui a été traité avec succès. [17]
Traitement et pronostic
Dans notre étude, tous les patients ont bénéficié d’une cure chirurgicale de céphalhématome. Une ponction de céphalhématome se faisait au stade de début (nos ossifié), mais exposant à des complications infectieuses et à des récidives. Cependant une tendance à la résorption spontanée est possible. [10] La conduite à tenir devant le céphalhématome est très controversée [2]. En cas de céphalhématome traumatique de faible abondance, le traitement est habituellement non chirurgical, un simple bandage compressif, afin d’aider la résorption, suffit souvent comme le conseille Morel et Coll, surtout chez les patients atteints de coagulopathie [28]. La ponction aspiration à l’aiguille se faisait et n’étaient pas dénuée de risque infectieux à type d’ostéite [28,14] en cas de faute d’asepsie. Le drainage chirurgical en cas de céphalhématome géant, constituait la méthode idéale : il réduit la période de résorption. Une fois ossifié, le traitement est strictement par cure du céphalhématome à ciel ouvert. Selon plusieurs auteurs, la chirurgie est indiquée pour une correction de déformation osseuse [37]. En l’absence de résorption de l’hématome, celui-ci peut s’organiser et entrainer dans de rares cas (moins de 5% des patients) une ossification dont la prise en charge peut être chirurgicale pour des raisons esthétiques [5,18]. Rarement le céphalhématome peut se compliquer d’une hyperbilirubinémie, d’une anémie, d’une instabilité hémodynamique ou d’infection chez les nouveaux nés et les nourrissons [28,33]. Un hématome ossifié peut encore être absorbé lentement et disparait souvent sur 3 à 6 mois [34]. Selon plusieurs auteurs, la chirurgie est indiquée pour : une correction de la déformation osseuse, une confirmation du diagnostic de céphalhématome, la prévention de la restriction du développement cérébrale et la correction des craniosténoses associés [37]. La chirurgie précoce donne de bons résultats en cours de procédure, le plan de clivage entre les 2 os sera identifié, l’os externe bombé sera excisé, le véritable os calvaire interne est maintenu et fixé, en place [49]. En cas d’hématome persistant au-delà de 6 semaines, il serait prudent de demander une TDM cérébrale qui confirme le diagnostic de céphalhématome afin d’exclure d’autre pathologies, de préciser l’état parenchymateux sous-jacent, de planifier l’opération et d’anticiper la perte de sang [19]. Dans notre étude tous nos patients ont bénéficié d’une TDM cérébrale préopératoire et 75% ont eu un scanner de contrôle. Certains auteurs ont proposé un traitement par casque de moulage crânien passif comme thérapie non chirurgicale pour les céphalhématomes provoquant une asymétrie crânienne [40]. La lésion, si elle reste évidente esthétiquement, elle pourrait affectée la forme de la tête et la psychologie du patient. En outre, la famille continue de souffrir en raison du stress de résultats inconnus et des visites répétées à l’hôpital. S’y ajoute un fardeau mental, social et financier de la famille [19]. Le pronostic est favorable et dépend de plusieurs facteurs comme la durée du traitement, l’Etat du cerveau, les complications associées et la cause sous-jacente. Cependant avec la croissance du crâne, une régression spontanée de la lésion est possible ; de ce fait il a été préconisé de faire un suivi pendant 2ans.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
I. RAPPELS FONDAMENTAUX
1. Historique
2. Anatomie
2.1. Le crâne
2.2. Cuir chevelu ou scalp
II. DIAGNOSTIC
A. Diagnostique positif
1. Clinique
2. Paraclinique
2.1 La radiographie
2.2. L’échographie
2.3. Le scanner
B. Diagnostic différentiel
1. Bosse séro-sanguine
2. Hématome sous galéal
C. Diagnostic étiologique
III. COMPLICATIONS ET LESIONS ASSOCIEES
IV. TRAITEMENT
DEUXIEME PARTIE
1. Type d’étude et période d’étude
2. Cadre d’étude
3. Critères d’inclusion
4. Critères de non inclusion
5. Méthodologie
6. Résultats
7. Synthèse des dossiers
8. Discussion
8.1. Epidémiologie
8.1.1. Fréquence
8.1.2. Age
8.2. Topographie
8.3. Étiologies
8.4. Traitement et pronostic
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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