Les causes et conséquences de la salinisation des terres et les moyens de lutte

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Les techniques de récupération des terres salées

Devant l’ampleur du problème posé par la salinisation des terres, un certain nombre de techniques de lutte anti-sel sont mises en œuvre à l’échelle mondiale pour la récupération des terres salées afin de relancer les activités de production agricole dans certaines zones. Selon Faye et al., (2016), les actions de recherches menées à travers le monde pour surmonter les problèmes liés à la salinité sont basées sur deux approches:
• La modification de l’environnement pour améliorer la croissance des plantes qui consiste à des processus d’amélioration des sols nécessitant beaucoup de ressources;
• La sélection des variétés et/ou de l’architecture génétique de la plante afin qu’elle puisse
être cultivée dans ces zones. Cette approche consiste à sélectionner les espèces végétales tolérantes au sel et économiquement et socialement acceptable.
Les méthodes développées par les scientifiques pour lutter contre la salinisation des terres peuvent être classées en quatre catégories : les méthodes mécaniques, biomécaniques, chimiques et biologiques.

La technique de récupération mécanique

Les actions mécaniques de récupérations des terres salées ont consisté en la construction de barrages et de diguettes anti-sel, la construction de digues transversales de régulation et de drainage. Ainsi les terres protégées par ces barrages anti-sels sont lessivées par les eaux de ruissellement qui au besoin sont collectées par de petites ouvrages de régulation (Faye et al., 2016). Pour lutter contre les effets néfastes d’une sécheresse prolongée, plus de vingt (20) ouvrages ont été construits en 1946 et 1956 dans l’arrondissement de Fimela (Fatick). Les eaux de la retenue doivent être gérées de manière à dessaler les sols sulfatés acides situés en amont et à maintenir un niveau d’eau compatible avec un bon développement du riz (Montoroi, 1996).

La technique de récupération biologique

L’introduction de plantes tolérantes à la salinité communément appelée espèces halophytes par reboisement est l’une des techniques les plus recommandées pour valoriser les sols touchés par le phénomène de salinisation des terres (Nasri et Benmahioul, 2015). Des conditions extrêmes de salinité tuent les plantes alors que le stress salin modéré à faible n’affecte que leur taux de croissance, de développement ainsi que la production. Le stress salin induit ainsi une grande diversité de changement morphologiques, physiologiques et biochimiques chez les plantes selon (Al-karaki, 2001 et Lambars, 2003) in (Faye et al., 2016). Par conséquent, la sélection des cultures ou l’amélioration de la tolérance à la salinité des plantes est une des approches pour la mise en valeur des terres salées.
L’agroforesterie, un mode d’exploitation des terres associant les arbres avec les cultures et /ou avec l’élevage dans la même parcelle, est considérée comme un élément de prévention ou de récupération des terres dégradées (Thiam, 2016). Cette combinaison peut être concomitante ou successive. C’est ainsi qu’au Sénégal, les premières actions biologiques de récupération des terres salées ont été effectuées dès 1965 par le service des Eaux et Forêts dans la zone des Niayes et du delta du fleuve Sénégal (Giffard, 1970).

La technique de récupération chimique

• L’apport de calcium
La récupération de sols salés requiert du calcium soluble pour l’échange du sodium adsorbé ainsi qu’un flux d’eau à travers et au-delà de la zone racinaire pour enlever les sels de sodium solubles. La salinisation des sols est parfois associée à une acidification. L’excès d’acide d’un sol est généralement corrigé par application de chaux sous forme de carbonate de calcium (CaCO3) qui permet de neutraliser les ions hydrogènes présents en excès dans le sol et responsables de l’acidité (Faye et al., 2016). Le gypse (CaSO4, 2H2O) permet le remplacement des ions sodium par le calcium dans le complexe de sol. Il s’ensuit une libération de ces ions sodium qui seront évacués par le lessivage des sols. De ce fait, la récupération des terres salées demande une combinaison de moyens chimiques (application de gypse) et mécaniques (labour). Selon Ndiaye (1999), l’utilisation du gypse et du phospho-gypse doit se faire avec discernement en fonction du type de sol, de ses propriétés physico-chimiques.
• L’épandage des déchets organiques
La matière organique contribue à l’amélioration des propriétés physiques, chimiques et biologiques du sol par l’amélioration de la structure du sol. Elle joue un rôle chimique important dans les sols par la libération d’éléments nutritifs après minéralisation (Francou, 2003). Ainsi l’utilisation de la matière organique comme action de lutte contre la salinisation des terres renvoie au paillage. Ce dernier étant constitué des résidus de culture, permet de ralentir l’évaporation de l’eau salée de la nappe phréatique des zones côtières qui favorise la salinisation des sols par remontée capillaire. Cependant, la répartition inégale de la matière organique dans la zone salée constitue une limite à cette technique de récupération de terres salées (Faye et al., 2016).

La technique de récupération biomécanique

Dans les zones salines, les techniques de préparation du sol doivent être prises en compte dans la récupération des sols salés. Cette préparation se fait, d’une part, par la maitrise de l’eau souterraine dont la présence peut entrainer l’accumulation de sel à la surface du sol. Elle peut se faire par drainage où en traçant des sillons profonds et des billons. D’autre part, elle favorise le lessivage du sel par un système de fermeture et d’ouverture permettant de lâcher l’eau. C’est cette technique qui a été utilisée à Ndiafatt (Kaolack) dans le cadre du Programme de Restauration Agronomique des sols salés (Faye et al, 2014).

Matériel et Méthodes

Présentation de la zone d’étude

La vallée de Bakhala est localisée dans le village de Djilor Djidiack situé dans l’arrondissement de Fimela, département de Fatick, région de Fatick qui s’étend dans le centre ouest du Sénégal. Elle appartient au domaine des tannes du bassin arachidier et est située entre la latitude 14°08 nord et 16°40 ouest. L’arrondissement de Fimela couvre une superficie de 348,531 Km2 avec une population estimée à 16875 habitants et 1909 ménages soit une densité de (48,41 hbts/km2). Le village de Fimela est quant à elle peuplé de 2162 habitants pour 245 ménages lors des derniers recensements (ANDS, 2013), soit 12,81 % de la population de l’arrondissement. Les principales activités des habitants du village de Fimela sont la pêche, l’agriculture, l’artisanat et l’élevage. Il est ceinturé par les localités de Diofior, Yayeme, Soumbel, Djilor et Simal. Le climat est de type soudano-sahélien. La pluviométrie varie entre 600 et 900 mm aux années normales (1931-1985) et se distingue par son irrégularité durant cette dernière décennie, variant entre 400 et 600 mm. La région de Fatick (arrondissement de Fimela) faisant parti bassin arachidier est caractérisée par quatre types de sols : les sols Dior pauvres, ferrugineux tropicaux non lessivés, sablonneux et profonds, les sols Deck des dépressions inter-dunaires hydromorphes, les sols Deck-Dior ferrugineux tropicaux lessivés et sablo-argileuse et les sols ferralitiques peu lessivés. Dans cette partie du Sénégal, la végétation présente une grande diversité floristique en fonction de la pluviométrie, de la nature des sols et de l’action anthropique. Cette végétation est caractéristique du domaine sahélo-soudanien avec des savanes arbustives et arborées, des pseudo-steppes arbustives et arborées, des îlots de savane boisées et de forêts claires (Banabessey, 2011) cité par (Mbaye, 2013).

Matériel

Pour la réalisation des activités, le matériel suivant a été utilisé pour la collecte et le traitement des données :
• un GPS (Global Positioning System) pour localiser les points de prélèvements ;
• Une tarière pour la prise d’échantillons composites de sol à une profondeur de 0-20cm ;
• des sachets plastiques et des étiquètes pour conditionner et identifier les échantillons de sol;
• un seau pour mélanger le composite de sol ;
• un appareil photo pour les prises de vue ;
• des fiches d’enquête (annexe) pour faire ressortir la perception de la population de la dégradation des terres par la salinité (son impact sur la diversité floristique et leurs revenus…) et les moyens de lutte adoptés pour atténuer ce phénomène ;
• deux rubans mètres de 50 m pour délimiter les placettes ;
• des cordes et des poteaux pour délimiter les placettes ;
• un sécateur de jardinier pour prélever les échantillons des relevés floristiques;
• des fiches de relevé phytosociologique (annexe) pour caractériser les différentes espèces ;
• une presse pour sécher les échantillons d’espèce végétale ;
• un bloc note et crayon pour relever les informations sur le terrain ;
• la flore du Sénégal de Berhaut pour identifier les espèces ;
• Excel, Word, Google form pour saisir et traiter les données
• Le logiciel Arcgis 10.5 pour la réalisation des cartes
Le matériel utilisé pour l’analyse des échantillons composites de sol est cité dans la méthodologie pour chacun des protocoles adoptés vu leur grande diversité.

Méthodes

Collecte des données

Pour atteindre les objectifs, des d’activités ont été menées pour analyser une série d’images satellitaires, réaliser des travaux de terrain (prospection et enquêtes, inventaire) et de laboratoire (analyse des échantillons de sol).
 Analyse diachronique sur la zone d’étude.
Grace au logiciel ArcGIS et des images Landstat 8 ETM+ de résolution 30 m du mois de juin de 1986, 1996, 2004 et 2014, des cartes ont été réalisées à travers les images satellitaires. Apres différentes corrections apportées sur ces images (composite bande, reclass), une classification non supervisée a été faite pour ressortir les différentes unités d’occupation du sol à partir desquelles, les superficies des entités d’occupation du sol (tannes, végétation et mangrove) ont été calculées. Ceci nous a permis de caractériser l’état de la dégradation des terres par la salinité et son effet sur la végétation et la mangrove sur une période de trente (30) ans.
 La prospection de terrain
La mise en œuvre de cette activité a consisté :
• au choix de trois (3) transects suivant la topo-séquence et le gradient de salinité ;
• à la délimitation, suivant chaque transect situés en amont et en aval des digues suivant le gradient de salinité, de trois (03) placettes d’inventaire carrées de 50 m de côté, soit un total de trois (3) répétitions et de neuf (09) placettes (figure 2). Trois placettes témoins ont été délimitées dans les zones non aménagées. Au total douze (12) placettes ont été utilisées pour cette étude ;
• au prélèvement, à la profondeur de 0-20 cm, d’échantillons composites de sol par placette. Ainsi, douze (12) échantillons composites de sol ont été prélevés et transmis au laboratoire pour la mesure de paramètres physico-chimiques (pH, CE, la granulométrie, les teneurs en azote (N), carbone (C), phosphore (P) et matière organique (MO)).
• Après l’hivernage, des échantillons composites de sol ont été aussi prélevés dans chaque placette d’inventaire à une profondeur 0-20cm. L’analyse de ces échantillons au laboratoire Sol-Eau-Plante de l’ISRA/CNRA de Bambey a permis d’évaluer les phénomènes de lessivage et de dilution du sel avec les eaux de retenus des ouvrages.
 Conduite des enquêtes
Pour recueillir des informations sur les savoirs locaux de la salinisation ainsi que les utilités et utilisations des espèces, la méthode des entretiens semi-structurés a été utilisée. Les entretiens individuels ont été privilégiés pour éviter que nos informateurs s’influencent mutuellement (photo 2). Des 150 membres du comité de gestion de la vallée de Bakhala, un échantillonnage systématique a été faite dont les 1/5 ont été interrogés selon l’équation n°1.
S : taille de l’échantillon ; Z=1,96 avec un intervalle de confiance de 95% ; P : l’écartype=0,5 ; E : l’intervalle d’erreur = 0,05 ; N : taille de la population =150
Ainsi, la pratique de la culture du riz (riziculture) au sein de la vallée avant la salinisation a été le critère de choix. Nous avons été accompagnés d’un guide qui connaît les villageois pour les besoins de traduction. La fiche d’enquête était axée principalement sur la flore qui existait dans la vallée avant la salinisation des terres, les utilités et les utilisations de ces ressources biologiques par les populations, la perception de ces dernières par rapport à ce phénomène ainsi que les méthodes utilisées pour la récupération des terres salées.
 Inventaire de la flore et de la végétation
Dans chaque placette, l’inventaire des espèces ligneuses et herbacées est réalisé au delà même de cette surface pour répertorier toutes les espèces végétales : ceci constitue la flore. Pour l’inventaire phytosociologique, des aires de 10 x 10 m soit 100 m2 de surface ont été délimitées dans les placettes suivant les transects. De ces placettes, des relevées phyto-sociologiques ont été réalisés en se basant sur la méthode de Braun-Blanquet (1962). Ainsi à l’aide des fiches d’inventaire phytosociologique (consignée en annexe), toutes les espèces herbacées et ligneuses se trouvant dans les aires ont été répertoriées en leurs affectant les coefficients d’abondance-dominance et de phénologie selon l’échelle de Braun-Blanquet :
 Mesure des paramètres physico-chimiques du sol
Dans cette activité, il s’agit de faire l’analyse des paramètres physico-chimiques (pH ; CE ; SG, SM, SF, L, A ; C ; P ; MO ; N) des douze (12) échantillons composites de sol qui ont été prélevés.
• Préparation des échantillons
Au laboratoire, les échantillons composites sont enregistrés dans un registre où sont mentionnés le numéro de la fiche, la désignation de l’échantillon, sa nature, son origine, les dates de prélèvement et les analyses à faire. Ensuite les échantillons sont étalés sur des portoirs pour le séchage tout en évitant leur exposition au soleil et les risques de contamination par la poussière ou d’autres facteurs. La préparation des échantillons est destinée à séparer la terre fine (ensemble des particules inférieures à 02.00 mm) des particules grossières (> 02 mm). Une partie de la terre fine non broyée est mise dans un sachet pour les mesures de pH, de conductivité, de la granulométrie et l’autre partie broyée et tamisée à 0,2 mm, est utilisée pour les analyses chimiques (Phosphore assimilable, Carbone, Azote).
• Détermination de la granulométrie
L’analyse granulométrique a pour but de déterminer la répartition centésimale des particules du sol dans les limites conventionnelles : Argiles (<2µm), Limons (2 µm < ф <50 µm), Sables (50 µm < ф <2000 µm). Elle est faite sur un échantillon de 20g de sol tamisé à 2 mm. La matière organique du sol est détruite par traitement à l’eau oxygénée (H2O2) et à chaud. La destruction des agrégats par dispersion est réalisée avec de l’hexaméta phosphate de sodium (NaHPO4). Les fractions fines (argiles et limons) sont séparées par sédimentation et les sables par tamisage sur des tamis normalisés AFNOR.
• Etude texturale de la zone d’étude
La détermination de la texture des sols est faite à partir du triangle textural (Figure 3). Un diagramme triangulaire est un graphique à deux dimensions qui permet de représenter trois variables exclusives dont la somme fait toujours 100%. Elle permet de représenter les trois fractions argile, limon et sable d’un sol. Le pourcentage d’argile est lu dans la diagonale montante à gauche, celui du sable est lu horizontalement de la droite vers la gauche et celui du limon est lu dans la diagonale descendante de droite. Les données granulométriques sont représentées dans le diagramme afin de déterminer la texture du sol.
• Détermination du pH
Le pH est la mesure de l’acidité, la basicité ou la neutralité d’un sol. Il est déterminé électroniquement sur un pH-mètre à lecture directe. Dans des béchers de 50ml 10g de sol de chaque échantillon ont été mélangé avec 25ml d’eau distillée pour mesurer le pH eau où la suspension 1/ 2,5 a été utilisée. Ce mélange est agité pendant une minute et est laissé au repos pendant une demi-heure. La lecture est faite avec le pH-mètre accompagné d’une électrode déjà étalonnée avec des solutions tampon à pH 4 et 7. L’électrode est plongée dans le premier bécher puis noter la valeur après lecture. Le bécher est retiré, les électrodes sont rincées avec un jet de pissette d’eau déminéralisée, puis nettoyer avec du papier buvale pour la lecture de l’échantillon suivant.
• Détermination de la conductivité électrique
La conductivité électrique traduit la capacité d’une solution aqueuse à conduire le courant électrique. Ainsi pour déterminer la conductivité électrique des échantillons composites de sol prélevés, la suspension est mise au 1/5 est utilisée. Elle est déterminée sur un conductimètre à mesure directe. Son unité de mesure est le micro siémens par centimètre (µS/cm). 10 g de sol non-broyé est mélangés avec 50 ml d’eau distillée dans des tubes. L’ensemble est agité pendant 2min environ et laissé reposer les solutions avant de procéder à la lecture.
• Dosage du carbone organique
La détermination du carbone organique se fait par la méthode de Walkey et Black (1965). Le carbone est oxydé à chaud avec un mélange acide sulfurique concentré et dichromate de potassium à 3%. L’excès de bichromate est à son tour titré avec une solution de BaCl2. Le dosage des ions Cr3+ formés, proportionnels à la quantité de carbone organique oxydé, est effectué. La lecture des densités optiques est faite par colorimétrie à 600nm. Le pourcentage en carbone organique est déterminé de même que la teneur en MO.
Le pourcentage en matière organique des sols est évaluée à partir du pourcentage en carbone en faisant le produit : C%*1,724 (Badiane et Dieme, 2000). Le rapport C/N a été aussi déterminé permettant d’apprécier le degré de minéralisation de la matière organique.
• Dosage de l’azote total
L’azote total est dosé par la méthode de  » KJELDAHL modifiée ». Le sol finement broyé est chauffé avec de l’acide sulfurique concentré, qui à l’ébullition détruit par son action oxydante les matières organiques azotées. Le carbone et l’hydrogène se dégagent à l’état de CO2 et H2O, et l’azote transformé en ammoniaque est fixé par l’acide sulfurique à l’état de sulfate d’ammoniaque SO4(NH4)2. Cette transformation nécessite l’emploi de catalyseur tel que le sélénium. La fin de l’oxydation de la matière organique est marquée par la décoloration du mélange sulfurique. Apres l’attaque le liquide minéralisé est filtré avant de passer au dosage par des réactifs. Il se produit une coloration bleue due à la présence d’ammoniac dont l’intensité est en raison directe de la quantité d’azote de la solution. La lecture est faite à l’aide d’un colorimètre à la densité optique de 600nm.
• Dosage du phosphore assimilable
Le phosphore total est dosé par la méthode de Bray1, 1945. Il consiste à attaquer l’échantillon de sol par 10 ml d’acide nitrique concentré et 5 ml d’acide chlorhydrique concentré à ébullition pendant 5 heures. Le phosphore total est ensuite dosé par colorimétrie automatique avec formation d’un complexe jaune de phosphomolybdate qui est réduit par l’acide ascorbique et prend une couleur bleue. La réaction se déroule à froid. Les densités optiques sont lues au colorimètre à 810 nm et le résultat est exprimé en ppm.

Traitement des données

Les paramètres physico-chimiques des sols

Les résultats sont interprétés par rapport aux normes de fertilité pour faire l’état de dégradation des sols en fonction des facteurs de dégradation selon le « Momento de l’agronome », Badiane et Dieme, (2000), Batjes, (2008), Mathieu et al., (2003). Le diagramme textural de référence (Figure 3) est utilisé pour la classification texturale des sols. Des analyses statistiques (test de Shapiro, analyse des variances, t.test) ont été aussi appliquées sur l’ensemble des résultats des paramètres physico-chimiques des échantillons composites de sol considérés (pH, CE, N, C/N, P et MO).

Les enquêtes

Apres un dépouillement manuel, Google form, une extension de google chrome et le tableur Excel ont été utilisés pour la saisie et le traitement des données de l’enquête. Ainsi, la fréquence de citation et la fréquence spécifique ont été calculées et représentées par de histogrammes. Elles sont données par les formules suivantes :
– La fréquence de citation (%)
– La fréquence spécifique (%)
n est le nombre d’espèces citées et N est le nombre total d’espèces.

L’analyse de la flore

La Flore du Sénégal (Berhaut, 1967) et les tomes I à VI de la flore illustrée du Sénégal (Berhaut, 1971) ont été utilisés dans l’identification des espèces. La saisie et le traitement des données d’inventaire sont fait avec le tableur Excel. L’actualisation des noms scientifiques des espèces a été réalisée à travers la base de données des plantes africaines du Conservatoire et Jardins Botaniques de la ville de Genève (CJBG) selon la classification APGIII (2009). https://www.ville-ge.ch/musinfo/bd/cjb/africa/index.php?langue=fr
Pour les types biologiques (TB) et la répartition géographique, nous avons utilisé la classification de Raunkier (1934) et celui de (Thiombiano et al., 2012). Pour les types biologiques, six (6) formes biologiques ont été distinguées :
– Les Phanérophytes (P), végétaux ligneux dont les bourgeons de rénovation sont situés à plus de 50 cm du sol.
– Chaméphytes (C), espèces ligneuses ou suffrutescentes pérennes, dont les bourgeons sont situés à 50 cm au-dessus du sol au maximum ;
– Hémicryptophytes (H), plantes pérennes dont les bourgeons de rénovation affleurent à la surface du sol ;
– Géophytes (G), plantes dont les bourgeons de rénovation sont enfouis dans le sol ;
– Les plantes parasites (Par) ou (Epiphytes) ;
– et en Thérophytes (T) plantes bouclant leur cycle au cours d’une seule saison.
En ce qui concerne les types phytogéographiques (répartition géographique), ceux retenus sont les suivantes : les espèces Africaines (Af), les espèces Afro-américaines (Am), les espèces Afro-américaines et Asiatiques (Am As), les espèces Afro-asiatiques (As), les espèces Afro-asiatiques et australiennes (Asu), les espèces Afro-malgaches (M), les espèces Pantropicales (Pan) , les espèces Paléotropicales (Pal) et les espèces Cosmopolites (Cos).

La phytosociologie

 Coefficient de similitude
Pour l’étude comparative de la diversité floristique en fonction du gradient de salinité, le degré de ressemblance a été évalué à travers l’indice de similitude (IS) de Sorensen (1948). Il est obtenu par la formule suivante :
a = nombre d’espèces du site A ;
b = nombre d’espèces du site B ;
c = nombre d’espèces communes aux deux sites.
IS = 0 si les deux sites n’ont aucune espèce en commun et IS = 100 si les deux sites sont identiques. On estime que deux listes floristiques sont semblables dès que IS atteint des valeurs de l’ordre de 60% (Kazi Tani et al., 2010).
 Analyse factorielle des correspondances (AFC)
Le logiciel R (FactoMineR) a été utilisé pour ressortir la liaison existant entre les ouvrages de réhabilitation et la répartition de la diversité biologique de part et d’autre des digues anti-sels. Le traitement des données par l’AFC est réalisé à partir d’un tableau croisé et de quatre (4) variables qualitatives constituées par les transects situés en amont et en aval des ouvrages de réhabilitations des terres salées (digues) mais aussi du transect témoin caractérisé par une zone non-aménagée.

Evolution de la salinisation et son impact sur la végétation

Les figures 4, 5, 6, 7 et le tableau 1 regroupent l’évolution de la salinité et son impact sur la végétation au cours des années 1986, 1996, 2006 et 2014.
Il apparait qu’en 1986, les tannes couvraient 26,88% de la superficie totale de l’arrondissement de Fimela, contre 29,13% pour la végétation et 40,90% pour la mangrove (Figure 4 et tableau 1). Cependant, il a été noté qu’en 1996 une augmentation des superficies occupées par les tannes et la végétation avec respectivement 42,07% et 31,84%. Quant à la mangrove, la superficie a diminué jusqu’à 15,71% (Figure 5 et tableau 1). Par ailleurs, en 2006 la superficie occupée par les tannes a augmentée de 14,08%, soit 56,15% au total. En revanche la superficie occupée par la végétation regroupe 24,10% contre 12,51% pour la mangrove (Figure 6 et tableau 1). En outre, il ressort de l’analyse que la situation s’est aggravée en 2014 avec la disparition totale de la mangrove tandis-que la superficie couverte par la végétation (15,18%) a progressivement diminué favorisant ainsi l’extension des tannes qui prennent de l’ampleur avec 76,01% de la superficie totale de l’arrondissement de Fimela (Figure 7 et tableau 1).
L’augmentation de la superficie occupée par la végétation en 1996 pourrait être expliquée par le fait que dans l’arrondissement de Fimela, des activités de reboisement sont fréquemment organisées d’où l’importance du couvert végétale obtenu.

Etat de la salinité des sols de la vallée de Bakhala

Caractéristiques des sols avant l’hivernage

Le tableau 2 montre la synthèse de l’interprétation des résultats de l’analyse des paramètres physico-chimiques des échantillons composites de sol de la vallée de Bakhala.
L’étude granulométrique montre que les sols sont principalement de texture sableuse (S), limono-sablo-argileuse (LSA), sablo-limoneuse (SL) et limono-sableuse (LS).
En ce qui concerne la salinité, une hétérogénéité est observée dans toute la vallée où les valeurs de CE varient de 6486 à 150µS/cm. Les sols en aval de la digue intermédiaire sont extrêmement salins à très salins (CE= 3744 – 6486µS/cm) contrairement aux sols non-salins de la partie amont de la digue 1 avec des valeurs de CE comprises entre 150 et 328,7µS/cm. Ces résultants mettent en exergue l’existence, d’amont en aval, d’un gradient de salinité qui est une résultante du fonctionnement des ouvrages qui contribue au processus de dessalement.
Globalement les sols sont extrêmement acides à très acides avec des valeurs de pH compris entre 3 et 5. Les teneurs en phosphore assimilable (en ppm) et en azote total (%) des sols sont faibles. Pour le phosphore, ces teneurs varient entre 1,927 et 5,522 ppm et de 0,027 à 0,08% pour l’azote. Les teneurs en matière organique sont moyens à riches dans les zones de culture et très pauvres à moyens au niveau de la partie non-aménagée (transect témoin) et en aval des digues intermédiaire et 1. Le rapport C/N révèle une minéralisation rapide (C/N=8) de la matière organique avec des valeurs souvent caractéristiques des sols cultivés (bonne minéralisation). Cependant, les valeurs élevées (C/N compris 8-12) dans les sols salés sont tributaire d’un phénomène d’accumulation de la matière organique.

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Table des matières

Résumé
Abstract
I. Synthèse bibliographique
1.1 La diversité biologique au Sénégal
1.2 La salinisation et son impact sur la biodiversité
1.2.1 Définition de la salinisation
1.2.2 L’état de la salinisation des sols au Sénégal
1.2.3 Les causes de la salinisation des terres
1.3 Les types d’ouvrage de réhabilitation des terres salées
1.4 L’effet des ouvrages de réhabilitation sur la diversité floristique
1.5 Les techniques de récupération des terres salées
1.5.1 La technique de récupération mécanique
1.5.2 La technique de récupération biologique
1.5.3 La technique de récupération chimique
1.5.4 La technique de récupération biomécanique
II. Matériel et Méthodes
2.1 Présentation de la zone d’étude
2.2 Matériel
2.3 Méthodes
2.3.1 Collecte des données
2.3.2 Traitement des données
III. Résultats et Discussions
3.1 Evolution de la salinisation et son impact sur la végétation
3.2 Etat de la salinité des sols de la vallée de Bakhala
3. 2.1 Caractéristiques des sols avant l’hivernage
3. 2.2 Caractéristiques des sols après l’hivernage
3.3 Les savoirs locaux sur la salinisation des terres
3.3.1 Profil des enquêtés
3.3.2 Les ressources végétales existant avant la salinité : utilité et utilisation
3.3.3 Les causes et conséquences de la salinisation des terres et les moyens de lutte
3.3.4 Les espèces tolérantes à la salinité
3.4 Etude de la flore de la vallée de Bakhala
3.4.1 Spectre taxonomique de la flore de Bakhala
3.4.2 Spectre biologique de la flore de la vallée de Bakhala
3.4.3 Spectre chorologique des espèces de la flore
3.5 Influence du niveau de salinité sur la répartition des espèces
3.5.1 Richesse spécifique en fonction des transects
3.5.2 Analyse qualitative de la végétation de Bakhala
3.5.3 Analyse quantitative de la végétation de Bakhala
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
LES REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Webographie

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