LA MORTALITE
C’est le premier indicateur sanitaire auquel on a recouru pour mesurer l’état de santé de la population (3). Elle est considérée comme un élément de mouvement de la population (7). Plusieurs indices servent à la mesurer, mais les plus courants sont :
– le taux brut de la mortalité
– le taux de mortalité proportionnel (TMP)
– le taux de létalité
Dans notre étude, nous parlerons fréquemment du TMP, du taux de létalité, du taux de mortalité infantile, du taux de mortalité infanto-juvénile, ou mortalité des enfants moins de 5ans (TMM5). Des statistiques de morbidité aident souvent à élucider les raisons de tendances particulières observées dans la mortalité ; l’évolution de la mortalité peut s’expliquer par celle du taux de morbidité ou par celle du taux de létalité (6).
LES CAUSES DE MORBIDITE ET MORTALITE CHEZ LES ENFANTS
DANS LE MONDE Les données épidémiologiques sont éssentielles pour fixer les priorités en santé générale, pour concevoir et évaluer les interventions de santé publique (1). Les problèmes de santé publique de l’enfant des pays de Sud différent largement de ceux du Nord : on remarque qu’un enfant né dans un pays du Sud a entre 10 et 20 fois plus de risque de mourir avant l’âge de 5 ans qu’un enfant né en Europe de l’Ouest (10). On a remarqué que la santé et le développement économique vont de pair : ceux qui ont le revenu le plus élevé bénéficient généralement d’une meilleure santé et une espérance de vie plus longue(11). L’âge de décès et ses causes sont également très différents : Si en Europe ou en France, les risques sont concentrés entre la première année de vie par la mort subite et l’adolescence par les accidents, ils sont, dans les pays du Sud, rassemblés dans les 5 premières années de vie, surtout dans la première année, et, sont liés aux maladies transmissibles, diarrhée, paludisme, infections respiratoires aïgues et la malnutrition (10). Les principales causes d’hospitalisation chez les enfants moins de 15 ans sont :
– les maladies de l’appareil respiratoire : 17%
– les maladies de l’appareil digestif : 17%
– les accidents et intoxication : 14%, puis les maladies du système nerveux et des organes de sens, les anomalies congénitales .
Chez les nourrissons, les infections respiratoires, ORL et broncho pulmonaire viennent en tête des causes de convulsion ; les reflux gastro-oesophagiens, les gastro-entérites et les affections dermatologiques suivent (10). De même chez les enfants de 2 à 13 ans, les premières causes de consultations sont d’abord les infections respiratoires, ORL, broncho-pulmonaires, puis les gastro-entérites, les douleurs abdominales reccurentes, les allergies et les troubles de la statiques rachidiennes. Des affections de la sphère bucco-dentaire et des troubles de l’acuité visuelle sont dépistés dans le cadres des bilans de santé chez environs 10% des enfants âgés de 3 à 6 ans. Selon le rapport annuel de l’UNICEF (10), les 5 principales causes de décès chez les enfants de moins de 5ans dans le monde en 1998 sont :
– les maladies périnatales : 20%
– les infections respiratoires : 18%
– les maladies diarrhéiques : 17%
– le paludisme : 7%
– les maladies évitables par la vaccination : 15%
– autres maladies : 23%
La plupart de ces décès se présentent sur un terrain malnutri et pourraient être évitées. Les trois grands facteurs trouvés qui contribuent à l’amélioration de la santé des enfants dans le monde sont :
– la vaccination
– la planification familiale
– l’éducation surtout l’ éducation nutritionnelle des mères
• la vaccination
La vaccination est la route de l’histoire de la santé publique, le plus grand succès jamais enregistré (10). Elle constitue la base dans la lutte contre les 6 grandes maladies de l’enfance (la rougeole, le tétanos, la coqueluche, la tuberculose, la poliomyélite et la diphtérie (12). Les enfants de moins de 5 ans sont le principal cible des campagnes de vaccination et des programmes nutritionnels tandis que les femmes de 15 à 44 ans sont visées par les programmes de santé maternelle et de planification familiale (8). La poliomyélite, par exemple, constitue une des maladies dont l’éradication est possible grâce à ces vaccins : elle est éradiquée dans l’hémisphère occidentale depuis 1991 (9), et est au point de disparaître en Europe et dans le pacifique occidental. Les principaux réservoirs de virus sauvages se trouvent en Asie méridionale et en Afrique subsaharienne. Le dernier cas mondial de la variole a été déclaré en 1977, l’instauration du vaccin anti méningococcique A et C a commencé à partir de 1992 (13). Plusieurs recherches de vaccins anti-paludiques sont en cours (14). Selon l’OMS, l’éradication totale de la poliomyélite, de la tuberculose, de la diphtérie, du tétanos, de la rougeole, et de la rubéole congénitale, envisagée en l’an 2000, est repoussée aux années 2010 (13). On dit que (15) l’actualité de la pathologie infectieuse pédiatrique repose sur deux rubriques : la thérapeutique antibiotique et la vaccination ; la résistance du pneumocoque est un élément essentiel à surveiller dans les années à venir (15).
• La planification familiale
La planification familiale peut aussi sauver des millions d’enfants chaque année, en prévenant les grossesses non désirées, les grossesses précoces, tardives ou trop rapprochées ; elle améliore la vie familiale, freine l’accroissement de la population qui est crucial pour le développement économique durable (16). Les femmes de 15 à 44 ans sont visées par les programmes de santé maternelle et de planification familiale (8).
• L’éducation surtout l’éducation nutritionnelle des mères
On a aussi constaté que les interventions en éducation avaient un gros impact sur les indicateurs de santé y compris la mortalité des nourrissons, des enfants de moins de 5 ans et l’espérance de vie à la naissance (17). L’émancipation des femmes constitue un but fondamental du développement(18). En éduquant la mère, on aura éduqué toute la famille. Pour l’UNICEF qui suit de près la santé de la femme et de l’enfant, les enfants des mères instruites sont dans l’ensemble mieux nourris et moins souvent malades (17). Le premier stade de développement, c’est à dire les premières années de la vie, sont déterminant pour la réussite scolaire de l’enfant et ses réalisations à l’adolescence et l’âge adulte (2). Les enfants malnutris qui survivent aux premières années ont devant eux un sombre avenir. Les années de la petite enfance devraient alors mériter une priorité absolue lorsque les gouvernements responsables décident les lois, les politiques, les programmes et les budgets car lorsque les enfants ne reçoivent pas ce qui leur est dû, l’avenir du pays s’assombrit (2). L’alimentation conditionne la croissance physique et notamment celle du cerveau, mais elle constitue également dès les premiers mois de la vie, un des moyens essentiels d’échange entre la mère et le nourrisson (19). Une malnutrition grave peut entrainer chez les très jeunes enfants un retard dans le développement du cerveau (multiplication et taille des cellules cérébrales insuffisantes d’où un retard psychomoteur (20 ). Au sommet mondial pour les enfants en 1990, les carences en 3 micronutriments (1) avaient été visées en raison de leur fréquence et de leur importance particulière pour les enfants et les femmes des pays en développement. La carence en vitamine A accroît la vulnérabilité des enfants aux maladies et par ailleurs, elle peut causer une cécité (1). Chez les jeunes enfants, la malnutrition émousse la motivation et la curiosité. Elle restreint les activités de jeu et d’exploration ; ce qui, à son tour, entrave le développement mental et cognitif en reduisant les interactions des enfants aussi bien avec l’environnement qu’avec les personnes qui s’occupent d’eux (21). Le mauvais état nutritionnel contribue souvent aux décès prématurés, à la faiblesse générale et diminue la résistance de l’enfant aux maladies (5). Récemment, l’OMS porte ses participations actives dans la prise en charge intégrée des maladies de l’enfance (PCIME), qui constitue un groupe d’intervention préventive et curative de ces maladies (12). Il s’agit d’une stratégie qui vise davantage à réduire les taux de morbidité et les taux de mortalité de certaines maladies infantiles. Elle est axée sur la pneumonie, la diarrhée, la rougeole, le paludisme, et la malnutrition, qui sont responsables de 70% de tous les décès de l’enfant dans le monde et vise aussi d’autres infections graves comme la méningite, d’autres maladies à manifestation fébrile comme la dengue, les problèmes oculaires liés à la rougeole ou à une carence en vitamine A, les infections de l’oreille ; elle met aussi l’accent sur la promotion de l’allaitement au sein, le conseil nutritionnel car on remarque que l’amélioration de l’allaitement maternel et la diminuation de l’alimentation artificielle permettaient de sauver environ 1,5 millions d’enfants par an (2). Pour la tuberculose, le traitement de brève durée sous surveillance direct (DOST) s’est relevé d’un excellent rapport coût et efficacité. On estime que la prévalence de cette maladie est 4 fois plus élevée dans les populations qui vivent au dessous du seuil de la pauvreté que chez les gens relativement aisés et on pense que la malnutrition est le principal facteur de risque de maladie, qu’il s’agisse de malnutrition protéino-énérgétique ou de malnutrition due à une carence en micro-nutriments, principalement le fer, la vitamine A et l’iode
Les résultats globaux de la morbidité et de la mortalité
Pendant cette période, on a trouvé au total 936 décès : 321 en 1997, 218 en 1998, 208 en 1999, 189 en 2000. Ces valeurs réflètent une diminuation régulière et progressive du taux de mortalité à l’hôpital. Il est de 15,41% en 1997 contre 8,75% en 2000. Cette diminuation s’explique par l’amélioration de la prise en charge des malades grâce à un recyclage régulier du personnel et des étudiants au cours des staff, pendant lesquels les décès et les malades à problème sont discutés et revus régulièrement (33).
Les heures de décès
Selon le tableau n°14, les décès surviennent surtout entre minuit et 6 heures (27,77% des décès) et de 14 heures à 18 heures (19,65%). Dans son étude, Rakotomalala (23) a trouvé aussi qu’un grand nombre d’enfants (31,17%) sont morts de minuit à 6 heures. Ces faits seraient dû à l’insuffisance du nombre du personnel soignant et au manque de vigilance des garde-malades qui tombent de sommeil à cause de leur fatigue.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS ET GENERALITES
I. DEFINITIONS
I .1la morbidité
I.2 la mortalité
I.3 l’épidémiologie
II LES CAUSES DE MORBIDITE ET MORTALITE CHEZ LES ENFANTS
II.1 dans le monde
II.2 A Madagascar
DEUXIEME PARTIE : ETUDE PROPREMENT DITE
I. CADRE D’ETUDE
II. MATERIELS ET METHODE D’ETUDE
III. RESULTATS
III.1 la morbidité et la mortalité hospitalières
III.2 étude analytique de la mortalité hospitalière
TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRES, DISCUSSIONS ET SUGGESTIONS COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
SUGGESTIONS
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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