LES CAUSES ET MECANISME DE LA CRISE DES SUBPRIMES

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Le marchรฉ financier

Avec les taux faibles, les investisseurs cherchent alors un placement plus avantageux quitte ร  faire des pratiques financiรจres ร  haut risques. Les banques ont alors transformรฉ les hypothรจques en titres de placement. Elles รฉtaient vendues aux investisseurs en รฉchange de liquiditรฉ dont les banques bรฉnรฉficiaient pour accorder encore plus de prรชt, le remboursement รฉtait ร  la charge des emprunteurs initiaux et les investisseurs percevaient les intรฉrรชts. Si lโ€™emprunteur รฉtait dรฉfaillant, il y avait tellement de crรฉances que le paiement pouvait se faire grรขce aux paiements des titres non encore รฉchu. Les prรชts paraissent moins risquรฉs du fait quโ€™ils sont supportรฉs par plusieurs grands investisseurs partout dans le monde. Ainsi, le marchรฉ financier connaรฎt un succรจs inimaginable.

Les mรฉcanismes de la crise

Tout se renverse lorsque la Rรฉserve Fรฉdรฉrale Amรฉricaine sous la direction dโ€™Alan Greenspan rehausse le taux directeur passant brusquement de 1% ร  5% en 2007. La suite logique est une hausse des taux des crรฉdits immobiliers et donc du taux auquel les investisseurs dโ€™outremer doivent รชtre remboursรฉ. Plus de 2millions de mรฉnages aux Etats-Unis font lโ€™objet dโ€™une expulsion et dโ€™une saisie de leurs maisons quโ€™ils ne peuvent plus payer. En effet, la plupart des crรฉdits hypothรฉcaires รฉtaient des crรฉdits ร  hauts risques, voir les subprimes initiaux doubler ou tripler ne permet pas leur remboursement, le paiement des investisseurs dรฉtenant les titres connaรฎt alors des difficultรฉs. Si les banques croyaient auparavant que la saisie des maisons et leurs reventes rattraperaient le coup, le nombre croissant de maisons saisies a tout changรฉ. Lโ€™offre sur le marchรฉ de lโ€™immobilier a explosรฉ pour quโ€™ร  la fin les maisons valent moins que leurs valeurs initiales soient 20% en moins, les banques rรฉalisent des pertes รฉnormes en plus de la pression des investisseurs, aussi bien nationaux quโ€™รฉtrangers, non remboursรฉs. De grandes banques comme Lehman Brothers et Goldman Sachs font faillite ce qui donne une ampleur internationale ร  la crise.

Quant au chรดmage, il ne manque pas dโ€™aggraver la situation aux Etats-Unis, en effet, plus de 8 millions dโ€™emplois y ont รฉtรฉ dรฉtruits depuis le dรฉbut de 2008. Lโ€™accรจs au crรฉdit, difficile en ces temps, a poussรฉ les entreprises ร  licencier ou ร  crรฉer moins dโ€™emplois : le taux de chรดmage est passรฉ de 4,8 % ร  9,5 %, avec un pic ร  10,2 % en novembre 20091. Ainsi, le revenu des mรฉnages a fortement diminuรฉ rรฉduisant, avec lui, la demande accordรฉe aux entreprises et donc les ventes de ces derniรจres.

La Thรฉorie de la crise

Ce nโ€™est pas la premiรจre ni mรชme la derniรจre fois quโ€™une crise se dรฉroule aux Etats-Unis car il est ร  noter que lโ€™รฉconomie dโ€™un pays รฉvolue en cycles : passant dโ€™une pรฉriode de prospรฉritรฉ ร  une rรฉcession รฉconomique. Durant les pรฉriodes prospรจres, les agents รฉconomiques sont aveuglรฉs : les emprunteurs empruntent trop sur les marchรฉs financiers et les investisseurs et prรชteurs prennent plus de risque.
Dans cette partie, nous allons comparer la crise de subprimes de 2008 ร  la crise de 1929 pour en dรฉgager les similitudes et les diffรฉrences aprรจs avoir parlรฉ briรจvement de la crise de 1929.

Origine de la crise de 1929

La crise de 1929 a รฉtรฉ dรฉclenchรฉe par une spรฉculation boursiรจre s’appuyant sur un crรฉdit bancaire abondant et une รฉconomie florissante. Entre 1920 et 1929, il y a eu une hausse des salaires rรฉels dans les industries manufacturiรจres, ร  laquelle les entreprises ont rรฉagi par lโ€™innovation technique et lโ€™amรฉlioration de lโ€™organisation du travail. Cependant, les gains de productivitรฉ รฉvoluant moins vite, les profits รฉtaient insuffisants pour financer lโ€™activitรฉ des entreprises les incitant ร  trouver des capitaux sur les marchรฉs financiers. Pour attirer les actionnaires, les dividendes devaient รชtre attrayants et les pertes รฉventuelles dissimulรฉes.

Lโ€™accรจs facile au crรฉdit entre 1928 et 1929 a augmentรฉ le nombre de spรฉculations imprudentes, le cours des actions ne correspondait plus ร  la rentabilitรฉ de lโ€™entreprise. En moins de 30 mois, le Dow Jones1 est montรฉ de 230%, jusquโ€™ร  aller ร  381% en septembre 1929 L’inversion des anticipations ร  la suite du ยซ jeudi noir ยป (24 octobre 1929) a entraรฎnรฉ un effondrement boursier : lโ€™indice Dow Jones a รฉtรฉ pratiquement divisรฉ par dix entre son niveau le plus haut en 1929 et son niveau le plus bas en 1932.
De plus, selon Keynes, les taux dโ€™intรฉrรชts รฉtaient excessifs pour les investisseurs entraรฎnant une diminution des investissements, qui a eu des consรฉquences dรฉfavorables sur les recettes et donc les profits des entreprises. Les entreprises empruntaient pour spรฉculer mais ne pouvant plus rembourser les plus faibles faisaient faillite entraรฎnant dans leur chute les banques en manque de liquiditรฉ qui leur avaient octroyรฉ les crรฉdits. La crise รฉconomique sโ€™aggrava aprรจs le krach boursier : entre 1929 et 1932, la production industrielle a chutรฉ de 48%, alors que le montant des investissements est divisรฉ en neuf. Le chรดmage sโ€™รฉleva ร  16% de la population active en 1931, et les salaires diminuรจrent de 39% et les prix de 33% de 1929 ร  1931.

Les similitudes entre la crise de 1929 et celle de 2008

Nous pouvons remarquer des ressemblances sur les grandes crises de 1929 et 2008. Dans les deux cas, il sโ€™agit toujours dโ€™une crise ร  portรฉe mondiale et connaissant son origine aux Etats-Unis. Cependant, la crise et ses rรฉpercussions mettront plus de temps ร  se propager en 1929 car en ce temps-lร  les relations internationales รฉtaient moins importantes, alors quโ€™en 2008, sa propagation รฉtait beaucoup plus rapide.
Les politiques monรฉtaires appliquรฉes durant ces pรฉriodes sont accompagnรฉes par des taux dโ€™intรฉrรชts trรจs de bas pour faciliter lโ€™accรจs au crรฉdit. La nรฉgligence des autoritรฉs monรฉtaires a jouรฉ un rรดle important dans les deux crises. Les investisseurs ont pu financer dans les 2 cas des achats ร  effet de levier1.
Lors des deux รฉvรจnements, les individus ont beaucoup paniquรฉ. La panique fut renforcรฉe par la non-existence dโ€™un fonds dโ€™interventions en cas de faillite et par les non-interventions des gouvernements et des banques centrales. Et dans les deux cas, il y a une diminution importante des investissements et de consommations et donc, un ralentissement de lโ€™รฉconomie.

Pour combler le manque de liquiditรฉs, les banques ont tentรฉ de vendre des actifs quโ€™elles dรฉtenaient en 1929 comme en 2008. Cependant, comme toutes les banques connaissaient des difficultรฉs au mรชme moment, le prix des actifs a diminuรฉ, et la vente de ces actifs nโ€™a pas rรฉsolu le problรจme de liquiditรฉ. La crise de 1929 et celle de 2008 ont รฉtรฉ aggravรฉe par une erreur dโ€™apprรฉciation du Gouvernement et de la Banque Centrale. En 1929, la Bank of America nโ€™a pas รฉtรฉ sauvรฉ (plus grosse banque commerciale). En 2008, la FED nโ€™a pas pu sauver Lehman Brothers. Les deux faillites ont eu un impact important sur le systรจme bancaire et la crise de confiance qui en suivit.

Les diffรฉrences entre la crise de 1929 et celle de 2008

La diffรฉrence entre les deux crises est que les emprunts en 1929 servaient aux investisseurs amรฉricains pour spรฉculer en bourse alors quโ€™en 2008, ceux-ci empruntaient pour investir dans lโ€™immobilier. Lโ€™origine de la crise de liquiditรฉ est รฉgalement diffรฉrente dans les deux cas : lors de la crise de 1929 les emprunts nโ€™ont pas pu รชtre remboursรฉ car ils รฉtaient utilisรฉs pour investir en bourse, or, le cours des actions a fortement diminuรฉ suite au krach boursier ; en 2008 les individus รฉtaient dans lโ€™impossibilitรฉ de rembourser les crรฉdits octroyรฉs dรป au retournement du marchรฉ cโ€™est-ร -dire une forte augmentation des taux dโ€™intรฉrรชt et des prix de lโ€™immobilier dรฉcroissants.
La crise de 1929 a commencรฉ par un krach boursier, or, en 2008, il sโ€™agissait dโ€™abord dโ€™une crise bancaire. Mais dans les deux cas, la crise a provoquรฉ une perte de confiance gรฉnรฉralisรฉe.

En 2008, les bourses ont fonctionnรฉ correctement, alors quโ€™en 1929, elles se sont ยซ krachรฉes ยป. Il nโ€™y avait donc pas de bulle spรฉculative en bourse en 2008 mais plutรดt dans le secteur immobilier amรฉricain.
Concernant la position prise par les gouvernements, en 1929, des interventions inadรฉquates des gouvernements et de la FED ont รฉtรฉ faite avec une politique keynรฉsienne, elles prรดnaient le protectionnisme pour que les banques soient sauvรฉes. Par contre, lors de la crise de 2008, les gouvernements et les BC ont directement suivi une politique interventionniste malgrรฉ lโ€™erreur quโ€™ils ont fait dโ€™avoir abandonnรฉs Lehman Brothers, chaque banque sera sauvรฉe. Les interventions ont รฉtรฉ plus rapides en 2008, alors quโ€™en 1929, ils ont eu peur dโ€™intervenir.
En 1929, la FED nโ€™a pas fourni assez de liquiditรฉ et a participรฉ ร  ce mouvement gรฉnรฉral de panique au lieu dโ€™essayer de lโ€™attรฉnuer. Par contre, en 2008, la FED a agi et a rรฉussi ร  rรฉtablir la confiance des agents รฉconomiques.

Il y a deux sortes de crises selon lโ€™รฉconomiste Ana Schwartz : les ยซ pseudos crises ยป se manifestant comme des krachs boursiers ou des chutes de prix de matiรจres premiรจres causant uniquement des pertes de richesses ; et les ยซ crises rรฉelles ยป dโ€™ampleur macroรฉconomique susceptibles dโ€™entraรฎner des paniques bancaires ou de menacer le systรจme de paiements. La crise de 1929 correspond ร  la premiรจre catรฉgorie tandis que celle des subprimes reflรจte une crise rรฉelle.

Lโ€™ECONOM IE M ONDIALE

LES CONSEQUENCES DE LA CRISE DES SUBPRIM ES

Le s cons รฉ que ncessur le s pays riches

La crise financiรจre de 2007 – 2008 a รฉtรฉ fatale pour les pays riches que pour les pays pauvres. Elle a causรฉ beaucoup de pertes qui ne laissent guรจre indiffรฉrentes dans plusieurs domaines : bancaire, marchรฉ financier, social et รฉconomique, ce qui nous amรจne ร  parler des diffรฉrentes consรฉquences sur les pays riches tels que les Etats Unis et les pays dโ€™Europe.

Aux Etats-Unis

Les consรฉquences bancaires et financiรจre

Le 15 septembre 2008, Lehman Brothers se dรฉclare en faillite. Avec 639 milliards de dollars dโ€™avoir, une dette de prรจs de 619 milliards de dollars et 25 000 employรฉs dans le monde, Lehman รฉtait la quatriรจme banque dโ€™investissement amรฉricaine.
ร‰tant donnรฉ sa puissance financiรจre, largement supรฉrieure ร  celles dโ€™Enron ou WorldCom, la faillite de Lehman Brothers est la plus importante de lโ€™histoire. La banque est la plus grande victime de la crise des subprimes de 2008 et sa chute lโ€™a intensifiรฉe. En effet, elle a contribuรฉ ร  lโ€™รฉrosion de prรจs de 10 000 milliards de dollars sur les marchรฉs actions mondiaux en octobre 2008.

Les grandes banques ont montrรฉ une forte baisse des rรฉsultats et dโ€™autre consรฉquences ont encore surgie telles que les pertes directes des crรฉdits subprimes (crรฉdit immobiliers accordรฉs par les banques aux emprunts insolvables) , les dรฉprรฉciations dโ€™actifs dรฉrivรฉs de subprimes ainsi que sur les autres actifs bancaires europรฉens et amรฉricains, un ralentissement des activitรฉs bancaires sur les affaires et le marchรฉ, qui รฉtaient auparavant les ressources bancaires.
Les estimations du coรปt global de la crise sur les banques (perte et dรฉprรฉciation dโ€™actifs) ont fortement augmentรฉ, par la suite les dรฉposants ont perdu leurs confiances face ร  ses banques. La bourse mondiale a รฉgalement chutรฉ par effet de domino suite ร  lโ€™effondrement de Lehman en septembre 2008.

Le s cons รฉ que nce s s ur le s pays e n voie de dรฉ ve loppe me nt

Les rรฉpercussions de la crise de subprimes sur lโ€™รฉconomie des pays en voie de dรฉveloppement sont limitรฉes par rapport ร  ceux des pays dรฉveloppรฉs. En effet, les Etats africains nโ€™รฉtant pas suffisamment intรฉgrรฉs dans le systรจme financier nโ€™a pas subi les effets directs de la crise de subprimes. Ces consรฉquences sont toutefois dissemblables dโ€™un pays ร  lโ€™autre selon leur structure et leur situation รฉconomique.

Pour notre cas, nous allons limiter notre analyse sur lโ€™Afrique subsaharienne ร  savoir la Cรดte dโ€™Ivoire et Madagascar, sur les pรฉriodes 2008 et 2009 รฉtant donnรฉ que durant les annรฉes prรฉcรฉdentes les effets de la crise ont รฉtรฉ moins graves.
La transmission de la crise se faisait principalement par les quatre volets suivants :
– les prix des matiรจres premiรจres
– les รฉchanges mondiaux
– les transferts de fonds
– les investissements directs ร  lโ€™รฉtranger
Ceci รฉtant que dans les pays en voie de dรฉveloppement, leur รฉconomie รฉtait touchรฉe sur lโ€™exportation des produits agricoles et du pรฉtrole, par la baisse des productions dans les pays riches donc la baisse de leur revenu et les envois de fonds et celui des investissements ร  lโ€™รฉtranger, ensuite ces diminutions de revenu dans les pays dรฉveloppรฉs seraient accompagnรฉes de la chute des aides publiques au dรฉveloppement dans les pays sous-dรฉveloppรฉs. De ce fait, notre travail se focalisera sur les consรฉquences au niveau macroรฉconomique.

Les cours des matiรจres premiรจres et les รฉchanges commerciaux

Les cours des matiรจres premiรจres ont baissรฉ ร  cause de la faible demande des pays dรฉveloppรฉs. Ces derniers, faisant face ร  un important ralentissement de leurs รฉconomies, vont donc revoir ร  la baisse leur demande de matiรจres premiรจres, de biens manufacturรฉs et de services. La croissance rรฉelle des exportations est passรฉe de 8,7% en 2007 ร  4,3% en 2008 jusqu’ร  atteindre -11,7% en 2009, et celle des importations de 14% en 2007 ร  13% en 2008 sur le continent Africain selon le FMI (Fonds Monรฉtaire International).
Ceci a donc provoquรฉ une dรฉgradation de la balance commerciale du fait que les recettes gรฉnรฉrรฉes par les exportations de matiรจres premiรจres, vont enregistrer une baisse ร  cause de cette chute des prix combinรฉ ร  une baisse du volume des exportations. En Cรดte d’Ivoire, les recettes d’exportations sont passรฉes de 10,4 milliards de dollars ร  7,7 milliards de dollars en 2009 selon lโ€™OMC1.
Dans les pays en voie de dรฉveloppement, la croissance รฉconomique sโ€™appuie sur le revenu des exportations, or, ce dernier a diminuรฉ. Ainsi leur croissance a chutรฉ brutalement, et devenue largement nรฉgative (-4,6 % en 2009, contre +7,1 % en 2008). De ce fait, beaucoup dโ€™emplois ont รฉtรฉ dรฉtruits. Le nombre de demandeurs dโ€™emplois a fortement augmentรฉ, passant dโ€™une annรฉe ร  lโ€™autre, de 4,6 % en 2008 ร  plus de 25 % en 2009, selon les donnรฉes de FMI. Les exportations ont rรฉgressรฉ du fait que les pays ร  forte croissance en cette pรฉriode-lร  ont รฉtรฉ aussi touchรฉs par la crise financiรจre.

Parallรจlement ร  Madagascar, les secteurs de lโ€™industrie et des services ont รฉtรฉ fortement atteintes faute de restriction des crรฉdits, qui est passรฉ de 28,5 % en 2008 ร  7,2 % en 2009 aux entreprises privรฉes, dโ€™aprรจs le rapport annuel 2009 de la BCM2. La contribution nรฉgative, respectivement de 80 % et de 38 % en 2008 et 2009, des entreprises franches industrielles ont รฉtรฉ, dans lโ€™ensemble, affectรฉes par les consรฉquences de la crise financiรจre internationale. En effet, du fait du rรฉtrรฉcissement de la demande mondiale, le rythme de production de ces unitรฉs sโ€™est ralenti. Pour cette raison, la valeur ajoutรฉe de ce secteur a baissรฉ sensiblement (-16,2 %). Ce qui a fait que la BCM2 ร  rรฉviser son taux directeur pour assouplir et attรฉnuer les tensions sur lโ€™activitรฉ du secteur tertiaire du pays.

Les flux de capitaux privรฉs

En ce qui concerne les flux de capitaux privรฉs qui regroupent les investissements directs รฉtrangers et les transferts de fonds des migrants, ils subiront aussi les effets de la crise.
Les รฉconomies frappรฉes par une crise financiรจre rapatrient des capitaux investis ร  lโ€™รฉtranger lors des pรฉriodes dโ€™expansion prรฉcรฉdentes. En effet, on procรจde ainsi parce quโ€™on a besoin de fonds. Ces sorties impliquent une conversion des capitaux de la monnaie des pays oรน ils รฉtaient placรฉs vers la monnaie des pays qui les rapatrient.
Ces retraits sont susceptibles dโ€™engendrer des dรฉsรฉquilibres et des dรฉvaluations dans les pays oรน des capitaux รฉtaient placรฉs en quantitรฉ importante. L’entrรฉe de capitaux privรฉs a radicalement baissรฉ pour enregistrer un taux de croissance nรฉgatif de -39,1% en 2009 selon les donnรฉes du FMI. Cette diminution sโ€™explique aussi par la mauvaise conjoncture des รฉconomies et la faiblesse de la production.
Selon la banque mondiale, de 2008 ร  2009, on a observรฉ, au niveau de l’Afrique subsaharienne, une variation nรฉgative (-2,9%) des envois de fonds (voir le graphique 8)
Dโ€™autre part, dโ€™aprรจs le rapport annuel 2009 de la banque centrale de Madagascar, la dรฉcroissance des investissements ร  lโ€™รฉtranger et donc la dรฉprรฉciation de la monnaie nationale et la diminution de lโ€™exportation vont contribuer ร  affecter nรฉgativement la balance de paiement. En effet, une forte demande des monnaies รฉtrangรจres et une faible exportation rรฉduit les rรฉserves de devises. Par exemple, elles รฉtaient en baisse de 232,0 milliards dโ€™ariary en 2009 contre une expansion de 234,6 milliards dโ€™ariary en 2008, pour le cas de Madagascar.

Pour la grande ile, aprรจs la forte progression de 67,2 % en 2008, lโ€™investissement a subi une chute de 26,3 % en 2009. Lโ€™interruption des projets de dรฉveloppement financรฉs par des aides et des financements internationaux a fait tomber la croissance de lโ€™investissement public ร  un taux nรฉgatif de 59,5 %, contre une hausse de 12,8 % en 2008. Quant ร  lโ€™investissement du secteur privรฉ, son recul de 19,6 % en 2009, contre 84,8 % en 2008, est justifiรฉ par le report sinon lโ€™abandon des projets dโ€™investissement privรฉ en raison du marasme รฉconomique et des incertitudes croissantes sur les perspectives de lโ€™activitรฉ.
Selon les donnรฉes du FMI, l’entrรฉe de capitaux privรฉs a baissรฉ un taux de croissance nรฉgatif de moins de 39,1% en 2009 pour lโ€™Afrique subsaharienne (voir le graphique 9).

L’aide publique au dรฉveloppement (APD)

Le canal de transmission de la crise ร  l’Afrique est celui de l’aide publique au dรฉveloppement. Cette aide est une composante importante de source de revenu pour les รฉtats leur permettant de financer leurs programmes รฉconomiques. L’APD reprรฉsente 5,8% du revenu national brut dans les pays de l’Afrique subsaharienne et 13,9% des importations de biens et services.
A Madagascar, les aides extรฉrieures ont รฉtรฉ suspendues et les recettes sous forme de dons ont accusรฉ une forte diminution, de plus de la moitiรฉ si comparรฉe aux rรฉalisations de lโ€™annรฉe prรฉcรฉdente. Le ralentissement des aides publiques (APD) est expliquรฉ par la rรฉcession de lโ€™รฉconomie des pays dรฉveloppรฉs.

LA REPRISE ECONOMIQUE

Mรชme confrontรฉs ร  une terrible crise financiรจre, les grands pays ont toujours su redresser leur รฉconomie.

Les mesures prises aux Etats-Unis

Les interventions publiques amรฉricaines face ร  la crise

Le prรฉsident amรฉricain George W. BUSH a mis en place un programme de soutien appelรฉ : Hope New Alliance. ยซ Le dรฉclin du marchรฉ du logement a laissรฉ de nombreux Amรฉricains prรฉoccupรฉs par la perte de leurs foyers. Mon administration a lancรฉ l’alliance HOPE NOW, qui regroupe les propriรฉtaires et les prรชteurs et les services de prรชt hypothรฉcaire et d’autres pour trouver des moyens d’empรชcher la forclusion. Nous facilitons รฉgalement la tรขche aux propriรฉtaires responsables de refinancer des hypothรจques abordables assurรฉes par l’Administration fรฉdรฉrale du logement. Les Amรฉricains … peuvent savoir que si vous avez du mal ร  rรฉpondre ร  votre hypothรจque, il y a des faรงons dont vous pouvez obtenir de l’aide. ยป Prรฉsident
La principale mesure du programme ยซ Hope New Alliance ยป (prรฉsentรฉ en dรฉbut dรฉcembre 2007) รฉtait de geler pendant cinq ans le taux dโ€™intรฉrรชt sur les prรชts subprimes ร  taux variable. Cependant, cette mesure ne concerne quโ€™une petite partie des emprunteurs, ceux pour lesquels une hausse des taux dโ€™intรฉrรชt nโ€™est pas supportable mais qui peuvent continuer ร  payer au taux actuel, le reste des emprunteurs, et pourtant la majoritรฉ, ne bรฉnรฉficieront pas de cette aide.

En effet, selon la MBA le taux de dรฉfaut ร  30, 60 et 90 jours a รฉtรฉ de 16% et le taux de faillite de 6,8% au 3e trimestre 2007 ce qui continue dโ€™augmenter en 2008 rรฉduisant les emprunteurs รฉligibles pour le gel des taux dโ€™intรฉrรชt ร  moins de 20% des emprunteurs subprimes observรฉs en 2005-2006. La portรฉe de cette mesure reste limitรฉe car les clauses des prรชts qui ont รฉtรฉ titrisรฉs ne peuvent pas รชtre modifiรฉes par les banques ou les institutions qui ont octroyรฉ les prรชts, certains investisseurs seront pour le gel dโ€™autres seront contre.
Le programme ยซ Hope New Alliance ยป est accompagnรฉ en dรฉbut 2008 dโ€™une relance budgรฉtaire de 168 milliards de dollars soit 1% du PIB et dโ€™une politique fiscale restrictive qui va augmenter le dรฉficit budgรฉtaire des Etats-Unis ร  plus de 500 milliards de dollars.
Le Prรฉsident Barack OBAMA รฉlu en novembre 2008 a poursuit diffรฉremment, de par leur ampleur, ces mesures dรฉjร  prises.
Une nouvelle relance budgรฉtaire de 787 milliards de dollars (American Recovery and Reinvestment Plan, ratifiรฉ le 17 fรฉvrier 2009) a รฉtรฉ effectuรฉe dans lโ€™espoir de faire mieux que le premier stimulus (Economic Stimulus Act, ratifiรฉ le 13 fรฉvrier 2008). Cependant les effets de cette relance reste temporaire car les forces baissiรจres1 ร  lโ€™ล“uvre alors ร  lโ€™รฉpoque, empรชchent toute matรฉrialisation des effets dโ€™entraรฎnement attendus. La relance est accompagnรฉe de baisses dโ€™impรดts et de hausses de transferts massives qui, eux, soutiennent ร  court terme le pouvoir dโ€™achat des mรฉnages, mais ce surcroรฎt de ressources est pour la majoritรฉ รฉpargnรฉ et non consommรฉ car lโ€™heure nโ€™est pas ร  la dรฉpense. Ainsi, ce stimulus permet une reconstitution de lโ€™รฉpargne des mรฉnages ร  moindre coรปt.

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Table des matiรจres

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : LA CRISE DE SUBPRIMES
A. LES CAUSES ET MECANISME DE LA CRISE DES SUBPRIMES
I. LES CAUSES DE LA CRISE DES SUBPRIMES
1. La bulle Internet
2. Des taux dโ€™intรฉrรชt ร  long terme bas
3. Lโ€™essor de lโ€™immobilier
4. Le marchรฉ financier
II. LES MECANISMES DE LA CRISE
B. LA THEORIE DE LA CRISE
I. ORIGINE DE LA CRISE DE 1929
II. LES SIMILITUDES ENTRE LA CRISE DE 1929 ET CELLE DE 2008
III. LES DIFFERENCES ENTRE LA CRISE DE 1929 ET CELLE DE 2008
DEUXIEME PARTIE : Lโ€™ECONOMIE MONDIALE
A. LES CONSEQUENCES DE LA CRISE DES SUB PRIM ES
I. LES CO NS EQ UENCES S UR LES PAYS RICH ES
1. Aux Etats-Unis
a. Les consรฉquences bancaires et financiรจre
b. Les consรฉquences socio-รฉconomiques
2. En Europe
a. Les consรฉquences bancaires et financiรจre
b. Les consรฉquences de la crise en France
II. LES CONSEQUENCES SUR LES PAYS EN VOIE DE DEVELOPPEMENT
1. Les cours des matiรจres premiรจres et les รฉchanges commerciaux.
2. Les flux de capitaux privรฉs
3. L’aide publique au dรฉveloppement (APD)
B. LA REPRISE ECONOMIQUE
I. LES MESURES PRISES AUX ETATS-UNIS
1. Les interventions publiques amรฉricaines face ร  la crise
2. La politique de relance monรฉtaire
II. LES MESURES PRISES EN EUROPE
III. LA REPRISE
1. Pour les pays dรฉveloppรฉs
2. Pour les pays en dรฉveloppement
TROISIEME PARTIE : SYNTHESE DE LA CRISE DES SUBPRIMES
CONCLUSION

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