Les céphalées chroniques primaires aspects épidémiologique

Les céphalées, communément appelées maux de tête, constituent l’un des motifs de consultation les plus fréquents. La céphalée désigne classiquement une douleur ressentie au niveau du crâne. Revenir au sens primitif de douleur de l’extrémité céphalique, permettra de regrouper les douleurs du crâne et celles du visage, dites algies faciales. Selon l’OMS, elles comptent parmi les affections les plus répandues du système nerveux. La difficulté diagnostique des céphalées concerne le diagnostic étiologique. Ce qui pourrait expliquer la diversité des médecins consultés. Les signes digestifs de la migraine peuvent prêter confusion avec une affection gastrique. La migraine cataméniale, du fait de ses circonstances de survenue peut amener un patient à consulter un gynécologue. Quelquefois les troubles visuels et la localisation orbitaire de la douleur incitent la consultation chez les ophtalmologues. Les céphalées primaires (céphalées de tension, migraine et autres céphalées primaires) constituent une importante entité nosologique selon la classification de l’IHS de 2013). L’établissement des critères diagnostiques des céphalées à révolutionner l’approche diagnostique et la prise en charge des céphalées. La prévalence des céphalées selon l’OMS [86] est de 47 %. Il s’agissait de patients qui ont présenté au moins un épisode de céphalées au cours de l’année écoulée. 50 à 75 % des adultes âgés de 18 à 65 ans dans le monde ont eu mal à la tête au cours de l’année écoulée et, parmi eux, plus de 10 % ont eu une migraine. Parmi la population mondiale adulte 1,7 à 4 % présentent durant au moins 15 jours par mois une céphalée. Les céphalées primaires touchent toutes les populations mondiales, quel que soit l’âge, la race, le niveau des revenus et la zone géographique, avec quelques variations régionales. Leur diagnostic est purement clinique se basant sur les critères de l’IHS et la normalité de l’examen physique. Les examens complémentaires sont demandés en cas d’atypie. Plusieurs études ont été faites sur les céphalées primaires notamment en France, en Amérique, et en chine. Des études portant sur la prévalence des céphalées primaires ont été effectuées au Nigeria, au Zimbabwe [63, 67, 84], et au Sénégal. En Mauritanie aucune étude sur les céphalées n’a été faite à ce jour. Nous nous sommes proposé de mener ce travail sur les céphalées primaires dans le service de référence de neurologie à Nouakchott. Nos objectifs sont de déterminer les aspects épidémiologiques, diagnostiques des céphalées primaires ainsi que leur retentissement sur le vécu du patient mauritanien.

DEFINITIONS

La céphalée se définit comme étant une douleur d‟intensité et de durée variables, à type de pulsation, d‟échauffement, de serrement, de pesanteur ou autres, localisée et/ou se projetant au niveau d‟une, de plusieurs parties ou de toute la boite crânienne [46]. L‟International Association for the study of pain définie la douleur comme une « Sensation désagréable et une expérience émotionnelle en rapport avec une menace de l‟intégrité physique de l‟organisme ou décrite en ces termes [55]. Les céphalées primaires regroupent un nombre d‟entités restreintes, à savoir la migraine, les céphalées de tension et l‟hémicrânie paroxystique. Elles peuvent survenir spontanément ou être provoquées par une longue liste d‟états pathologiques. Sur le plan évolutif, les céphalées primaires sont le plus souvent chroniques. Les classifications des céphalées, par la société internationale des céphalées (IHS) en 1998, 2004, ont permis une définition claire, universellement valable des différents types de céphalées quelle que soit la méthodologie utilisée pour le recueil de l‟information [83].

La définition de la migraine : est restée longtemps dans le flou. La migraine se définit comme une affection caractérisée par des accès répétitifs de céphalées très variables d‟un migraineux à l‟autre, mais aussi chez un même individu au cours de son existence. Entre les crises, le migraineux est asymptomatique. Il n‟y a pas de fond douloureux permanent.

Pour tenter de remédier à cette situation, cette définition a été revue et modifiée en 1988 par l‟IHS sous l‟égide d‟un comité présidé par JES OLESEN qui a permis de faire une classification internationale des céphalées et par la même occasion de définir des critères diagnostiques pour chaque type de céphalée [46]. Les céphalées de tension (CT) constituent une entité hétérogène regroupant des affections de sévérité et de retentissement très différents [30].

INTERET

Les céphalées primaires constituent un problème de santé publique de par leur fréquence, l‟impact sur la qualité de vie et le retentissement socioprofessionnel. L‟impact des céphalées primaires seraient en rapport avec l‟intensité, la fréquence des crises, l‟aggravation voire le déclenchement par des conditions de vie courante (climatisation, stress, soleil, certains aliments) [86]. La migraine est la céphalée primaire la plus fréquemment étudiée. Le diagnostic repose sur des critères diagnostiques recueillis à l‟interrogatoire [47].

HISTORIQUE

La migraine est une affection très ancienne. Elle était connue dans l’Antiquité et décrite sous les noms grecs d’hemicrania, hétèrocrania, latins d’hemicrania, hemicranium. Ces termes désignent la localisation de la douleur sur la moitié du crane [46]. Le terme ‟‟migraine‟‟ est dérivé du mot latin „‟milgrana‟‟ (mille graines), nom d‟une baie qui renferme une grande quantité de graines. Ce terme est apparu au douzième siècle avec un sens non médical de « dépit, ennui », sens qui perdure jusqu’à la fin du dix-neuvième siècle. Audelà ce terme a subit une transformation phonétique avec des modifications de sens considérables devenant plus éloigné de sa définition étymologique. Il était utilisé pour désigner la maladie [46]. Ainsi la définition de la migraine est restée longtemps dans le flou comme l‟illustre la définition alors en vigueur telle qu‟elle était proposée en 1969 par la Fédération mondiale de neurologie : « Affection familiale caractérisée par des accès répétitifs de céphalées très variables dans leur intensité, leur fréquence et leur durée. Ces accès sont habituellement unilatéraux généralement associés à des nausées et vomissements et peuvent être précédés de perturbations neurologiques. Tous les caractères cités ci-dessus ne sont pas nécessairement présents au cours de chaque accès et chez chaque malade» [46]. Cette définition autorisait divers commentaires, allant du plus laxiste qui ne retenait que les accès répétitifs de céphalées, au plus restrictif exigeant le maximum de critères. Pour tenter de remédier à cette situation, une classification internationale des céphalées a été élaborée par l‟IHS ainsi que les critères diagnostiques de chaque type de céphalées [45]. Cette première classification, validée, a permis des avancées majeures dans la réalisation d‟études épidémiologiques et d‟essais thérapeutiques de grande envergure.

EPIDEMIOLOGIE

La migraine constitue un problème de santé publique du fait de son impact socioéconomique et de son retentissement négatif sur la qualité de vie. La majorité des études épidémiologiques européennes, américaines ou africaines avec de grandes cohortes et utilisant les critères diagnostiques de l‟IHS ont retrouvé des prévalences similaires de la migraine. En Europe, les études menées en Suède par Dahlof [24] en 2001, en Norvège par Hagen [43] en 2000, en Italie par Roncolato [97] en 2000, en France par Henry [52] en 2002, et en Autriche par Lampl [59] en 2003, ont révélé respectivement une prévalence de 13,2% – 12% – 11,6% – 12,5% et 10,2%, dans un échantillon représentatif de la population générale, de sujets âgés de plus de 15 ans. En France, le taux de prévalence de la migraine varie selon plusieurs études menées de 10 à 12% au sein de la population adulte [49, 113]. En Amérique, l‟étude effectuée en 2002 par Lipton [66] sur 4376 sujets âgés de 18 à 65 ans a retrouvé une prévalence de 13%. O‟Brien [82] en 1994 a noté 15% de migraineux dans la population Canadienne. En Asie, l‟étude menée en Taiwan par Wang [121] en 2002 a retrouvé une prévalence de 9,1%. En Malaisie, Alders [2] en 1996 a rapporté une prévalence de 9%. En Hong Kong, Raymond [95] en 2000, a retrouvé 4,7% des migraineux dans la population générale. Au Maroc, la prévalence de la migraine varie de 10,4% à 12,7% suivant les régions Maaroufi [70, 71]. Au Mali, Bada [105] rapporte une prévalence de 10,1% à Bamako. La prévalence de la pathologie est également plus élevée chez la femme, touchant trois femmes pour deux hommes. Ce taux avec une prépondérance féminine a été mise en évidence dans toutes les études précédentes suivant un sexe ratio femme /homme allant de 2 à 4 [112]. La prédominance féminine de la migraine et la survenue fréquente des accès migraineux durant la période menstruelle stipule un mécanisme physiopathologique hormonal. Le handicap rapporté par les migraineux est nettement supérieur à celui des autres céphalalgiques. Le déterminant majeur de la gêne pendant les crises, est représenté par l’existence de nausées et de vomissements. Le nombre de jours de travail perdus pour cause de migraine au Canada est estimé à 7 millions [41]. La migraine constitue la céphalée primaire la plus étudiée mais non la plus fréquente. Les CT sont les plus courantes, mais ont bénéficié de moins d’attention de la part des organismes de santé publique, des chercheurs ou de l’industrie pharmaceutique, comparées à la maladie migraineuse. La prévalence des CT dans la population nord-américaine est estimée entre 30 à 80% [74]. Les CT apparaissent souvent à l’adolescence et atteignent leur pic à la trentaine. Les CT épisodiques, concernent plus de 70% de la population marocaine [36]. La prévalence des CTE diminue avec l’âge contrairement à celle des CTC. Certaines formes de céphalées de Tension Episodiques peuvent évoluer vers les CTC. Ce phénomène serait favorisé à un abus médicamenteux [23]. Les enquêtes menées en population générale ont montré que 84% des sujets atteints de CT ne consultent jamais alors que 16% consultent un médecin généraliste et 4% un spécialiste.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE REVUE DE LA LITTERATURE
I.INTRODUCTION
I.1. DEFINITIONS
I.2. INTERET
I.3. HISTORIQUE
I.4. EPIDEMIOLOGIE
II. PHYSIOPATHOLOGIE
II.1. MIGRAINE
II.2. CEPHALEES DE TENSION
III. SIGNES
III.1. SIGNES CLINIQUES
III.1.1.TDD : MIGRAINE SANS AURA OU MIGRAINE COMMUNE
III.1.2. LES FORMES CLINIQUES
III.1.2.1. LES FORMES CLINIQUES DE LA MIGRAINE
III.1.2.1.1. LA MIGRAINE AVEC AURA
III.1.2.1.2. MIGRAINE HEMIPLEGIQUE (MH)
III.1.2.1.3. MIGRAINE DE TYPE BASILAIRE
III.1.2.1.4. MIGRAINE RETINIENNE
III.1.2.1.5. SYNDROMES PERIODIQUES DE L’ENFANT
III.1.2.1.6. MIGRAINE PROBABLE
III.1.2.1.7. ETAT MAL MIGRAINEUX
III.1.2.2. AUTRES FORMES CLINIQUES DES CEPHALEES PRIMAIRES
III.1.2.2.1. LES CEPHALEES DE TENSION
III.1.2.2.2. HEMICRANIE PAROXYSTIQUE
III.1.2.2.3. SUNCT SYNDROME
III.1.2.2.4. AUTRES CEPHALEES PRIMAIRES
IV. DIAGNOSTIC
IV.1. DIAGNOSTIC POSITIF
IV.2. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
IV.2.1. LES CEPHALEES SECONDAIRES
IV.2.2. LES ALGIES VASCULAIRES DE LA FACE ET NEVRALGIE DU TRIJUMEAU
IV.3. DIAGNOSTIC ETIOLOGIQUE
V. TRAITEMENT
V.1. BUTS DU TRAITEMENT
V.2. MOYENS
V.3.INDICATIONS
VI. EVOLUTION ET RETENTISSEMENT SUR LA QUALITE DE VIE DES PATIENTS
VI.1. CO-MORBIDITE
VI.2. RETENTISSEMENT DES CEPHALEES PRIMAIRES SUR LA VIE QUOTIDIENNE
DEUXIEME PARTIE TRAVAIL PERSONNEL
I. METHODOLOGIE
I.1.OBJECTIFS
I.2. CADRE DE L’ETUDE
I.3. TYPE DE L’ETUDE
I.4. CRITERES D’INCLUSION
I.5. RECUEIL DES DONNEES
I.6. ANALYSE DES DONNEES
II. RESULTATS
II.1.DONNEES GENERALES
II.2.TYPES DE CEPHALEES
II.3. DONNEES DESCRIPTIVES
III.DISCUSSION
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

Lire le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *