Soutenance mémoire
Le sol est un élément indispensable à la vie de l’être humain, dans la mesure où il est le support de ses activités. C’est dans ce sens que Ruellan. A et Tangulian. V (1992), le définissent en fonction du rôle qu’il peut jouer dans l’existence de l’homme. Pour lui, « le sol est essentiel aux hommes, les usages qu’ils en font peuvent être d’ordre agricole, forestier, industriel, urbain, mais aussi écologique. Il n’existe pas de développement des sociétés sans utilisation des sols : l’avenir est à l’équilibre entre les potentialités du sol et la pression des activités humaines ». Dès lors, toute activité négative sur le sol ne peut aller sans impact sur le devenir de nos sociétés entièrement dépendantes de la couverture pédologique. Avec la péjoration climatique et l’action anthropique sur les ressources naturelles, l’humanité est confrontée à de grave dégradation des sols. En Afrique, les zones les plus atteintes sont celles qui se trouvent au bord du désert, mais aussi celles marquées par une extrême pauvreté. Le Sénégal en particulier est très affecté par ce phénomène. Face à la sécheresse des années 1970 et à l’explosion démographique, ces terres ont connu une importante régression.
Environ 80% de sa population vivent de l’agriculture. Ainsi, la détérioration des sols cause de graves conséquences à l’activité des populations. En effet, les phases successives de sécheresses ont considérablement fragilisé et détruit la capacité de production des sols. Elles ont entrainé le recul de la végétation et la destruction de nombreux écosystèmes. Ces contraintes liées aux facteurs anthropiques (pression démographique, la coupe abusive, l’extension des terres de culture, les feux de brousse, le surpâturage etc.), accentuent la dégradation de l’environnement.
La région de Tambacounda, et plus particulièrement la Commune de Sinthiou Mamadou Boubou, souffre de ce problème. Nous y trouvons différentes formes de dégradations de sols, qui se manifestent de différentes manières par : l’érosion hydrique et éolienne. Ainsi, ce travail de recherche est une opportunité d’apporter une contribution à la difficile tâche de conservation des sols. Il consiste en effet, dans l’exercice de ce travail de faire le diagnostic de l’érosion et de ses impacts dans la Commune de Sinthiou Mamadou Boubou.
Synthèse bibliographique
Des études bien que récentes de l’environnement prouve l’importance capitale de ses ressources. Le sol, vie, car « tant source de vie préoccupe la population. » Elle est étudiée en milieu rural et urbain dans beaucoup de centres de recherche, de documentation. Si dans notre étude de l’érosion et ses impacts de la Commune de Sinthiou Mamadou Boubou nous sommes confrontés à un problème de documentation ; cela est dû au manque d’ouvrages traitant la question dans notre milieu d’étude. Cela nous amène à nous référer aux documents traitant de la question d’une manière générale. Ainsi, une liste bibliographique présente la plupart des travaux sur la question et que beaucoup d’ouvrages traitant de la dégradation des sols permettent d’avoir un aperçu sur l’érosion et ses impacts ; car l’érosion est une des principales causes de la dégradation des sols Selon Wischmeier et Smith (1978) ; King et Le Bissonnais (1992), les facteurs de l’érosion qui influencent les phénomènes érosifs font maintenant l’objet d’un consensus et regroupent le sol, l’occupation du sol, la topographie et le climat. Roose (1984) déduit que l’érosion des sols résulte de l’interaction entre les facteurs statiques et les facteurs dynamiques. Les facteurs statiques sont reliés à la vulnérabilité des terrains. Ceux-ci représentent une caractéristique propre du milieu, dépendante de la nature du terrain et indépendante des facteurs dynamiques. Ces derniers sont des agents de pression qui peuvent être soit naturels (climat et couverture végétale) soit humains.
– Au plan climatique, Valet S. (1985), a fait savoir qu’avant tout, l’érosion est d’origine climatique et pour l’érosion hydrique elle dépend des pluies, de leur intensité, de leur hauteur, de leur durée, de leur fréquence et aussi de leur place dans la saison. Dancette (1984), soutient cette assertion et parle des méfaits causés par les principaux agents atmosphériques de la zone soudano-sahélienne avec la présence des eaux de pluies et du vent surtout, confrontés à un milieu terrestre caractérisé par son sol, par son relief et par son couvert accentuant du coup l’érosion des sols. D’après Fournier (1958-1960); Perez(1994) et ALbergel (1987), l’agressivité climatique sur les sols en particulier reste très importante. Des averses très érosives interviennent de manière erratique d’autant plus gravement que les techniques culturales (nettoyage, sarclo-binage, soulevage), fragilisent les sols en les mettant dans une moindre résistance face aux actions du vent et de l’eau en particulier. Du point de vue hydrique, l’érosion sévit de manière importante dans plusieurs régions du Sénégal en raison de la forte sensibilité de leurs sols à ce phénomène. Elle concerne 17% des terres dégradées du pays (Sadio, 1985).
Selon Fall (2002), l’érosion éolienne a pour effet, la fragilisation de la couche arable, contribuant ainsi à la dégradation de la structure du sol et à la diminution de sa fertilité. Au plan pédologique, le CSE dans son rapport sur l’état de l’environnement au Sénégal publié en 2005 a fait une classification des sols issus des formations sur terrain quaternaire, des sols provenant des formations sur terrain secondaire et tertiaire et des sols formés sur socle primaire ou sur roche volcano – sédimentaire. Solon Gavaud. M (1989-1990), dans sa contribution aux cahiers de l’ORSTOM intitulé « nature et localisation de la dégradation des sols au Sénégal », nous permet de faire une distinction en différents domaines à savoir : le domaine des sols subdésertiques, celui des sols subarides, le domaine des ferrugineux lessivés et non lessivés et enfin le domaine des sols ferralitiques. Syaka Sadio rapporte dans un séminaire national sur la lutte contre la désertification en 1985 que la couverture pédologique du Sénégal se caractérise par sa grande sensibilité à l’érosion. Cela s’explique par la faible stabilité structurale des sols et leur médiocre fertilité chimique.
– Du point de vue morphologique et géologique (CONSERE /comité de pilotage, (1996), nous permet de connaître que le modelé de la région de Tambacounda est de manière générale accidenté, ce qui permet de distinguer cependant deux types de reliefs contrastés identifiables suivant le degré de prononciation de leur dénivellation et correspondant à peu près aux formations géologiques du socle ancien et du continental terminal. Le Plan Régional d’Action pour l’Environnement (PRAE, 1997), soutient que la région est confrontée à une érosion hydrique très intense, la plus élevée du pays. Le relief accidenté et les pluies battantes constituent l’environnement favorable à l’érosion hydrique. Le CSE (2005), dans son rapport sur l’état de l’environnement au Sénégal parle de caractérisation des sols Sénégalais qui sont déterminés par des facteurs bioclimatiques d’une part et par la diversité du substratum géologiques d’autre part.
Du point de vue écologique, nous notons la dégradation des sols qui entraine la disparition de la végétation climax et la disparition de nombreux habitats pour la faune par exemple disparition d’écosystèmes et de tout ce que cela implique d’un point de vue environnemental : diminution de la biodiversité végétale, extinction animale, diminution de la résilience écologique. Le plan régional d’action pour l’environnement de la région de Tambacounda (1997), nous permet de connaître que les ressources naturelles de la région sont constituées par les ressources minières, pastorales, forestières, fauniques, en eau et en sol. Certaines de ces ressources, notamment pastorales, forestières fauniques et en sols se dégradent de plus en plus à cause des pressions exercées sur elles, des feux de brousse et la sécheresse. Ces derniers sont à l’origine de la fuite écologique.
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Table des matières
Introduction générale
Synthèse bibliographique
Problématique
Objectifs de recherche
Hypothèses
Définition des concepts
1- Erosion
2- Impact
Méthodologie de recherche
1- La recherche bibliographique
2- Les enquêtes de terrain
a- Les données quantitatives
b- Les données qualitatives
Première partie : la présentation du milieu
Chapitre I : Le cadre physique
I- Présentation de l’aire d’étude
II- Le relief
III- Le climat
III-1- Les mécanismes généraux
III-1-1- L’anticyclone des Açores et de l’Afrique
III-1-2- L’anticyclone de Sainte-Hélène
III-2- Les éléments du climat
III-2-1- Les vents
– Les vents d’Est
– Les vents d’Ouest
III-2-2- La pluviométrie
III-2-3- Les températures
III-2-4- L’humidité relative
III-2-5- L’évaporation
III-2-6- L’insolation
IV- Les ressources hydriques
IV-1- Les eaux souterraine
IV-2- Les eaux de surface
V- Les sols et la végétation
V-1- Les sols
V-2- La végétation
Chapitre II- Les aspects humains
I- L’administration
I-1- Historique du peuplement
I-2- Evolution démographique
II- Les activités économiques
II-1- L’agriculture
II-2- L’élevage
Deuxième partie : érosion du sol
Chapitre I : Les causes et les manifestations de l’érosion
I- Les facteurs de l’érosion des sols
I-1- L’érosion hydrique
I-2- L’érosion éolienne
II- Les facteurs anthropiques de l’érosion des sols
II-1- Les feux de brousse
II-2- Les pratiques culturales
Chapitre II : Les impacts de l’érosion des sols
I- Les impacts environnementaux
I-1- Les impacts écologiques
II- Les impacts socio-économiques
II-1- Les impacts sur l’habitat
II-2- Les impacts sur l’agriculture
Conclusion
Bibliographie
Liste des tableaux
Liste des figures
Liste des cartes
Liste des photos
Annexe
