Tรฉlรฉcharger le fichier pdf d’un mรฉmoire de fin d’รฉtudes
Le marchรฉ financier
Avec les taux faibles, les investisseurs cherchent alors un placement plus avantageux quitte ร faire des pratiques financiรจres ร haut risques. Les banques ont alors transformรฉ les hypothรจques en titres de placement. Elles รฉtaient vendues aux investisseurs en รฉchange de liquiditรฉ dont les banques bรฉnรฉficiaient pour accorder encore plus de prรชt, le remboursement รฉtait ร la charge des emprunteurs initiaux et les investisseurs percevaient les intรฉrรชts. Si lโemprunteur รฉtait dรฉfaillant, il y avait tellement de crรฉances que le paiement pouvait se faire grรขce aux paiements des titres non encore รฉchu. Les prรชts paraissent moins risquรฉs du fait quโils sont supportรฉs par plusieurs grands investisseurs partout dans le monde. Ainsi, le marchรฉ financier connaรฎt un succรจs inimaginable.
Les mรฉcanismes de la crise
Tout se renverse lorsque la Rรฉserve Fรฉdรฉrale Amรฉricaine sous la direction dโAlan Greenspan rehausse le taux directeur passant brusquement de 1% ร 5% en 2007. La suite logique est une hausse des taux des crรฉdits immobiliers et donc du taux auquel les investisseurs dโoutremer doivent รชtre remboursรฉ. Plus de 2millions de mรฉnages aux Etats-Unis font lโobjet dโune expulsion et dโune saisie de leurs maisons quโils ne peuvent plus payer. En effet, la plupart des crรฉdits hypothรฉcaires รฉtaient des crรฉdits ร hauts risques, voir les subprimes initiaux doubler ou tripler ne permet pas leur remboursement, le paiement des investisseurs dรฉtenant les titres connaรฎt alors des difficultรฉs. Si les banques croyaient auparavant que la saisie des maisons et leurs reventes rattraperaient le coup, le nombre croissant de maisons saisies a tout changรฉ. Lโoffre sur le marchรฉ de lโimmobilier a explosรฉ pour quโร la fin les maisons valent moins que leurs valeurs initiales soient 20% en moins, les banques rรฉalisent des pertes รฉnormes en plus de la pression des investisseurs, aussi bien nationaux quโรฉtrangers, non remboursรฉs. De grandes banques comme Lehman Brothers et Goldman Sachs font faillite ce qui donne une ampleur internationale ร la crise.
Quant au chรดmage, il ne manque pas dโaggraver la situation aux Etats-Unis, en effet, plus de 8 millions dโemplois y ont รฉtรฉ dรฉtruits depuis le dรฉbut de 2008. Lโaccรจs au crรฉdit, difficile en ces temps, a poussรฉ les entreprises ร licencier ou ร crรฉer moins dโemplois : le taux de chรดmage est passรฉ de 4,8 % ร 9,5 %, avec un pic ร 10,2 % en novembre 20091. Ainsi, le revenu des mรฉnages a fortement diminuรฉ rรฉduisant, avec lui, la demande accordรฉe aux entreprises et donc les ventes de ces derniรจres.
La Thรฉorie de la crise
Ce nโest pas la premiรจre ni mรชme la derniรจre fois quโune crise se dรฉroule aux Etats-Unis car il est ร noter que lโรฉconomie dโun pays รฉvolue en cycles : passant dโune pรฉriode de prospรฉritรฉ ร une rรฉcession รฉconomique. Durant les pรฉriodes prospรจres, les agents รฉconomiques sont aveuglรฉs : les emprunteurs empruntent trop sur les marchรฉs financiers et les investisseurs et prรชteurs prennent plus de risque.
Dans cette partie, nous allons comparer la crise de subprimes de 2008 ร la crise de 1929 pour en dรฉgager les similitudes et les diffรฉrences aprรจs avoir parlรฉ briรจvement de la crise de 1929.
Origine de la crise de 1929
La crise de 1929 a รฉtรฉ dรฉclenchรฉe par une spรฉculation boursiรจre s’appuyant sur un crรฉdit bancaire abondant et une รฉconomie florissante. Entre 1920 et 1929, il y a eu une hausse des salaires rรฉels dans les industries manufacturiรจres, ร laquelle les entreprises ont rรฉagi par lโinnovation technique et lโamรฉlioration de lโorganisation du travail. Cependant, les gains de productivitรฉ รฉvoluant moins vite, les profits รฉtaient insuffisants pour financer lโactivitรฉ des entreprises les incitant ร trouver des capitaux sur les marchรฉs financiers. Pour attirer les actionnaires, les dividendes devaient รชtre attrayants et les pertes รฉventuelles dissimulรฉes.
Lโaccรจs facile au crรฉdit entre 1928 et 1929 a augmentรฉ le nombre de spรฉculations imprudentes, le cours des actions ne correspondait plus ร la rentabilitรฉ de lโentreprise. En moins de 30 mois, le Dow Jones1 est montรฉ de 230%, jusquโร aller ร 381% en septembre 1929 L’inversion des anticipations ร la suite du ยซ jeudi noir ยป (24 octobre 1929) a entraรฎnรฉ un effondrement boursier : lโindice Dow Jones a รฉtรฉ pratiquement divisรฉ par dix entre son niveau le plus haut en 1929 et son niveau le plus bas en 1932.
De plus, selon Keynes, les taux dโintรฉrรชts รฉtaient excessifs pour les investisseurs entraรฎnant une diminution des investissements, qui a eu des consรฉquences dรฉfavorables sur les recettes et donc les profits des entreprises. Les entreprises empruntaient pour spรฉculer mais ne pouvant plus rembourser les plus faibles faisaient faillite entraรฎnant dans leur chute les banques en manque de liquiditรฉ qui leur avaient octroyรฉ les crรฉdits. La crise รฉconomique sโaggrava aprรจs le krach boursier : entre 1929 et 1932, la production industrielle a chutรฉ de 48%, alors que le montant des investissements est divisรฉ en neuf. Le chรดmage sโรฉleva ร 16% de la population active en 1931, et les salaires diminuรจrent de 39% et les prix de 33% de 1929 ร 1931.
Les similitudes entre la crise de 1929 et celle de 2008
Nous pouvons remarquer des ressemblances sur les grandes crises de 1929 et 2008. Dans les deux cas, il sโagit toujours dโune crise ร portรฉe mondiale et connaissant son origine aux Etats-Unis. Cependant, la crise et ses rรฉpercussions mettront plus de temps ร se propager en 1929 car en ce temps-lร les relations internationales รฉtaient moins importantes, alors quโen 2008, sa propagation รฉtait beaucoup plus rapide.
Les politiques monรฉtaires appliquรฉes durant ces pรฉriodes sont accompagnรฉes par des taux dโintรฉrรชts trรจs de bas pour faciliter lโaccรจs au crรฉdit. La nรฉgligence des autoritรฉs monรฉtaires a jouรฉ un rรดle important dans les deux crises. Les investisseurs ont pu financer dans les 2 cas des achats ร effet de levier1.
Lors des deux รฉvรจnements, les individus ont beaucoup paniquรฉ. La panique fut renforcรฉe par la non-existence dโun fonds dโinterventions en cas de faillite et par les non-interventions des gouvernements et des banques centrales. Et dans les deux cas, il y a une diminution importante des investissements et de consommations et donc, un ralentissement de lโรฉconomie.
Pour combler le manque de liquiditรฉs, les banques ont tentรฉ de vendre des actifs quโelles dรฉtenaient en 1929 comme en 2008. Cependant, comme toutes les banques connaissaient des difficultรฉs au mรชme moment, le prix des actifs a diminuรฉ, et la vente de ces actifs nโa pas rรฉsolu le problรจme de liquiditรฉ. La crise de 1929 et celle de 2008 ont รฉtรฉ aggravรฉe par une erreur dโapprรฉciation du Gouvernement et de la Banque Centrale. En 1929, la Bank of America nโa pas รฉtรฉ sauvรฉ (plus grosse banque commerciale). En 2008, la FED nโa pas pu sauver Lehman Brothers. Les deux faillites ont eu un impact important sur le systรจme bancaire et la crise de confiance qui en suivit.
Les diffรฉrences entre la crise de 1929 et celle de 2008
La diffรฉrence entre les deux crises est que les emprunts en 1929 servaient aux investisseurs amรฉricains pour spรฉculer en bourse alors quโen 2008, ceux-ci empruntaient pour investir dans lโimmobilier. Lโorigine de la crise de liquiditรฉ est รฉgalement diffรฉrente dans les deux cas : lors de la crise de 1929 les emprunts nโont pas pu รชtre remboursรฉ car ils รฉtaient utilisรฉs pour investir en bourse, or, le cours des actions a fortement diminuรฉ suite au krach boursier ; en 2008 les individus รฉtaient dans lโimpossibilitรฉ de rembourser les crรฉdits octroyรฉs dรป au retournement du marchรฉ cโest-ร -dire une forte augmentation des taux dโintรฉrรชt et des prix de lโimmobilier dรฉcroissants.
La crise de 1929 a commencรฉ par un krach boursier, or, en 2008, il sโagissait dโabord dโune crise bancaire. Mais dans les deux cas, la crise a provoquรฉ une perte de confiance gรฉnรฉralisรฉe.
En 2008, les bourses ont fonctionnรฉ correctement, alors quโen 1929, elles se sont ยซ krachรฉes ยป. Il nโy avait donc pas de bulle spรฉculative en bourse en 2008 mais plutรดt dans le secteur immobilier amรฉricain.
Concernant la position prise par les gouvernements, en 1929, des interventions inadรฉquates des gouvernements et de la FED ont รฉtรฉ faite avec une politique keynรฉsienne, elles prรดnaient le protectionnisme pour que les banques soient sauvรฉes. Par contre, lors de la crise de 2008, les gouvernements et les BC ont directement suivi une politique interventionniste malgrรฉ lโerreur quโils ont fait dโavoir abandonnรฉs Lehman Brothers, chaque banque sera sauvรฉe. Les interventions ont รฉtรฉ plus rapides en 2008, alors quโen 1929, ils ont eu peur dโintervenir.
En 1929, la FED nโa pas fourni assez de liquiditรฉ et a participรฉ ร ce mouvement gรฉnรฉral de panique au lieu dโessayer de lโattรฉnuer. Par contre, en 2008, la FED a agi et a rรฉussi ร rรฉtablir la confiance des agents รฉconomiques.
Il y a deux sortes de crises selon lโรฉconomiste Ana Schwartz : les ยซ pseudos crises ยป se manifestant comme des krachs boursiers ou des chutes de prix de matiรจres premiรจres causant uniquement des pertes de richesses ; et les ยซ crises rรฉelles ยป dโampleur macroรฉconomique susceptibles dโentraรฎner des paniques bancaires ou de menacer le systรจme de paiements. La crise de 1929 correspond ร la premiรจre catรฉgorie tandis que celle des subprimes reflรจte une crise rรฉelle.
LโECONOM IE M ONDIALE
LES CONSEQUENCES DE LA CRISE DES SUBPRIM ES
Le s cons รฉ que ncessur le s pays riches
La crise financiรจre de 2007 – 2008 a รฉtรฉ fatale pour les pays riches que pour les pays pauvres. Elle a causรฉ beaucoup de pertes qui ne laissent guรจre indiffรฉrentes dans plusieurs domaines : bancaire, marchรฉ financier, social et รฉconomique, ce qui nous amรจne ร parler des diffรฉrentes consรฉquences sur les pays riches tels que les Etats Unis et les pays dโEurope.
Aux Etats-Unis
Les consรฉquences bancaires et financiรจre
Le 15 septembre 2008, Lehman Brothers se dรฉclare en faillite. Avec 639 milliards de dollars dโavoir, une dette de prรจs de 619 milliards de dollars et 25 000 employรฉs dans le monde, Lehman รฉtait la quatriรจme banque dโinvestissement amรฉricaine.
รtant donnรฉ sa puissance financiรจre, largement supรฉrieure ร celles dโEnron ou WorldCom, la faillite de Lehman Brothers est la plus importante de lโhistoire. La banque est la plus grande victime de la crise des subprimes de 2008 et sa chute lโa intensifiรฉe. En effet, elle a contribuรฉ ร lโรฉrosion de prรจs de 10 000 milliards de dollars sur les marchรฉs actions mondiaux en octobre 2008.
Les grandes banques ont montrรฉ une forte baisse des rรฉsultats et dโautre consรฉquences ont encore surgie telles que les pertes directes des crรฉdits subprimes (crรฉdit immobiliers accordรฉs par les banques aux emprunts insolvables) , les dรฉprรฉciations dโactifs dรฉrivรฉs de subprimes ainsi que sur les autres actifs bancaires europรฉens et amรฉricains, un ralentissement des activitรฉs bancaires sur les affaires et le marchรฉ, qui รฉtaient auparavant les ressources bancaires.
Les estimations du coรปt global de la crise sur les banques (perte et dรฉprรฉciation dโactifs) ont fortement augmentรฉ, par la suite les dรฉposants ont perdu leurs confiances face ร ses banques. La bourse mondiale a รฉgalement chutรฉ par effet de domino suite ร lโeffondrement de Lehman en septembre 2008.
Le s cons รฉ que nce s s ur le s pays e n voie de dรฉ ve loppe me nt
Les rรฉpercussions de la crise de subprimes sur lโรฉconomie des pays en voie de dรฉveloppement sont limitรฉes par rapport ร ceux des pays dรฉveloppรฉs. En effet, les Etats africains nโรฉtant pas suffisamment intรฉgrรฉs dans le systรจme financier nโa pas subi les effets directs de la crise de subprimes. Ces consรฉquences sont toutefois dissemblables dโun pays ร lโautre selon leur structure et leur situation รฉconomique.
Pour notre cas, nous allons limiter notre analyse sur lโAfrique subsaharienne ร savoir la Cรดte dโIvoire et Madagascar, sur les pรฉriodes 2008 et 2009 รฉtant donnรฉ que durant les annรฉes prรฉcรฉdentes les effets de la crise ont รฉtรฉ moins graves.
La transmission de la crise se faisait principalement par les quatre volets suivants :
– les prix des matiรจres premiรจres
– les รฉchanges mondiaux
– les transferts de fonds
– les investissements directs ร lโรฉtranger
Ceci รฉtant que dans les pays en voie de dรฉveloppement, leur รฉconomie รฉtait touchรฉe sur lโexportation des produits agricoles et du pรฉtrole, par la baisse des productions dans les pays riches donc la baisse de leur revenu et les envois de fonds et celui des investissements ร lโรฉtranger, ensuite ces diminutions de revenu dans les pays dรฉveloppรฉs seraient accompagnรฉes de la chute des aides publiques au dรฉveloppement dans les pays sous-dรฉveloppรฉs. De ce fait, notre travail se focalisera sur les consรฉquences au niveau macroรฉconomique.
Les cours des matiรจres premiรจres et les รฉchanges commerciaux
Les cours des matiรจres premiรจres ont baissรฉ ร cause de la faible demande des pays dรฉveloppรฉs. Ces derniers, faisant face ร un important ralentissement de leurs รฉconomies, vont donc revoir ร la baisse leur demande de matiรจres premiรจres, de biens manufacturรฉs et de services. La croissance rรฉelle des exportations est passรฉe de 8,7% en 2007 ร 4,3% en 2008 jusqu’ร atteindre -11,7% en 2009, et celle des importations de 14% en 2007 ร 13% en 2008 sur le continent Africain selon le FMI (Fonds Monรฉtaire International).
Ceci a donc provoquรฉ une dรฉgradation de la balance commerciale du fait que les recettes gรฉnรฉrรฉes par les exportations de matiรจres premiรจres, vont enregistrer une baisse ร cause de cette chute des prix combinรฉ ร une baisse du volume des exportations. En Cรดte d’Ivoire, les recettes d’exportations sont passรฉes de 10,4 milliards de dollars ร 7,7 milliards de dollars en 2009 selon lโOMC1.
Dans les pays en voie de dรฉveloppement, la croissance รฉconomique sโappuie sur le revenu des exportations, or, ce dernier a diminuรฉ. Ainsi leur croissance a chutรฉ brutalement, et devenue largement nรฉgative (-4,6 % en 2009, contre +7,1 % en 2008). De ce fait, beaucoup dโemplois ont รฉtรฉ dรฉtruits. Le nombre de demandeurs dโemplois a fortement augmentรฉ, passant dโune annรฉe ร lโautre, de 4,6 % en 2008 ร plus de 25 % en 2009, selon les donnรฉes de FMI. Les exportations ont rรฉgressรฉ du fait que les pays ร forte croissance en cette pรฉriode-lร ont รฉtรฉ aussi touchรฉs par la crise financiรจre.
Parallรจlement ร Madagascar, les secteurs de lโindustrie et des services ont รฉtรฉ fortement atteintes faute de restriction des crรฉdits, qui est passรฉ de 28,5 % en 2008 ร 7,2 % en 2009 aux entreprises privรฉes, dโaprรจs le rapport annuel 2009 de la BCM2. La contribution nรฉgative, respectivement de 80 % et de 38 % en 2008 et 2009, des entreprises franches industrielles ont รฉtรฉ, dans lโensemble, affectรฉes par les consรฉquences de la crise financiรจre internationale. En effet, du fait du rรฉtrรฉcissement de la demande mondiale, le rythme de production de ces unitรฉs sโest ralenti. Pour cette raison, la valeur ajoutรฉe de ce secteur a baissรฉ sensiblement (-16,2 %). Ce qui a fait que la BCM2 ร rรฉviser son taux directeur pour assouplir et attรฉnuer les tensions sur lโactivitรฉ du secteur tertiaire du pays.
Les flux de capitaux privรฉs
En ce qui concerne les flux de capitaux privรฉs qui regroupent les investissements directs รฉtrangers et les transferts de fonds des migrants, ils subiront aussi les effets de la crise.
Les รฉconomies frappรฉes par une crise financiรจre rapatrient des capitaux investis ร lโรฉtranger lors des pรฉriodes dโexpansion prรฉcรฉdentes. En effet, on procรจde ainsi parce quโon a besoin de fonds. Ces sorties impliquent une conversion des capitaux de la monnaie des pays oรน ils รฉtaient placรฉs vers la monnaie des pays qui les rapatrient.
Ces retraits sont susceptibles dโengendrer des dรฉsรฉquilibres et des dรฉvaluations dans les pays oรน des capitaux รฉtaient placรฉs en quantitรฉ importante. L’entrรฉe de capitaux privรฉs a radicalement baissรฉ pour enregistrer un taux de croissance nรฉgatif de -39,1% en 2009 selon les donnรฉes du FMI. Cette diminution sโexplique aussi par la mauvaise conjoncture des รฉconomies et la faiblesse de la production.
Selon la banque mondiale, de 2008 ร 2009, on a observรฉ, au niveau de l’Afrique subsaharienne, une variation nรฉgative (-2,9%) des envois de fonds (voir le graphique 8)
Dโautre part, dโaprรจs le rapport annuel 2009 de la banque centrale de Madagascar, la dรฉcroissance des investissements ร lโรฉtranger et donc la dรฉprรฉciation de la monnaie nationale et la diminution de lโexportation vont contribuer ร affecter nรฉgativement la balance de paiement. En effet, une forte demande des monnaies รฉtrangรจres et une faible exportation rรฉduit les rรฉserves de devises. Par exemple, elles รฉtaient en baisse de 232,0 milliards dโariary en 2009 contre une expansion de 234,6 milliards dโariary en 2008, pour le cas de Madagascar.
Pour la grande ile, aprรจs la forte progression de 67,2 % en 2008, lโinvestissement a subi une chute de 26,3 % en 2009. Lโinterruption des projets de dรฉveloppement financรฉs par des aides et des financements internationaux a fait tomber la croissance de lโinvestissement public ร un taux nรฉgatif de 59,5 %, contre une hausse de 12,8 % en 2008. Quant ร lโinvestissement du secteur privรฉ, son recul de 19,6 % en 2009, contre 84,8 % en 2008, est justifiรฉ par le report sinon lโabandon des projets dโinvestissement privรฉ en raison du marasme รฉconomique et des incertitudes croissantes sur les perspectives de lโactivitรฉ.
Selon les donnรฉes du FMI, l’entrรฉe de capitaux privรฉs a baissรฉ un taux de croissance nรฉgatif de moins de 39,1% en 2009 pour lโAfrique subsaharienne (voir le graphique 9).
L’aide publique au dรฉveloppement (APD)
Le canal de transmission de la crise ร l’Afrique est celui de l’aide publique au dรฉveloppement. Cette aide est une composante importante de source de revenu pour les รฉtats leur permettant de financer leurs programmes รฉconomiques. L’APD reprรฉsente 5,8% du revenu national brut dans les pays de l’Afrique subsaharienne et 13,9% des importations de biens et services.
A Madagascar, les aides extรฉrieures ont รฉtรฉ suspendues et les recettes sous forme de dons ont accusรฉ une forte diminution, de plus de la moitiรฉ si comparรฉe aux rรฉalisations de lโannรฉe prรฉcรฉdente. Le ralentissement des aides publiques (APD) est expliquรฉ par la rรฉcession de lโรฉconomie des pays dรฉveloppรฉs.
LA REPRISE ECONOMIQUE
Mรชme confrontรฉs ร une terrible crise financiรจre, les grands pays ont toujours su redresser leur รฉconomie.
Les mesures prises aux Etats-Unis
Les interventions publiques amรฉricaines face ร la crise
Le prรฉsident amรฉricain George W. BUSH a mis en place un programme de soutien appelรฉ : Hope New Alliance. ยซ Le dรฉclin du marchรฉ du logement a laissรฉ de nombreux Amรฉricains prรฉoccupรฉs par la perte de leurs foyers. Mon administration a lancรฉ l’alliance HOPE NOW, qui regroupe les propriรฉtaires et les prรชteurs et les services de prรชt hypothรฉcaire et d’autres pour trouver des moyens d’empรชcher la forclusion. Nous facilitons รฉgalement la tรขche aux propriรฉtaires responsables de refinancer des hypothรจques abordables assurรฉes par l’Administration fรฉdรฉrale du logement. Les Amรฉricains … peuvent savoir que si vous avez du mal ร rรฉpondre ร votre hypothรจque, il y a des faรงons dont vous pouvez obtenir de l’aide. ยป Prรฉsident
La principale mesure du programme ยซ Hope New Alliance ยป (prรฉsentรฉ en dรฉbut dรฉcembre 2007) รฉtait de geler pendant cinq ans le taux dโintรฉrรชt sur les prรชts subprimes ร taux variable. Cependant, cette mesure ne concerne quโune petite partie des emprunteurs, ceux pour lesquels une hausse des taux dโintรฉrรชt nโest pas supportable mais qui peuvent continuer ร payer au taux actuel, le reste des emprunteurs, et pourtant la majoritรฉ, ne bรฉnรฉficieront pas de cette aide.
En effet, selon la MBA le taux de dรฉfaut ร 30, 60 et 90 jours a รฉtรฉ de 16% et le taux de faillite de 6,8% au 3e trimestre 2007 ce qui continue dโaugmenter en 2008 rรฉduisant les emprunteurs รฉligibles pour le gel des taux dโintรฉrรชt ร moins de 20% des emprunteurs subprimes observรฉs en 2005-2006. La portรฉe de cette mesure reste limitรฉe car les clauses des prรชts qui ont รฉtรฉ titrisรฉs ne peuvent pas รชtre modifiรฉes par les banques ou les institutions qui ont octroyรฉ les prรชts, certains investisseurs seront pour le gel dโautres seront contre.
Le programme ยซ Hope New Alliance ยป est accompagnรฉ en dรฉbut 2008 dโune relance budgรฉtaire de 168 milliards de dollars soit 1% du PIB et dโune politique fiscale restrictive qui va augmenter le dรฉficit budgรฉtaire des Etats-Unis ร plus de 500 milliards de dollars.
Le Prรฉsident Barack OBAMA รฉlu en novembre 2008 a poursuit diffรฉremment, de par leur ampleur, ces mesures dรฉjร prises.
Une nouvelle relance budgรฉtaire de 787 milliards de dollars (American Recovery and Reinvestment Plan, ratifiรฉ le 17 fรฉvrier 2009) a รฉtรฉ effectuรฉe dans lโespoir de faire mieux que le premier stimulus (Economic Stimulus Act, ratifiรฉ le 13 fรฉvrier 2008). Cependant les effets de cette relance reste temporaire car les forces baissiรจres1 ร lโลuvre alors ร lโรฉpoque, empรชchent toute matรฉrialisation des effets dโentraรฎnement attendus. La relance est accompagnรฉe de baisses dโimpรดts et de hausses de transferts massives qui, eux, soutiennent ร court terme le pouvoir dโachat des mรฉnages, mais ce surcroรฎt de ressources est pour la majoritรฉ รฉpargnรฉ et non consommรฉ car lโheure nโest pas ร la dรฉpense. Ainsi, ce stimulus permet une reconstitution de lโรฉpargne des mรฉnages ร moindre coรปt.
|
Table des matiรจres
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : LA CRISE DE SUBPRIMES
A. LES CAUSES ET MECANISME DE LA CRISE DES SUBPRIMES
I. LES CAUSES DE LA CRISE DES SUBPRIMES
1. La bulle Internet
2. Des taux dโintรฉrรชt ร long terme bas
3. Lโessor de lโimmobilier
4. Le marchรฉ financier
II. LES MECANISMES DE LA CRISE
B. LA THEORIE DE LA CRISE
I. ORIGINE DE LA CRISE DE 1929
II. LES SIMILITUDES ENTRE LA CRISE DE 1929 ET CELLE DE 2008
III. LES DIFFERENCES ENTRE LA CRISE DE 1929 ET CELLE DE 2008
DEUXIEME PARTIE : LโECONOMIE MONDIALE
A. LES CONSEQUENCES DE LA CRISE DES SUB PRIM ES
I. LES CO NS EQ UENCES S UR LES PAYS RICH ES
1. Aux Etats-Unis
a. Les consรฉquences bancaires et financiรจre
b. Les consรฉquences socio-รฉconomiques
2. En Europe
a. Les consรฉquences bancaires et financiรจre
b. Les consรฉquences de la crise en France
II. LES CONSEQUENCES SUR LES PAYS EN VOIE DE DEVELOPPEMENT
1. Les cours des matiรจres premiรจres et les รฉchanges commerciaux.
2. Les flux de capitaux privรฉs
3. L’aide publique au dรฉveloppement (APD)
B. LA REPRISE ECONOMIQUE
I. LES MESURES PRISES AUX ETATS-UNIS
1. Les interventions publiques amรฉricaines face ร la crise
2. La politique de relance monรฉtaire
II. LES MESURES PRISES EN EUROPE
III. LA REPRISE
1. Pour les pays dรฉveloppรฉs
2. Pour les pays en dรฉveloppement
TROISIEME PARTIE : SYNTHESE DE LA CRISE DES SUBPRIMES
CONCLUSION
Tรฉlรฉcharger le rapport complet