QUELQUES DEFINITIONS
– La mortalité est la fréquence de décès survenus dans une période donnée par rapport à la population totale (les malades et les biens portants) (1).
– Le taux de mortalité exprime le nombre de décès dans une population donnée pendant un temps déterminé (habituellement une année) (1, 12).
– La mortalité néonatale se définit comme le décès d’un enfant survenu au cours des 28 premiers jours de vie (1, 7, 10, 13, 14).
– Le taux de mortalité néonatale est le nombre de décès infantile de moins de 28 jours de vie révolus divisé par le nombre de naissances multiplié par 1000 (7, 12, 15).
– La mortalité infantile représente la mort d’un enfant né vivant de moins d’un an pour 1000 naissances vivantes (10, 13, 16).
– Le taux de mortalité infantile est la probabilité de décéder entre la naissance et le premier anniversaire pour 1 000 enfants nés vivants (3, 7, 14, 17).
– La mortalité juvénile est la mortalité survenant entre l’âge d’un an exact et le 5ème anniversaire (1, 10).
– La mortalité infanto-juvénile est la mortalité qui survient chez l’enfant au cours des cinq premières années de vie (1, 10). Certains auteurs préconisent d’utiliser ce terme pour désigner la mortalité entre 0 et 10 ans voire entre 0 et 15 ans (1).
– Le taux de mortalité infanto-juvénile est le nombre de décès infantile de moins de 5 ans divisé par le nombre de naissances multiplié par 1000 (14).
– La létalité est le risque que présente une maladie d’être mortelle. Le taux de létalité traduit la gravité de l’affection. Il correspond au nombre de décès liés à une affection, rapporté à l’ensemble des cas de cette affection (1).
– Les facteurs de risque : on entend par facteur de risque toute caractéristique ou toute circonstance déterminante, attachée à une personne ou à un groupe de personnes et dont on sait qu’elle est associée à un risque anormal d’existence ou d’évolution d’un processus ou d’exposition spécial à un tel processus (1). En d’autre terme, ce sont des facteurs qui augmentent le risque d’apparition d’une maladie (1).
La drépanocytose
C’est une maladie génétique à transmission autosomique récessive caractérisée par la présence d’une hémoglobine anormale appelée hémoglobine S. Elle résulte d’une mutation au niveau du locus beta de la globine se traduisant par la substitution du sixième acide aminé de la chaine béta qui est l’acide glutamique dans l’hémoglobine normale par la valine. Ce remplacement est dû à une mutation du triplet qui code pour l’acide glutamique. Les sujets drépanocytaires sont susceptibles au pneumocoque. Cette pathologie est une source de morbidité et de mortalité élevée par ses complications aigues entre autre le syndrome thoracique aigu (44), l’anémie aigue sévère par hémolyse aigue ou par séquestration splénique (45), les crises vasoocclusives responsables d’infarctus pulmonaire, les osteo-nécroses surtout celle de la tête fémorale, les arthrites septiques, la douleur abdominale ou osseuse , l’atteinte rénale vaso-occlusives due à une nécroses papillaire, les accidents vasculaires cérébraux souvent ischémiques (46), les infections comme la pneumonie, la fièvre typhoïde et le paludisme (47). Par ailleurs, une étude réalisée en Afrique a montré que chez les sujets drépanocytaires, le paludisme constituait la première cause de mortalité (48). En 2011, parmi 97 cas d’enfants drépanocytaires infestés par le paludisme dans le service de Pédiatrie du Centre Hospitalier Universitaire de Tamatave ,5 cas étaient décédés, soit un taux de létalité de 4.9%. En 2012, ce chiffre était augmenté à 116 cas dont 1 cas de décès mais un taux de létalité réduit à 0.9%.
Les facteurs culturels et comportementaux
– Culture et reconnaissance de la maladie : certains considèrent qu’une maladie donnée provient d’une cause naturelle ou surnaturelle. Les maladies classées comme naturelles pourront être soignées au dispensaire, mais les maladies ‘provoquées ou surnaturelles relèveront avant tout de traitements magiques associés parfois à des plantes médicinales. Ce qui retarde le recours à la médecine moderne (77). Les chiffres montrant le taux de mortalité témoignent que la médecine traditionnelle n’a pas pu faire face aux principales causes de maladies et en particulier celles de l’enfance (33). Les difficultés d’accès physiques, financières et humaines ouvrent la porte à ce genre de recours à la médecine traditionnelle (33).
Le délai entre le début de la maladie et l’hospitalisation
Dans notre série, pas même 1% des enfants décédés rejoignait l’hôpital en moins de 24 heures d’évolution de la maladie. Plus de la moitié (58 cas) n’y étaient pas allés qu’après 2 à 5 jours d’évolution. Le retard d’hospitalisation intervient dans la précocité de décès des enfants (p= 4.296 10-13). D’après une étude réalisée par Robinson AL et ses collaborateurs à l’Hôpital Universitaire Mère Enfant Tsaralalana Antananarivo, 30% des enfants arrivaient à l’hôpital en moins de 24 heures et 33,3% au bout de 5 jours d’évolution de sa maladie (90). Sidibé T et ses collaborateurs ont constaté que 3,3 % des enfants décédés avaient eu un recours de moins de 24 heures (29). Comme l’évolution de certaines affections en particulier le paludisme est très rapide d’heure en heure, l’arrivée à l’hôpital à un stade avancé de la maladie ainsi que le retard de prise en charge accroissent le risque de mortalité précoce. Selon Razafindrakoto J, les gens étaient réticents concernant l’hospitalisation pour de multiples raisons (108) : 60% considéraient l’hôpital comme un dernier recours ; 17,6% allaient à l’hôpital sous l’influence de l’entourage ; 17,3% y allaient par confiance, 2,8% comprenaient le fonctionnement de l’hôpital ; 1,5% refusaient catégoriquement de venir à l’hôpital quelle que soit la gravité de la maladie.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : CONSIDERATIONS GÉNÉRALES ET RAPPEL THEORIQUE SUR LA MORTALITE INFANTILE
1. QUELQUES DEFINITIONS
2. ÉPIDÉMIOLOGIE
3. ANALYSE ETIOLOGIQUE DE MORTALITE CHEZ L’ENFANT
3.1. Les maladies responsables
a. Dans le monde
b. A Madagascar
3.2. Facteurs de risque de mortalité
a. Les facteurs biologiques
b. Les facteurs démographiques
c. Les facteurs socio-économiques
d. Les facteurs environnementaux
e. Les facteurs culturels et comportementaux
f. Les facteurs de la mortalité néonatale
3.3. La prise en charge
3.3.1 Prévention
3.3.2 Prise en charge des urgences
a. Traitement du paludisme grave
b. Traitement de la déshydratation aigue
c. Le traitement de la détresse respiratoire
d. Le traitement de la convulsion
e. Prise en charge de la prématurité
DEUXIEME PARTIE : ETUDE PROPREMENT DITE
1. METHODOLOGIE
1.1.Cadre d’étude
1.2. Type et durée d’étude
1.3. Population d’étude
1.4. Collecte des données
1 .5. Les paramètres d’études
1.6. Définition opérationnelle
1.7. Méthode de diagnostic
1.8. Limites de l’étude
1.9. Méthode statistique
2. RESULTATS
2.1. Répartition des décès précoces selon le genre
2.2. Répartition des décès précoces selon l’âge
2.3. Répartition des décès précoces selon le statut vaccinal de l’enfant
2.4. Répartition des décès précoces selon l’état nutritionnel
2.5. Répartition des décès précoces selon le rang dans la fratrie
2.6. Répartition des décès précoces selon l’âge de la mère
2.7. Répartition des décès précoces selon la parité de la mère
2.8. Répartition des décès précoces selon l’intervalle inter génésique
2.9. Répartition des décès précoces selon le niveau d’instruction de la mère
2.10. Répartition des décès précoces selon la situation matrimoniale de la mère
2.11. Répartition des décès précoces selon la profession des parents
2.12. Répartition des décès précoces selon le domicile
2.13. Répartition des décès précoces selon le mode de transport
2.14. Répartition des décès précoces selon la consultation
2.15. Répartition des décès précoces selon le traitement reçu
2.16. Répartition des décès précoces selon le mode d’admission
2.17. Répartition des décès précoces selon le délai entre le début de la maladie et l’hospitalisation
2.18. Répartition des décès précoces selon le nombre de pathologie présentée
2.19. Répartition des décès précoces selon la pathologie en cause
a. Chez les enfants de 1 mois à 15 ans
b. Décès néonatals
b.1. Causes de décès
b.2. Répartition des décès néonatals précoces selon la qualité de l’accoucheur
b.3. Répartition des décès néonatals précoces selon le lieu
d’accouchement
b.4. Répartition des décès néonatals précoces selon l’assiduité de la mère aux consultations prénatales
b.5. Répartition des décès néonatals précoces selon le terme
b.6. Répartition des décès néonatals précoces selon l’état trophique des nouveau-nés
2.20. Répartition des décès précoces selon le délai de mise en route de traitement d’urgence
2.21. Répartition des décès précoces selon l’heure de décès
2.22. Répartition des décès précoces selon la durée de séjour à l’hôpital
TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRES, DISCUSSIONS ET SUGGESTIONS
1. COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
1.1. Résultats descriptifs
1.2. Caractéristiques sociodémographiques et culturelles
a. Le genre
b. L’âge
c. Statut vaccinal des enfants
d. L’état nutritionnel
e. Rang dans la fratrie
f. Age des mères
g. Parité des mères
h. L’intervalle inter génésique
i. Le niveau d’instruction de la mère
j. Situation matrimoniale de la mère
k. Profession des parents
l. Le domicile
m.Mode de transport
1.3. Le mode d’admission
1.4. Le délai entre le début de la maladie et l’hospitalisation
1.5. Répartition des décès précoces selon la consultation
1.6. Le traitement reçu
1.7. Le nombre de pathologie présentée
1.8. Les causes de décès
1.9. Caractéristique des décès néonatals
1.10. Le délai de mise en route de traitement hospitalier
1.11. L’heure de décès
1.12. La durée de séjour à l’hôpital
2. SUGGESTIONS
Pour les parents
Pour les personnels de santé
Pour les ministères concernés
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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